Douleurs, 2007, 8, 2
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réseau : lombalgie, fibromyalgie, douleur cancéreuse, douleur de la personne âgée, migraines et céphalées chroniques par abus médicamenteux, migraine de l’enfant ; – un exposé des différentes approches thérapeutiques proposées par le réseau, qu’elles soient médicamenteuses ou non médicamenteuses (abord psychologique, thérapies comportementales et cognitives, relaxation, neurostimulation, acupuncture…) ; – une projection vers l’avenir du réseau avec 4 projets principaux : réalisation d’une enquête sur la douleur cancéreuse, approche médico-socio-professionnelle de la lombalgie chronique, consultation d’orientation médico-sociale des patients douloureux chroniques, développement de partenariats hospitaliers. L’ouvrage comporte de nombreuses illustrations cliniques et des annexes très utiles : recommandations de sociétés savantes, aide-mémoire, grilles d’entretien, questionnaires d’évaluation, protocoles, ordonnance type… Grand public et professionnels de santé peuvent retrouver de nombreuses données sur le site internet du réseau : https://www.reseau-lcd.org ■
contre 16 crises avant injection) et 24 non répondeurs. Dans les 2 populations la prévalence des nausées, vomissements, de la phono-photophobie était comparable. Par contre une différence significative est apparue dans la description qu’ont faite les patients de leur douleur. Dans le groupe répondeur, 74 % des patients ressentaient un écrasement ou une compression extra-crânienne (nommée par les auteurs céphalée implosive), 13 % décrivaient une sensation d’arrachement du globe oculaire. Dans le groupe non-répondeur, 92 % des patients vivaient l’augmentation progressive d’une pression intra-crânienne (nommée céphalée explosive). L’inefficacité de la toxine botulinique s’expliquerait alors pour les auteurs par la prédominance des phénomènes intra-crâniens (système trigémino-vasculaire). Ils émettent l’hypothèse d’une implication prépondérante du système nerveux extra-crânien dans la genèse des céphalées migraineuses de type « implosive », jetant un nouveau pavé dans la mare de la physiopathologie de la migraine en dichotomisant l’entité… La couverture de la revue est constituée de 4 figures issues de cet article : il s’agit de dessins très parlants, signés L. Fink, qui représentent les sensations ressenties par des patients de l’étude lors d’une crise migraineuse. ■
RÉFÉRENCE Soyeux E, Laroche F. La douleur. Guide d’un réseau pluridisciplinaire. Éditions scientifiques L&C, Paris 2006.
Florentin Clère
RÉFÉRENCES 1. Goadsby PJ. Editorial. Squeezing life into botulinum toxin A in migraine: Imploding versus Exploding Pain. Pain 2006;125:206-7. 2. Silberstein SD, Göbel H, Jensen R et al. Botulinum toxin type A in the prophylactic treatment of chronic tension-type headache: a multicentre, double-blind, randomized, placebo-controlled, parallel-group study. Cephalalgia 2006;26:790-800. 3. Jakubowski M, McAllister PJ, Bajwa ZH, Ward TN, Smith P, Burnstein R. Exploding vs. imploding headache in migraine prophylaxis with Botulinum Toxin A. Pain 2006;125:286-95.
Florentin Clère
La toxine botulinique est-elle un traitement de fond de la migraine ? C’est à cette question que s’intéresse un des éditoriaux [1] du numéro de décembre 2006 de la revue Pain. La toxine botulinique inhibe la sécrétion d’acétylcholine au niveau des terminaisons nerveuses motrices. C’est donc fort logiquement que son utilisation a pu être tentée pour des pathologies douloureuses où la composante musculaire est prépondérante. En ce qui concerne la face, les céphalées de tension semblaient constituer une cible de choix : aucune efficacité n’a pu être démontrée [2]. Alors sont sorties des études sur la migraine, avec des résultats mitigés, jusqu’à la publication du travail de Jakubowski et al. [3]. Les auteurs de cette étude ont tenté de rechercher des facteurs pronostiques d’efficacité de la toxine botulinique sur la fréquence des crises migraineuses. 63 patients ont pu être sélectionnés, 100 unités de toxine ont alors été injectées en 21 sites musculaires crâniens et cervicaux. 39 patients ont été considérés comme répondeurs (0,8 crise mensuelle
Douleur et hypnose (suite) Après avoir consacré plusieurs articles à l’apport de l’hypnose pour la prise en charge de la douleur dans son numéro 2, la revue « Hypnose et thérapies brèves » poursuit dans son numéro 3 la publication d’articles issus des 3es transversales de Vaison-la Romaine, qui ont eu lieu du 25 au 27 mai 2006 sur le thème : « Douleur, souffrance et hypnose, empreintes et chemins ». Lorsque la douleur dure, la détresse du patient s’installe et module sa plainte. Cette plainte évolue par la suite de manière autonome, fluctue en fonction de l’environnement. En se basant sur ce constat, Éric Bardot [1] compare son rôle de thérapeute à celui d’un entonnoir : il utilise une stra-