La grotte Marcel Clouet à Cognac (Charente)

La grotte Marcel Clouet à Cognac (Charente)

L’anthropologie 107 (2003) 49–115 www.elsevier.com/locate/anthro Article original La grotte Marcel Clouet à Cognac (Charente) The Marcel Clouet Cave...

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L’anthropologie 107 (2003) 49–115 www.elsevier.com/locate/anthro

Article original

La grotte Marcel Clouet à Cognac (Charente) The Marcel Clouet Cave in Cognac (Charente) Karina Matilla a, André Debénath b,* a

Université de Perpignan, UMR 5590 du CNRS et musée des Beaux-Arts, 1, avenue de Friedland, 16000 Angoulême, France b Université de Perpignan, UMR 5590 du CNRS, et 8, route de La Rochefoucauld, 16220 Montbron, France

Résumé La grotte Marcel Clouet à Cognac (Charente) est une petite cavité s’ouvrant sur une petite falaise de calcaires crétacés qui domine de quelques mètres la vallée de l’Antenne, affluent de la Charente. Il s’agit plus d’un abri que d’une grotte au sens strict du terme. Cette grotte a fait l’objet de nombreuses fouilles clandestines, avant que des travaux y soient entrepris par Cl. Burnez, puis, par l’un de nous (A.D.). Le matériel récolté en stratigraphie appartient au paléolithique moyen et supérieur. Il s’agit de Moustérien de tradition acheuléenne, d’Aurignacien probablement ancien et de Périgordien (Châtelperronien probable et Gravettien). Le Solutréen est représenté par quelques objets récoltés hors stratigraphie. Il est important de mentionner qu’il s’agit là d’un des rares sites charentais sous abri ayant livré du Moustérien de tradition acheuléenne. © 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract The Marcel Clouet Cave in Cognac (Charente) is a small cavity, more a shelter than a true cave, in the Cretaceous limestone cliffs along the Antenne, a tributary of the Charente River. The site suffered from a number of clandestine excavations before the work of C. Burnez, who was then followed by one of us (A.D.). The material recovered in stratigraphic context represents both Middle and Upper Paleolithic. The former is an example of Mousterian of Acheulian Tradition (MTA), while the latter includes Aurignacian (probably early) and Perigordian (probably Châtelperronian Gravettian), as

* Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Debénath). © 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. DOI: 1 0 . 1 0 1 6 / S 0 0 0 3 - 5 5 2 1 ( 0 2 ) 0 0 0 0 2 - X

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well as some Solutrean objects recovered outside of stratigraphic context. It is important to note that this is one of only a few Charentian rockshelter sites, which has yielded an example of MTA. © 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. All rights reserved. Mots clés : Charente ; La Quina ; Pléistocène supérieur ; Paléolithique moyen et supérieur ; Moustérien ; Stratigraphie ; Industrie lithique Keywords: Charente; La Quina; Upper Pleistocene; Middle and Upper Paleolithic; Mousterian; stratigraphy; lithics

1. Introduction Située sur le territoire de la commune de Cognac, la grotte Marcel Clouet s’ouvre sur la rive gauche de l’Antenne, entre Cognac et Javrezac (Debénath, 1971) (Fig. 1). Elle est creusée dans les falaises coniaciennes qui dominent de quelques mètres le lit de l’Antenne. Petit affluent de la Charente, l’Antenne a un cours dirigé du NE au SO entre sa source et Matha, puis elle coule selon une orientation NS de Matha à son confluent avec la Charente, à quelques kilomètres au SO de Cognac. Elle traverse d’abord des terrains jurassiques qu’elle abandonne près de Saint-Sulpice de Cognac pour pénétrer dans le Crétacé. De

Fig. 1. Localisation de la grotte Marcel Clouet. Fig. 1. Location of Cave Marcel Clouet.

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Richemont à Javrezac, son cours est encaissé dans les calcaires coniaciens qui forment des falaises peu élevées. Dans le domaine crétacé, le bassin de la Charente présente des réseaux peu profonds et peu développés, lieux favorables à l’occupation humaine. Dans la vallée de l’Antenne, 16 loci ayant pu être fréquentés par les préhistoriques ont été reconnus (Debénath, 1974). La zone dans laquelle ils se distribuent s’étend sur 1,5 km de long. Parmi ces loci, 4 au moins ont livré des traces d’occupations paléolithiques. Le locus 2, la grotte Marcel Clouet, est un de ceux-là (Debénath, 1974). Nous conserverons ici l’appellation grotte, sous laquelle ce site est connu, bien qu’il s’agisse d’un abri dans le sens où nous avons défini ce type de cavité (Debénath, 1974, 1989a, b). Dénommée en 1958 par C. Burnez, en hommage au préhistorien charentais du début du XXe siècle, cette grotte est une petite cavité de 5 m de profondeur sur 4 de large au niveau de l’aplomb, rétrécie vers le fond. Dans sa partie avant, le plafond est effondré et la cavité est ainsi précédée d’une sorte de couloir d’environ 4 m de long (Fig. 2). Victime de fouilles clandestines, ce site a fait l’objet d’un sauvetage par C. Burnez de 1958 à 1959 (Patte, 1962). L’activité des clandestins se poursuivant après les fouilles de C. Burnez, malgré les précautions qu’il avait prises en couvrant le sol d’une épaisse couche de cailloux et de déblais, une nouvelle fouille de sauvetage a été effectuée par l’un de nous (A.D.) de 1969 à 1974, (Debénath, 1971, 1974). Cette fouille n’a porté que sur les niveaux du Paléolithique moyen, la partie supérieure du remplissage ayant disparu. Ce site a été quasiment détruit par la suite. Les travaux de C. Burnez ont mis en évidence l’existence de niveaux du Paléolithique supérieur, tant au niveau du matériel récolté dans les déblais des clandestins que par les lambeaux laissés en place par ceux-ci. Si l’industrie des niveaux moustériens a fait l’objet d’une première étude (Debénath, 1974), les industries du Paléolithique supérieur avaient été laissées en attente. L’ensemble de ces industries a fait l’objet d’un mémoire de maîtrise, reprenant l’étude exhaustive du matériel (Matilla, 2000) et constituant la majeure partie de cette note. Outre le locus 2 (grotte Marcel Clouet), plusieurs loci présentent un intérêt pour l’étude du Quaternaire de cette partie de la vallée. Nous retiendrons ici les loci 4, 8 et 10 qui ont fait l’objet de prospections. Il convient également de signaler un remplissage quaternaire assez important de la vallée, puisque plus de 3,50 m de sédiments fluviatiles ont été mis en évidence en face du locus 2. 1.1. Locus 4 Abri en partie effondré, large d’une dizaine de mètres, peu profond, se poursuivant par des conduits karstiques. Des lambeaux de brèche collés à la paroi du fond de l’abri ont livré un denticulé. 1.2. Locus 8 Petite grotte s’ouvrant à environ 3,50 m au-dessus de la vallée se présentant sous forme d’un couloir étroit long d’une vingtaine de mètres. Le remplissage, épais d’environ 1,60 m montre 4 niveaux sablo-argileux surmontés d’une mince couche de sédiments remaniés. L’un des niveaux (couche 3) a livré une molaire lactéale d’Equus et un éclat de quartz.

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Fig. 2. Plan de la grotte (x–y, coupe sagittale, cf. Fig. 3). Fig. 2. Map of the cave (x–y, cross section, see Fig. 3).

1.3. Locus 10 Il s’agit d’une cavité de grandes dimensions, complètement comblée. La présence d’un nucleus de type Paléolithique supérieur dans le cône d’éboulis en avant de la cavité a incité l’un de nous (A.D.) à procéder à une campagne de sondages. Deux sondages y ont été ouverts qui n’ont pu être poursuivis à plus de 4 m de profondeur, par suite de la présence de gros blocs provenant de l’effondrement de la partie antérieure de la voûte. À l’exception d’un métatarsien humain trouvé dans la partie supérieur du sondage A, aucun reste archéologique n’a été mis au jour. Toutefois, la complexité de la stratigraphie de ces sondages souligne la contribution que pourrait apporter une étude plus approfondie de cette cavité, à la connaissance du Paléolithique du bassin de la Charente moyenne (Debénath, 1992).

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2. Le remplissage de la grotte Marcel Clouet 2.1. Stratigraphie C. Burnez n’a pas publié les résultats de ses fouilles ; toutefois, la documentation précise que ce qu’il nous a laissé a permis de reconstituer la stratigraphie de la partie supérieure du gisement qui se présentait ainsi, de haut en bas1 : • I – niveau de blocaille concrétionnée ; • II – niveau plus terreux ; • III – niveau plus rouge et plus compact que II, renfermant quelques éléments calcaires plats, peu nombreux ; • IV – niveau à pierres plates et à graviers secs. La couche IV correspond selon C. Burnez à une partie délavée de la couche III ; • V – niveau rouge stérile ; • VI – niveau jaune ayant contenu d’après C. Burnez des pointes de la Font-Robert ; mince niveau sableux ; • VII – niveau d’ocre ; • VIII – éboulis stériles. Tous ces niveaux sont attribués au Paléolithique supérieur. En raison des fouilles clandestines, un hiatus apparaît entre la stratigraphie de ces niveaux et de celle des niveaux sous-jacents qui se présente ainsi, de haut en bas (Fig. 3) : • couche remaniée, anciens déblais ; • éboulis calcaires émoussés noyés dans une matrice sablo-argilo-limoneuse2 jaunâtre, blocs d’assez grandes dimensions dont le diamètre est compris entre 20 et 30 cm ; • couche argilo-sablo-limoneuse3, rouge, renfermant quelques rares éléments calcaires de petites dimensions ; • éboulis calcaires inclus dans une matrice sablo-limono-argileuse4 rouge peu différente de celle de la couche 3. Cette couche est souvent indurée et quelquefois bréchifiée. À son sommet, elle présente un niveau d’accumulation de manganèse épais d’une quinzaine de cm ; • couche sablo-limono-argileuse5 rouge qui se subdivise localement en trois niveaux. Les niveaux 5a et 5c ne contiennent que quelques rares éléments calcaires. Le niveau 5a est peu marqué par les actions cryoclastiques. Le niveau 5b est très riche en cailloux ; • succession de niveaux argilo-limono-sableux6, avec parfois des accumulations de manganèse.

1 Nous tenons à remercier ici Claude Burnez qui a mis à notre disposition le matériel provenant de ses fouilles, ainsi que ses notes de terrain. 2

Composition moyenne : sables 48 %, limons 26 %, argiles 39,5 %.

3

Composition moyenne : sables 34,5 %, limons 26 %, argiles 26 %.

4

Composition moyenne : sables 40 %, limons 37 %, argiles 23 %.

5

Composition moyenne : sables 44 %, limons 32 %, argiles 24 %.

6

Composition moyenne : sables 19 %, limons 28 %, argiles 53 %.

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Fig. 3. Stratigraphie (coupe sagittale). Fig. 3. Cross section.

Cette séquence stratigraphique est particulièrement nette dans la partie centrale du gisement. À proximité des parois, la couche 4 diminue fortement. Le niveau 5b disparaît et entraîne la confusion stratigraphique des niveaux 5c et 5a, proches sédimentologiquement. 2.2. Sédimentologie Le diagramme stratigraphique global (Fig. 4) fait apparaître une grande différence entre la partie supérieure (couches 2 à 5) et la partie inférieure (couche 6). Cette dernière se caractérise par la faible représentation des fractions moyennes et de la fraction grossière7. La partie supérieure du remplissage montre l’existence de 3 ensembles stratigraphiques, de part et d’autre de la couche 2, de la couche 4 et du niveau 5b. À l’exception des niveaux 5c, 2 et 4 dans lesquels la fraction grossière représente respectivement 25, 40 et 75 % de la composition globale du sédiment, la fraction grossière est peu développée. Les fractions moyennes sont très faiblement représentées. Les cailloux sont de petites dimensions et n’excèdent jamais 70 mm de diamètre. Ils sont dans leur majorité fortement corrodés, lorsqu’ils ne le sont pas, ils se caractérisent par un fort émoussé. Les éléments allochtones 7 Fractions moyennes : éléments de taille comprise entre 2 et 5 et entre 5 et 10 mm ; fraction grossière : éléments de taille comprise entre 1 et 10 cm.

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Fig. 4. Diagramme stratigraphique global (a, fraction grossière ; b, fractions moyennes ; c, fraction fine). Fig. 4. Cross section diagram (a, large fraction; b, middle fraction; c, fine fraction).

sont présents dans tous les niveaux en quantité négligeable (moins de 1 % du sédiment) et se composent exclusivement de grains de quartz et de limonite. Le concrétionnement est marqué par des concrétions illuviales présentes dans toutes les couches, sauf au sommet de la partie du remplissage que nous avons fouillée. De moins de 5 % dans la couche 2, elles passent à 8 % dans la couche 4 qui est, de plus, fortement indurée, voire bréchifiée. Dans la couche 6, ces concrétions représentent près de 12 % du sédiment. Il existe de nombreuses passées de manganèse. Certains niveaux (couches 2 et 4) contiennent de nombreux cailloux concrétionnés. La fraction fine est dans son ensemble riche en carbonates (de 45 à 60 %), à l’exception de la couche 3 (15 à 30 %). Le diagramme granulométrique global de la fraction fine brute (Fig. 5) fait apparaître, de la base au sommet, une augmentation des sables et une diminution constante des argiles, la couche 6 étant la moins sableuse (moins de 5 % dans certains niveaux). La teneur en sables est à peu près constante dans les couches 5 et 4, elle diminue légèrement dans la couche 3 et augmente dans la couche 2.

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Fig. 5. Diagramme granulométrique global de la fraction fine (a, sables ; b, limons ; c, argiles). Fig. 5. Composition of the fine-grained fraction in the successive levels (a, sands; b, levels; c, clays).

Les limons sont le moins développés à la base de la couche 6 : 5 et 8 % dans les niveaux 5d et 5e. Dans les autres couches, ils entrent pour 20 à 40 % dans la composition du sédiment fin, atteignant même 50 % dans le niveau 6c. Les argiles constituent de 20 à 45 % du sédiment fin dans la partie supérieure du remplissage et 45 à 63 % de celui de la partie inférieure. Nous remarquons que les limons et argiles constituent toujours plus de 50 % de la fraction fine du sédiment. Dans son ensemble, le sédiment est très fin avec une valeur de la médiane toujours inférieure à 0,050 mm, parfois même inférieure à 0,002 mm (couche 6). L’indice d’hétérométrie varie de 2 à 5 et témoigne d’un sédiment très mal classé, ce qui est particulièrement visible sur les courbes granulométriques (Fig. 6). Le remplissage de la grotte Marcel Clouet témoigne d’un dépôt sous des conditions dans l’ensemble assez peu rigoureuses. La formation de la couche 6 implique une forte humidité ; les actions cryoclastiques qui se manifestent au sommet de la couche sont encore très modérées et vont croître jusqu’au niveau 5b, s’atténuant ensuite en 5a. Il semble que le maximum de froid soit atteint dans la couche 4. Une amélioration importante se marque au niveau de la couche 3 et les conditions se dégradent légèrement en 2. Toutefois, c’est

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Fig. 6. Courbes granulométriques du sédiment fin brut (a, couche 4 ; b, couche 6, niveau 1 ; c, couche 6, niveau 4 ; d, couche 6, niveau 2). Fig. 6. Cumulative curve of granulometry of the fine-grained fraction in the different levels (a, bed 4; b, bed 6, level 1; c, bed 6, level 4; d, bed 6, level 2).

l’humidité qui joue le rôle le plus important : le concrétionnement est pratiquement présent dans toutes les couches. Le sommet de la couche 3 a été soumis à un lessivage intense qui se traduit par une forte diminution des carbonates. Ces carbonates se redéposent ensuite à la base de la couche, ainsi que dans la partie supérieure de la couche 4, comme en témoignent les concrétions illuviales et le fait que cette couche est indurée dans toute sa masse et parfois fortement concrétionnée. Cette humidité se manifeste également par des concrétionnements dans la couche 6. 2.3. La faune La faune est assez variée, mais mal conservée : 14 espèces ont été déterminées (Tableau 1). Si l’on fait abstraction de la couche 1 qui montre des remaniements liés aux fouilles clandestines, 785 restes déterminables ont été récoltés dont 512 dans la seule couche 4. Deux remarques s’imposent : la première concerne la très faible représentation des rennes et la deuxième le fait que la quasi-totalité de la faune se compose de dents, le plus souvent dans un état de conservation déplorable. Les restes osseux sont peu nombreux et peu fragmentés. On peut se poser la question de savoir si cette faible fragmentation est liée à une activité particulière des préhistoriques : la pauvreté du matériel lithique implique plus une halte de chasse qu’un habitat permanent. Dans ce cas, les hommes auraient consommé les têtes sur place et emporté avec eux les membres ou autres parties du squelette plus riches en viande, comme cela semble être le cas dans certains niveaux de La Quina. Il ne faut cependant pas négliger l’action des carnassiers, l’hyène étant présente dans tous les niveaux. Le caractère de la faune et l’analyse sédimentologique nous donnent à penser que le remplissage de la grotte Marcel Clouet correspond à un climat assez peu froid et humide. En l’absence de données palynologiques et de datations absolues, seules les observations

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Tableau 1 Pourcentages par niveaux des restes fauniques et nombre total de restes Percentages per level of the fauna remains and number of remains Cheval Equus hydruntinus Grand bovidé Cerf Megaceros Renne Mammouth Rhinocéros Sanglier Hyène Renard Loup Grand félin Ours Nombre total de restes

couche 2 53,3 11,6 8,3 – – 5,00 – – 1,6 15 1,6 – – 3,2 60

couche 3 55,5 2,2 11,11 4,4 – – – 2,2 – 22,2 – – –0,3 2,2 45

couche 4 59,5 4,2 15,6 0,9 0,5 0,3 0,1 2,1 0,1 14,2 0,1 0,1 0,5 0,9 512

couche 5 36,3 5,9 27,3 2,3 1,1 0,5 1,1 1,1 – 19 – – – 168

sédimentologiques, culturelles et fauniques permettent de proposer d’attribuer les couches 2 à 4 au stade isotopique 4. La présence, il est vrai assez discret du renne implique des épisodes plus rigoureux. Il n’est pas possible de dire si la couche 6 appartient au début du stade 4 ou à la fin du stade 5. 2.4. Les industries 2.4.1. Méthodologie La technologie et la typologie sont associées ici dans une analyse descriptive et quantitative de l’industrie. Les comptes de l’industrie du Paléolithique moyen s’appuient sur la méthode Bordes adaptée (Bordes, 1950, 1961 ; Debénath et Dibble, 1994). Le matériel du Paléolithique supérieur a été étudié selon la liste mise au point par D. de Sonneville-Bordes et J. Perrot (1954, 1955, 1956). Ces méthodes, si elles rendent compte rapidement de la tendance lithique d’un assemblage, comportent cependant des limites auxquelles s’est confronté l’examen de l’industrie de la grotte Marcel Clouet. Nous avons traité dans un premier temps les industries du Paléolithique moyen (fouilles Debénath), puis celles du Paléolithique supérieur (fouilles Burnez). 2.4.2. Les industries du Paléolithique moyen La matière première employée est un silex gris noirâtre provenant des calcaires crétacés locaux. Certains objets sont réalisés à partir d’un silex calcédonieux. D’autres sont aménagés sur un silex blond dont l’origine ne nous est pas connue. Quelques galets, provenant des terrasses voisines de l’Antenne, ont également été utilisés (Debénath, 1974). Le quartz a parfois été employé. 2.4.2.1. Couche 6. La couche 6 ne contient qu’un seul objet. Il s’agit d’un éclat de silex épais, dépourvu de talon. La face inférieure ne porte aucun stigmate de percussion. La

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Tableau 2 Morphologie des talons de la couche 5 Morphology of the butts from level 5 Talons Lisses Facettés Convexes Dièdres Punctiformes Corticaux Cassés Enlevés Totaux

Levallois 10 1 – 2 – 1 2 16

Non Levallois 10 4 – 2 1 – 4 3 24

fracture de l’éclat est sans doute due au gel. La face supérieure présente un dos cortical large et abrupt. Elle porte des enlèvements débités dans diverses directions. Des traces de concassage sont visibles à son pourtour. 2.4.2.2. Couche 5. Du niveau le plus profond au niveau supérieur (5c à 5a), nous possédons respectivement 12, 6 et 29 objets. Pour compenser en partie la faiblesse de l’échantillon, nous avons regroupé l’industrie des trois niveaux, (47 pièces). Technologie. Le nombre des talons non-Levallois (24) est légèrement supérieur à celui des talons Levallois (16). Dans les 2 ensembles, les talons lisses ont un effectif élevé par rapport aux autres catégories, peu représentées. Il n’existe aucun talon convexe (Tableau 2). Le débitage Levallois domine fortement avec un indice technique de 40. L’indice de facettage large de cette couche est assez élevé (29). Il ne constitue pas pour autant une technique d’aménagement récurrente. En effet, l’indice de facettage strict est faible (16). L’indice laminaire est très faible (5). Nucleus et produits de débitage. L’unique nucleus est de type Levallois à éclat préférentiel. La surface de préparation Levallois est très plane. Elle présente le négatif de l’éclat préférentiel et les négatifs des enlèvements prédéterminants qui ont participé à la mise en place des critères techniques de prédétermination Levallois (Boëda, 1994). Le détachement de l’éclat prédéterminé a recoupé de façon régulière ces aménagements. Ceci atteste la réussite du débitage. La surface opposée, relativement convexe, est aménagée par une série d’enlèvements centripètes. Aucun essai de réaménagement des surfaces n’est visible. L’abandon du nucleus à cette étape du débitage démontre que la mise en forme était destinée à l’obtention d’un seul éclat préférentiel et de forme prédéterminée. La présence d’un percuteur de quartz, pourvu de quelques points d’impact et d’un rognon de silex est aussi à signaler. Un seul débris est présent dans cette couche. Les éclats sont au nombre de 14 : • trois sont corticaux et 2 semi-corticaux. Le talon d’un des éclats corticaux a été enlevé par une retouche oblique par rapport à l’axe de débitage8. Elle est directe, basale,

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Ceci rappelle la technique de reprise du talon que nous avons signalée à La Chaise-de-Vouthon.

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envahissante, rasante et écailleuse scalariforme. Il s’agit peut-être d’un aménagement en vue d’un emmanchement. Toutefois, il est difficile de distinguer la présence de traces d’utilisation sur le cortex ; • un éclat Kombewa présente aussi un talon enlevé. La retouche est directe, abrupte et écailleuse. L’extrémité proximale de la face supérieure présente un enlèvement couvrant, rasant et écailleux. Les retouches d’utilisation sont incertaines car elles peuvent être dues au concassage. Malgré tout, l’aménagement pour l’emmanchement ou la préhension peut être envisagé. Cette dernière hypothèse est possible pour une lame transformée en nucléus Kombewa ; • une lame semi-corticale, dont le bulbe a été enlevé, conformément à la technique Kombewa est présente. Bien qu’elle puisse être recherchée, l’utilisation de ce mode de débitage semble ici être opportuniste. Il est peu probable que la lame, qui présente rarement une face inférieure suffisamment bombée, ait été débitée en vue d’être un nucléus Kombewa. Le tailleur a sans doute profité d’une caractéristique inattendue. Il peut aussi s’agir d’un amincissement en vue d’un emmanchement car de petites retouches d’utilisation sont visibles sur l’extrémité distale du bord gauche. Il existe 5 éclats de taille dont 1 à talon punctiforme. Ce dernier présente sur sa face supérieure une série d’enlèvements multidirectionnels encore débités dans le cortex et dans le silex altéré. Le profil de l’éclat est très fin et courbe. Ces caractères, associés au talon punctiforme, indiquent l’utilisation éventuelle d’un percuteur tendre, nécessaire pour le façonnage des bifaces. Outillage. Parmi les 19 outils étudiés, il existe 4 éclats Levallois atypiques, 1 pointe Levallois, 8 pointes pseudo-Levallois, 1 racloir simple droit, 4 couteaux à dos naturel et 1 denticulé. • éclats Levallois atypiques (4) : ils sont épais, de formes irrégulières et présentent des plages corticales. Le débitage unipolaire s’observe sur 1 produit, les 3 autres, dont 1 a son talon cortical, présentent des enlèvements centripètes. La présence du talon cortical indique que l’éclat est issu des premières phases de la chaîne opératoire Levallois. Il s’agit donc probablement d’un produit prédéterminant qui n’est pas débité pour lui-même ; • pointe Levallois (1) : elle présente un talon facetté par des retouches abruptes larges qui lui donnent un profil en « chapeau de gendarme ». Sa partie distale est rebroussée. Plus large que longue, elle est de forme trapue et de petite dimension (31 mm de long pour 39 de large et 11 d’épaisseur). Cette morphologie est sans doute due au silex lui-même, agrémenté d’impuretés qui empêchent la bonne propagation de l’onde de choc (Fig. 7) ; • pointes pseudo-Levallois (8) : leur taille, variable, est comprise entre 31 et 69 mm. Les talons sont en majorité lisses. Seul un exemplaire présente un talon dièdre. En l’absence de remontage de nucléus, il est impossible de savoir quelle méthode de débitage a été employée pour leur obtention. Des retouches d’utilisation sont visibles sur 2 objets seulement. La présence d’une base épaisse, observée sur 4 produits, laisse envisager l’emploi du débitage discoïde (Fig. 7). Les 4 autres pointes, dont la base est plus fine, sont peut-être issues du débitage Levallois (Fig. 7) ; • racloirs (1) : le seul racloir est simple droit. Il est façonné sur le bord gauche d’un éclat épais dont le talon a été enlevé. La retouche est directe, continue, courte, semi-abrupte et écailleuse. Elle se prononce en partie distale ;

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Fig. 7. Industrie de la couche 5 : 1, pointe Levallois. 2, 3, 5, pointes pseudo-Levallois. 4, denticulé en bout. Fig. 7. Lithic assemblage from level 5: 1, Levallois point. 2, 3, 5, pseudo Levallois points. 4, denticulate.

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Fig. 8. Industrie de la couche 5 : 1, biface cordiforme (niveau 5a). 2, biface ovalaire (niveau 5b). Fig. 8. Lithic assemblage from level 5: 1, heartshaped handaxe (level 5a). 2, ovalshaped handaxe (level 5b).

• couteaux à dos naturel (4) : les retouches visibles sur les tranchants peuvent indiquer une utilisation. Toutefois, l’activité du concassage, bien présente sur un exemplaire, est aussi à envisager ; • denticulés (1) : il s’agit d’un denticulé en bout, façonné sur un éclat à talon facetté. La retouche a été effectuée dans l’épaisseur de la pièce, elle est directe, légèrement oblique par rapport à l’axe de débitage du support, large, ordinaire et écailleuse (Fig. 7) ; • bifaces (3) : 2 sont cordiformes, 1 est ovalaire. Tous sont réalisés sur éclats. Les bifaces cordiformes, typiques, sont façonnés par une retouche bifaciale, longue et couvrante. Le premier est pourvu d’une petite encoche latérale sur l’extrémité distale. Elle est aménagée par des retouches courtes, ordinaires et subparallèles. Le second présente un reste de talon cortical, très latéralisé par rapport à la base qui reste coupante. La première face, très retouchée, porte sur la partie distale de ses bords des retouches courtes, rasantes et écailleuses. La seconde face est moins travaillée. Elle présente une pointe amincie par un coup de tranchet latéral, variante du coup de tranchet classique qui est perpendiculaire à l’axe de la pièce (Tixier et al., 1980 ; Debénath et Dibble, 1994) (Fig. 8) ; Le biface ovalaire présente également un reste de talon mais la base est tout de même tranchante. La première face, aménagée par une retouche envahissante, présente sur le pourtour une retouche plus courte et écailleuse. Le bord droit porte une retouche distale continue, courte, semi-abrupte et écailleuse qui rejoint une encoche façonnée sur l’autre face. Cette dernière, moins travaillée, est aménagée par de longs enlèvements couvrants et rasants. L’encoche est façonnée sur la pointe par une retouche courte, ordinaire et écailleuse. Seule la partie proximale est pourvue d’une retouche supplémentaire longue, rasante, écailleuse ou subparallèle (Fig. 8).

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2.4.2.3. Couche 4. Cette couche est la plus riche, elle renferme 128 objets. Technologie. Le compte des talons montre que les groupes Levallois et non-Levallois sont à peu près équivalents avec respectivement 61 et 64 talons. Les talons lisses, au nombre de 76, dominent nettement. Les talons cassés sont assez nombreux (20). Le reste des talons est en petit nombre dans chaque catégorie (Tableau 3). Les indices techniques mettent davantage en avant le fort caractère Levallois du débitage (49). L’indice de facettage large est peu élevé (17). Il domine l’indice de facettage strict (11). L’indice laminaire (8) est faible. Nucléus et produits de débitage. Cette couche renferme 8 nucléus parmi lesquels : • nucleus Levallois (4) : le premier nucléus, de taille moyenne, présente une surface de préparation Levallois pourvue du négatif de l’éclat préférentiel. Ce dernier a recoupé les négatifs des enlèvements prédéterminants. La surface de préparation, convexe, aménagée par des enlèvements centripètes, présente un plan de frappe très abrupt. La percussion, sans doute très forte, a provoqué l’apparition d’un cône de percussion dans le négatif de l’éclat, à l’endroit du point d’impact ; Le deuxième, de taille moyenne, possède une surface de débitage Levallois sur laquelle les négatifs des enlèvements prédéterminants ne sont plus visibles. Les 2 éclats Levallois débités de manière entrecroisée ont emporté toute la surface de préparation Levallois. Celle-ci désormais concave, s’oppose à la surface de préparation du plan de frappe aménagée par une série d’enlèvements centripètes. Le plan de frappe est lisse et abrupt pour le premier éclat, lisse et à angle plus fermé pour le second ; Le troisième, de petite taille et de moins bonne facture, présente une surface de préparation Levallois à éclat préférentiel. Le négatif de l’enlèvement prédéterminé a recoupé les enlèvements prédéterminants latéraux de façon régulière. Il s’étend jusqu’à l’extrémité distale du nucléus. La surface du plan de frappe présente des enlèvements multidirectionnels et une zone encore corticale ; Le quatrième, également de petite taille et de moins bonne facture, est aussi à éclat préférentiel. La surface de préparation Levallois est pourvue des négatifs de l’enlèvement prédéterminé et des enlèvements prédéterminants. L’aménagement des convexités latérales et distales de façon convergente a favorisé l’extraction d’une pointe Levallois. Toutefois, le négatif atteste le rebroussement de la partie distale. La surface Tableau 3 Morphologie des talons de la couche 4 Morphology of the butts from level 4 Talons Lisses Facettés Convexes Dièdres Punctiformes Corticaux Cassés Enlevés Totaux

Levallois 36 6 6 6 1 1 2 3 61

Non Levallois 40 – 1 1 1 1 18 2 64

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de préparation des plans de frappe est en grande partie corticale. Seul le plan de frappe et les convexités essentielles ont été préparés ; • nucléus discoïde (1) : de petite taille, il présente une première surface, qui, après avoir été exploitée de façon centripète, est devenue surface de plan de frappe. Le débitage de la surface opposée révèle des impuretés dans la matière qui sont peut-être la cause de l’abandon du nucléus ; • nucléus divers (3) : de taille plus importante, leur débitage est quelconque, multidirectionnel, en fonction d’angles adéquats mis en place de façon aléatoire au fur et à mesure du détachement des éclats. Les éclats sont au nombre de 27. Parmi eux peuvent être signalés : 9 éclats corticaux ou semi-corticaux, 6 éclats pourvus de retouches d’utilisation et 2 éclats de ravivage de nucléus dont un présente un talon lisse à 3 cônes de percussion. Les lames, au nombre de 9 se répartissent en 3 catégories : lamelles, lames et fragments de lame et lames de bord de nucléus latéralisées à droite qui permettent l’entretien des convexités nécessaires au débitage Levallois récurrent (Boëda, 1997b). Les éclats de taille, au nombre de 4 ont des longueurs variant entre 8 et 35 mm. Parmi ces éclats, 3 sont des éclats de retouche. L’un d’entre eux semble avoir aménagé une face inférieure car il s’agit d’un petit éclat Kombewa. Son talon, lisse mais concave, laisse envisager l’emploi du percuteur tendre. C’est aussi le cas pour le plus grand éclat de taille dont le talon est punctiforme. Il s’agit d’un éclat de taille de biface. Ce niveau a livré également un percuteur de quartz sur lequel les points d’impacts, bien visibles, attestent une utilisation intensive qui a entraîné la fragmentation du percuteur et un galet de quartz entier qui ne dévoile, en revanche, aucun stigmate de percussion et 5 débris. Outillage. Caractéristiques et indices typologiques : les caractéristiques typologiques, en compte réel, indiquent la prépondérance des éclats Levallois atypiques (25 %), des couteaux à dos naturel (23 %) et des pointes pseudo-Levallois (21,5 %). En compte essentiel, les couteaux à dos naturels (34 %) devancent toujours de peu les pointes pseudo-Levallois (33 %). Quel que soit le compte, les pourcentages des autres produits sont très faibles. Seules les encoches se distinguent des autres types (11,5 %) (Tableau 4). Les indices typologiques confirment l’importance des produits Levallois qui dominent en compte réel (34). L’indice de bifaces est très faible (3). L’indice acheuléen unifacial, l’indice de racloirs et l’indice Quina sont nuls. En compte essentiel, seul l’indice de bifaces est positif (4). Les autres indices sont nuls (Tableau 5). Les outils caractérisés comprennent : • éclats Levallois (6) : obtenus par un débitage unipolaire, ils présentent tous des traces d’utilisation (Fig. 9) ; • éclats Levallois atypiques (20) : ils présentent dans leur majorité un talon lisse (11). L’un d’entre eux possède 3 cônes de percussion. Leurs longueurs, comprises entre 31 et 72 mm, révèlent la production d’une panoplie d’objets d’allongement différent. Le débitage est centripète (9), unipolaire convergent (7) et unipolaire (4). Des traces d’utilisation latérales ou distales sont visibles sur 5 éclats Levallois à débitage centripète. Les autres éclats sont bruts de débitage ; • pointes Levallois (1) : il s’agit d’une pointe Levallois de premier ordre dont le talon est partiellement enlevé. Le fragment restant porte des retouches qui indiquent qu’il était peut-être facetté. Toutefois, au cours de l’extraction de la pointe, une partie du nucléus

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Tableau 4 Caractéristiques typologiques de la couche 4 Typological characteristics of level 4 Types Éclats Levallois typiques Éclats Levallois atypiques Pointes Levallois Pointes pseudo-Levallois Grattoirs typiques Grattoirs atypiques Couteaux à dos naturels Tranchets moustériens Encoches Denticulés Encoches en bout Chopping-tools Total

Nbre 6 20 1 17 1 3 18 1 6 2 3 1 79

Pourcentage Réel 7,6 25,3 1,26 21,5 1,2 3,8 22,7 1,2 7,6 2,5 3,8 1,2 100

Pourcentage Essentiel

32,7 1,9 5,8 34,6 1,9 11,5 3,8 5,8 1,9 100

Tableau 5 Indices typologiques de la couche 4 Typological indexes of level 4 Indices Typologiques Indice Levallois typologique Indice de racloirs Indice acheuléen unifacial Indice de bifaces Indice Quina

Réel 34,16 0 0 2,53 0

Essentiel 0 0 0 3,85 0

a été emportée. Les négatifs des enlèvements prédéterminants sont visibles sur le bord droit et sur la pointe. Ces observations technologiques expliquent le caractère trapu de la pointe. Son épaisseur, de 21 mm, est accentuée par l’enlèvement du talon (Fig. 9) ; • pointes pseudo-Levallois (17) : sur ces 17 objets, 11 possèdent un talon lisse. Des traces d’utilisation sont visibles sur 6 exemplaires. Les longueurs, comprises entre 28 et 73 mm, illustrent l’obtention de ces produits à partir de nucléus de diverses dimensions et dont la méthode de débitage est sans doute différente (Fig. 9) ; • grattoirs (4) : il existe 1 grattoir typique et 3 atypiques. Le grattoir typique est façonné sur un éclat Levallois atypique à débitage unipolaire. Il s’agit d’un grattoir à museau déjeté vers la droite. Le front est aménagé par une retouche longue semi-abrupte, parallèle et oblique. Le museau est dégagé à gauche par une concavité naturelle de l’éclat, seulement pourvue de retouches d’utilisation et à droite par une encoche directe clactonienne (Fig. 10). Le premier grattoir atypique est aussi un grattoir à museau façonné sur un fragment d’éclat. Le museau, à nouveau déjeté vers la droite, porte une retouche longue, ordinaire et convergente. Aucun aménagement latéral particulier ne dégage le museau. Les bords sont naturellement concaves et resserrés.

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Fig. 9. Industrie de la couche 4 : 1, 2, 3, éclats Levallois. 4, pointe Levallois. 5, 6, pointes pseudo-Levallois. Fig. 9. Lithic assemblage from level 4: 1, 2, 3, Levallois flakes. 4, Levallois point. 5, 6, pseudo levallois points.

Le deuxième grattoir atypique est un grattoir simple sur bout de lame. Le front est étroit, légèrement concave, aménagé dans le cortex par une retouche distale longue, ordinaire et sub-parallèle. Le dernier grattoir atypique est façonné sur un éclat de gel circulaire. La face inférieure présente des traces de concassage. La face supérieure, entièrement corticale, est aménagée sur un bord par une retouche directe, longue, ordinaire et écailleuse. Le front est convexe et peu régulier. • couteaux à dos naturel (18) : les longueurs de ces outils, comprises entre 43 et 75 mm, témoignent d’un débitage qui tend vers l’allongement des produits. Malgré tout, leur épaisseur est encore relativement importante ; 8 d’entre eux ont un talon lisse présentant 2 cônes de percussion (Fig. 10) ;

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Fig. 10. Industrie de la couche 4 : 1, tranchet moustérien. 2, 4, couteaux à dos naturel. 3, 6, 7, encoches. 5, grattoir. Fig. 10. Lithic assemblage from level 4: 1, Mousterian tranchet. 2, 4, cortical backed knives. 3, 6, 7, notches. 5, endscraper.

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• tranchet moustérien (1) : il s’agit d’un outil de grande taille, sur support Levallois robuste. Il mesure 104 mm de long, 63 mm de large et 26 mm d’épaisseur. L’extrémité distale présente un tranchant pourvu de traces d’utilisation semi-abruptes très marquées. Ce tranchant est oblique par rapport à l’axe de débitage. En partie distale, 2 encoches directes latérales se font face. Un emmanchement, arrêté par ces encoches et facilité par l’enlèvement du talon, enveloppait peut-être l’outil jusqu’à la base. La présence d’un frottement peut expliquer l’existence de retouches d’utilisation directes et inverses visibles de manière discontinue le long des bords (Fig. 10) ; • encoches (6) : elles sont aménagées sur des éclats de formes diverses : 4 sont sur des supports non-Levallois. Leur face supérieure porte une zone corticale importante. L’encoche aménagée est directe, latéralisée à droite sur 2 objets, à gauche pour les 2 autres. Elle est de petite dimension, façonnée par une retouche courte, ordinaire et écailleuse (Fig. 10). Les deux autres sont sur des supports Levallois dont l’un possède 2 talons. Ces talons témoignent d’une difficulté rencontrée lors du débitage. En effet, le premier présente 4 cônes de percussion et un départ de bulbe qui n’a pas été suivi par l’extraction de l’éclat. Le second, à partir duquel l’éclat s’est détaché, possède 2 cônes de percussion. Ces caractéristiques peuvent être dues à la qualité de la matière première ou à une mauvaise préparation du nucléus. L’encoche aménagée sur ces éclats est inverse, latérale droite sur l’un et latérale gauche sur l’autre. La retouche est similaire à celle des autres outils ; • denticulés (2) : ils sont façonnés sur des éclats Levallois atypiques. Le débitage est bipolaire. Les talons sont lisses. Cette absence de préparation est peut-être la cause de l’atypisme de ces éclats. L’un est de forme irrégulière et l’autre est outrepassé. La partie distale de ce dernier, qui a emporté un bord de nucléus, est épaisse et très abrupte. Pour les 2 outils la denticulation se situe sur l’extrémité distale. Le premier dispose d’une retouche directe, courte, ordinaire et subparallèle aménageant une encoche étroite. Une seconde encoche, contiguë à la première, façonnée par 2 retouches directes courtes, ordinaires et écailleuses, permet le dégagement d’une sorte de bec. La denticulation du second outil est aménagée par 3 encoches contiguës. La retouche est directe, courte, abrupte et écailleuse. Une série de retouches directes est visible sur le bord gauche en partie proximale. Courtes, ordinaires et écailleuses, elles sont peut-être un aménagement pour la préhension ou l’emmanchement, facilitant la manipulation de l’outil ; • trois encoches en bout (3) : elles sont aménagées sur des éclats très fins et de petites dimensions. La première mesure 28 mm de long, 23 mm de large et 6 mm d’épaisseur. L’encoche est façonnée par une série de petites retouches directes, courtes, ordinaires et écailleuses. La deuxième, qui a l’extrémité distale cassée, devait être sur lame. Il s’agit d’une encoche clactonienne. Le troisième outil est aménagé sur un éclat Levallois fracturé en deux dans le sens de l’axe de débitage. Il ne s’agit pas d’un accident de Siret. La fracture est obtenue à partir d’une percussion inverse. L’encoche en bout est façonnée par une retouche directe, courte, rasante et écailleuse ;

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Fig. 11. Industrie de la couche 4 : chopping-tool. Fig.11. Lithic assemblage from level 4: chopping-tool.

• chopping-tools (1) : en silex, il est de petite taille (54 × 63 mm). Les enlèvements bifaciaux aménagent une arête sinueuse à angle aigu (Fig. 11) ; • bifaces (2) : l’un est un biface cordiforme partiel à talon, l’autre est un biface triangulaire à talon. Le biface cordiforme présente sur la face supérieure une retouche envahissante et rasante. Les bords, aménagés par une retouche courte, ordinaire et écailleuse, deviennent denticulés sur l’extrémité distale. Cette denticulation est pourvue de 2 encoches plus prononcées sur le bord gauche. Elles sont façonnées par une retouche courte, semi-abrupte et écailleuse. La première, proche de la pointe, est plus large que la seconde. La base et le talon ont été repris par une retouche abrupte, écailleuse scalariforme. La face inférieure, face plane du support, est partiellement retouchée. Seul le bulbe a été enlevé par 2 enlèvements envahissants rasants. Le talon, lisse, n’a pas été retouché (Fig. 12). La pointe du biface triangulaire est cassée. L’évaluation de sa longueur, par le prolongement des bords, est donc approximative. Il est possible qu’il s’agisse d’un biface triangulaire allongé. La face supérieure présente des enlèvements envahissants et rasants. La base porte des retouches courtes, ordinaires et écailleuses scalariformes. Le bord droit porte des retouches longues, rasantes et écailleuses. La face inférieure révèle le talon lisse du support, déjeté vers la droite. Des enlèvements envahissants et rasants ont atténué la convexité de la surface. Des retouches longues, rasantes et subparallèles aménagent le bord gauche (Fig. 12). Groupes caractéristiques : • Le groupe I domine en compte réel (34). Le groupe II est aussi bien représenté (21,5). En revanche, les groupe III (5) et IV (2,5) sont faibles. En compte essentiel le groupe II est le plus important (33). Les groupes III (8) et IV (4) sont toujours minimes. Le groupe I est nul (Tableau 6).

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Fig. 12. Industrie de la couche 4 : 1, biface cordiforme partiel. 2, biface triangulaire. Fig.12. Lithic assemblage from level 4: 1, partial heartshaped handaxe. 2, triangular handaxe. Tableau 6 Groupes caractéristiques de la couche 4 Characteristic groups from level 4 Groupes Groupe I Groupe II Groupe III Groupe IV

Réel 34,16 21,5 5,06 2,53

Essentiel 0 32,7 7,7 3,85

2.4.2.4. Couche 3. La couche 3 comprend 49 objets. Technologie. Les talons Levallois (19) et les talons non-Levallois (22) sont en quantités à peu près égales. Les talons lisses (20) et les talons cassés (11) dominent. Ces derniers sont beaucoup plus nombreux au sein des talons non-Levallois (Tableau 7). Les indices techniques indiquent le fort caractère Levallois du débitage (IL = 43). L’indice de facettage large est relativement élevé (31). L’indice de facettage strict est faible (17). L’indice laminaire est très bas (2). Nucléus et produits de débitage. Les nucléus sont au nombre de 5 : • un nucléus Levallois à éclat préférentiel (Fig. 13) présente une surface de débitage Levallois préparée par des aménagements centripètes. La face de préparation des plans de frappe porte aussi des enlèvements centripètes. Le plan de frappe aménagé, facetté, forme un angle de 90° avec la surface de débitage Levallois. Seul un angle compris entre 60 et 80° assure le bon détachement de l’éclat. Cette différence d’ouverture, malgré le soin du facettage qui participe à la réussite des opérations, a peut-être aussi contribué au rebroussement de l’éclat (Boëda, 1997a) ; • un nucléus discoïde présente une surface aménagée par des enlèvements cordaux et centripètes. La combinaison de ces 2 directions permet de conserver une convexité périphérique et une convexité de surfaces adéquates. Toutefois, le plan de détachement

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Tableau 7 Morphologie des talons de la couche 3 Morphology of the butts from level 3 Talons Lisses Facettés Convexes Dièdres Punctiformes Corticaux Cassés Enlevés Totaux

Levallois 8 2 2 3 – – 3 1 19

Non Levallois 12 1 – 1 – – 8 – 22

doit être sécant pour garantir la poursuite du débitage (Boëda, 1997a). Cette nécessité ne semble plus exister sur cette première surface. Le plan de détachement des enlèvements est parallèle par rapport au plan d’intersection. La surface, désormais plane, ne convient plus au débitage discoïde. L’entretien de l’autre surface a aussi échoué. Le négatif d’un des enlèvements centripètes est rebroussé. Cet accident de taille annule le maintien de la convexité de la surface. Il semble que le nucléus ait perdu les critères techniques nécessaires à la poursuite du débitage. La structure biconique du nucléus discoïde (Boëda, 1997a) n’existe plus ; • on compte enfin un nucléus globuleux et 2 informes. Les éclats, au nombre de 20, sont de diverses morphologies. Les longueurs sont comprises entre 21 et 86 mm. Le plus petit est un éclat Kombewa. Parmi ces éclats, 7 exemplaires sont pourvus d’une zone corticale. Seule une lame outrepassée est présente, ainsi que 2 débris. L’existence d’un percuteur de quartz, assez plat, est à signaler. Les points de percussion sont perceptibles sur la périphérie. Outillage • éclats Levallois (3) : ils sont de morphologie différente. La méthode Levallois employée est centripète sur 2 produits et unipolaire sur le dernier. Le premier éclat issu du débitage centripète a son talon facetté. Son extrémité distale est pointue. Les 2 bords qui convergent sont concaves et présentent des retouches d’utilisation bien marquées. Le second éclat possède un talon lisse. La face supérieure présente les négatifs centripètes des enlèvements prédéterminants (Fig. 13). Le dernier éclat Levallois, de débitage unipolaire, est de forme allongée. Son talon est dièdre. Trois encoches de concassage, 1 directe et 2 inverses, se trouvent sur le bord droit, localisées en partie distale. Sur le bord gauche, des retouches d’utilisation directes, discontinues, courtes, rasantes et écailleuses sont visibles ; • éclats Levallois atypiques (3) : le premier, à talon dièdre, présente un débitage unipolaire. L’extrémité distale est pourvue d’une petite zone corticale. Il est concassé sur le pourtour ce qui lui donne une forme irrégulière. Le second éclat possède 2 talons. Le talon d’où a été tenté le premier détachement est lisse et relativement étroit. La bonne propagation de l’onde de choc a été gênée par une fracture intérieure du silex. Le second talon, d’où est parti l’éclat, est concassé. Il semble toutefois qu’il était aussi

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Fig. 13. Industrie de la couche 3 : 1, éclat Levallois. 2, nucléus Levallois. 3, 4, éclats Levallois atypiques. 5, 6, pointes Levallois retouchées. 7, pointe pseudo-Levallois. 8, encoche en bout. Fig.13. Lithic assemblage from level 3: 1, Levallois flake. 2, Levallois core. 3, 4, atypical Levallois flakes. 5, 6, retouched Levallois points. 7, peudo-Levallois point. 8, end notch.

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très réduit. La face supérieure révèle l’emploi du débitage Levallois centripète (Fig. 13). Le troisième éclat, également issu de la méthode centripète, est de morphologie allongée. L’extrémité distale cassée ne permet pas de mesurer sa longueur maximale. Il est donc impossible de savoir s’il s’agit d’une lame Levallois (Fig. 13) ; • pointes Levallois retouchées (2) : de premier ordre, l’une a son talon lisse, l’autre est facetté et épais. Elles sont de forme ogivale et trapue (Fig. 13) ; • pointes pseudo-Levallois (8) : leurs longueurs s’échelonnent de 29 à 66 mm. Cette dernière mesure est minimale. Il s’agit d’une pointe dont le talon est cassé. Parmi les 4 pointes pseudo-Levallois à talon lisse présentes, 2 ont un talon à 3 cônes de percussion. Les bulbes sont très marqués. Une au talon cassé met en avant un détachement ingrat visible sur la face inférieure à travers les stigmates importants laissés par l’onde de choc. Des traces d’utilisation sont visibles sur 3 pointes. Les talons témoignent d’une préparation du plan de frappe. L’une, au talon dièdre, porte des retouches d’utilisation sur son extrémité distale. L’usure suit la forme concave du bord. Les 2 autres pointes présentent une base épaisse. L’une a le talon enlevé par des retouches inverses courtes, abruptes et écailleuses scalariformes. L’autre a le talon convexe accompagné d’une petite zone corticale. Des traces et des encoches d’usure sur les bords convergents attestent leur utilisation (Fig. 13) ; • couteaux à dos naturel (1) : le seul exemplaire présent est issu de la méthode Levallois. L’extrémité distale, outrepassée, a extrait une partie du bord du nucléus. Le dos, très abrupt, est constitué par le bord du nucléus. Il porte un seul négatif d’enlèvement. Les stigmates de la percussion sont très apparents. Le bord opposé est tranchant et porte des traces d’utilisation inverses proximales ; • encoches (1) : elle est aménagée sur un éclat Levallois atypique dont le talon, lisse, porte 2 bulbes de percussion. La méthode employée est la méthode centripète. L’encoche est directe. Elle se situe sur le bord gauche, sur la partie distale. Son aspect émoussé peut être dû à son utilisation ; • encoches en bout (2) : elles sont de factures différentes. L’une est façonnée sur un éclat entièrement désilicifié. L’encoche est large, façonnée par une retouche directe courte. La seconde encoche en bout est aménagée sur un éclat Levallois atypique. Elle est déjetée sur le côté droit de l’extrémité distale. La retouche est directe, courte. Des retouches d’utilisation émoussent les bords (Fig. 13) ; • divers (1) : un outil classé parmi les divers est façonné sur un éclat Levallois atypique. Le talon a été enlevé sur la face inférieure par le retrait de 2 éclats Kombewa successifs. Le bord droit est pourvu d’une encoche directe large, façonnée par une retouche courte, semi-abrupte et écailleuse qui est suivie de retouches de concassage. Des stigmates d’écrasement sont aussi présents dans une encoche façonnée en bout. Une troncature distale est aménagée dans le cortex par une retouche directe, courte, ordinaire et parallèle. Le bord gauche est aménagé d’une encoche directe mésiale façonnée par une retouche courte, semi-abrupte et écailleuse. Elle est accompagnée d’encoches de concassage directes et inverses. Compte tenu de l’importance du concassage, il est difficile d’attribuer cet outil à un type précis. L’intentionnalité des aménagements est confuse. L’hypothèse d’une utilisation spécifique de l’outil est inutile à proposer.

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Tableau 8 Morphologie des talons de la couche 2 Morphology of the butts from level 2 Talons Lisses Facettés Convexes Dièdres Punctiformes Corticaux Cassés Enlevés Totaux

Levallois 9 7 1 8 1 – 2 1 29

Non Levallois 14 2 1 1 – – 13 6 37

2.4.2.5. Couche 2. Cette couche contient 78 objets. Technologie. Caractéristiques et indices techniques : les talons Levallois (29), un peu moins nombreux que les talons non-Levallois (37), se répartissent essentiellement parmi les talons lisses (9), dièdres (8) et facettés (7). Le nombre des autres talons est insignifiant. En ce qui concerne les produits non-Levallois, le classement s’effectue surtout entre les talons lisses (14) et les talons cassés (13). Les talons ôtés, facettés et dièdres sont peu représentés (Tableau 8). Les indices techniques soulignent la récurrence du facettage au sein de cette industrie. L’indice de facettage large est fort (45) et l’indice de facettage strict est assez élevé (25). Le débitage Levallois est aussi très représenté (IL = 44). L’indice laminaire est moyen (17). Nucléus et produits de débitage. Les nucléus sont au nombre de 4 : un nucléus prismatique à lamelles, de petite taille, au dernier stade de son exploitation (Fig. 14), un nucléus divers également de petite taille, un nucléus informe un peu plus gros. Les divers négatifs d’enlèvements sont très altérés et concassés. Le dernier est un nucléus Kombewa (Fig. 14). Le talon a été retiré par l’aménagement d’une surface convexe sur la face supérieure. L’épannelage périphérique est centripète. Il a servi de plan de frappe à 2 éclats Kombewa débités sur la face inférieure. Cette face de débitage ne porte aucun enlèvement prédéterminant. Seuls les 2 négatifs des enlèvements prédéterminés sont visibles. La direction entrecroisée de leur extraction exploite la convexité de la surface. Ils n’ont pas été débités trop près du bulbe afin d’éviter les microfissures. Leur plan de fracturation est parallèle au plan d’intersection des 2 surfaces. Cette exploitation de l’éclat est similaire à une exploitation de type Levallois. Seuls les enlèvements prédéterminants de la face de débitage sont absents. Celle-ci présente d’ores et déjà les critères de convexité adéquats à l’extraction prédéterminée d’un ou plusieurs éclats (Boëda, 1997b). Parmi les 17 éclats, se distinguent 6 éclats corticaux ou semi-corticaux et un éclat utilisé portant des traces d’usure inverses très rectilignes qui semblent indiquer une activité de raclage. Parmi les 11 lames que renferme la couche 2, 2 objets méritent d’être signalés : une lame, dont le talon est lisse et linéaire, a sans doute été obtenue à l’aide d’un percuteur tendre. Elle mesure 43 mm de long et 21 mm de large. Sa face supérieure, semi-corticale,

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Fig. 14. Industrie de la couche 2 : 1, éclat Levallois. 2, éclat Levallois atypique. 3–5, pointes pseudo-Levallois. 6, nucleus Kombewa. 7, nucleus prismatique à deux plans de frappe. Fig. 14. Lithic assemblage from level 2: 1, Levallois flake. 2, atypical Levallois flake. 3–5, pseudo-Levallois points. 6, Kombewa core. 7, bipolar prismatic core.

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porte les négatifs de 2 enlèvements lamellaires parallèles. Il s’agit d’une lame d’entame. Une seconde lame au talon facetté est aussi une lame d’entame, débitée sur un bord de nucléus. Elle est corticale mais porte quelques négatifs d’enlèvements d’entame antérieurs. Il existe 8 débris. Outillage. Caractéristiques et indices typologiques : le tableau des types (Tableau 9) est dominé par les pointes pseudo-Levallois (11) et les éclats Levallois (10). Il existe quelques couteaux à dos naturels (5) (Tableau 10). Les indices typologiques attestent la forte représentation des produits Levallois (33,33). L’indice de racloirs est faible (5,13). Il domine celui des couteaux à dos (2,56). Bien qu’il soit peu élevé, l’indice de racloir est dominant en compte essentiel (7,69). Les taux nuls de l’indice Quina indiquent l’absence de cette retouche sur ces outils. L’indice acheuléen unifacial est toujours faible en compte essentiel (3,85). L’indice Levallois typologique, de 0, atteste le caractère brut de ces produits. L’indice de bifaces, quant à lui, est négatif pour les 2 comptes (Tableau 11). • Éclats Levallois typiques (3) : ils sont issus d’un débitage centripète. Ils sont fins et de petite taille. L’un des éclats a l’extrémité distale cassée mais sa longueur ne devait pas être très importante. L’autre, dont le talon est concassé, a une longueur minimale de 43 mm. Le dernier, dont le talon est facetté, témoigne d’une préparation du plan de frappe. Il porte des traces d’utilisation inverses sur l’extrémité distale. Il mesure 45 mm de long (Fig. 14) ; Tableau 9 Caractéristiques typologiques de la couche 2 Typological characteristics of level 2 Types 1. Éclats Levallois typiques 2. Éclats Levallois atypiques 5. Pointes pseudo-Levallois 6. Pointes moustériennes 10. Racloirs simples convexes 23. Racloirs transversaux convexes 31. Grattoirs atypiques 33. Burins atypiques 37. Couteaux à dos atypiques 38. Couteaux à dos naturels 42. Encoches 43. Denticulés Total

Nbre 3 10 11 1 1 1 1 1 1 5 2 2 39

Pourcentage Réel 7,69 25,64 28,2 2,56 2,56 2,56 2,56 2,56 2,56 12,82 5,13 5,13 100

Pourcentage Essentiel

42,3 3,85 3,85 3,85 3,85 3,85 3,85 19,23 7,69 7,69 100

Tableau 10 Indices typologiques de la couche 2 Typological indexes of level 2 Indices Typologiques Indice Levallois typologique Indice de racloirs Indice acheuléen unifacial Indice de bifaces Indice Quina

Réel 33,33 5,13 2,56 0 0

Essentiel 0 7,69 3,85 0 0

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Tableau 11 Groupes caractéristiques de la couche 2 Characteristic groups from level 2 Groupes Groupe I Groupe II Groupe III Groupe IV

Réel 33,33 35,88 7,68 5,13

Essentiel 0 53,85 11,55 7,69

• éclats Levallois atypiques (10) : les méthodes de débitage sont de 2 sortes. La méthode centripète, visible sur 9 pièces, est beaucoup plus employée que la méthode unipolaire convergente (1 pièce). Les longueurs, comprises entre 23 et 69 mm, affichent la diversité morphologique des produits. Cette variété découle aussi de l’atypisme des produits. Le plus petit, par exemple, est un éclat rebroussé. La longueur envisagée devait être plus importante. Les autres produits sont de formes irrégulières. Ils possèdent un axe de débitage plus ou moins divergent par rapport à l’axe morphologique ou débordent légèrement sur le nucléus. L’éclat le plus grand est pourvu de 2 talons, indiquant 2 directions de percussion différentes. Le premier talon est cassé. L’onde de choc de la première percussion a rencontré une fracture interne du silex qui a retenu sa propagation. Le second axe de débitage a été choisi perpendiculairement au premier. Le talon a été facetté, sans doute pour accroître les chances de réussite du détachement de l’éclat (Fig. 14) ; • pointes pseudo-Levallois (11) : elles portent des traces d’utilisation sur 3 exemplaires. Elles sont débitées à partir de nucléus de tailles diverses. En effet, les longueurs sont comprises entre 28 et 60 mm. Elles sont munies d’une base épaisse qui leur donne une morphologie trapue. Seule l’une d’entre elles est assez élancée (Fig. 14) ; • pointes moustériennes (1) : elle est façonnée sur un produit Levallois issu d’un débitage unipolaire convergent. L’emploi de cette technique suggère l’intention d’obtenir un produit de forme triangulaire prédéterminée (Boëda, 1997b). Le talon, lisse et linéaire, suggère l’emploi du percuteur tendre, sans doute pour assurer le bon détachement du support et en garantir la forme prédéterminée. La retouche, directe, est large, rasante et parallèle. Elle ne se prolonge pas tout à fait jusqu’à la base du bord droit où elle devient courte, semi-abrupte et écailleuse scalariforme. Il semble que la méthode employée était destinée à l’obtention d’un support adapté à un aménagement particulier (Fig. 15) ; • racloirs (2) : l’un est simple convexe. Il est aménagé sur une lame épaisse semicorticale. Sa longueur est de 87 mm et sa largeur de 43 mm. Sa retouche est Quina atypique (Fig. 15). Le second est transversal convexe. Il est façonné sur un percuteur de quartz cassé. Les points de percussion sont encore visibles sur la face brute. La face entamée est aménagée par une retouche de racloir courte et large, rasante et écailleuse ; • grattoirs atypiques (1) : il est aménagé sur un éclat cortical. Il s’agit d’un grattoir à museau déjeté sur la droite. Le front est dégagé par 2 encoches latérales. Celle de gauche est étroite et celle de droite est plus large. La retouche n’est pas très prononcée mais régulière. Elle est courte, abrupte et subparallèle ;

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Fig. 15. Industrie de la couche 2 : 1, racloir simple convexe à retouche Quina atypique. 2, couteau à dos typique. 3, couteau à dos naturel. 4, encoche. 5, pointe moustérienne. Fig. 15. Lithic assemblage from level 2: 1, simple convex scraper with atypical Quina retouch. 2, typycal backed knife. 3, cortical backed knives. 4, notch. 5, mousterian point.

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• burins atypiques (1) : il est façonné à partir du talon cassé d’un éclat. L’angle dièdre obtenu entame la face inférieure. Le négatif de la chute est large et irrégulier. L’onde de choc s’est mal propagée dans la matière ; • couteaux à dos typiques (1) : réalisé sur un éclat Kombewa, le support est fin et de forme pointue. Le talon est repris sur la face supérieure par une retouche courte, rasante et écailleuse scalariforme. Sur la face inférieure, seule la lèvre a été enlevée par un seul enlèvement lamellaire transversal. Le dos est façonné par une retouche inverse courte, parallèle, rasante en partie proximale et semi-abrupte vers l’extrémité distale. Le bord opposé est tranchant (Fig. 15) ; • couteaux à dos naturel (5) : leurs longueurs sont comprises entre 38 et 70 mm. Il en existe 3 qui sont réalisés sur produits non-Levallois. Le premier a un dos cortical et porte des traces d’utilisation sur la face inférieure du tranchant. Le second possède un dos partiellement cortical. L’autre moitié est constituée par un enlèvement de bord de nucléus. Le tranchant porte une encoche d’utilisation sur le bord droit. Le dernier couteau possède un dos formé entièrement à partir d’un bord de nucléus. Les objets issus du débitage Levallois sont au nombre de 2. L’un possède un dos cortical et porte des négatifs d’enlèvements centripètes (Fig. 15). L’autre, pourvu d’un dos formé par des enlèvements de bord de nucléus, est un éclat prédéterminant ; • encoches (2) : la première est façonnée sur le talon enlevé d’un éclat Levallois atypique. La retouche est directe, très courte, semi-abrupte et écailleuse. L’autre est aménagée sur la pointe déjetée d’une pointe pseudo-Levallois au talon facetté. La retouche est directe, courte, semi-abrupte (Fig. 15) ; • denticulés (2) : ils sont façonnés sur la face plane de leur support dont un est une lame. La retouche du premier est inverse sur le bord gauche, partielle, courte, semi-abrupte et écailleuse. La retouche du second est similaire à la première. Elle se situe aussi sur le bord gauche de la lame-support. L’extrémité distale est cassée. Groupes caractéristiques : en compte réel, le groupe II domine (35,88), suivi du groupe I (33,33). Les groupes III (7,68) et IV (5,13) sont faibles. En compte essentiel le groupe II est très important (53,85). Le groupe III est peu élevé (11,55). Il devance toujours le groupe IV qui est resté bas (7,69). Le groupe I, quant à lui, est désormais négatif (Tableau 10). 2.4.3. Les industries du Paléolithique supérieur Elles proviennent d’une part des fouilles effectuées par C. Burnez (matériel récolté en stratigraphie) et d’autre part du matériel récolté hors stratigraphie par C. Burnez puis par l’un de nous (A.D.). Les matières premières employées sont identiques à celles des niveaux du Paléolithique moyen, en dehors du jaspe qui est ici assez fréquemment employé. 2.4.3.1. Fouilles Burnez. Niveau VI. « Après avoir ôté partout le niveau V nous avons attaqué ce que nous croyons être VI. Il n’y a pas de vrai niveau archéologique ». Ce commentaire extrait des notes de 1959 de C. Burnez annonce d’ores et déjà la pauvreté de ce niveau qui ne comprend que 34 objets dont 3 sont des outils. Le premier outil est un rabot façonné sur un bloc de silex. La présence de 2 plans de frappe amène dans un premier temps à le classer parmi les nucléus prismatiques. Néanmoins, un des plans aménage un front rectiligne élevé et une surface de débitage à profil

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Fig. 16. Industrie du niveau VI : 1, rabot. 2, burin mixte (dièdre/busqué). 3, fragment de lame aurignacienne. Industrie des niveaux IV et III : 4, burin de Corbiac associé à un grattoir ogival. 5, pointe de Châtelperron. 6, 7, lames légèrement pédonculées. Fig. 16. Lithic assemblage from level VI: 1, rabot. 2, mixed burin (dihedral/ busked). 3, fragment of aurignacian blade. Lithic assemblage from levels IV and III: 4, Corbiac burin associated to an ogival endscraper. 5, Châtelperron point. 6, 7, slightly tanged points.

caréné. Les enlèvements sont lamellaires, envahissants, ordinaires et convergents, tels qu’ils le sont sur les grattoirs carénés (Fig. 16). Le deuxième est un burin multiple mixte façonné sur une lame épaisse. L’extrémité distale porte un burin dièdre d’angle. Un burin busqué est aménagé sur la partie proximale. L’encoche d’arrêt des enlèvements de son second pan, courbe, est seulement façonnée par 2 retouches courtes, abruptes et écailleuses (Fig. 16).

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Le troisième est une extrémité proximale de lame aurignacienne. Le talon est en forme d’ogive, façonné par une retouche directe, courte et écailleuse (Fig. 16). Le reste du matériel lithique comprend 31 objets qui indiquent une activité de débitage sur place depuis les premiers stades avec 4 éclats corticaux, jusqu’aux dernières phases avec 4 débris. Les étapes de plein débitage sont représentées par 8 éclats, 3 fragments de lame, 1 fragment de lamelle et 9 éclats de taille. L’unique nucléus, informe, n’apporte aucune précision sur la tendance technologique de cet assemblage. Parmi ces objets sont comptés une coquille de mollusque et un poinçon en os. Les 3 outils analysés dans ce niveau sont attribuables à un Aurignacien ancien. Malgré tout, ils ne sont pas révélateurs d’une occupation réelle du site. L’unique nucléus identifié, informe, n’apporte aucun renseignement à ce sujet. L’existence d’un complexe aurignacien ancien reste par conséquent hypothétique. Niveaux IV et III. Le niveau V étant stérile, ce sont des niveaux susjacents dont il est ici question. « Il est possible que A III soit des déblais de A IV dus à sa dégradation par ravinement, passage de fouisseurs. Ceci expliquerait la remontée de la couche IV le long de la paroi »9. Le mélange des 2 niveaux rend la lecture techno-typologique difficile. Il est impossible de dresser une succession chronostratigraphique des diverses occupations. L’identification des complexes industriels comporte donc une part importante d’incertitude. Le niveau IV, dans les carrés A ou B a livré : • un grattoir sur éclat. Son front, rectiligne, est obtenu par une retouche longue, ordinaire et convergente ; • un outil double sur lame : un burin de Corbiac façonné sur la partie mésiale s’oppose à un grattoir ogival aménagé sur le talon. La retouche de ce dernier est envahissante, ordinaire et convergente (Fig. 16) ; • un burin d’angle aménagé sur le talon d’une lame à crête. Le plan de frappe de la chute de burin a été repris par une retouche courte et ordinaire ; • une pointe de Châtelperron cassée. Son talon est lisse, oblique vers la face inférieure. L’extrémité distale est cassée. Le dos, dont la courbure est irrégulière, est à gauche. Il est façonné par une retouche inverse, courte, semi-abrupte et écailleuse scalariforme. Son épaisseur, de 6 mm, correspond à celle de la lame dont les nervures de la face supérieure ne sont plus visibles (Fig. 16) ; • une fléchette (?) de 15 mm de large, dont l’extrémité distale est cassée. Elle présente une extrémité proximale retouchée. La retouche est directe, semi-abrupte et marginale courte (Fig. 16) ; • trois pièces associant un façonnage du talon et des encoches latérales opposées. Ce sont des lames de diverses tailles dont l’extrémité distale est cassée. Le talon est retouché et un petit pédoncule est dégagé à l’aide d’encoches latérales opposées. D’autres encoches sont placées plus ou moins haut sur les bords de 2 de ces pièces. Il est possible qu’elles aient aussi participé au maintien d’un éventuel emmanchement (Fig. 16) ; • quatre encoches façonnées sur des supports divers : 1 encoche est sur une lame de bord de nucléus, 1 est sur une lame dont la face supérieure est couverte de nombreux 9

Extrait des notes C. Burnez.

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négatifs d’enlèvements lamellaires, 1 est sur un fragment de lamelle et la dernière est sur un fragment de lame. Elles sont toutes inverses. Seule la dernière pièce porte 2 encoches latérales opposées ; • un denticulé est façonné sur un fragment de lamelle. La denticulation, constituée de 2 encoches contiguës directes, courtes et semi-abruptes, entame fortement l’épaisseur du support ; • une lame esquillée présente 2 enlèvements opposés sur la face inférieure. Leur rebroussement signale une violente percussion ; • un fragment de lamelle à dos présente une retouche directe, courte, semi-abrupte et écailleuse ; • un éclat plat pourvu de retouches d’utilisation aménageant un bord denticulé et oblique par rapport à l’axe de débitage. Le talon du support est repris sur la face supérieure par une retouche courte, semi-abrupte et écailleuse. Le bord gauche est aménagé par une retouche directe, partielle, courte, semi-abrupte et écailleuse. Il semble que ces retouches volontaires soient un aménagement pour la préhension ou l’emmanchement. Le reste du matériel renferme 357 objets issus de divers stades de chaînes opératoires différentes. La mise en forme est attestée par 20 éclats corticaux, 8 lames corticales dont 3 sont des fragments, 9 lames à crête dont 3 sont fragmentées et 3 lamelles à crêtes dont 1 est fragmentée. Le plein débitage est représenté par : 1 éclat Levallois typique, 1 pointe pseudo-Levallois, 55 éclats, 144 lames dont 79 fragments et 73 lamelles dont 35 fragments. Les 40 éclats de taille présents et la chute de burin attestent l’activité de façonnage. Il existe 2 débris. La présence d’une seule pointe de Châtelperron n’est pas révélatrice d’une occupation châtelperronienne de la grotte Marcel Clouet. Il peut s’agir d’un simple passage ou même d’un apport de l’outil durant une occupation ultérieure. Dans les carrés A et B, les niveaux IV et III ont fourni 99 outils : • dix-neuf grattoirs se répartissent parmi 6 types : C 6 grattoirs sont simples en bout de lame : 4 ont un front rectiligne façonné par une retouche courte, semi-abrupte et subparallèle ; 1 possède un front ondulé façonné par une retouche longue, couvrante et sub-parallèle ; 1 est pourvu d’un front convexe et légèrement denticulé, façonné sur une lame très plate par une retouche courte, ordinaire et écailleuse ; C 3 grattoirs en ogive sont façonnés en bout de lame. La retouche est longue, semiabrupte et sub-parallèle. Elle devient courte, semi-abrupte et écailleuse scalariforme vers le bord de l’un d’entre eux ; C 2 grattoirs sont sur éclat. L’un présente un front cassé dont la partie restante est oblique. La retouche est longue, ordinaire, subparallèle et légèrement denticulée. L’autre grattoir est façonné sur un éclat de ravivage de nucléus à lame. Des négatifs d’enlèvements lamellaires sont visibles sur le pourtour de l’éclat. Le front est convexe, façonné par une retouche longue, semi-abrupte et subparallèle ; C 1 grattoir caréné dont le front rectiligne est façonné par une retouche lamellaire, semi-abrupte et subparallèle. Elle devient écailleuse vers le bord ; C 1 grattoir dont le front convexe est obtenu par une retouche longue, semi-abrupte et subparallèle. Son bord gauche est aménagé en racloir convexe par une retouche bifaciale, courte, rasante et écailleuse (Fig. 17) ;

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Fig. 17. Industrie des niveaux IV et III : 1, grattoir/racloir. 2, grattoir à museau. 3, grattoir-burin. 4, bec. 5, burin sur troncature concave. 6, burin mixte (burin de Lacan/burin de Corbiac). Fig.17. Lithic assemblage from levels IV and III: 1, endscraper/scraper. 2, nose endscraper. 3, burin-endscraper. 4, beak. 5, burin on a concave truncation. 6, mixed burin (Lacan burin/Corbiac burin).

C 2 grattoirs à museau sont en bout de lame épaisse. La retouche est longue, fine, semi-abrupte et subparallèle. Le museau est dégagé par des encoches latérales ; C 2 grattoirs à museau sont sur éclat. La retouche du museau est longue, ordinaire et subparallèle. L’encoche de gauche est plus accentuée que l’autre sur les 2 exemplaires (Fig. 17) ; C 2 grattoirs-burins sont sur lame. Le premier présente un front de grattoir convexe aménagé par une retouche longue et large, semi-abrupte et subparallèle. Elle est postérieure au coup de burin porté sur le bord droit. L’autre outil possède 2 enlèvements de coup de burin situés aussi sur le bord droit. Ils sont recoupés par une retouche longue, semi-abrupte et subparallèle qui aménage un front rectiligne et oblique (Fig. 17) ; C 2 becs sont façonnés sur des éclats très plats. Les aménagements affectent peu la morphologie des supports. Le premier est déjeté sur le bord droit. Il est dégagé en partie distale par une troncature convexe dont la retouche est directe, courte, semi-

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abrupte et marginale. Elle converge avec une encoche directe latérale dont la retouche est courte, semi-abrupte et écailleuse. Le second outil est déjeté sur le bord gauche. La troncature distale est façonnée par une retouche directe, courte, semiabrupte et parallèle. Elle rejoint une retouche latérale directe, courte, semi-abrupte et subparallèle (Fig. 17). • 36 burins appartiennent à 9 types : C 5 sont dièdres droits : 2 sont façonnés en bout de lame, 1 sur talon de lame, 1 sur talon d’éclat et 1 sur talon de lamelle. L’extrémité opposée de chaque burin est cassée. Seul le burin sur éclat est entier. Les pans sont obtenus sur les 5 outils par un ou plusieurs enlèvements de coup de burin. Ce sont des outils de bonne facture aux biseaux rectilignes. Un seul objet a l’un de ses pans cassé ; C 2 sont dièdres déjetés. Le premier est façonné sur talon de lame. Son premier pan, rectiligne, a servi de plan de frappe au second pan. Ce dernier est oblique et aménagé de plusieurs enlèvements de coup de burin. Le second burin est aménagé sur l’extrémité distale cassée d’une lame. Le premier pan est fin et de petite taille, sans doute antérieur à la fracture de l’extrémité distale. Le second pan, oblique, a permis de réaménager la cassure encore visible. Les bords portent 3 encoches directes dont 2 sont opposées. Il est possible qu’elles soient un aménagement destiné à recevoir un emmanchement ; C 1 est dièdre sur cassure. La cassure et les enlèvements de coups de burin ont une obliquité égale sur l’axe de la pièce. Les enlèvements de burin, au nombre de 2, affectent la face inférieure. Ils sont courts et larges ; C 1 burin d’angle a l’extrémité distale cassée. La cassure est postérieure au pan latéral. Il est impossible de savoir à quel type d’aménagement était associé cet enlèvement de coup de burin. Il est arrêté par une petite encoche directe ; C 1 burin est d’angle sur cassure. L’extrémité distale cassée de la lame support a servi de plan de frappe à 2 enlèvements de burin latéraux. Ils sont fortement marqués par les ondes de choc. Le premier enlèvement, réfléchi, est arrêté par une encoche ; C 6 burins sur troncature sont simples (4 exemplaires) et doubles (2 objets). La morphologie de ces outils est très hétérogène. Ils sont façonnés sur des supports divers, éclats ou lames. Les troncatures sont épaisses et plus ou moins obliques. Les négatifs des coups de burin sont souvent rebroussés. Ce sont des enlèvements larges aux ondes de choc très marquées. De plus, la présence de retouches de concassage accentue la difficulté de lecture de ces outils peu soignés. Seuls 2 d’entre eux sont de bonne facture. Le premier est façonné sur un talon de lame dont l’extrémité distale est cassée. La troncature, ondulée, présente une retouche épaisse, semi-abrupte et subparallèle. Elle sert de plan de frappe à l’enlèvement d’un coup de burin torse sur le bord gauche. Il est arrêté par une légère encoche directe. Le second est façonné en bout de lame. L’extrémité proximale est cassée. La troncature, concave et oblique, est aménagée par une retouche directe, courte, semi-abrupte et écailleuse. Elle forme une petite encoche vers le bord droit. Ce dernier présente une retouche directe, courte, rasante et écailleuse. Le bord opposé porte l’enlèvement de burin qui aménage le pan (Fig. 17) ; C 4 burins sont multiples mixtes. Le premier outil associe un burin déjeté sur troncature à un burin dièdre droit. Le second associe un burin sur troncature convexe à un burin

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dièdre d’angle. La troncature est un bord de nucléus. Elle sert de plan de frappe au pan latéral façonné par 2 enlèvements de burin. Ce pan est aussi celui du burin opposé. Il sert de plan de frappe au coup de burin donné perpendiculairement à l’axe de la pièce. Le troisième burin multiple mixte est façonné sur un fragment de lame. Un burin caréné est façonné sur l’extrémité distale. Le premier pan, plat, est formé par un seul enlèvement de coup de burin arrêté par une encoche directe large. Plusieurs enlèvements de coup de burin aménagent le second pan, courbe. Un burin dièdre droit prend place vers l’extrémité proximale. Un seul enlèvement de burin est débité pour chaque pan. Le dernier burin multiple mixte est façonné sur un éclat ou une lame très épaisse. Il associe un burin de Lacan sur l’extrémité distale et un burin de Corbiac sur l’extrémité proximale. Le burin de Lacan présente une troncature concave et oblique très épaisse, façonnée par une retouche, directe, courte, abrupte et écailleuse scalariforme. Cet aménagement est postérieur aux 2 enlèvements de coup de burin visibles sur le bord droit. Le burin de Corbiac prend place sur le talon et affecte la face inférieure. Le coup de burin part du bord gauche brut pour filer jusqu’au bord droit également dépourvu de retouche (Fig. 17) ; C 9 sont des burins de Noailles (Fig. 18). Souvent de grande taille, ils sont façonnés sur des lamelles ou sur des lames. Les longueurs varient entre 14 et 52 mm. Ils se répartissent en 4 catégories : – les burins sur troncature oblique (4) ont tous un biseau aménagé à droite, arrêté par une fine encoche directe (Fig. 18). L’un d’entre eux, qui est double sur le même bord, possède donc un pan supplémentaire à gauche façonné sur l’extrémité distale. Les 2 coups de burin sont arrêtés par la même encoche (Fig. 18). Un burin est aménagé sur l’extrémité proximale d’une lamelle. Selon l’axe morphologique, son pan est aussi à droite (Fig. 18) ; – les burins sur troncature concave (3) sont de 2 sortes. Le premier est bilatéral adjacent. Les biseaux, situés à gauche, ne possèdent pas d’encoche d’arrêt. Les 2 autres sont bilatéraux opposés. L’un est pourvu d’une encoche directe à droite et d’une retouche directe, courte, semi-abrupte et marginale à gauche. Ce dernier biseau est cassé. L’autre est fragmenté avant les éventuelles encoches d’arrêt. Ces burins ne possèdent pas d’encoches d’arrêt ; ils ont toutefois été considérés comme burins de Noailles, car, selon F. Bordes, lorsque l’encoche d’arrêt manque, la finesse du coup de burin, inférieur à 2 mm permet de classer l’outil parmi les burins de Noailles ; – le burin sur troncature incurvée, unique, possède un biseau façonné à gauche et arrêté par une encoche directe (Fig. 18) ; – un burin sur troncature convexe est bilatéral opposé. Aucun de ses 2 coups de burin n’est arrêté par une encoche. Le biseau façonné à droite n’est toutefois pas attribuable à un burin de Noailles. Il est de mauvaise facture et mesure 7 mm de large. Il s’agirait donc plutôt d’un burin sur troncature convexe. C 2 burins sont nucléiformes. Le premier est façonné sur une lame très épaisse. Les enlèvements de coup de burin sont longs et larges. Le second burin est façonné sur le talon d’un éclat outrepassé. Le premier pan, oblique par rapport à l’axe de la pièce, est très large et réfléchi. Plusieurs enlèvements de coup de burin lamellaires, d’une obliquité égale, aménagent le second pan. Ils affectent la face inférieure ;

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Fig. 18. Industrie des niveaux IV et III : 1–7, burins de Noailles. 8, pointe de la Gravette. 9, microgravette. 10, fléchette. 11, limace atypique. 12, lamelle à dos. 13, pièce esquillée. Fig.18. Lithic assemblage from levels IV and III: 1–7, Noailles burins. 8, Gravette point. 9, microgravette. 10, flechette. 11, atypical limace. 12, backed bladelet. 13, splintered piece.

• 2 pointes de la Gravette dont une est atypique sont présentes. La pointe de la Gravette typique est cassée aux 2 extrémités. Son dos, épais, est à droite. La retouche est croisée et abrupte (Fig. 18). La pointe de la Gravette atypique a l’extrémité distale cassée. La retouche du dos façonné à gauche est difficile à lire car le silex s’est altéré. Il semble qu’il s’agisse d’une retouche inverse, partielle, semi-abrupte en partie proximale et

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continue et abrupte vers l’extrémité distale. La base est pourvue d’esquilles directes et inverses ; • 2 microgravettes (Fig. 18) : l’une a son extrémité distale cassée. Le dos, à gauche, est façonné par une retouche croisée abrupte. L’extrémité proximale est pointue. Elle porte une retouche directe, couvrante, subparallèle qui part du bord opposé au dos. L’autre conserve sa partie distale ; • 5 fléchettes sont façonnées sur de petites lames. L’extrémité distale est cassée sur 3 exemplaires. L’une d’entre elles porte un départ de retouche inverse abrupte sur le bord gauche. Les autres présentent uniquement une retouche latérale droite et basale, directe et semi-abrupte. Les 2 autres fléchettes ont l’extrémité proximale cassée. La première présente une retouche inverse et ordinaire, assez émoussée, qui s’étend depuis le bord gauche jusqu’à la pointe. La seconde porte sur le bord gauche et la pointe une retouche directe, courte, semi-abrupte et marginale ; • 1 pièce à soie est façonnée sur une lamelle. Le limbe est aménagé par une retouche latérale droite, directe, courte, ordinaire et marginale. Elle devient semi-abrupte au niveau de la soie. Cette dernière est dégagée sur le bord gauche par une retouche directe, courte, abrupte et marginale. • 4 lames sont tronquées : C 1 lame à troncature droite sur l’extrémité distale présente aussi un dos abattu. La retouche de la troncature est directe, courte, ordinaire et parallèle. La retouche du dos est directe, courte, abrupte et écailleuse. L’extrémité proximale est cassée ; C 1 lame et 1 lamelle sont aménagées par une troncature concave. Cette dernière est légèrement oblique par rapport à l’axe de la pièce. La retouche est semi-abrupte et subparallèle pour la lame, ordinaire et écailleuse pour la lamelle. Une encoche directe est façonnée dans le cortex du bord droit morphologique de la lame. La retouche est semi-abrupte et écailleuse. Sur la lamelle, 2 fines encoches inverses d’utilisation s’opposent. Les extrémités distales des 2 pièces sont cassées ; C 1 lame présente une troncature de la base en forme de « S » allongé. La retouche est directe, courte, semi-abrupte et écailleuse. L’extrémité distale porte des retouches directes courtes, abruptes et marginales, certainement dues à l’utilisation ; C 2 fragments de lame présentent une retouche continue sur un bord. L’un est un fragment de lame très épais, l’autre est au contraire plat. Pour le premier, la retouche est directe, longue, ordinaire et écailleuse. Pour le second la retouche est directe, courte, rasante et écailleuse. • 12 encoches sur lame ou sur éclat se classent en 3 catégories : C 5 encoches sont doubles opposées : 3 pièces ont une encoche directe sur un bord et une encoche inverse sur le bord opposé, 1 lame présente 2 encoches opposées directes et 1 lame présente 2 encoches opposées inverses. La retouche est courte, rasante et marginale. Ces encoches sont toutes façonnées en partie proximale de leur lame support. Les extrémités distales sont toutes cassées. Ces caractéristiques laissent envisager la présence d’un emmanchement et l’utilisation de ces pièces comme arme de jet. Après la chasse, seule la base de l’armature, encore fixée à la hampe, est ramenée au site. La remarque a notamment été soulignée pour les pointes de la Gravette de l’abri Pataud (Cattelain et Perpère, 1993) ;

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C 5 encoches sont simples. Parmi les 4 qui sont directes, 2 sur fragments de lame, sont latéralisées à gauche, les 2 autres, sur lame, sont façonnées sur le bord droit et en partie proximale. La cinquième encoche, inverse, se situe aussi en partie proximale de lame. Elle est façonnée sur le bord gauche par une retouche courte, ordinaire et écailleuse. Les bords et l’extrémité distale de la lame portent des retouches d’utilisation bien marquées ; C 2 encoches sont en bout. La première se situe en fait sur un talon d’éclat. Elle est inverse et clactonienne, postérieure à l’enlèvement du talon par une retouche lamellaire inverse et abrupte. La rencontre de la retouche et de l’encoche dégage une petite épine. La seconde encoche en bout est façonnée sur un fragment de lame. Elle se situe du côté proximal et vers le bord droit. La retouche est directe, courte, semiabrupte et écailleuse. • 6 denticulés sont répartis en 2 catégories : C 3 sont en bout dont 2 sur éclat et 1 sur lame de bord de nucléus. La denticulation est directe. La retouche du premier est courte, ordinaire et écailleuse. Elle dégage 2 encoches profondes contiguës. Celle du second est courte, semi-abrupte et écailleuse. Elle dégage une encoche légère et large à gauche, suivie d’une encoche plus profonde et étroite à droite. Le dernier denticulé porte une retouche courte, abrupte et écailleuse qui dégage 3 encoches ; C 3 sont latéralisés à droite : 2 d’entre eux, sur fragments de lame, présentent une retouche directe, écailleuse, ordinaire sur l’un et semi-abrupte sur l’autre. Le dernier, sur une lame, est façonné par une retouche alternante, courte, ordinaire et écailleuse. • 2 pièces sont esquillées. La première est une lame fragmentée par un esquillement sur la face supérieure de l’extrémité distale et un esquillement sur la face inférieure de l’extrémité proximale. Ils sont tous deux très prononcés. Sur l’autre pièce les esquillements affectent les 2 extrémités sur les 2 faces (Fig. 18) ; • 2 racloirs sont présents. Le premier est simple droit, façonné sur un débris de nucléus dont une face est corticale. Un des bords porte une retouche courte, semi-abrupte et écailleuse. Elle entame le cortex. Le second racloir est convergent. Il est façonné sur un éclat ou une lame très épaisse. La retouche est directe, courte, semi-abrupte et écailleuse. Le bulbe du support a été enlevé. Il s’agit peut-être d’un amincissement pour l’emmanchement ; • il existe également une limace atypique dont le talon a été enlevé par une retouche convergente directe, longue, semi-abrupte et écailleuse. L’extrémité distale porte des retouches directes, longues, ordinaires et écailleuses (Fig. 18) ; • 4 lamelles à dos possèdent un dos façonné à droite (2 pièces) et à gauche (2 pièces). La retouche, toujours abrupte, est directe sur 2 exemplaires et inverse sur 3 (Fig. 18). Le reste du matériel comprend 1371 objets. Ce sont des produits bruts obtenus à différents stades de chaînes opératoires diverses. L’étape de mise en forme des nucléus est attestée par 27 éclats corticaux, 12 lames corticales, 9 lames à crête, 9 lamelles à crête, 6 lames d’épannelage et 1 lamelle d’épannelage. Les produits issus du plein débitage sont représentés par : 1 couteau à dos naturel, 2 éclats Levallois atypiques, 1 pointe pseudo-Levallois, 148 éclats dont 3 en quartz,

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340 lames dont 181 fragments et 354 lamelles dont 210 fragments. L’application d’un réaménagement des surfaces des nucleus en vue de poursuivre le débitage est attesté par : 1 éclat de ravivage et 16 flancs de nucléus. L’activité de façonnage est bien représentée : 264 éclats de taille, 34 éclats de retouche et 30 chutes de burin. Enfin, la présence de 116 débris révèle les derniers stades du débitage. D’autres matériaux sont à signaler : 4 galets et 1 bloc de basalte et 2 fragments osseux. Parmi les diverses pièces étudiées, certains outils caractéristiques laissent envisager une occupation gravettienne tels les burins sur troncature, le burin de Lacan associé à un burin de Corbiac, les burins de Noailles, les pointes de la Gravette (Demars et Laurent, 1992). Outre cet outillage, les niveaux IV et III ont livré 29 nucléus et 4 percuteurs : Les nucléus prismatiques, au nombre de 22 prédominent nettement : 8 sont à 1 plan de frappe, 8 à 2 plans de frappe opposés, 4 à plans de frappe croisés, 1 à plan de frappe alterne et 1 à plans de frappe multiples. Bien que le nucléus à 1 plan de frappe existe dès le Paléolithique moyen (Bordes, 1961), les autres nucléus, en revanche, se rencontrent exclusivement dans les complexes industriels du Paléolithique supérieur. Malgré tout, seuls les nucléus à 2 plans de frappe opposés peuvent être mis en corrélation avec les cultures identifiées dans les niveaux IV et III. Ils figurent d’ailleurs parmi les plus nombreux. La mise en place de 2 plans de frappe opposés est nécessaire pour l’obtention de produits rectilignes. Un plan de frappe est utilisé pour l’acquisition des supports recherchés, l’autre est destiné à l’entretien de la partie inférieure de la surface débitée. Dans le Châtelperronien, ces nucléus ont un plan de frappe plus ou moins orthogonal à la surface débitée (Pelegrin, 1995). Dans le Gravettien, les produits rectilignes, supports des pointes de la Gravette, par exemple, nécessitent des nucléus prismatiques à 2 plans de frappe opposés et obliques par rapport à la surface de débitage. L’obliquité du plan semble être caractéristique d’une évolution technologique. Elle évite la nécessité de réaménager le plan de frappe de manière récurrente. La tablette de ravivage n’est débitée qu’au moment où le plan est devenu trop horizontal (Pigeot, 1987). La correspondance de ces nucléus avec les cultures châtelperronienne et gravettienne identifiées est possible. Toutefois, l’absence de remontage ne permet pas de garantir cette corrélation. Parmi les autres nucléus étudiés, 1 est discoïde, 1 est divers, 1 est globuleux et 2 sont informes. Niveau III. Étudié dans le carré C, il renferme : • 1 grattoir caréné façonné sur un éclat épais. Le front est circulaire, aménagé par une retouche directe longue, ordinaire et convergente (Fig. 19) ; • 1 perçoir façonné sur une pointe pseudo-Levallois. La pointe n’est pas très aiguë. Elle est dégagée par une retouche directe, bilatérale, courte, ordinaire et écailleuse. Elle affecte peu la morphologie du support (Fig. 19) ; • 1 burin dièdre droit aménagé sur un talon de lame dont l’extrémité distale est cassée. Le premier pan, parcouru de retouches de concassage, est peu lisible. Le second pan est formé de plusieurs enlèvements de coup de burin plans ; • 1 burin busqué façonné sur une lame dont le talon et le bulbe ont été enlevés. Le premier pan est plat, formé par 2 longs enlèvements de coup de burins. Le second pan est courbe, façonné par 4 enlèvements de coup de burin de longueurs et de largeurs différentes. Les plus longs ne sont pas arrêtés par une encoche mais par une retouche directe, longue, ordinaire et écailleuse (Fig. 19) ;

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Fig. 19. Industrie du niveau III : 1, grattoir caréné. 2, perçoir. 3, burin busqué. 4, lamelle Dufour. 5, burin des Vachons. Fig.19. Lithic assemblage from level III: 1, carinated endscraper. 2, borer. 3, busked burin. 4, Dufour bladelet. 5, vachons burin.

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• 1 burin caréné façonné sur une extrémité distale de lame. Une encoche d’arrêt se situe au niveau du premier pan. Le second pan est courbe, formé par plusieurs enlèvements de coup de burin ; • 1 extrémité proximale de fléchette dont le talon porte une retouche directe, basale et latérale droite, courte, semi-abrupte et écailleuse ; • 1 extrémité distale de lame retouchée sur 2 bords. Sur le bord droit, la retouche est courte, ordinaire et sub-parallèle. Sur le bord gauche, elle est couvrante, rasante et écailleuse ; • 1 encoche aménagée sur un éclat Levallois atypique. Latéralisée à droite, la retouche est directe, courte, abrupte et écailleuse ; • 1 denticulé façonné sur un éclat de très petites dimensions. Il s’agit davantage d’un microdenticulé aménagé sur le bord droit du support par 2 petites encoches directes contiguës ; • un fragment de lamelle Dufour (Fig. 19). Un outil issu du niveau IV et du carré B est intéressant à associer à cet ensemble. Il s’agit d’un burin dièdre sur troncature latérale qui peut être attribué au burin des Vachons. Le premier pan n’est pas formé par un enlèvement de coup de burin mais par une troncature façonnée seulement par 2 retouches directes sur le bord droit. Longues, ordinaires et écailleuses, elles permettent d’incliner le bord qui sert alors de plan de frappe aux enlèvements de coup de burin. Ces derniers sont plans et affectent la face inférieure (Fig. 19). Le reste de l’outillage comprend 28 objets. Les phases d’entame sont représentées seulement par 2 éclats corticaux et 1 lame corticale. Le plein débitage est visible à travers : 1 éclat Levallois atypique, 4 éclats dont 1 est utilisé, 1 éclat de ravivage de nucleus à lames, 5 lames dont 1 fragment et 2 lamelles. L’activité de façonnage est peu représentée : 5 éclats de taille et 1 éclat de retouche. Il existe 5 débris et 1 petit galet. L’activité de débitage est aussi indiquée par 4 nucléus issus de méthodes de taille différentes : • 1 nucléus Kombewa. Il s’agit d’un éclat cortical dont la face inférieure porte plusieurs négatifs d’enlèvements. Le tailleur a géré le volume de matière première à disposition pour obtenir une série de produits ; • 1 nucléus globuleux. Il s’agit d’un galet dont l’utilisation première était celle d’un percuteur. Il présente une surface trapézoïdale régularisée par les coups de percussion. La surface opposée, transformée en surface de débitage, a servi à l’extraction d’éclats divers ; • 1 nucléus prismatique à plans de frappe multiples. Chacun des derniers enlèvements est malvenu, rebroussé. Aucun des nouveaux plans de frappe choisis ne permet d’obtenir des produits corrects ; • 1 nucléus informe. Le fragment de lamelle Dufour témoigne probablement d’une phase ancienne de l’Aurignacien. Le burin caréné, le burin busqué et le burin des Vachons, sont assez fréquents dans l’Aurignacien évolué (Demars et Laurent, 1992). Bien qu’ils ne permettent pas d’affirmer une occupation réelle du site, ces outils laissent envisager la présence de cette culture dans la grotte Marcel Clouet.

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Niveau II. Il est assez pauvre. C. Burnez signale dans ses notes que dans ce niveau « les trouvailles sont très sporadiques ». Les outils, au nombre de 6, sont uniquement de type encoche, denticulé et raclette : • 1 encoche en bout est façonnée sur éclat Levallois de débitage laminaire bipolaire. Le talon, facetté, a sans doute assuré la réussite du débitage. L’encoche, inverse, est dégagée sur le côté gauche de l’extrémité distale. La retouche est courte, semi-abrupte et écailleuse. L’usure de l’extrémité distale est aussi inverse (Fig. 20) ; • 2 denticulés sont présents. Le premier est façonné sur le bord gauche distal d’une lame. La retouche est directe, courte, semi-abrupte et écailleuse. Le second denticulé est façonné en bout d’éclat. Sa retouche est directe, courte, rasante et écailleuse, puis semi-abrupte et écailleuse vers le bord (Fig. 20) ; • il existe 2 raclettes. L’une est façonnée sur le talon d’un éclat de taille, l’autre sur le talon d’un éclat fragmenté. La retouche est directe, courte, semi-abrupte et écailleuse ; • 1 lamelle à dos fragmentée présente une retouche latérale droite directe, courte, semi-abrupte et écailleuse. Le bord opposé porte une retouche directe marginale, peut-être due à l’utilisation. Aucune fréquentation particulière du site ne marque le niveau II. Le reste du matériel ne permet pas d’apporter davantage de précisions. Il contient 1 fragment osseux et 90 objets illustrant les différents stades du débitage : 1 lame corticale, 2 lames à crêtes dont 1 fragment, 18 éclats, 1 accident de Siret, 37 lames dont 18 fragments, 11 lamelles dont 6 fragments, 2 éclats de ravivage, 1 tablette de ravivage, 1 flanc de nucleus, 1 éclat de taille, 1 éclat de retouche, 2 chutes de burin et 9 débris. Parmi ces objets, 3 nucléus prismatiques sont présents. Chacun appartient à une catégorie. L’un est à plans de frappe multiples, l’autre à 2 plans de frappe opposés et le dernier à 1 plan de frappe. Ce dernier présente des négatifs de lamelles rebroussés parmi lesquels se trouve le négatif de la lame d’entame (Fig. 20). Niveau I. La composition lithique du niveau I est assez hétérogène. Il renferme 16 outils parmi lesquels : • 1 grattoir simple façonné sur le talon d’une lame. L’extrémité distale est cassée. La retouche est longue, semi-abrupte et convergente. Le front est convexe. Il s’accompagne sur le bord droit d’une retouche courte, semi-abrupte et écailleuse (Fig. 21) ; • 1 grattoir ogival aménagé sur le talon d’une lame dont l’extrémité distale est outrepassée et corticale. La retouche du grattoir est longue, ordinaire et subparallèle ; • 1 grattoir à museau façonné sur un éclat. Le front est aménagé par une retouche courte, semi-abrupte et convergente. Le museau est dégagé par une encoche directe latérale droite, courte, semi-abrupte et écailleuse ; • 1 grattoir-burin aménagé sur une lame épaisse au talon cassé. Le bord gauche présente un enlèvement de coup de burin d’angle, long et rectiligne. La retouche du grattoir, qui aménage un front convexe et caréné, est postérieure. Elle est longue, semi-abrupte et convergente. Elle devient courte, abrupte et écailleuse scalariforme vers le bord du front ; • 2 becs. Le premier se situe sur l’extrémité distale d’un éclat assez épais. Il est dégagé à droite par une retouche directe, courte, abrupte et écailleuse. Sur le bord gauche prend place une encoche directe, longue et large, ordinaire et écailleuse. Chaque bord

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Fig. 20. Industrie du niveau II : 1, encoche en bout. 2, denticulé en bout. 3, nucléus prismatique à un plan de frappe. Fig. 20. Lithic assemblage from level II: 1, end notch. 2, end denticulate. 3, unipolar prismatic core.

est retouché. Le bord droit porte une retouche directe, courte, ordinaire et écailleuse. Le bord gauche porte une retouche directe, envahissante, rasante et écailleuse (Fig. 21). Le second est façonné en partie distale et latérale droite d’un éclat fin. Une petite saillie latérale est dégagée par 2 encoches. Elles sont courtes, ordinaires et écailleuses ; • 1 burin d’angle façonné à partir du bord brut d’un éclat. L’enlèvement du coup de burin est légèrement ondulé et long. Il atteint l’extrémité proximale jusqu’au talon ;

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Fig. 21. Industrie du niveau II : 1, grattoir simple en bout de lame. 2, bec. 3, burin multiple. 4, encoche. 5, 6, fragments de pointes à cran. Fig. 21. Lithic assemblage from level II: 1, simple endscraper on blade. 2, beak. 3, multiple burin. 4, notch. 5, 6, fragments of shouldered points.

• 1 burin sur troncature concave aménagé sur le talon d’une lame de bord de nucléus. La troncature est constituée d’un seul enlèvement inverse, court et abrupt. Le coup de burin est porté sur le bord gauche morphologique. Il est long et rectiligne ; • 1 burin multiple mixte aménagé sur une lame. L’extrémité distale est retouchée par 2 encoches. Elles sont directes, courtes, ordinaires et écailleuses. Elles aménagent un

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bord denticulé et oblique par rapport à l’axe de la pièce. Elles ne servent pas de plan de frappe au coup de burin. Il s’agit donc d’un burin d’angle sur cassure dont l’enlèvement du coup de burin est situé sur le bord gauche. Malgré un léger réfléchissement, il est assez long. L’extrémité proximale est aménagée d’un burin dièdre droit. Le premier pan, sur le bord droit morphologique, est fin et court. Il sert de plan de frappe au second pan qui lui se prolonge jusqu’à l’extrémité opposée (Fig. 21) ; • 1 base de fléchette (?). Elle porte une retouche directe, courte, semi-abrupte et écailleuse. Elle part du talon et se poursuit sur le bord droit ; • 2 fragments de pointes à cran attribuées avec incertitude à ce niveau par C. Burnez. Elles portent une retouche couvrante pour l’une, envahissante pour l’autre, rasante et subparallèle (Fig. 21) ; • 2 encoches. L’une est façonnée en bout d’éclat cortical par une retouche directe, courte, semi-abrupte et écailleuse. L’autre est aménagée sur un fragment de lame retouchée aux 2 extrémités. La retouche de l’extrémité distale, directe, courte, semiabrupte et convergente lui offre une forme ogivale et l’aspect d’un petit front de grattoir. L’extrémité proximale est tronquée par une retouche directe, courte, abrupte et écailleuse. L’encoche se situe sur le bord droit. La retouche est directe, courte, ordinaire et écailleuse (Fig. 21) ; • 1 fragment de lamelle à dos. La retouche est directe semi-abrupte et marginale ; • 1 couteau à dos façonné sur un éclat Kombewa. Le talon a été retiré par un enlèvement inverse abrupt. Ce dernier a servi de plan de frappe pour l’extraction d’enlèvements lamellaires, parallèles au plan de la pièce, qui aménagent le dos. Le reste du matériel renferme toujours divers produits de débitage pour un total de 393 objets. Les phases d’entame sont représentées par : 29 éclats corticaux, 4 fragments de lames corticales, 5 lamelles à crête dont 3 fragments. La présence de diverses méthodes de débitage est illustrée par : 1 éclat Levallois utilisé, 3 pointes pseudo-Levallois, 51 éclats, 3 couteaux à dos naturel, 2 accidents de Siret, 2 éclats de ravivage, 61 lames dont 45 fragments et 51 lamelles dont 33 fragments. L’activité de façonnage possède de nombreux témoignages : 139 éclats de taille, 10 éclats de retouche et 2 chutes de burin. D’autres objets sont présents : 1 galet de quartz, un galet de calcaire, 2 rognons de silex, 6 fragments osseux et une trentaine de débris. L’activité de débitage est également représentée par 5 nucléus. Parmi les 3 nucléus prismatiques, 2 sont à 2 plans de frappe opposés. L’un d’entre eux est en jaspe, l’autre est 1 nucléus sur éclat dont les lames et les lamelles ont été débitées à partir de plans de frappe alternes. Les autres nucléus sont : 1 percuteur de quartz devenu nucléus divers et 1 nucléus informe. D’autres objets sont à signaler : 1 galet de quartz, 1 galet de calcaire, 1 rognon de silex et 6 fragments osseux. Les 2 pointes à cran sont attribuables au Solutréen. Malgré tout, il est encore une fois impossible d’attester une réelle occupation du site par les fabricants de cette industrie10. Seul le matériel récolté hors stratigraphie peut éventuellement apporter quelques renseignements sur la réalité de cette culture et des fréquentations observées.

10 Nous connaissons plusieurs sites, dont en Charente La Chaire-à-Calvin et Montgaudier, dans lesquels des pointes à cran solutréennes ont été vraisemblablement apportées par les Magdaléniens.

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2.4.3.2. Matériel récolté hors stratigraphie. Un certain nombre de pièces caractéristiques ont été trouvées dans la série récoltée hors stratigraphique, ainsi : • Le Châtelperronien est représenté par : C 1 pointe de Châtelperron dont le dos, façonné à droite, présente une retouche inverse, courte, semi-abrupte et écailleuse scalariforme. Cet aménagement est tout à fait similaire à celui de la pointe trouvée en stratigraphie (Fig. 22). L’Aurignacien ancien est représenté par : • 3 grattoirs sur lame épaisse. Le premier est aménagé sur une lame de bord de nucléus. Il mesure 111 mm de long, 53 mm de large et 27 mm d’épaisseur. Le front de grattoir se trouve sur l’extrémité distale semi-corticale. La retouche est longue, ordinaire et convergente. Elle devient plus courte, épaisse, semi-abrupte et écailleuse scalariforme sur le bord. Le front obtenu est convexe et denticulé. Une retouche courte, rasante et écailleuse aménage le bord droit jusqu’à la base (Fig. 22). Le front du deuxième outil est convexe, façonné par une retouche longue, ordinaire et convergente. Celui du dernier est oblique. La retouche est longue, abrupte et subparallèle. Les bords portent jusqu’à la base des retouches d’usure directes à droite et inverses à gauche ; • 1 grattoir double sur lame aurignacienne en jaspe. La retouche du grattoir distal est longue, semi-abrupte et convergente. Elle devient courte, abrupte et écailleuse scalariforme vers le bord. Celle du grattoir proximal est longue, rasante et subparallèle. Le front est légèrement creusé par une petite encoche d’utilisation (Fig. 22) ; • 1 grattoir double ogival obtenu par des retouches courtes, abruptes et convergentes, sur lame aurignacienne (Fig. 22) ; • 1 fragment de lame aurignacienne en jaspe (Fig. 22).L’Aurignacien évolué est représenté par : • 1 grattoir caréné sur éclat outrepassé très épais. Des enlèvements lamellaires dégageant 2 fronts opposés ont été débités sur le pourtour. Ils sont envahissants ou longs, ordinaires, semi-abrupts ou abrupts et convergents (Fig. 23) ; • 1 grattoir à museau sur une lame épaisse. Le museau est plat et convexe. La retouche du front est longue, ordinaire et convergente. Le museau est dégagé à l’aide de 2 encoches latérales. Celle de droite est clactonienne, celle de gauche porte une retouche prononcée, courte, semi-abrupte et écailleuse scalariforme (Fig. 23) ; • 1 grattoir double associant un grattoir à museau en partie distale et un grattoir à épaulement faiblement marqué sur l’extrémité proximale. Le front du premier est étroit et saillant. La retouche est longue, semi-abrupte et convergente. Le museau est dégagé uniquement à gauche par une encoche écailleuse profonde. Des retouches d’utilisation sont visibles depuis l’encoche jusque sur le front du grattoir. Le bord droit porte des retouches longues et larges, semi-abruptes et écailleuses jusqu’en partie mésiale. Le grattoir opposé présente un front convexe. La retouche est longue, ordinaire et convergente. Il est déjeté vers la droite grâce à un épaulement situé à gauche façonné par une retouche courte, semi-abrupte et écailleuse. Des retouches d’utilisation sont visibles sur le bord (Fig. 23) ; • 1 grattoir à museau associé à un burin busqué. Le front de grattoir est étroit, façonné par une retouche courte, rasante et subparallèle. Le museau est dégagé à l’aide de 2 encoches latérales inverses dont la retouche est courte, semi-abrupte et écailleuse. Le burin busqué est aménagé sur l’extrémité proximale. Le premier pan porte 2 coups de

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Fig. 22. Industrie récoltée hors stratigraphie : 1, grattoir sur lame retouchée. 2, fragment de pointe de Châtelperron. 3, grattoir ogival double sur lame aurignacienne. 4, fragment de lame aurignacienne. 5, grattoir double sur lame aurignacienne. 6, lame appointée. 7, poinçon en os. Fig. 22. Assemblage found out of stratigraphy: 1, endscraper on retouched blade. 2, fragment of Châtelperron points. 3, ogival double endscraper on aurignacian blade. 4, fragment of aurignacian blade. 5, double endscraper on aurignacian blade. 6, pointed blade. 7, bone awl.

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Fig. 23. Industrie récoltée hors stratigraphie : 1, grattoir carène. 2, grattoir à museau. 3, grattoir double. 4, outil composite (grattoir à museau/burin busqué). 5, grattoir-burin. 6, burin busqué. 7, burin caréné. Fig. 23. Assemblage found out of stratigraphy: 1, carinated endscraper. 2, nose endscaper. 3, double endscraper. 4, double tool (nose endscraper/busked burin). 5, burin-endscaper. 6, busked burin. 7, carinated burin.

burin courts et larges. Le second pan est aménagé par une série de 4 coups de burin longs et fins. Ils sont arrêtés par une encoche à retouche rasante et écailleuse bifaciale (Fig. 23) ; • 1 grattoir simple en bout de lame associé à un burin caréné. Le front du grattoir est convexe. La retouche n’est pas très longue. Elle est semi-abrupte et convergente. Le

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burin aménagé sur l’extrémité proximale possède un premier pan qui ne porte qu’un seul enlèvement de coup de burin court. Le second pan est courbe, formé par 3 enlèvements (Fig. 23) ; • 1 burin busqué sur éclat dont la retouche est bifaciale. Le bord droit est aménagé par 2 retouches semi-abruptes larges et écailleuses. Elles servent de plan de frappe à une série d’enlèvements de coups de burin longs et fins. Ils aménagent le second pan, courbe, arrêté par une retouche marginale. Le biseau obtenu est pointu. Ce burin se rapproche des burins des Vachons, variantes des burins carénés et busqués (Demars et Laurent, 1992) (Fig. 23) ; • 2 burins carénés façonnés en partie distale de lame. Sur le premier outil, le premier pan, à droite, est façonné par 2 coups de burin. Sur la seconde pièce, en revanche, le premier pan est constitué d’un seul enlèvement réfléchi. Le second pan, courbe, est façonné à l’aide d’une série de coups de burin fins et courbes. Ils affectent la face supérieure sur le premier outil et la face inférieure sur le second (Fig. 23). Le Gravettien est représenté par : • 4 burins sur troncature. Les supports divers, lames ou éclats, sont de morphologie variable. La troncature est : droite (1), oblique (2), convexe (1). Seuls les burins à troncature oblique sont de bonne facture. La troncature de l’un d’entre eux, sur l’extrémité distale d’une lame, est très fine, semi-abrupte et subparallèle. Le coup de burin porté à gauche aménage un pan fin et long. Le second burin sur troncature oblique est double. La retouche de la troncature est longue, semi-abrupte et subparallèle sur l’extrémité distale. Elle a servi de plan de frappe à 4 enlèvements de coups de burin. La troncature opposée est façonnée par une retouche courte, abrupte et écailleuse, à partir de laquelle 2 enlèvements de coup de burin ont été débités. Une retouche tertiaire affecte le biseau ; • 7 burins de Noailles dont 5 à troncature oblique et 1 à troncature convexe (Fig. 24) ; • 2 burins à troncature oblique sont doubles : le premier oppose 2 burins dont le biseau est situé à gauche. La troncature distale, oblique, sert de plan de frappe à l’enlèvement du coup de burin, légèrement réfléchi, qui n’a pas atteint l’encoche d’arrêt. L’extrémité proximale porte une troncature droite denticulée d’où part l’enlèvement arrêté par une encoche (Fig. 24). Le second burin double présente une troncature oblique en partie distale. Elle a servi de plan de frappe, à droite et à gauche, aux enlèvements de coup de burin. L’encoche d’arrêt est marginale, inverse à droite et directe à gauche (Fig. 24) ; • 3 burins à troncature oblique sont simples et ont leur pan à gauche. L’encoche d’arrêt est absente sur l’un, très légère sur l’autre et cassée sur le dernier (Fig. 24) ; • 1 burin à troncature convexe présente sur la partie distale une retouche longue, semi-abrupte et convergente, semblable à l’aménagement d’un front de grattoir. L’enlèvement du coup de burin, à droite, est antérieur à cette troncature. Toutefois, l’étroitesse du pan et la fine encoche d’arrêt permettent de l’assimiler aux burins de Noailles (Fig. 24) ; • 2 pointes de la Gravette dont l’une présente une assez importante retouche de la face plane (Fig. 24) ; • 1 fléchette dont l’extrémité proximale est cassée. Son extrémité distale est affectée par une retouche directe, courte, semi-abrupte et marginale (Fig. 24) ;

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Fig. 24. Industrie récoltée hors stratigraphie : 1–6, 15, burins de Noailles. 7, 13, pointes de la Gravette. 8, fléchette. 9–11, lamelles à dos. 12, pointe de la Gravette. 13, pointe de la Gravette atypique. 14, pointe à face plane. 16, fragment de feuille de laurier. Fig. 24. Assemblage found out of stratigraphy: 1–6, 15, Noailles burins. 7, 13, Gravette points. 8, flechette. 9–11, backed bladelets. 12, Gravette point. 13, atypical Gravette point. 14, flat face point. 16, laurel leaf fragments.

• 4 lamelles à dos dont 3 sont fragmentées. Sur les pièces fragmentées, la retouche est abrupte, directe et parallèle sur l’une, inverse ou croisée et écailleuse sur les 2 autres. Parmi les pièces à retouche croisée, 1 lamelle porte aussi une retouche directe, courte, rasante et marginale sur le bord opposé au dos (Fig. 24) ; • 2 pointes de la Gravette atypiques. L’extrémité proximale de la première est cassée. Le dos, fin, est à gauche. La retouche est directe, abrupte et subparallèle. L’autre porte une retouche croisée, abrupte et écailleuse. Son extrémité proximale n’est pas retouchée.

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La pointe porte une esquille sur la face inférieure qui peut indiquer une utilisation comme arme de jet (Fig. 24). Le Solutréen est représenté par : • 5 pointes à face plane. Les 2 premières sont sur des lames étroites. La partie distale est cassée. La retouche est directe et inverse, envahissante, rasante et écailleuse. La troisième pointe, dont la partie distale manque aussi, est façonnée sur une lame. La retouche est directe, longue, rasante et écailleuse. Une retouche similaire est visible sur une quatrième lame, fragmentée. La dernière pointe à l’extrémité proximale cassée. La retouche est directe, envahissante, rasante et écailleuse (Fig. 24) ; • 1 fragment de feuille de laurier présente une retouche couvrante bifaciale, rasante et écailleuse (Fig. 24). Le reste de l’outillage se compose de : • 13 grattoirs dont 12 sont sur lame et 1 est sur éclat. Ils se répartissent en 4 catégories : C 9 grattoirs simples en bout de lame : 6 sont façonnés sur l’extrémité distale de leur support et 3 sont aménagés sur le talon. Les premiers ont des fronts rectilignes (4 exemplaires) et convexes (2 exemplaires). La retouche des fronts est longue. Seul un des grattoirs à front rectiligne présente une retouche courte. Elle est toujours semi-abrupte et convergente (Fig. 25). Les grattoirs sur talon ont un front convexe, irrégulier sur 2 exemplaires. La retouche est longue, semi-abrupte et convergente (Fig. 25) ; C 2 grattoirs en éventail. Les fronts sont semi-circulaires, façonnés par une retouche ordinaire, longue et convergente sur l’un et par une retouche courte, abrupte et écailleuse sur l’autre (Fig. 25) ; C 1 grattoir à épaulement sur éclat. Le front, étroit, est façonné sur le bord droit de l’éclat dont toute la face supérieure est corticale. La retouche est longue, semiabrupte et subparallèle. Elle devient abrupte sur le bord gauche du front, constituant l’épaulement. Le bord gauche du support porte sur la partie distale une retouche directe, longue, semi-abrupte et subparallèle. Elle est peut-être destinée à la constitution d’un dos ; C 1 outil double sur lame épaisse. L’extrémité distale présente un front de grattoir à épaulement. La retouche est longue, semi-abrupte et convergente. Elle est courte, abrupte et écailleuse sur le bord gauche du front, constituant l’épaulement. L’extrémité proximale est aménagée en burin dièdre d’angle. Le premier pan est perpendiculaire à l’axe de la pièce. Le second est parallèle. Il est arrêté par une retouche courte, rasante, écailleuse et subparallèle (Fig. 25). • 24 burins dont 22 sur lame et 2 sur éclat. C 1 burin sur cassure sur lame tronquée en partie proximale. Le premier pan n’est pas une cassure mais le bord abrupt de la lame-support. Le second pan est un enlèvement de coup de burin court et large. Le burin obtenu est légèrement déjeté. La troncature proximale est constituée d’une retouche directe, longue, abrupte et subparallèle ; C 10 burins dièdres droits sur lame dont 4 sur talon. Les pans sont formés par un ou plusieurs enlèvements de coup de burin (Fig. 25) ; C 3 burins dièdres déjetés sur lame dont 2 sont sur talon. Sur les 3 pièces, le pan de droite n’est constitué que d’un seul enlèvement de coup de burin court. Le pan de gauche présente plusieurs enlèvements longs sur les burins sur talon. Ils sont arrêtés

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Fig. 25. Industrie récoltée hors stratigraphie : 1–3, grattoirs en bout de lames. 4, grattoir en éventail. 5, outil mixte (grattoir à épaulement/burin dièdre d’angle). 6, burin dièdre droit. 7, burin dièdre déjeté. 8, burin dièdre d’angle. 9, burin double (dièdre d’angle/dièdre droit). 10, pointe de Malaurie. 11, pointe à cran. Fig.25. Assemblage found out of stratigraphy: 1–3, endcrarpers on blades. 4, fan endscraper. 5, mixed tool (shouldered endscraper/dihedral burin angle). 6, dihedral straight burin. 7, lopsided dihedral burin. 8, dihedral angle burin. 9, double burin (dihedral angle/straight dihedral). 10, Malaurie point. 11, shouldered point.

par une encoche inverse abrupte et marginale sur l’un d’entre eux (Fig. 25). Le pan du dernier burin n’est formé que d’un seul enlèvement court ; C 2 burins dièdres d’angle dont 1 est en bout de lame et l’autre est sur éclat. Le premier présente un pan à droite long, fin et ondulé. Le second pan présente plusieurs enlèvements de coup de burin obliques par rapport à l’axe de la pièce. Ils sont arrêtés par une encoche directe courte, rasante et écailleuse (Fig. 25). Le second burin est de forme grossière. Le premier pan à droite est large et très irrégulier. Le second pan est de même facture ; C 4 burins d’angle sur cassure dont 1 sur lamelle, 2 sur fragment de lame et 1 sur éclat semi-cortical. Le plan de frappe est constitué par le bord brut de la pièce sur 2 exemplaires, à partir d’une cassure sur les 2 autres ; C 3 burins multiples mixtes sur lame. Le premier combine 2 burins dièdres déjetés. Le second, sur éclat cortical fragmenté, associe un burin dièdre droit à un burin d’angle sur cassure. Les pans sont épais, longs et irréguliers. Le dernier associe un burin

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dièdre droit à un burin dièdre d’angle. Le premier pan de ce dernier est constitué par l’enlèvement d’un coup de burin outrepassé du burin dièdre droit (Fig. 25) ; C 1 burin nucléiforme aménagé sur une lame très épaisse. Les pans sont dièdres droits, obtenus par des enlèvements larges et nombreux. D’autres enlèvements lamellaires sont visibles, notamment sur l’extrémité proximale où ils sont rebroussés. • 1 pointe à dos courbe, très élancée, façonnée sur lamelle. La retouche est inverse, courte, semi-abrupte et écailleuse. Elle est croisée, semi-abrupte et écailleuse sur l’extrémité distale, aménageant une pointe acérée. L’extrémité proximale est tronquée perpendiculairement à l’axe de la pièce par une retouche longue, abrupte et parallèle. Ces caractéristiques tendent à rapprocher cet objet de la pointe de Malaurie (Demars et Laurent, 1992). Il s’agirait alors du seul exemplaire attribuable au Magdalénien (Fig. 25) ; • 1 pointe à cran façonnée sur une lame. Le limbe est cassé. La soie est courte, dégagée par un cran obtenu par une retouche courte, directe, semi-abrupte et écailleuse (Fig. 25) ; • 3 lames à bord abattu partiel. L’extrémité distale est cassée sur 2 pièces et rebroussée sur 1. La retouche se situe en partie proximale sur le bord gauche (deux fois) ou sur le bord droit (une fois). Elle est courte, semi-abrupte et écailleuse ; • 2 lames et 1 fragment de lamelle à troncature retouchée. La première lame, fragmentée, porte une troncature droite sur l’extrémité proximale, opposée à une troncature oblique sur l’extrémité distale. La seconde lame, outrepassée, porte une troncature convexe sur le talon. Elle est prolongée par une retouche directe, courte, semi-abrupte et écailleuse sur le bord droit. La lamelle a une troncature distale irrégulière ; • 1 lamelle et 1 lame à retouche continue sur 1 bord pour la lamelle, sur les 2 de la partie proximale pour la lame. La retouche est directe, courte, ordinaire et écailleuse ; • 14 encoches sont façonnées sur des éclats ou des lames de diverses morphologies, de longueur comprise entre 16 et 102 mm, dont 7 présentent une zone corticale. Seule 1 encoche est inverse (Fig. 26) ; • 2 denticulés sur lame. L’un est à l’état de fragment et présente une retouche directe, courte, ordinaire et écailleuse. L’autre porte 2 encoches inverses contiguës opposées à 1 encoche directe. Les 2 extrémités sont cassées ; • 4 racloirs façonnés sur des éclats de diverses morphologies. Les longueurs sont comprises entre 54 et 95 mm. La face supérieure est corticale sur 2 produits. Les racloirs simples concaves (2) sont sur le bord droit du support pour l’un, sur le bord gauche pour l’autre. La retouche est directe, courte, ordinaire et écailleuse. La même retouche se retrouve sur le racloir transversal. Le dernier racloir, en revanche, est un racloir convergent à retouche Quina atypique. Cette dernière est directe, longue, rasante et écailleuse scalariforme (Fig. 26) ; • 1 biface triangulaire à talon. La pointe est cassée. La retouche est couvrante. Le reste de talon, lisse, est encore visible sur la face inverse (Fig. 26) ; • 1 biface partiel à dos dont la patine indique qu’il provient probablement d’alluvions fluviatiles voisines ; • 1 lame appointée qui évoque certaines lames de Corbiac (Fig. 22). Le matériel brut se compose de 2636 objets parmi lesquels les produits d’entame sont peu nombreux : 39 éclats corticaux, 6 lames corticales, 21 lames à crête dont 7 fragments, 15 lamelles à crête dont 8 fragments. Les produits de plein débitage sont les plus nombreux :

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Fig. 26. Industrie récoltée hors stratigraphie : 1, encoche inverse. 2, racloir convergent à retouche Quina atypique. 3, biface triangulaire sur éclat. Origine des illustrations : toutes les figures sont des auteurs, à l’exception des Figs. 8, 9 (3), 10, 12 et 22 (7) (dessins de [+] Pierre Laurent). Fig. 26. Assemblage found out of stratigraphy : 1, inverse notch. 2, convergent scraper with atypical Quina retouch. 3, flake on triangular handaxe. Origins of the figures: all were drawn by the authors excepting Figs. 8, 9 (3), 10, 12 et 22 (7) (drawings of the late Pierre Laurent [+]).

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382 éclats, 917 lames dont 454 fragments, 618 lamelles dont 331 fragments, 1 éclat Kombewa, 1 éclat Levallois atypique, 1 pointe Levallois, 1 pointe pseudo-Levallois, 1 couteau à dos naturel en quartz. Les phases de réaménagement sont représentées par : 45 flancs de nucléus et 3 tablettes de ravivage. L’activité de façonnage est bien représentée : 330 éclats de taille et 38 chutes de coup de burin. Les débris sont nombreux (147 objets). Parmi les 2636 objets, 70 sont de matières variées : 31 fragments osseux, 27 galets, 4 rognons d’ocre, 3 galets de calcaire, 2 galets de quartz dont un est ocré, 1 fragment de galet, 1 coquille et 1 retouchoir en calcaire silicifié provenant probablement des alluvions du Né. Les nucléus sont au nombre de 58 dont 2 sont à l’état de débris, 2 sont sur éclat et 1 sur lame. La plupart présentent une exploitation exhaustive des surfaces. Les derniers enlèvements sont souvent outrepassés ou rebroussés. Le premier nucléus sur éclat et la lame ont un plan de frappe unique partant du talon. Le nucléus sur éclat porte 2 enlèvements. L’un est outrepassé, l’autre est rebroussé. La lame porte un seul enlèvement rebroussé. Le deuxième nucléus sur éclat est un nucléus globuleux. Les enlèvements ont été débités sur les 2 faces. Trente-trois nucléus sont prismatiques et sont : à 1 plan de frappe (17), à 2 plans de frappe opposés (4), à plans de frappe croisés (4), à plans de frappe multiples (4), à plans de frappe alternes (2), à 4 plans de frappe opposés 2 à 2 (2). Les plans de frappe sont orthogonaux ou obliques par rapport à la surface de débitage. La présence de nucléus à plus de 2 plans de frappe peut être due à des motivations d’ordre économique ou à une réorientation du débitage face à l’impossibilité de poursuivre l’activité sur le premier plan (Pigeot, 1987). Dans le cas présent, l’exploitation poussée de plusieurs nucléus, ainsi que le rebroussement et l’outrepassage de certains négatifs, soulignent ces hypothèses. Les autres nucléus sont divers (5), globuleux (7) et informes (8).

3. Diagnose des industries L’analyse technologique du matériel provenant des fouilles effectuées par l’un de nous (A.D.)11 expose une panoplie lithique dominée par le débitage Levallois. Parmi les différentes méthodes Levallois présentes, la méthode centripète est la plus employée. D’autres procédés d’exploitation du nucléus sont aussi à signaler. Le débitage discoïde est attesté par la présence de nucléus dans les couches 4 et 3. Dans les autres couches, il peut seulement être suggéré par les pointes pseudo-Levallois. La méthode Kombewa est présente dans toutes les couches. Le débitage laminaire, en revanche, est spécifique à la couche 2. Selon la méthode choisie, ces savoirs mettent en œuvre les notions de prédétermination ou de gestion. La méthode Kombewa témoigne en outre de la capacité d’adapter un procédé de taille aux circonstances. Cette diversité des méthodes de taille révèle une richesse des connaissances technologiques. Les Préhistoriques effectuaient sans doute leur choix en fonction d’un objectif particulier à atteindre. D’ailleurs, le traitement du nucléus évolue : cette progression est visible à travers l’allongement des produits et la récurrence du facettage des talons dans les couches 3 et 2. La diversité des méthodes de taille employées entraîne une variété 11

Dans les niveaux du Paléolithique moyen.

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morphologique des produits. L’obtention de produits spécifiques destinés à un usage précis peut être envisagée. Toutefois, la faiblesse quantitative et typologique du matériel aide peu à confirmer cette hypothèse. Seule la pointe moustérienne de la couche 2 permet cette supposition. L’étude typologique et les groupes caractéristiques font état d’une industrie moustérienne façonnée sur des produits variés, Levallois ou non-Levallois. L’emploi de supports Levallois suggère le souci d’obtenir des supports de forme prédéterminée utilisables tels quels ou peu retouchés (Boëda, 1997b). C’est sans doute la raison pour laquelle le façonnage et l’utilisation des objets ne sont pas exhaustifs. Toutefois, les outils sont en nombre trop restreint pour savoir si une morphologie particulière du support leur est destinée. L’abondance de produits Levallois bruts de débitage, de produits corticaux, de nucléus, ainsi que de 3 percuteurs atteste un débitage pratiqué sur place dès le début des opérations. Ces caractéristiques techno-typologiques sont celles de complexes moustériens à débitage Levallois. Associées à un échantillon de bifaces de bonne facture dans les couches 5 et 4, elles permettent d’attribuer leur matériel à un Moustérien de tradition acheuléenne de type A. Les couches 3 et 2, quant à elles, sont trop pauvres pour être représentatives d’un faciès particulier. D’autre part, la tendance laminaire de ce dernier assemblage doit être nuancée. Le remaniement des couches durant les fouilles antérieures a sans doute contribué à cet apport. La mise en corrélation de cette étude techno-typologique avec l’analyse de la faune permet d’émettre une hypothèse quant à la nature des fréquentations. En effet, l’abondance des objets issus des premières phases de la « chaîne opératoire », associée à une pénurie en outils finis, semble indiquer que le site était plus un atelier de taille qu’un lieu d’habitat permanent. L’étude de la faune, surtout représentée par les dents, permet de supposer qu’il s’agit aussi d’une halte de chasse : la fréquentation de la grotte Marcel Clouet au Paléolithique moyen, uniquement passagère, paraît liée à la disponibilité des environs en matière première et à la proximité du gibier. Dans le matériel issu des fouilles de C. Burnez, l’analyse de l’industrie récoltée hors stratigraphie permet d’appuyer la présence des cultures identifiées en stratigraphie. Le Châtelperronien est peu représenté. Précédée d’un Moustérien à tendance laminaire et suivie d’un aurignacien ancien, il est possible d’envisager une fréquentation du site de courte durée par la culture châtelperronienne. L’Aurignacien est beaucoup mieux représenté, à la fois dans ses phases anciennes et récentes. L’industrie récoltée hors stratigraphie a d’ailleurs livré plusieurs outils typiques, dont certains, en jaspe, témoignent du déplacement de ces Hommes. Le Gravettien semble être le complexe prépondérant, notamment à travers les burins de Noailles. La troncature oblique est l’aménagement prépondérant pour la préparation du plan de frappe du coup de burin. Ils sont néanmoins trop peu nombreux pour pouvoir décrire une éventuelle tradition techno-typologique. Les témoignages du Solutréen sont en faible quantité, autant en stratigraphie, où ils semblent clore le remplissage, que hors stratigraphie. Par conséquent, il est seulement possible d’envisager une fréquentation passagère ou une récolte de pièces solutréennes par les représentants d’autres cultures. Pour chaque niveau, la panoplie lithique étudiée renferme une variété de types parmi lesquels les grattoirs, les burins et les encoches sont les plus nombreux. Ces outils sont

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également en quantité dominante hors stratigraphie. Bien que la lame soit le support prépondérant, ils sont aussi aménagés sur des produits de formes variées et issues de différents stades et modes de débitage. Les observations technologiques révèlent également la présence des différentes phases de débitage et de façonnage, depuis le bloc intact de matière première jusqu’à l’éclat de retouche ou à la chute de burin. L’activité de débitage semble donc avoir été intensive. Ainsi, ces remarques techno-typologiques laissent envisager, pour chaque niveau, des fréquentations passagères. Ces dernières semblent liées à des activités de taille, peut-être en relation avec la confection d’une panoplie d’outils de chasse. Les fléchettes et les armatures de jet, surtout représentées par leur extrémité proximale, encouragent d’ailleurs à envisager cette hypothèse. Au Paléolithique supérieur, le site serait alors resté un atelier de taille et une halte de chasse. Cependant, les nombreux remaniements et saccages du gisement ne permettent pas d’appuyer cette suggestion. 4. Place des industries de la grotte M. Clouet dans le Paléolithique charentais Le passage du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur est difficile à identifier parmi les sites de la Charente moyenne. Cette lacune est due non pas à une carence locale en matériel archéologique, mais à la mauvaise qualité des fouilles anciennes. Les relevés stratigraphiques peu rigoureux, la dispersion du matériel, ainsi que les premières interprétations, issus de ces recherches initiales, posent de nombreux problèmes aux études actuelles. L’absence de fouilles récentes participe aussi à cette pénurie archéologique. Le Moustérien de tradition acheuléenne, présent à la grotte Marcel Clouet, n’est plus aujourd’hui considéré comme étant l’industrie qui ouvre la séquence moustérienne. La présence de bifaces n’est pas un critère d’ancienneté (Bordes, 1953). En effet, les nouvelles données tendent à intégrer le Moustérien de tradition acheuléenne parmi les derniers stades de la séquence moustérienne. Précédant le Paléolithique supérieur, il participe par cette position au problème de la transition. Toutefois, il est assez rare en grotte et en abri et le matériel a souvent été récolté lors de fouilles anciennes. Le Moustérien de tradition acheuléenne de la grotte Marcel Clouet manque donc de points de comparaison parmi les gisements charentais où a été mise au jour cette industrie. Il est difficile de savoir si l’association du façonnage de bifaces et du débitage Levallois observée y est fréquente. Ce point pose la question du rapport et de l’évolution de ces deux méthodes ; examen qui permettrait de découvrir une éventuelle spécialisation des outils ou encore la présence de choix culturels ou technologiques. Cette problématique rejoint celle de la variabilité du Moustérien et de la relation entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur. En effet, l’analyse du faciès moustérien antérieur au Paléolithique supérieur, dans les gisements charentais à Moustérien de tradition acheuléenne, permettrait de discerner avec plus de précisions le caractère homogène ou au contraire hétérogène, de l’évolution lithique locale. Les débuts du Paléolithique supérieur sont aussi relativement ambigus en Charente. Mal représenté ou victime des fouilles anciennes, le Châtelperronien, dans les sites charentais à Moustérien de tradition acheuléenne, est difficile à étudier. De plus, les possibilités de comparaisons sont rares. À l’exception de la grotte du Gros-Roc du Douhet, toutefois saccagée par les fouilles clandestines dans les années 1960–1970, la plupart des sites

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charentais sont, comme la grotte Marcel Clouet, peu fournis en matériel châtelperronien. La question d’une véritable occupation se pose. La Charente a la particularité d’être riche en sites aurignaciens, notamment dans la région d’Angoulême. M. Perpère y analyse une évolution locale de cette industrie (Perpère, 1971, 1975). L’Aurignacien de la grotte Marcel Clouet est peu représenté en stratigraphie. La mise en corrélation de son évolution, surtout effectuée à travers l’industrie récoltée hors stratigraphie, reste par conséquent hypothétique. Durant les fouilles de sauvetage, C. Burnez signale dans ses notes la présence d’une pointe de la Font Robert, aujourd’hui absente des collections. Des lacunes similaires s’identifient dans certains gisements charentais. L’existence, mais surtout la position stratigraphique de cet outil demeurent supposées. Outre la grotte Marcel Clouet, seuls l’abri n°1 des Vachons, l’abri du Chasseur et l’abri André Ragout renfermaient des burins de Noailles dans le niveau gravettien (Tixier, 1958). Les possibilités de mise en corrélation sont, par conséquent, peu nombreuses. Cette lacune trouble l’évaluation de la valeur de cet outil, en terme fonctionnel et culturel, par rapport aux autres objets. Le Solutréen est aussi peu représenté. Au-delà d’une réelle occupation, l’hypothèse d’un simple passage est peut-être à envisager. Il est donc difficile de comparer les quelques outils en présence aux ensembles solutréens charentais. Certains sites charentais témoignent, comme la grotte Marcel Clouet, d’une première occupation moustérienne de tradition acheuléenne : grotte du Bouil-Bleu à La RocheCourbon où l’industrie moustérienne à bifaces est directement en contact avec le substratum rocheux, vallée de Bellevaud (Henri-Martin et Saint-Mathurin, 1942) où les premier et le dernier niveau moustériens sont de tradition acheuléenne. L’industrie lithique comprend, parmi les outils moustériens, deux bifaces dont un triangulaire. Il s’agit d’un exemplaire unique, tel qu’il existe en stratigraphie à la grotte Marcel Clouet12. La faune de cette couche est à peu près similaire à la couche moustérienne de tradition acheuléenne de la grotte Marcel Clouet (couche 4). L’occupation initiale de ces gisements est donc tardive. Elle contribue surtout à faire du Moustérien de tradition acheuléenne un complexe qui intervient souvent en fin de séquence moustérienne. Cette constatation s’appuie aujourd’hui sur des données récentes. Les nouvelles datations du Moustier et les observations stratigraphiques de CombeGrenal, en Dordogne, attestent la séparation stratigraphique et la succession chronologique du Moustérien de type Ferrassie, du Moustérien de type Quina et du Moustérien de tradition acheuléenne. Ce dernier est directement antérieur au Paléolithique supérieur. Au cours des fouilles de ces dernières années, cette succession a été relevée à la grotte XVI, à Combe-Saunière, au Roc-de-Combe, à la Grande-Roche et à Quinçay (Mellars, 1989). Le Moustérien de tradition acheuléenne s’intègre donc dans un schéma évolutif régional en terme de succession stratigraphique et chronologique. Cependant, ces constatations ne doivent pas signifier que le Moustérien de tradition acheuléenne est toujours un complexe final de la séquence moustérienne. Il peut en effet être suivi d’un autre Moustérien. C’est le

12 Nous avons pu voir des séries de bifaces récoltés anciennement, tous sont cordiformes. Il n’existe aucun biface triangulaire.

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cas en Charente, par exemple, à la grotte Marcel Clouet, à Fontéchevade, à La Quina (Debénath et al., 1998) et à Saint-Césaire. Désormais, l’examen du contenu industriel des différents gisements est indispensable, afin d’analyser son évolution intrinsèque. En tant qu’occupation originelle dans certains sites, il suppose une acquisition externe de savoirs technologiques et typologiques. Les fouilles de 1985–1995 à La Quina13, ont permis d’identifier l’avant dernier niveau moustérien comme étant un Moustérien de tradition acheuléenne. Les bifaces, comme à la grotte Marcel Clouet, sont à bords tranchants et à talon partiellement réservé, technique de la fabrication de bifaces sur éclats larges (Debénath et al., 1998). Le Moustérien de tradition acheuléenne de La Quina correspond à une période d’occupation du site. Les bifaces sont associés à une panoplie d’outils tels que les racloirs, les denticulés et les encoches, très retouchés et ravivés. Le débitage Levallois est peu représenté (Debénath in Debénath et Tournepiche, 1992). La reprise importante du support par la retouche est en relation avec l’intense occupation des sites et des modes de vie plus ou moins sédentaires (Meignen, 1993). Ce fait ne s’observe pas à la grotte Marcel Clouet. Les fréquentations passagères des Paléolithiques associent le biface à une panoplie d’outils bruts ou peu retouchés. La méthode Levallois, qui permet d’obtenir des produits de forme prédéterminée utilisables bruts ou après une faible régularisation (Boëda, 1997b), a donc été employée. Dans la grotte de Fontéchevade, prés de Montbron, le Moustérien de tradition acheuléenne probable est composé de bifaces cordiformes, comme il en existe en majorité à la grotte Marcel Clouet. Ce Moustérien est suivi d’un Moustérien dit « à pointes » (HenriMartin, 1957). Le Moustérien de tradition acheuléenne de La Quina est suivi d’un niveau moustérien à denticulés. C’est aussi le cas du gisement de La Roche à Pierrot, à SaintCésaire (Debénath, 1974). Le Moustérien de tradition acheuléenne de la grotte de la vallée de Bellevaud est sous-jacent au Paléolithique supérieur. La même situation se rencontre au lieu-dit Liners, près de Julienne, au gisement du Gros-Roc, au Douhet, ainsi qu’à Saint-Yrieix, aux sablières des Planes (Debénath, 1974). Dans la grotte Marcel Clouet, l’occupation continue avec un probable Moustérien à tendance laminaire. L’influence de l’environnement peut jouer un rôle important dans un tel comportement (Révillon et Tuffreau, 1994). Il peut aussi être lié à son antériorité moustérienne de tradition acheuléenne. En effet, la variété de l’industrie lithique de ce complexe paraît chargée de possibilités évolutives plus importantes que dans les autres Moustériens (D. de Sonneville-Bordes, 1966). Au-delà d’une influence climatique, l’Homme a évolué à travers des choix faits parmi ses connaissances. D’ailleurs, au sein du faciès à tendance laminaire de la grotte Marcel Clouet, plusieurs schémas opératoires de conception et de finalités différentes sont identifiés. La reconnaissance du phénomène laminaire, inconnu jusqu’ici en grotte ou en abri, porte un éclairage nouveau sur l’aboutissement du Paléolithique moyen. Il est susceptible d’illustrer une transition vers le Paléolithique supérieur (Révillon et Tuffreau, 1994). Ainsi, le Moustérien de tradition acheuléenne ne s’intègre pas dans une évolution lithique particulière. Il est précédé et succédé d’industries différentes selon les sites. Toutefois, les gisements charentais cités présentent un Moustérien de tradition acheuléenne 13

Fouilles Debénath et Jelinek.

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encore trop faiblement étudié. Il est impossible d’effectuer une analyse approfondie des similitudes ou des différences qui peuvent exister entre eux, notamment en ce qui concerne l’association de modes de débitage différents. Son rapport avec le Paléolithique supérieur reste aussi ambigu. Les gisements de Fontéchevade, de La Quina ou de Saint-Césaire présentent, comme à la grotte Marcel Clouet, une occupation successive encore moustérienne. Le Moustérien de tradition acheuléenne des autres sites, en revanche, précède les industries du paléolithique supérieur. L’avancée vers le Paléolithique supérieur est donc différente au sein des sites à Moustérien de tradition acheuléenne. La transition du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur est relativement ambiguë. Le rôle de transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur que joue le Châtelperronien est assez confus dans les sites charentais. À la grotte Marcel Clouet, cette culture est peu représentée et reste hypothétique. Ce problème n’est pas exclusif à ce gisement. La grotte du Bouil-Bleu, au complexe de La Roche-Courbon, livre une industrie châtelperronienne récoltée lors de fouilles non documentées au sein d’un matériel dépourvu de données stratigraphiques. La grotte de la vallée de Bellevaud ne renferme pas cette industrie. En revanche, La Quina, les sablières des Planes à SaintYrieix, Le Gros-Roc, au Douhet et La Roche à Pierrot à Saint-Césaire présentent avec certitude un niveau châtelperronien (Debénath, 1974). Les données sur le Châtelperronien sont donc rares ou incomplètes. Le débat sur l’origine et la signification archéologique de cette culture est d’actualité. J. Pelegrin associe cette industrie à une antériorité de type moustérien de tradition acheuléenne, dans la mesure où la taille bifaciale emploie le percuteur tendre (Pelegrin, 1995). L’industrie châtelperronienne s’inscrit alors dans une tradition technique collective issue de l’ensemble des connaissances acquises et transmises. L’éclat laminaire débordant et le débitage laminaire sont connus au Paléolithique moyen. Le nucléus prismatique à deux plans de frappe opposés, notamment utilisé pour la production calibrée des supports des pointes de Châtelperron (Pelegrin, 1995), existe déjà dans la couche 2 du Paléolithique moyen de la grotte Marcel Clouet. Le débitage Levallois se trouve ensuite associé à la pointe de Châtelperron, phénomène qui existe également à Saint-Césaire. L’attribution de l’industrie châtelperronienne à l’homme de Neandertal dans ce dernier gisement, confirme aussi son enracinement dans le paléolithique moyen. Il s’agit donc bien d’une période charnière associant des acquis à des innovations. Le Châtelperronien de la grotte de Fontéchevade développe des formes aurignaciennes tels que les grattoirs carénés ou à museau. Or, le Châtelperronien ne semble pas ou rarement, influencé par l’Aurignacien. Les deux industries ont des finalités différentes. L’Aurignacien recherche la lame large et forte par le débitage de blocs épais. Les fines lamelles quant à elles, supports des lamelles Dufour, sont débitées à partir de l’épaisseur d’un éclat14. Ces caractéristiques technologiques ne s’observent pas dans le Châtelperronien. Ce dernier développe son aspect laminaire sur la base de connaissances présentes dans le Moustérien de tradition acheuléenne et par la volonté de produire la pointe de Châtelperron. Le caractère aurignacien ne se perçoit donc pas (Pelegrin, 1995). Les séquences de transition sont toujours délicates à analyser et le Châtelperronien, situé entre deux grandes périodes, est victime de cette position. Son étude, encore succincte dans 14

Ce qui n’est pas le cas de La Chaise où les lamelles Dufour sont souvent de grande taille (Debénath, 1974).

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les sites charentais, limite les possibilités de comparaison. Les sites sont rares, les séries pauvres et souvent délabrées. Par ailleurs, les groupes châtelperroniens se sont peu déplacés. En revanche, l’aurignacien qui lui succède, se diffuse et existe d’ailleurs dans de nombreux gisements charentais. L’Aurignacien ancien de la grotte Marcel Clouet s’identifie essentiellement dans le remanié, à travers les outils typiques tels que le grattoir sur lame retouchée, les lames aurignaciennes et éventuellement les grattoirs simples sur lames épaisses et les burins sur cassure. À La Quina, le premier niveau aurignacien renferme des sagaies à base fendue, des lames, mais aussi de nombreux grattoirs à museau et à épaulement. L’Aurignacien ancien est aussi présent à Fontéchevade et à La Chaise. Dans la vallée de Bellevaud, le Moustérien de tradition acheuléenne est suivi, sans transition, par la couche aurignacienne. Elle est pauvre, caractérisée par les grattoirs carénés et les lames à encoches. Au gisement de La Roche à Pierrot, à Saint-Césaire, le Protoaurignacien, l’Aurignacien ancien et l’Aurignacien poursuivent la séquence supérieure entamée par le Châtelperronien. Dans le gisement des Rois, à Mouthiers, les grattoirs simples, sur pièces retouchées, à museau, les lames aurignaciennes et retouchées ainsi que les sagaies à base fendue représentent l’Aurignacien ancien. Au gisement des Vachons, à Voulgézac, la panoplie lithique, similaire, se compose aussi de grattoirs carénés et d’un burin particulier : le burin des Vachons (Perpère, 1971 ; Debénath, 1974). Ces outils se retrouvent également à la grotte Marcel Clouet. Cet Aurignacien évolué est notamment représenté par les burins busqués et les burins carénés. Ces outils témoignent aussi d’une progression dans l’Aurignacien de La Quina. Leur nombre est plus élevé que dans le niveau précédent. Cette évolution s’observe au gisement des Rois, ainsi qu’aux Vachons. À Saint-Yrieix et aux Planes, seuls les burins busqués témoignent d’une progression (Perpère, 1971, 1972 ; Debénath, 1974). L’Aurignacien qui est présent au Bouil-Bleu, demeure incertain au Gros-Roc du Douhet, compte tenu de l’ambiguïté des fouilles anciennes (Perpère, 1971 ; Debénath, 1974). Ainsi, l’Aurignacien de ces gisements charentais semble évoluer vers des industries plus riches en burins que dans les niveaux antérieurs. L’industrie gravettienne qui suit est très représentée à la grotte Marcel Clouet. Son étude débute néanmoins sur un problème difficile à résoudre. Lors des fouilles de sauvetage de 1957–1959 à la grotte Marcel Clouet, C. Burnez signale dans ses notes la présence d’une pointe de la Font-Robert aujourd’hui absente des collections. Il est donc impossible d’analyser un niveau à pointe de la Font-Robert à la grotte Marcel Clouet. C. Burnez a identifié cet objet dans le niveau VI, antérieur aux niveaux gravettiens à pointes de la Gravette et à burins de Noailles. Cette situation est similaire à la station des Vachons, à Voulgézac, où un niveau à pointes de la Font-Robert précède un niveau à pointes de la Gravette et à burin de Noailles. À l’abri du Chasseur, le niveau à burins de Noailles surmonte aussi le niveau à pointes de la Font-Robert (Debénath, 1974). Ainsi, les niveaux à pointes de la Font-Robert semblent antérieurs aux autres niveaux gravettiens. La position stratigraphique des pointes de la Font-Robert manque toutefois de références au sein des gisements charentais. Les niveaux à pointes de la Gravette et à burins de Noailles sont mieux connus, mais rares. La grotte Marcel Clouet fait partie de ces exceptions.

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Le Gravettien, bien développé à la grotte Marcel Clouet, se caractérise par la présence de burins de Noailles. Le Gravettien à burins de Noailles est rare en Charente. Il existe seulement à l’abri n° 1 des Vachons, à l’abri du Chasseur et à l’abri André Ragout (Balout, 1965 ; Debénath, 1974). Un seul exemplaire est présent à Montgaudier (Debénath, 1974). L’abri n° 2 des Vachons, cité parmi les sites à burin de Noailles par J. Tixier en 1958 (Tixier, 1958), n’est plus recensé depuis l’étude de A. Fontaine en 1998, en raison d’une dispersion du matériel (Fontaine, 1998). Les burins de l’abri André Ragout, étudiés par J. Tixier (Tixier, 1958), ont une longueur qui s’échelonne entre 32 et 54 mm. Ils sont donc plus grands que ceux de la grotte Marcel Clouet qui mesurent entre 14 et 52 mm. Les enlèvements du coup de burin, d’une largeur maximale de 3 mm à l’abri André Ragout, ne dépassent pas 2 mm à la grotte Marcel Clouet. Alors que les burins de la grotte Marcel Clouet sont tous façonnés sur lame ou lamelle, l’abri André Ragout présente quelques exemplaires sur éclat. Les burins simples, doubles adjacents et doubles opposés s’observent dans les deux sites. Les burins triples se rencontrent seulement à l’abri André Ragout. Dans ce dernier gisement, une prédilection très nette pour les burins simples est visible. Bien qu’ils soient aussi plus nombreux à la grotte Marcel Clouet, il n’y a pas suffisamment d’exemplaires pour affirmer cette prépondérance. Les burins de Noailles associés à un autre type de burin, tel qu’il en existe un exemplaire à la grotte Marcel Clouet, ne se rencontrent pas dans l’autre gisement. Comme à la grotte Marcel Clouet, les troncatures obliques et les troncatures concaves sont les plus nombreuses. Il existe aussi les troncatures droites, convexes et en « W ». Malgré quelques différences typologiques, le procédé utilisé pour l’obtention d’un dièdre aigu et mince est incontestablement similaire dans les deux gisements. Dans la grotte Marcel Clouet, les lames et lamelles à dos sont bien représentées, comme à la station des Vachons. Cette dernière présente aussi de nombreux burins, de types divers. Le burin de Corbiac, dont la répartition est mal connue (Bordes, 1961) paraît lié au Gravettien. La station des Vachons renferme des grattoirs, comme à la grotte Marcel Clouet, mais aussi des perçoirs et des becs qui s’appuient sur une forme propice du support (Fontaine, 1998). Leur aménagement s’adapte au particularisme du produit. Le Gravettien, attesté au gisement du Gros-Roc, au Douhet, ne se compose que d’une pointe de la Gravette (Debénath, 1974). Ainsi, la grotte Marcel Clouet possède un niveau gravettien bien représenté, notamment à travers les burins de Noailles, exceptionnels en Charente. En revanche, nous possédons peu de témoignages du Solutréen. Il est difficile de le mettre en corrélation avec d’autres gisements. Le Solutréen est représenté dans la grotte Marcel Clouet par des pointes à face plane, des pointes à cran et un fragment de feuille de laurier. Ces outils se retrouvent au Placard, où ils sont aussi associés aux pointes à cran. Le gisement de La Combe-à-Rolland, dans le bassin de La Charreaud contient seulement des feuilles de laurier et des pointes à cran, de même qu’au Roc-de-Sers. À Montgaudier, la présence du Solutréen est incertaine. Les feuilles de laurier sont en nombre restreint et leur position stratigraphique est confuse (Debénath et Duport, 1972 ; Debénath, 1974). Il faut souligner qu’à l’exception de ces gisements, le Solutréen est pratiquement inexistant dans le bassin de la Charente, alors qu’il est fréquent en Dordogne.

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L’objectif du débitage solutréen est la production de lames au profil rectiligne pour le façonnage des pointes destinées à être emmanchées (Morand-Monteil et al., 1997). La présence de ce type de supports bruts à la grotte Marcel Clouet, associés aux quelques outils typiques, encourage à envisager une fréquentation passagère des groupes solutréens. Bien qu’il soit fort connu en Charente, le Magdalénien n’a pas été identifié à la grotte Marcel Clouet. La pointe de Malaurie, outil typique du Magdalénien final (Demars et Laurent, 1992), retrouvée hors stratigraphie, ne peut être prise en compte.

5. Conclusions La région charentaise, malgré ses lacunes, présente une évolution lithique assez homogène avec des Moustériens de tradition acheuléenne en position tardive, une transition et une évolution vers le Paléolithique supérieur qui présente tous les faciès. L’analyse du Moustérien de tradition acheuléenne, rare sous abri, a permis d’identifier l’application de savoirs techniques en fonction d’objectifs particuliers à atteindre et pour répondre à des besoins précis. La tradition, autrement dit l’acquisition de connaissances transmises de génération en génération, s’adapte aux circonstances pour remplir une fonction spécifique. La diversité a donc une cohérence évolutive. Chaque faciès est à rétablir dans son contexte. En ce qui concerne le Paléolithique supérieur, seules quelques particularités bien localisées, telles que la présence du burin des Vachons ou des burins de Noailles, sont à signaler. Malgré la contribution de données récentes, cette mise en corrélation des gisements charentais reste générale. Le matériel archéologique récolté est insuffisant pour une étude approfondie et détaillée. Par ailleurs, les recherches techno-typologiques actuelles posent de nouvelles problématiques. Le vécu du gisement a supprimé une importante partie des informations que renfermait le remplissage. La qualité et la quantité du matériel n’ont pas pu être appréciées à leur juste valeur. Malgré tout, l’étude techno-typologique de la grotte Marcel Clouet atteste l’intérêt de ce site, déjà signalé par les travaux anciens (C. Burnez et A. Debénath). Du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur, les occupations semblent être périodiques et liées à des activités de taille et de chasse. Les cultures se succèdent sans grand hiatus techno-typologique. Ces résultats, mis en corrélation avec les recherches menées dans les sites charentais, permettent d’intégrer la grotte Marcel Clouet au sein d’une évolution industrielle locale. Sa valeur pour la préhistoire charentaise peut alors être soulignée par la présence originale d’un Moustérien de tradition acheuléenne et d’un éventuel Moustérien à tendance laminaire, rares sous abri, ainsi que d’un Gravettien à burins de Noailles, exceptionnel en Charente. L’intérêt des gisements charentais est donc encore une fois attesté. La reprise des fouilles dans cette région serait intéressante. En effet, elle permettrait de clarifier les particularités charentaises et pourrait participer à l’acquisition de nouvelles données, susceptibles d’enrichir nos connaissances sur le Paléolithique charentais.

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