90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258 S249 ∗
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Relation entre anatomie de la hanche et zone d’apparition de la nécrose dans l’ostéonécrose idiopathique de la tête fémorale
Matthieu Ollivier ∗ , Alexandre Lunebourg , Xavier Flecher , Sébastien Parratte , Jean-Noël Argenson IML, service, boulevard Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Ollivier) Introduction Des publications récentes font état d’une origine mécanique sous-jacente dans le développement et l’aggravation d’ostéonécrose de la tête fémorale. Notre hypothèse était qu’il existe des facteurs anatomiques favorisant le développement de cette pathologie en modifiant les couples de transfert de charge tête fémorale-acétabulum et définissant ainsi la position de la zone de nécrose. Méthodes Dans cette étude nous avons réalisé une analyse rétrospective d’une base de donnée anatomiques tomodensitométriques de recueil prospectif. Les critères d’inclusion étaient patients âgés de 18–55 ans opérés pour PTH de première intention entre 11 2005 et 11 2010 dans notre unité. Les critères d’exclusions étaient – antécédents personnels traumatique, infectieux, tumoral ou inflammatoire concernant le fémur opéré, existence d’une anatomie fémorale anormale connue. Les patients bénéficiaient systématiquement d’un scanner de leur hanche pathologique avec analyse de la zone nécrotique selon une division de la sphère (tête) fémorale en trois sixième de sphère dans les trois plans de l’espace. Les variables anatomiques tomodensitométriques d’intérêt analysés étaient l’offset fémoral (FO), l’angle CC’D, l’antéversion fémorale (AF), l’inclinaison acétabulaire (IA) et l’antéversion acétabulaire (AA). L’analyse statistique se basait sur le calcul d’odd ratio (OR) (intervalle de confiance 95 % [IC95 %] et test du Chi2 ). Résultats Les scanners de 100 patients atteints d’ONA idiopathique ont été analysés. L’âge moyen était de 45 ansA8 dans le groupe, majoritairement des hommes (65 %), l’IMC moyen était 26 kg m2 A3. La nécrose était positionnée supérieure, antérieure et distale dans 40 % des cas, latérale, antérieure et proximale dans 35 % des cas, supérieure, moyenne et proximale dans 15 % des cas et enfin latérale, postérieure et proximale dans 10 % des cas. Il existait une relation entre l’existence d’une nécrose latérale (coupe frontale) et la valeur de l’angle CC’D < 130◦ (OR 6,4 IC95 % [2,1–16,5] p < 0,001) et ou de l’inclinaison acétabulaire VCE < 30◦ (OR - 3,7 IC95 % [1,8–8,2] p < 0,001). Il existait une relation (Coupe Sagittale) entre l’existence d’une nécrose postérieure ou moyenne et une version fémorale > 15◦ (OR - 2,2 IC95 % [1,4–3,3] p = 0,02), une version acétabulaire < 20◦ étant un facteur protecteur (OR - 0,5 IC95 % [0,2–0,8] p = 0,02). Dans le plan horizontal, l’existence d’une nécrose proximale était reliée à une version acétabulaire > 15◦ (OR - 4,4 IC95 % [2,5–6,6] p = 0,002). Conclusion Les résultats de cette étude semblent relier l’existence de facteurs anatomiques à la localisation de la nécrose fémorale dans L’ONA idiopathique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.264 348
Un modèle de genèse expérimentale autologue de-novo de ligaments chez le rat Soubeyrand ∗ ,
Marc Elisabeth Laemmel , Nathalie Maurel , Amadou Diop , Eric Vicaut , Jacques Duranteau Service de chirurgie orthopédique & traumatologique, CHU Bicêtre, 78, rue Général-Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Soubeyrand) Introduction Certaines lésions ligamentaires ne peuvent cicatriser spontanément et nécessitent d’être reconstruits pour restaurer la stabilité articulaire. Les autogreffes impose le prélèvement d’un tendon sain tandis que la bioingénierie ligamentaire se heurte encore à différentes limites comme la difficulté de produire une matrice extracellulaire bio-compatible, de cellulariser le transplant et d’obtenir un ligament de résistance mécanique suffisante pour résister aux contraintes physiologiques. Afin de contourner ces limites nous avons développé un nouveau concept d’implant basé sur la ré-orientation de la fibrose chirurgicale afin de générer un néo-ligament ayant sa propre matrice autologues et ses propres cellules issues de l’organisme du receveur. Cet implant peut être retiré une fois le néo-ligament généré. L’objectif de ce travail était dévaluer le néo-ligament généré. Matériel L’étude a porté sur des rats mâles Wistar. Méthodes Deux modèles de néo-ligaments ont été développés – un générant un néo-ligament rachidien chimérique et un autre régénérant le ligament collatéral médial du genou. L’implant était tubulaire et se fixait sur les extrémités osseuses. Puis, l’animal était refermé et laissé en incubation de 6 à 12 semaines. À la fin de cette période il était sacrifié, l’implant était retiré et le néo-ligament était prélevé pour être caractérisé en histologie, immuno-histochimie, spectrophotométrie, échographie et biomécanique. Résultats Le néo-ligament généré présentait une attache histologique aux extrémités osseuses. Il était composé de fibres collagéniques parfaitement orientées dans le sens longitudinal. Il était richement vascularisé. Avec le temps, on observait une maturation du néo-ligament avec une réduction de sa vascularisation, une modification du ratio collagène I collagène III et une augmentation de la résistance mécanique. Le néo-ligament rachidien mesurait environ 2 mm de diamètre sur 30 mm de long et lors des tests en traction il présentait une courbe déplacement-contrainte non-linéaire caractéristique d’un tissu visco-élastique. La résistance à la rupture évoluait de 41 N à 6 semaine à 55 N à 12 semaine. Au niveau du genou, l’implant a permis la régénération d’un ligament collatéral médial aux propriétés assez proches du ligament natif. Discussion Nous avons montré qu’il était possible de générer denovo un néo-ligament ayant des caractéristiques histologiques et biomécaniques très proches du ligament natif. Conclusion Ce travail ouvre une perspective très encourageante pour la prise en charge des pathologies ligamentaires. La prochaine étape est de tester ce concept sur le gros animal et finalement chez l’homme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.265 349
La micro-vascularisation osseuse joue-t-elle un rôle dans la cicatrisation tendineuse après réparation de la coiffe des rotateurs ?
Nicolas Bonnevialle ∗ , Xavier Bayle , Tian Pham , Julie Lebon , Pierre Mansat 15, rue Cany, 31300 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (N. Bonnevialle) Introduction La cicatrisation des tendons de la coiffe des rotateurs après réinsertion est multifactorielle. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’influence de la micro-vascularisation osseuse du tubercule majeur sur la cicatrisation tendineuse après réparation de la coiffe des rotateurs.
S250 90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258
Patients et méthode Quarante-huit patients (âge moyen 59 ans), présentant une rupture du supra- et ou infraspinatus, ont été opérés avec réinsertion tendineuse simple rang et ont été suivis prospectivement. Une carotte osseuse prélevée sur la zone de réinsertion a permis de mesurer la micro-vascularisation du tubercule majeur par technique d’immuno-histochimie aux anticorps anti-CD 34. Une évaluation clinique a été réalisée à 3, 6 et 12 mois de recul, ainsi qu’une évaluation de l’intégrité tendineuse par 2 examens échographiques successifs selon la classification de Sugaya modifiée. Résultats Au recul moyen de 13 mois, le score de Constant moyen passait de 40 à 75 points, le score ASES de 59 à 89 points, et le SSV de 38 % à 83 % (p < 0,001). L’examen échographique retrouvait 18 patients classés Sugaya type I, 27 patients type II, et 3 patients type IV. Aucun tendon n’était classé Sugaya type III ou V. Le taux de micro-vaisseaux étaient respectivement de 15,5 %, 14,5 % et 5,2 % pour les types I, II et IV de Sugaya (I vs II p = 0,31 + II vs IV p = 0,04 + I vs IV p = 0,01). Les scores cliniques étaient significativement plus faibles chez les patients classés Sugaya IV par rapport aux patients I et II. Discussion Il a été démontré précédemment que des cellules dérivées de la moelle osseuse et issues du footprint contribuaient à la cicatrisation tendineuse après réparation des tendons de la coiffe des rotateur. La mesure de la micro-vascularisation est donc une approche du pouvoir biologique osseux et constituerait nouveau paramètre à prendre en compte. Conclusions La micro-vascularisation osseuse du tubercule majeur joue un rôle dans la cicatrisation tendineuse après réparation trans-osseuse de la coiffe des rotateurs. Un footprint pauvre en micro-vaisseaux influence négativement la qualité de la cicatrisation et indirectement le résultat clinique à 1 ans de recul. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.266 350
Étude de la rigidité tendineuse par élastographie. Comparaison d’une population témoin et de sujets souffrant de tendinopathie patellaire
Charlotte Labruyere ∗ , Frédéric Khiami , Franc¸ois Tassery , Julien Collé , Thomas-Xavier Haen , Anthony Roux , Philippe Rouch , Patricia Thoreux 19, rue de l’Abreuvoir, Boulogne-Billancourt, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Labruyere) Introduction La tendinopathie patellaire (TP) est la pathologie tendineuse la plus fréquente chez les athlètes qui pratiquent des sports à impulsion (jumper’s knee). Il existe 20 % d’échecs des traitements médicaux et chirurgicaux sans étiologie retrouvée + un tiers des athlètes ne reprennent pas le sport à leur niveau antérieur. Les rétractions du quadriceps et des ischio-jambiers sont des facteurs de risque intrinsèques + d’autres sont discutés mais peu de séries étudient les modifications des propriétés biomécaniques du tendon patellaire dans le développement des TP. L’élastographie share wave (SWE) est une méthode non invasive d’estimation de la rigidité tendineuse basée sur la mesure de la vitesse de propagation d’ondes de cisaillement au sein du tendon par échographie. Notre objectif est de comparer la rigidité tendineuse mesurée par élastographie dans une population témoin et chez des patients ayant une TP. Patients et méthode Étude multicentrique prospective castémoins, menée depuis novembre 2014. Les critères d’inclusion sont tous les sportifs (n = 10) âgés de 15 à 35 ans, présentant des symptômes de TP. Les sujets du groupe témoin (sportifs amateurs n = 14 et basketteurs de haut niveau n = 39) sont appariés sur l’âge et ne présentent pas de symptôme de TP. Sont exclus les patients ayant des antécédents de rupture ou de chirurgie du ligament patel-
laire, et de maladie neuromusculaire. Tous les patients ont une évaluation fonctionnelle par les scores de Lyscholm et VISA-p, une échographie et une mesure des propriétés élastiques du tendon patellaire par SWE (Aixplorer Supersonic Imagine, sonde SL 15-4). Les mesures sont réalisées à 5 mm sous le pôle distal de la patella, de fac¸on bilatérale, le genou reposant sur une attelle type Zimmer pour obtenir une flexion de 30◦ et une rotation de hanche neutre. Une étude de reproductibilité a été préalablement réalisée sur des patients asymptomatiques. Résultats Le module de cisaillement (E) du tendon des patients ayant une TP est inférieur à celui des témoins (23 kPa vs 35 kPa, p < 0,05). E du tendon patellaire des sportifs de haut niveau asymptomatiques est inférieur à celui des sportifs amateurs (31 kPa vs 45 kPa, p < 0,05). Il n’y a pas de différence significative entre E du tendon patellaire controlatéral à la tendinopathie et celui des sportifs de haut niveau asymptomatiques. Conclusion Les TP pourraient être liées à une altération des propriétés biomécaniques du tendon. Elles pourraient apparaître comme facteur de risque dans le développement de la TP et pourraient permettre une stratégie de dépistage. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.267 351
Anatomie moderne du ligament croisé antérieur – un seul faisceau plat torsadé
Philippe Boisrenoult ∗ , Thibault Noailles , Camille Steltzen , Philippe Beaufils , Nicolas Pujol Hôpital de Versailles, 177, rue de Versailles, 78150 Le Chesnay, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Boisrenoult) Introduction L’anatomie du ligament croisé antérieur (LCA) reste controversée. La conception, la plus classique est celle d’un LCA à double faisceau. Néanmoins en 2012, Smigielski et al., ont proposé une description originale d’un LCA mono-faisceau en ruban. L’objet de ce travail anatomique était de vérifier la réalité de cette description. Matériel et méthode Soixante genoux de sujets anatomiques non embaumés ont été étudiés par deux chirurgiens, utilisant un protocole identique de dissection microchirurgicale. Après l’ablation complète de la synoviale entourant le LCA, la morphologie, la taille et la torsion des fibres ligamentaires et des insertions fémorales et tibiales ont été décrites et mesurées. Résultats Dix genoux ont été exclus par absence de LCA et ou une arthrose sévère de l’échancrure. Le LCA était toujours constitué d’un seul faisceau plat. À 90◦ de flexion du genou, ses fibres présentaient une torsion moyenne de 83,6◦ (extrêmes - 72–102◦ ), disparaissant en rotation interne du tibia. Les dimensions moyennes médiolatéral (largeur) et antéropostérieur (épaisseur) du LCA avec synoviale étaient respectivement de 9,2 mm (7,6–12,5) et 4,8 mm (3,1–5,8) versus 5,9 mm (4–8,7) et 2,7 mm (2,1–3,4) sans synoviale. Sans synoviale, une zone de clivage supérieur non transfixiante (< 1 3 de la longueur du LCA) existait dans 26 % des cas. La longueur intra-articulaire moyenne du LCA était de 34,8 mm (28,6–43,1). L’insertion tibiale du LCA était convexe en avant soit arrondie (38 %) ou U inversé (62 %). Les fibres antérieures du LCA étaient en constante relation avec la corne antérieure du ménisque latéral située en moyenne 2,2 mm en arrière (1,2–5,1). L’insertion fémorale du LCA avait une forme de virgule convexe vers l’arrière, située en moyenne à 4,6 mm (3–8 mm) de la corticale postérieure. Cette insertion mesurait en moyenne 12 mm (10–13,6) de longueur et 3,7 mm (2,6–5,1) de large avec un angle moyen de 25,6◦ (extrêmes - 16–41◦ ) entre la corticale et son grand axe. Discussion Notre travail confirme et complète le travail de Smigielski et al. Sans synoviale, le LCA est une structure plate en ruban.