La kinésithérapie scientifique de DEMAIN…

Éditorial La kinésithérapie scientifique de DEMAIN...

Kinesither Rev 2010;(97):1

limite du constructif. L’objectif est plus basal. Le désir est de valoriser notre pratique par des gestes reconnus. Nous représentons par excellence la prise en charge du corps humain après, pendant et quelques fois avant le diagnostic médical ! Sachons utiliser cette force pour redorer notre blason si souvent décrié de-ci de-là par des confrères en mal de reconnaissance, par des opposants aux désirs de s’octroyer une part de cette prise en charge, ou par des politiques aux préoccupations quelquefois si lointaines de nos considérations... Si nous sommes si souvent bafoués, copiés, spoliés, par d'autres professions paramédicales et/ ou par des professionnels divers, cela ne signifie-t-il pas que nous sommes les garants d’une pratique enviée et reconnue ? Quelle que soit notre appartenance, libérale, salariée ou autres, donnons-nous les moyens d’instaurer au sein de cette culture kinésithérapique un outil de valeur d’échanges et de discussions à la hauteur de ces ambitions. Initiées par Pierre Trudelle, nos Journées francophones de la kinésithérapie (JFK) doivent être ce lieu de rapatriement, de commémoration d’échanges, de discussion et de l’élaboration sans cesse grandissante de nos « deux mains » florissants. Ces journées doivent être enivrantes, attrayantes et surtout enrichissantes pour chacun. Le lieu de recherche d’une pratique justifiée par le désir ardent de toujours être au fait de l’actualité récente. C’est dans cette optique et ce désir ardent que l’équipe marseillaise construit d’arrache « pied » notre « deux mains de demain ». En cette nouvelle année toute cette équipe marseillaise vous souhaite donc ses meilleurs vœux pour un travail d’ouverture, de sérénité et d’efficacité, et vous donne rendez-vous, chez elle, à Marseille, pour notre prochain congrès, les 4 et 5 février 2011 pour que vous puissiez librement ajouter votre « Pierre » à cet édifice imposant qu’est la connaissance de la « kinésithérapie de deux mains ». Serge Mesure PhD Pt Institut des Sciences du Mouvement Humain, UMR 6332 FSS, 163 avenue de Luminy, Case 905 13288 Marseille Cedex 09 [email protected] Adresse internet des JFK 2011: www.jfk2011.org

Kinésithérapie la revue

Q

uel devenir pour la kinésithérapie de « deux mains », face à l’avancée constante de la recherche fondamentale et au milieu de cette tourmente de négociations, sur le devenir de notre profession paramédicale ? Faut-il s’en défendre, la dénigrer voire la fuir afin de ne pas prendre le risque de se voir déchu de son savoir empirique qui malgré tout, aux dires de certains, présente toutes les caractéristiques d’une pratique efficace ? Faut-il au contraire l’accueillir en son sein, les bras ouverts, le cœur léger et serein en imaginant ce messie qui viendrait nous délivrer de nos gestes et savoirs ancestraux, en étayant par un jargon scientifique difficilement compréhensible les fondamentaux d’une pratique révolutionnaire ? Il serait vain de répondre positivement à l’une ou à l’autre de ces possibilités pour un demain kinésithérapique qui chanterait aux couleurs bleu Provence. Assez de sectarisme dans cette profession qui ne renie pas sa culture mais qui, malgré tout, veut avancer dans le domaine obscur du savoir démontré. Il serait sage d’unir l’ensemble de nos compétences éprouvées afin de trouver cet équilibre approprié pour lutter consciemment vers un avenir de deux mains efficace, logique, rigoureux et adapté. À l’heure où cette profession se trouve confrontée à ses pires ennemis, unissons notre réflexion. Il est indéniable que certaines pratiques professionnelles font trembler les puristes toujours confrontés à cette sensation d’amputation professionnelle, tels que les sages-femmes, les professeurs d’activités adaptées, les infirmières, les esthéticiennes etc., alors que d’autres travaillent gaiement de concert et en osmose avec certains de leurs collègues. Alors, sachons implorer la déesse « pratique convenable », le gourou « patient priorité », le dieu « savoir approprier » et la nymphe « mon choix thérapeutique judicieux » pour arborer 2010 sous de modernes et réconfortants auspices. Profitons gaiement de cette nouvelle décennie pour organiser, construire et promouvoir notre savoir ET notre pratique de deux mains ! Arrêtons de nous battre contre nous-mêmes, agissons ensemble pour défendre nos valeurs pratiques basées sur des fondements théoriques précis, rigoureux et validés. Donnons à chacun la possibilité de s’exprimer au travers de ses pratiques quotidiennes et/ou de ses réflexions posées et argumentées. Élaborons ensemble la kiné de demain et à deux mains pour revaloriser notre prise en charge des patients, nos massages efficaces, nos mises en position inconfortables, nos techniques surprenantes et notre jugement réfléchi. Il n’est pas question ici de lancer le débat de l’universitarisation de notre profession, de la nécessité ou non de diplômes reconnus. Loin aussi l’idée de critiquer la bataille syndicale qui fait rage pour que chacun retrouve ses petits dans un monde politique bouleversé, aux dialogues incessants à la

1