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La tuberculose, « un défi pérenne »
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ARTICLE IN PRESS
PNEUMO-448; No. of Pages 2
Revue de Pneumologie clinique (2014) xxx, xxx—xxx
Disponible en ligne sur
ScienceDirect www.sciencedirect.com
ÉDITORIAL
La tuberculose, « un défi pérenne » Tuberculosis, ‘‘a sustainable challenge’’ A. Ben Kheder Hôpital Abderrahman-Mami de pneumo-phtisiologie, rue de l’Hôpital, 2080 Ariana, Tunis, Tunisie
Désignée par les anciens comme la compagne de l’humanité, la tuberculose s’affiche réellement comme telle. Une compagne non désirée, puisque depuis plus de 3000 ans, cette maladie ravage la planète entière, n’épargnant ni les pharaons, ni les monarques, ni les hommes de sciences et de lettres, ni le commun des mortels. Il a fallu attendre, le dix-neuvième siècle pour voir sa suprématie sérieusement mise en cause grâce aux travaux de Robert Koch, à la prévention vaccinale d’Albert Calmette et Camille Guérin mais aussi grâce à la découverte de la streptomycine par Salman Abraham Waksman apportant un espoir considérable. Ces avancées ont été ressenties comme une victoire presque annoncée au point que les éditorialistes scientifiques de l’époque affichent que « la meurtrière est meurtrie ». En effet, les progrès scientifiques réalisés aussi bien dans le domaine diagnostique que les domaines thérapeutiques font que nous avons observé un effondrement des chiffres de morbidité et de mortalité essentiellement dans les pays nantis. Cette inversion de domination a été tellement marquante que même les sociétés savantes le plus prestigieuses ont tourné le dos à la tuberculose pour devenir des groupements de pneumologie, de maladies respiratoires ou de pathologie thoracique. Cette victoire, en réalité apparente n’a été que de courte durée puisque malgré l’arsenal thérapeutique mis à notre disposition, la maladie continue à sévir avec une mortalité dans le monde qui culmine à 3 millions de décès/an en touchant avec prédilection les pays défavorisés. En effet, le sida est venu s’ajouter aux acteurs existants pour assombrir un tableau peu reluisant où les dégâts sont énormes.
Adresse e-mail : [email protected] http://dx.doi.org/10.1016/j.pneumo.2014.06.001 0761-8417/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pour citer cet article : Ben Kheder A. La tuberculose, « un défi pérenne ». Rev Pneumol Clin (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.pneumo.2014.06.001
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A. Ben Kheder
L’OMS, prenant le relais des sociétés savantes peu présentes dans ce domaine, met en place des stratégies à l’échelle internationale avec comme objectif d’endiguer la progression du fléau et ce à travers des programmes nationaux de lutte contre la tuberculose. Malheureusement, et malgré les efforts consentis, ses objectifs à court, moyen ou long terme sont toujours revus à la baisse. La situation se complique encore plus avec l’apparition de cas de plus en plus nombreux de multi-résistance, d’ultrarésistance et l’explosion des formes extra-pulmonaires nécessitant des moyens diagnostiques sophistiqués et des moyens thérapeutiques coûteux. Ce qui est véritablement inquiétant, c’est que malgré ce constat alarmant, l’indifférence des autorités, des
professionnels de santé reste de mise : qui parle de tuberculose ? Qui se soucie de la tuberculose ? Qui s’investit dans le domaine de la tuberculose ? Notre mémoire est courte car nous avons tous oublié que nous avons un défi pérenne à relever contre ce fléau pernicieux et redoutable. Le mot d’ordre serait de sortir de notre torpeur car le danger est non seulement là, mais il revient, encore plus fort, au galop.
Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Pour citer cet article : Ben Kheder A. La tuberculose, « un défi pérenne ». Rev Pneumol Clin (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.pneumo.2014.06.001
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ScienceDirect www.sciencedirect.com
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La tuberculose, « un défi pérenne » Tuberculosis, ‘‘a sustainable challenge’’ A. Ben Kheder Hôpital Abderrahman-Mami de pneumo-phtisiologie, rue de l’Hôpital, 2080 Ariana, Tunis, Tunisie
Désignée par les anciens comme la compagne de l’humanité, la tuberculose s’affiche réellement comme telle. Une compagne non désirée, puisque depuis plus de 3000 ans, cette maladie ravage la planète entière, n’épargnant ni les pharaons, ni les monarques, ni les hommes de sciences et de lettres, ni le commun des mortels. Il a fallu attendre, le dix-neuvième siècle pour voir sa suprématie sérieusement mise en cause grâce aux travaux de Robert Koch, à la prévention vaccinale d’Albert Calmette et Camille Guérin mais aussi grâce à la découverte de la streptomycine par Salman Abraham Waksman apportant un espoir considérable. Ces avancées ont été ressenties comme une victoire presque annoncée au point que les éditorialistes scientifiques de l’époque affichent que « la meurtrière est meurtrie ». En effet, les progrès scientifiques réalisés aussi bien dans le domaine diagnostique que les domaines thérapeutiques font que nous avons observé un effondrement des chiffres de morbidité et de mortalité essentiellement dans les pays nantis. Cette inversion de domination a été tellement marquante que même les sociétés savantes le plus prestigieuses ont tourné le dos à la tuberculose pour devenir des groupements de pneumologie, de maladies respiratoires ou de pathologie thoracique. Cette victoire, en réalité apparente n’a été que de courte durée puisque malgré l’arsenal thérapeutique mis à notre disposition, la maladie continue à sévir avec une mortalité dans le monde qui culmine à 3 millions de décès/an en touchant avec prédilection les pays défavorisés. En effet, le sida est venu s’ajouter aux acteurs existants pour assombrir un tableau peu reluisant où les dégâts sont énormes.
Adresse e-mail : [email protected] http://dx.doi.org/10.1016/j.pneumo.2014.06.001 0761-8417/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pour citer cet article : Ben Kheder A. La tuberculose, « un défi pérenne ». Rev Pneumol Clin (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.pneumo.2014.06.001
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A. Ben Kheder
L’OMS, prenant le relais des sociétés savantes peu présentes dans ce domaine, met en place des stratégies à l’échelle internationale avec comme objectif d’endiguer la progression du fléau et ce à travers des programmes nationaux de lutte contre la tuberculose. Malheureusement, et malgré les efforts consentis, ses objectifs à court, moyen ou long terme sont toujours revus à la baisse. La situation se complique encore plus avec l’apparition de cas de plus en plus nombreux de multi-résistance, d’ultrarésistance et l’explosion des formes extra-pulmonaires nécessitant des moyens diagnostiques sophistiqués et des moyens thérapeutiques coûteux. Ce qui est véritablement inquiétant, c’est que malgré ce constat alarmant, l’indifférence des autorités, des
professionnels de santé reste de mise : qui parle de tuberculose ? Qui se soucie de la tuberculose ? Qui s’investit dans le domaine de la tuberculose ? Notre mémoire est courte car nous avons tous oublié que nous avons un défi pérenne à relever contre ce fléau pernicieux et redoutable. Le mot d’ordre serait de sortir de notre torpeur car le danger est non seulement là, mais il revient, encore plus fort, au galop.
Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Pour citer cet article : Ben Kheder A. La tuberculose, « un défi pérenne ». Rev Pneumol Clin (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.pneumo.2014.06.001