La polyarthrite rhumatoïde au Congo-Brazzaville

La polyarthrite rhumatoïde au Congo-Brazzaville

1042 Abstracts / Revue du Rhumatisme 74 (2007) 1039–1208 Objectif. – Déterminer le niveau de petite activité clinique, c’est-àdire la valeur du DAS2...

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Abstracts / Revue du Rhumatisme 74 (2007) 1039–1208

Objectif. – Déterminer le niveau de petite activité clinique, c’est-àdire la valeur du DAS28 justifiant de ne pas modifier le traitement de fond chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR). Matériels et Méthodes. – 967 scénarios ont été construits. Chaque scénario était composé d’une mini observation comportant les valeurs des quatre composantes du DAS28. La valeur du DAS28, qui ne figurait pas dans le scénario, était comprise entre 2 et 3,2. Quarante-quatre experts hospitaliers ou libéraux ont été sollicités. Chaque expert a reçu 160 scénarios tirés au sort, ainsi que 12 scénarios préalablement extraits et dupliqués pour tester la reproductibilité intra-expert, soit 184 scénarios. Pour chaque scénario, les experts devaient déterminer si l’état du patient justifiait ou non une modification du traitement de fond. L’analyse de la reproductibilité intra-expert a été réalisé par coefficient kappa. Les scores de DAS28 ont été séparés en strates de 0,1 point chacune Les relations entre la décision des experts et le score DAS et ses composantes ont été analysées pour l’ensemble des scénarios et pour chaque strate par régression logistique multivariée ou la variable dépendante était la probabilité que le traitement de fond soit maintenu, et les variables indépendantes étaient les différentes composantes du DAS28. Résultats. – La concordance intra expert globale était excellente avec un coefficient kappa à 0,87 [IC95 % : (0,82 ; 0,92) ]. Pour des valeurs du score inférieures à 2,5, les experts étaient le plus souvent d’accords pour maintenir le traitement de fond suivi par les patients. Pour des scores supérieurs, survenaient des divergences dont la proportion augmentait avec le chiffre du DAS28. L’analyse multivariée sur l’ensemble des scénarios confirmait la relation entre le score DAS et la décision de l’expert, et montrait une relation entre cette décision et les composantes de l’indice DAS28. L’analyse par strates suggérait qu’entre 2,4 et 3, les déterminants principaux de la décision thérapeutique étaient le nombre d’articulations gonflées et la vitesse de sédimentation, et qu’au dessus de 3, le principal déterminant de la décision était le nombre d’articulations gonflées. Conclusion. – Les experts considèrent qu’il n’y a le plus souvent pas lieu de modifier un traitement de fond chez un patient atteint de polyarthrite rhumatoïde présentant un score DAS 28 au-dessous de 2,5. Au-delà, existent certaines divergences. Ces divergences pourraient être expliquées par un surpoids dans la décision de la composante nombre d’articulations gonflées.

Lu.09 Reproductibilité inter-experts pour la définition d’une très petite activité clinique justifiant de ne pas modifier le traitement de fond chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde F. Guillemina, M. de Bandtb, J.-F. Maillefertc, D. Wendlingd, A. Sarauxe, O. Meyerf, F. Liotég, R.-M. Flipoh, B. Fautreli, B. Combej, J.-M. Berthelotk, X. Le Loetl, groupe STPR, Club Rhumatismes et Inflammation a Service Epidémiologie et Evaluation Clinique, C.H.U. de Nancy Hôpital Marin, Nancy, France b Service de Rhumatologie, C.H.I. Robert Ballanger, Aulnay-SousBois, France c Service de Rhumatologie, C.H.U. Hôpital Général, Dijon, France d Service de Rhumatologie, C.H.U. Jean Minjoz, Besançon, France e Service de Rhumatologie, C.H.U. de la Cavale Blanche, Brest, France f Service de Rhumatologie, C.H.U. Bichat Claude Bernard, Paris, France g Service de Rhumatologie, C.H.U. Lariboisière, Paris, France h Service de Rhumatologie, C.H.U. hôpital Roger Salengro, Lille, France i Service de Rhumatologie, C.H.U. de la Pitié Salpêtrière, Paris, France j Service d’Immuno-Rhumatologie, C.H.U. Lapeyronie, Montpellier, France

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Service de Rhumatologie, C.H.U. hôtel Dieu, Nantes, France Service de Rhumatologie, C.H.U. Bois-Guillaume, Rouen, France

Objectif. – Le groupe STPR du CRI a conduit un travail dont l’objectif est de déterminer le niveau de petite activité clinique, c’est-à-dire la valeur du DAS28 justifiant de ne pas modifier le traitement de fond chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.L’objectif de ce travail préliminaire était d’estimer la reproductibilité inter-experts pour la définition d’une très petite activité de la Polyarthrite Rhumatoïde. Matériels et Méthodes. – Des scénarios stratifiés sur le niveau du DAS 28 ont été construits. Chaque scénario était composé d’une mini observation comportant les valeurs des quatre composantes du DAS28. La valeur du DAS 28, qui ne figurait pas dans le scénario, était comprise entre 2 et 3,2. Douze strates ont été prédéfinies, en définissant une strate tous les 0,1 point de DAS28. Pour strate, cinq scénarios ont été construits. Les scénarios ont été présentés à 13 experts, selon le même ordre pré-établi par tirage au sort. Pour chaque scénario, les experts devaient déterminer si l’état du patient justifiait ou non une modification du traitement de fond. La reproductibilité inter-juges a été évaluée par calcul du coefficient kappa multijuges. La probabilité de concordance parfaite (variable dépendante = probabilité que tous les experts aient le même jugement) et quasi-parfaite (probabilité qu’au moins 80 % des experts aient le même jugement) en fonction du DAS a été évaluée par analyse logistique. Résultats. – La concordance entre les experts était bonne (Kappa = 0,63, IC95 % = 0,61-0,65). Trois des experts tendaient à diverger plus souvent que les autres dans leurs réponses. En excluant de l’analyse un, deux, puis ces trois experts, les kappa étaient respectivement de 0,69, 0,76, et 0,78. Des concordances parfaites et quasiparfaites étaient essentiellement observées pour des scores DAS < 2,8. Au-delà, les discordances étaient plus fréquentes que les concordances parfaites et aussi fréquentes que les concordances quasi-parfaites. L’analyse logistique confirmait que la probabilité de concordance quasi-parfaite était significativement associée au score DAS. Conclusion. – Ce travail préliminaire montre que la reproductibilité inter-experts est bonne et autorise la conduite d’une étude visant à déterminer le niveau de très petite activité clinique par la méthode utilisant des mini-scénarios stratifiés.

Lu.10 La polyarthrite rhumatoïde au Congo-Brazzaville H. Ntsibaa, R. Biléckota, R. Bissomboloa a Rhumatologie, CHU de Brazzaville, Brazzaville, Congo Introduction. – La polyarthrite rhumatoïde (PR) est de plus en plus décrite en Afrique subsaharienne probablement à cause du nombre croissant de rhumatologues africains. Les auteurs en rapportent les aspects cliniques, paracliniques et évolutifs en milieu tropical africain. Matériels et Méthodes. – Étude rétrospective conduite en milieu hospitalier dans le service de Rhumatologie du CHU de Brazzaville au Congo pendant 17 ans, de 1989 à 2006. Pendant cette période, 3215 patients ont été hospitalisés dont 80 pour connectivite (2.48 %). Le diagnostic de PR a été retenu chez 62 patients (1.92 %) sur la base des critères de l’American Rheumatism Association (ARA) révisés en 1997. Cinquante dossiers documentés ont fait l’objet de cette étude. Résultats. – Il s’agissait de 39 femmes (78 %) et 11 hommes (22 %), sex-ratio 3,5 femmes pour 1 homme, d’âge moyen 41 ans, extrêmes de 19 et 67 ans. Les antécédents familiaux de PR ont été retrouvés dans 3 cas (6 %). La polyarthrite était symétrique, touchant les petites articulations des doigts et des pieds (IPP : 80 % ; MCP : 68 % ; MTP : 60 %), les grosses articulations (genou : 92 % ; poignet : 90 % ; coude et cheville : 72 % ; épaule : 54 % ; hanche : 16 %) et le rachis cervical (32 %). Déformations caractéristiques en coup de vent cubital (40 %), dos de chameau (40 %), boutonnière (36 %), pouce adductus (16 %), maillet (12 %), col de cygne (10 %).

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Les ténosynovites ont été retrouvées chez 14 patients (28 %) et les manifestations extra-articulaires notées dans 14 cas (28 %) dont 4 syndromes de Gougerot-Sjögren (8 %), 3 cas de nodosités sous cutanées (6 %) et 2 cas de syndrome de Felty (4 %). Les facteurs rhumatoïdes par Latex et Waaler-Rose étaient positifs dans 60 % des cas. Sur le plan évolutif, 12 patients (24 %) étaient au stade 4 de Steinbrocker, 13 au stade 3 (26 %), 20 au stade 2 (40 %) et 5 au stade 1 (10 %). Les traitements de fond ont comporté des antipaludéens de synthèse : 26 cas (52 %), le méthotrexate : 22 patients (44 %), les sels d’or : 22 cas (44 %), la salazopyrine : 9 cas (18 %), les dérivés thiolés : 3 cas (6 %). Le suivi moyen était de 4,2 ans. Conclusion. – La polyarthrite rhumatoïde demeure le premier rhumatisme inflammatoire chronique en pays noir africain. Les caractères cliniques, paracliniques et évolutifs sont comparables à ceux du sujet caucasien, cependant la sévérité semble être moindre.

Lu.11 Profil évolutif des rhumatismes inflammatoires non classables (RINC) M. Sellamia, R. Akrouta, H. Fouratia, N. Bent Bihaa, N. Hdijia, S. Bakloutia a Rhumatologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie Introduction. – Les RINC sont des rhumatismes périphériques qui ne répondent pas aux critères de classification des grands rhumatismes inflammatoires ou connectivites. Ils posent à la fois un problème de diagnostic étiologique et de prise en charge thérapeutique. En effet, jusqu’à l’heure actuelle, il n’existe pas de consensus pour le traitement des RINC. Le but de ce travail est d’étudier le profil évolutif de ces RINC. Patients et Méthodes. – Étude rétrospective de 131 patients atteints de RINC colligés dans le service de rhumatologie de Sfax sur une période de 15 ans. On a exclut les patients âgés de moins de 16 ans et ceux dont le recul évolutif est de moins de 6 mois. Résultats. – L’age moyen de nos patients était de 39,16 ans avec une prédominance féminine. Le tableau clinique était dominé par les poly arthralgies inflammatoires dans 39 % des cas touchant préférentiellement les grosses articulations. 20 % des patients présentaient une mono arthrite. Une atteinte extra articulaire associée était retrouvée dans 30,5 % des cas. Un syndrome inflammatoire biologique était présent dans 84 % des cas. Le facteur rhumatoïde était modérément positif dans 12,7 % des cas. 17 % des patients avaient des facteurs antinucléaires positifs. Des signes radiologiques (déminéralisation osseuse, pincement articulaire) étaient présents dans 41 cas. Après un recul moyen de 39,6 mois, 20,6 % des RINC ont évolué vers un rhumatisme inflammatoire défini : une polyarthrite rhumatoïde (25 cas), un rhumatisme psoriasique périphérique (1 cas) et un syndrome de Gougerot Sjögren primitif (1 cas). Au terme de cette étude, 57 patients sont toujours classés RINC et 43 sont entrés en rémission durable après une seule poussée. Tous les patients ont reçu un traitement symptomatique, 16 ont eu une corticothérapie générale et 29 ont bénéficié d’un traitement de fond. Conclusion. – Les RINC représentent une entité fréquente (50 %) parmi l’ensemble des rhumatismes inflammatoires. Leur évolution est le plus souvent bénigne mais jusqu’à présent, nous ne disposons pas de facteurs prédictifs d’évolution vers la chronicité ou l’aggravation pour pouvoir instaurer un traitement adapté. Néanmoins, plusieurs outils d’avenir comme l’échographie articulaire, l’IRM et le dosage des anticorps anti-peptides citrullinés (anti-CCP) pourraient être très utiles au dépistage, au diagnostic ainsi qu’à la prise en charge thérapeutique des RINC.

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Lu.12 Valeur diagnostique et pronostique des anti-CCP face à un rhumatisme inflammatoire débutant : résultats d’une enquête auprès des rhumatologues français X. Le Loëta, E. Vicautb, S. Dubucquoic, P.-L. Prostd, H. Drougarde, E. Thiboute a Service de Rhumatologie, C.H.U. Hôpitaux de Rouen, Rouen, France b Unite de Recherche Clinique, CHU Lariboisière- St Louis, Paris, France c Laboratoire d’Immunologie, C.H.R.U. de Lille, Lille, France d Médical, Cascade Pharma, Paris, France e Département Médical, Abbott, Rungis, France Objectif. – Un diagnostic précoce et un traitement adapté de la polyarthrite rhumatoïde (PR) peuvent prévenir ou limiter la destruction articulaire. La présence d’auto anticorps anti-CCP est un marqueur diagnostique précoce de la PR ; leur spécificité est élevée a fortiori lorsqu’ils sont associés au facteur rhumatoïde (FR). C’est également un marqueur pronostique de l’atteinte structurale. Il n’y a actuellement aucune recommandation quant à la prescription des anti-CCP (test anti-CCP2) en pratique quotidienne. L’objectif de ce travail a été de décrire comment les rhumatologues français prescrivent le dosage des anti-CCP face à un rhumatisme inflammatoire évoluant depuis moins de 3 mois. Matériels et Méthodes. – Sondage d’opinion auprès d’un échantillon aléatoire de rhumatologues français (exercice libéral ou mixte) sous la forme d’un questionnaire recueillant leur opinion vis à vis des marqueurs diagnostiques et pronostiques de la PR, du test antiCCP2 et de leur comportement face à un rhumatisme inflammatoire débutant (RID). Résultats. – Sur les 1 500 rhumatologues interrogés, 314 ont renseigné et renvoyé le questionnaire. Face à un RID, 50 % des médecins prescrivent un dosage des anti-CCP chez plus de 8 patients sur dix, d’autant plus souvent que le tableau clinique est en faveur d’une PR, dans un but diagnostique (96 %), pronostique (81 %) et de prédiction de la réponse au traitement de fond (20 %). Le manque d’information quant à ce test (26 %), son coût (18 %), son non-remboursement (46 %) constituent encore des freins à sa prescription. Le diagnostic étiologique d’un RID ne peut reposer sur le seul dosage du FR pour 95 % des médecins et le besoin de marqueurs sensibles et spécifiques est reconnu par respectivement 62 % et 81 % des médecins. La sensibilité et la spécificité des tests anti-CCP2 sont souvent non ou mal connues (respectivement par 58 % et 37 % des médecins). 47 % pensent que les anti-CCP sont pathognomoniques de la PR et 72 % reconnaissent une spécificité proche de 100 % pour la présence simultanée d’anti-CCP2 et d’un FR. 79 % reconnaissent la valeur pronostique des anti-CCP2 (contre 45 % pour le FR). Le choix du traitement de fond est guidé par le FR (58 %), les anti-CCP (73 %), les signes radiologiques d’érosion (99 %), une vitesse de sédimentation élevée (65 %). Conclusion. – Les anti-CCP sont souvent reconnus, par les rhumatologues français, comme des marqueurs utiles au diagnostic, au pronostic et au choix d’un traitement de fond face à un RID évoluant depuis moins de 3 mois. Toutefois une meilleure information des médecins devrait améliorer leurs connaissances sur la sensibilité et la spécificité du test anti-CCP2 dans la PR. Le coût du test et son absence de remboursement constituent encore des freins à sa prescription.

Lu.13 Incidence de la séropositivité aux anticorps anti-nucléaires et antiDNA et immunogénicité chez les patients ayant une polyarthrite rhumatoïde et traités par abatacept ou infliximab M. Dougadosa, M. Keisermanb, C. Coddingc, S. Songcharoend, M. Schiffe