1S127
Ann Pathol 2006 ; 26 : 1S127-1S129
Mercredi 22 novembre 2006
11 h 30 – 12 h 30 (Grand Amphithéâtre)
SÉANCE PLÉNIÈRE DE COMMUNICATIONS ORALES DE LA SFP Les lymphomes diffus a grandes cellules B (LDGCB) à présentation amygdalienne ont fréquemment un phénotype « germinal center-like » : une étude clinicopathologique de 209 patients du groupe d’étude des lymphomes de l’adulte (GELA)
Expression des protéines MMR et instabilité de microsatellites dans une série consécutive de 1 555 cancers colorectaux
DE LEVAL L (1, 2), BONNET C (1, 3), BRIERE J (1), MOLINA T (1), PETRELLA T (1), BOSQ J-F (1), FALINI B (4), GISSELBRECHT C (1), REYES F (1), FILLET G (1, 3), GAULARD P, GROUPE D’ÉTUDE DES LYMPHOMES DE L’ADULTE (GELA) (5)
(1) Service d’Anatomie Pathologique, (2) INSERM U762, (3) Fédération de Biochimie, (4) Service de Chirurgie Digestive, Hôpital Saint-Antoine, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France.
(1) Groupe d’étude des lymphomes de l’adulte (GELA) ; (2) départements de pathologie (3) et d’hématologie, (4) CHU Sart-Tilman, Liège, Belgique ; Université de Perugia, Italie, (5) Département de pathologie, hôpital Henri Mondor, Créteil
La déficience du système de réparation des mésappariements de l’ADN ou MMR (pour mismatch repair) est responsable d’une instabilité des séquences microsatellites (MSI) et constitue un mécanisme majeur de la carcinogenèse, impliqué dans le développement de cancers colorectaux (CCR), héréditaires (dans le syndrome HNPCC pour Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer) ou sporadiques. Elle peut être détectée par immunohistochimie (IHC) qui montre la perte d’expression d’une protéine MMR ou par PCR qui met en évidence directement le phénotype MSI. Nous rapportons les résultats de l’étude systématique en IHC de l’expression des protéines MMR (MLH1 et MSH2) dans une série consécutive de 1 555 CCR opérés de 2000 à 2005 dans notre centre, complétée par la recherche par PCR (pentaplex mononucléotidique sur coupe déparaffinée) du phénotype MSI dans les 249 cas les plus récents. Les résultats de l’IHC étaient interprétables dans 100 % des cas. La perte d’expression d’une protéine MMR était présente dans 127 cas (8,2 %). Il s’agissait de MLH1 dans 89 cas (5,7 %) et de MSH2 dans 38 cas (2,5 %). Parmi les 249 cas étudiés en PCR (interprétable dans tous les cas), 17 étaient MSI et perdaient l’expression de MLH1 (11) ou de MSH2 (6), 232 étaient MSS (microsatellites stables), dont 2 perdaient l’expression de MLH1 (1) ou de MSH2 (1). Ces 2 cas avaient été opérés après radio-chimiothérapie, et ne comportaient que de très rares cellules tumorales résiduelles. Comparés aux cas sans perte d’expression, les cas avec perte d’expression survenaient plus souvent chez la femme (57 % vs. 45 %), dans le côlon proximal (69 % vs. 18 %), s’accompagnaient plus rarement de métastases ganglionnaires (46 % vs. 58 %). Il n’y avait pas de différence pour le stade évolutif de la tumeur (stade T du système TNM). Des différences existaient entre les tumeurs MLH1 négatives et les tumeurs MSH2 négatives, dont l’âge des patients (âge moyen 68 ans vs. 57 ans). Nos résultats confirment que l’analyse du phénotype MSI des CCR est réalisable en routine, par IHC et PCR. Ils montrent la très bonne concordance de ces deux méthodes, et permettent de dégager dans une grande série les caractéristiques des CCR MSI. L’étude du phénotype MSI est déjà utile à la détection de formes familiales de CCR (syndrome HNPCC). La reconnaissance du phénotype MSI parmi les CCR sporadiques pourrait rapidement devenir nécessaire, ces tumeurs semblant de meilleur pronostic que les cancers MSS, et de chimiosensibilité différente.
Introduction : Différentes observations suggèrent que les LDGCB extraganglionnaires se distinguent des lymphomes ganglionnaires par des caractéristiques clinico-Pathologiques particulières. L’anneau de Waldeyer représente en fréquence la seconde localisation lymphomateuse extranodale. La présence de caractéristiques folliculaires focales a été rapportée dans les LDGCB amygdaliens. Le but de ce travail est d’étudier les caractéristiques cliniques et Pathologiques des LDGCB amygdaliens, ainsi que leur évolution et pronostic, par comparaison avec une série appariée de lymphomes ganglionnaires. Résultats : 209 patients avec LDGCB à présentation amygdalienne ont été extraits des protocoles du GELA. Tous les patients ont été traités par chiimiothérapie à base d’anthracyclines. 54 % des cas ont été classés centroblastiques (CB), 40 % centroblastiques polymorphes (CB-PM), 3 % immunoblastiques (IB), et 3 % étaient inclassables. L’analyse des cas diagnostiqués sur une biopsie large ou une exérèse chirurgicale a montré une architecture nodulaire prédominante (> 50 %) dans 18 % des cas (interprété comme lymphome folliculaire transformé), un aspect nodulaire focal (< 50 %) dans 35 % des cas (interprété comme colonisation folliculaire) et une architecture purement diffuse dans 47 % des cas. Les lésions diffuses comportaient une plus grande proportion de tumeurs riches en immunoblastes (CB-PM et IB) (p = 0,0038). Le profil antigénique était : bcl-2+ : 60 % ; CD10+ : 52 %; bcl-6+ : 43 %; mum-1+ : 12 %. Le profil immunophénotypique global était « germinal center (GC)-like ª » dans 58 % des cas et « nonGC-like ª » dans 42 % des cas. La distribution des cas dans les catégories GC et non-GC était corrélée avec l’expression de bcl-2 (p = 0,003) et avec le type cytologique (p = 0,05). Pour un sous-groupe de patients avec maladie localisée (stades I et II) et aucun facteur de l’index pronostic international ajusté à l’âge (n = 96), l’analyse univariée a montré la valeur pronostique péjorative de l’expression de bcl-2 (p = 0,01), tandis que l’expression de CD10 (p = 0,03) et le profil GC-like (p = 0,007) étaient associés à un pronostic favorable. Le taux de rémission complète était meilleur pour ces patients par comparaison avec une cohorte appariée de patients avec lymphome à présentation ganglionnaire (p = 0,01), mais les taux de survie globale et sans événement à 5 ans n’étaient pas significativement différents. Conclusion. Les LDGCB à présentation amygdalienne présentent un pattern partiellement nodulaire dans environ la moitié des cas et une fréquence élevée de phénotype GC-like, qui apparaît associé à une évolution favorable en analyse univariée.
FLÉJOU J-F (1, 2), LASCOLS O (3), MOURRA N PARC Y (4), TIRET E (4), HAMELIN R (2)
© 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
(1)
, SVRCEK M
(1, 2)
,