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/ Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A29–A68
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Papillomavirus humains et carcinomes épidermoïdes des voies aéro-digestives supérieures : prévalence, rôle et implications pronostiques M. Gavid ∗ , J. Prades , S. Pillet , B. Pozzetto CHU Hôpital Nord, Saint-Etienne, France ∗ Auteur correspondat.
But de la présentation L’HPV ou Human papillomavirus a aujourd’hui un rôle bien établi dans la cancérogenèse des carcinomes épidermoïdes des voies aéro-digestives supérieures (VADS). Toutefois, la prévalence exacte de cette infection et son implication dans certaines localisations restent encore incertaines. L’objectif de cette étude est d’établir la prévalence des infections à HPV dans les carcinomes épidermoïdes des VADS. Le pronostic de ces patients a également été comparé au pronostic des autres patients non infectés. Matériel et méthodes Deux cent sept patients présentant un carcinome épidermoïde des VADS, ont été inclus de fac¸on prospective dans cette étude. La présence de l’HPV à haut risque ainsi que son expression (ARNm des oncoprotéines E6 et E7) ont été recherchés pour chaque patient dans la tumeur et le tissu sain. Résultats La présence d’HPV a pu être démontrée dans 11,5 % des carcinomes des VADS avec une localisation prédominante au niveau de l’oropharynx (91,3 % vs 27,3 %, p < 0,0001) et chez des patients essentiellement non tabagiques (65,2 % vs 95,4 %, p < 0,0001). Le taux de survie à 3 ans était de 67 % pour les patients infectés à HPV versus 39,9 % pour les patients non infectés. Le typage de ces virus a mis en évidence une forte prépondérance d’un HPV à haut risque oncogène : l’HPV16 (65,2 %). L’ARNm des oncoprotéines E6 et E7 a également été retrouvé dans 9 des 14 biopsies tumorales testées. 67 % des patients présentant une tumeur HPV+ étaient également infectés par l’HPV dans leurs tissus sains. Conclusion L’HPV parait donc un élément diagnostique et pronostique essentiel dans la prise en charge des patients atteints de carcinomes épidermoïdes des voies aéro-digestives supérieures. Le suivi au long cours de ces patients infectés à HPV avec de nouveaux prélèvements virologiques parait une piste intéressante pour la suite afin d’établir un éventuel lien entre infection chronique à HPV et l’apparition d’une éventuelle deuxième localisation. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.103 92
La translocation MECT1-MAML2 dans les carcinomes muco-épidermoïdes des glandes salivaires : implications diagnostique et pronostique
B. Fihri ∗ , S. Vergez , E. Uro-coste , E. Serrano , B. Vairel CHU Rangueil-Larrey Toulouse, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation Le carcinome mucoépidermoïde (CME), histologie la plus fréquente des cancers des glandes salivaires, est caractérisé par une translocation t(11;19)(q21;p13) résultant d’une fusion génique MECT1-MAML2 (mucoepidermoid carcinoma translocated 1- mastermind-like gene family 2) et intervenant dans sa tumorigenèse. Le CME représente un défi à la fois diagnostique, de par sa grande variabilité morphologique, et pronostique de par une classification histologique en trois entités : haut grade, bas grade et grade intermédiaire. De nombreuses études rétrospectives ont exposé les limites de ce facteur pronostique majeur dans son aptitude à guider le praticien dans ses décisions thérapeutiques. Des facteurs pronostiques supplémentaires et plus puissants sont
par conséquent nécessaires. L’objectif de ce travail était de définir l’intérêt diagnostique et pronostique de MECT1-MAML2 par une étude monocentrique et rétrospective ainsi qu’une revue systématique de la littérature. Matériel et méthodes Dans notre étude, nous avons inclus 36 cas de CME des glandes salivaires de la tête et du cou et déterminé par hybridation fluorescente in situ le statut MECT1-MAML2 pour 23 d’entre eux. Nous avons donc cherché à corréler la présence ou l’absence de la translocation au grade histologique des tumeurs et aux survies globales et sans maladie. Nous avons également analysé différentes caractéristiques de cette population. Nous avons également réalisé une revue systématique de la littérature ayant pour objectif principal de rassembler les observations et constatations de toutes les études existantes cherchant à définir l’intérêt de MECT1-MAML2. Résultats Les résultats des 17 études incluses dans notre revue nous ont permis de conclure que MECT1-MAML2 est hautement spécifique au CME et est retrouvé dans environ 53 % des cas. La présence de la translocation était significativement associée aux CME de bas grade (p = 0,001) et le groupe des patients porteurs de la translocation tendait à une meilleure survie globale et sans récidive (non significatif). L’absence de MECT1-MAML2 semble être un facteur de mauvais pronostic. Les résultats de notre étude sont en accord avec les données de notre revue de la littérature. Conclusion MECT1-MAML2 présenterait un intérêt diagnostique et pronostique dans les CME. Nous avons ainsi mis en place une étude prospective depuis un an visant à valider ces hypothèses dès le bilan pré-thérapeutique. À terme, le statut MECT1-MAML2 pourrait influencer la stratégie thérapeutique des CME. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.104 93
Détection et rôle du virus papilloma humain dans les carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou en Afrique noire E. Minka Ngom ∗ , R. Njock Hopital Général de Douala, Douala, Cameroun ∗ Auteur correspondant.
But de la présentation Le virus du papillome humain ou Human Papillomavirus (HPV), est un virus à ADN qui fait partie de la famille des Papillomaviridae. La situation des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou HPV induits est très peu connue en Afrique noire. Ceci a été le leitmotiv pour la réalisation de cette étude préliminaire afin de ressortir le profil viral HPV des carcinomes épidermoïdes des voies aéro-digestives supérieures (VADS) dans deux villes en Afrique noire. Matériel et méthodes Nous avons réalisé une étude prospective, analytique et descriptive. Une étude d’une durée de 14 mois du 1er décembre 2011 au 1er février 2013. Tous les patients présentant un carcinome épidermoïde de la tête et du cou étaient inclus, étaient exclus tous ceux qui refusaient d’adhérer ou qui avaient des carcinomes non épidermoïdes. Les pièces biopsiques ou opératoires étaient conservées à–70 ◦ C La détection a été faite par PCR avec Abbott RealTime PCR HR-HPV, utilisant l’appareil Abbott m2000rt pour l’amplification et la détection. L’analyse des données a été faite grâce aux logiciels Epi Info 2011 et Windows Excel 2007. Résultats Nous avons rec¸u 51 patients, avec une incidence annuelle estimée à 0,19 %. L’âge moyen était de 49 ans, le Sex ratio était de 1,7/1 en faveur des hommes. Nous avons exclu trois échantillons de l’analyse des données de biologie moléculaire du fait de leur détérioration. Les comportements sexuels à risque étaient beaucoup plus présents chez les patients HPV+ notamment 61,5 % pour le sexe oral, 92,3 % pour les rapports sexuels non protégés,