90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258 S241
patients ont été opérés sous antiagrégants plaquettaires. Le temps opératoire moyen a été de 75 minutes (35–150). La pression artérielle (PA) cible a été définie par une PA moyenne entre 60 et 80 mmHg ou une PA systolique entre 80 et 100 mmHg. Tous les patients ont eu une mesure de l’oxygénation cérébrale par spectrométrie avant l’induction de l’anesthésie générale constituant la valeur de référence (VR). Une différentielle de 25 % par rapport à cette valeur a été par définition considérée à risque pour le patient. Un monitoring continu de l’oxygénation cérébrale a été effectué et les mesures prises sous anesthésie générale, respectivement en ventilation assistée puis en ventilation spontanée. Résultats La VR moyenne de l’oxygénation cérébrale a été de 57. Celle-ci diminuait en moyenne à 51 lorsque le patient était sous anesthésie générale en ventilation assistée. Pour 42 patients, cette chute dépassait le seuil différentiel à risque (+25 %) malgré une PA systolique comprise dans l’intervalle cible. Le passage en ventilation spontanée a permis de normaliser cette VR chez 41 patients voire de dépasser la VR chez 35 patients. Un seul patient a nécessité un traitement vasopresseur et une augmentation de la FIO2 . Aucun accident ischémique cérébral transitoire ou définitif n’a été noté. Conclusion La ventilation spontanée associée à l’anesthésie générale permet une autorégulation de l’oxygénation cérébrale chez les patients opérés en position demi assise et soumis à une HAC. Cette technique, validée par la spectrométrie cérébrale, permet de réduire l’incidence des évènements de désaturation cérébrale et la survenue de complications ischémiques cérébrales en chirurgie arthroscopique de l’épaule. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.245 324
La réparation en simple rangée ne permet pas une cicatrisation optimale des tendons délaminés de la coiffe des rotateurs
Olivier Andreani ∗ , Martin Schramm , Thomas D’ollonne , Patrick Gendre , Charles Bessière , Nicolas Holzer , Pascal Boileau Hôpital de l’Archet 2, service de radiologie, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (O. Andreani) Introduction Les tendons de la coiffe des rotateurs sont fréquemment délaminés en 2 feuillets. L’impact de cette délamination sur la cicatrisation tendineuse est mal connu. Le but de notre étude était d’évaluer l’impact de cette délamination sur la réparation arthroscopique des tendons de la coiffe des rotateurs. Méthode Cent dix-sept patients présentant une lésion transfixiante des tendons de la coiffe des rotateurs, opérés par simple rangée (haubanage latéral), ont été suivis cliniquement et radiologiquement. La rétraction tendineuse et la délamination en 2 feuillets étaient évalués en peropératoire - 80 patients présentaient des tendons non délaminés (groupe A), 37 une délamination (groupe B). Les 2 groupes étaient comparables en termes d’âge, de sexe, d’IMC, de SSV, de force et de score de Constant ajusté. En postopératoire, la cicatrisation tendineuse était analysée par ultrasons et les résultats cliniques étaient exprimés utilisant le score de Constant ajusté. Résultats Le taux de cicatrisation était de 78 % dans le groupe A et de 57 % dans le groupe B, avec une différence statistiquement significative (p = 0,0287). L’analyse en sous-groupe ne retrouvait pas de différence pour les lésions rétractées stade 1 (77 % versus 75 %), retrouvait une différence non significative pour les lésions de stade 2 (75 % versus 60 %), et une différence significative pour les lésions de stade 3 (83 % versus 45 % + p < 0,05). Le score de Constant ajusté postopératoire était de 97,8 pour le groupe A et de 102,5 dans le groupe B.
Conclusion cette étude montre que la délamination tendineuse de la coiffe des rotateurs, dans les lésions larges à massives, est associée à un faible taux de cicatrisation après réparation en simple rangée par hauban latéral. Ceci suggère que ces lésions devraient être réparées avec une technique en double feuillet O. A contrario, les résultats de cette étude nous encourage à utiliser une réparation en simple rangée par haubanage tendineux pour les lésions non délaminées et peu rétractées. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.246 325
Le résultat anatomique échographique des coiffes réparées sous arthroscopie influence les résultats fonctionnels
Kevin Andrieu ∗ , Renaud Barthélemy , Mo Saffarini , Johannes Barth Orthopédie RCB, 5, rue Gaston-Veil, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Andrieu) Malgré l’efficacité reconnue de l’échographie pour le diagnostic et le suivi des pathologies de la coiffe des rotateurs, il n’existe pas de classification échographique pour le suivi des ruptures de coiffe. Cette étude avait pour objectif de valider une classification échographique développée à partir de la classification IRM existante pour le suivi des réparations arthroscopiques de la coiffe des rotateurs. De janvier 2007 à juin 2010, 257 patients présentant une rupture complète de la coiffe ont été inclus. La réparation a été effectuée selon une technique en double rang. Les scores de Constant, UCLA et SSV ont été utilisés pour le suivi clinique. Un contrôle échographique a été réalisé par un radiologue spécialisé à 3,6 et 12 mois postopératoires selon un protocole prédéfini. Une évaluation à distance par le même radiologue réunissant les critères IRM décrits par Sugaya et al. a été réalisée en vue de la classification échographique en 5 stades. Stade I pour des tendons de plus de 2 mm d’épaisseur et d’échostructure normale, stade II pour une modification de l’échostructure, stade III pour un amincissement du tendon (< 2 mm), stade IV pour l’apparition d’une lésion partielle et stade V pour une lésion complète. Le suivi clinique et échographique complet a été possible pour 212 patients, d’âge moyen de 55,6 A 9,8 ans, avec un recul moyen de 36,8 A 11,6 mois. Le suivi échographique a retrouvé 27 cas de re-ruptures (13 %). Les patients au stade I à la dernière échographie présentaient de fac¸on significative les meilleurs résultats fonctionnels pour chaque score. Les patients classés en stade II présentaient des résultats légèrement inférieurs, tandis que les stades III, IV et V présentaient des résultats intermédiaires. Les scores UCLA dans notre étude étaient comparables à ceux de Sugaya et al. pour les stades I et V mais pas pour les stades intermédiaires, correspondant aux lésions partielles plus difficiles à visualiser en échographie et moins symptomatiques. Les résultats ont aussi confirmé l’importance de l’âge, de la taille de la lésion et de l’infiltration graisseuse préopératoire sur le pronostic des réparations, incitant à discuter des réparations plus précoces et une restriction des activités plus importantes pour les lésions étendues. Cette étude a permis de valider l’échographie comme un outil adapté et non irradiant pour le suivi des réparations de coiffe des rotateurs. La qualité tendineuse de la coiffe réparée et la cicatrisation sont significativement corrélées aux résultats fonctionnels. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.247