La vaccination antigrippale à l’officine en pratique

La vaccination antigrippale à l’officine en pratique

dossier Prévenir la grippe saisonnière La vaccination antigrippale à l’officine en pratique Édouard FOUGERE Docteur en pharmacie 15 rue Linné, 75005 ...

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dossier Prévenir la grippe saisonnière

La vaccination antigrippale à l’officine en pratique Édouard FOUGERE Docteur en pharmacie 15 rue Linné, 75005 Paris, France

La généralisation de la vaccination antigrippale à l’officine est encadrée par des règles précises. Ces modalités, qui régissent les conditions de sa mise en œuvre, visent à garantir une qualité de l’acte à tous les patients sur le territoire. © 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Mots clés - grippe ; officine ; population cible ; traçabilité ; vaccination

Flu vaccination at pharmacy. The generalisation of influenza vaccination at pharmacists is governed by specific rules. These methods, which govern the conditions of implementation, aim to guarantee quality of the act to all patients in the region. © 2019 Elsevier Masson SAS. All rights reserved

Keywords - influenza; pharmacy; target population; traceability; vaccination

L

a campagne de vaccination antigrippale hivernale 2019-2020 qui vient d’être lancée fera date. Dorénavant, les pharmaciens d’officine peuvent, où qu’ils soient installés en France, vacciner contre la grippe. Les modalités pratiques qui encadrent cette nouvelle mission, fixées par des textes parus en avril 2019 [1-3], sont dès lors applicables.

Vaccination et populations cibles

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Adresse e-mail : [email protected] (E. Fougere).

F Les pharmaciens d’officine peuvent administrer la vaccination antigrippale à l’ensemble des populations majeures qui sont ciblées par les recommandations en vigueur [1], notamment les personnes âgées de plus de 65 ans (encadré 1) [4].

Les pharmaciens d’officine peuvent administrer le vaccin antigrippal à l’ensemble des populations majeures ciblées par les recommandations en vigueur, notamment les personnes âgées de plus de 65 ans, particulièrement fragiles..

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F La seule contre-indication majeure est l’antécédent de réaction allergique sévère à l’albumine ou à une vaccination antérieure. Une réorientation vers le médecin traitant devient alors obligatoire. F Il est par ailleurs recommandé aux professionnels de santé de se faire vacciner contre la grippe lorsqu’ils sont en contact régulier et prolongé avec des patients à risque de grippe sévère. F La prescription du vaccin antigrippal par un médecin, une sage-femme ou une infirmière reste bien entendu possible pour l’ensemble des populations cibles.

Formation des pharmaciens d’officine F Seuls les pharmaciens d’officine titulaires et adjoints – ainsi que les pharmaciens mutualistes et de secours miniers – sont autorisés à pratiquer l’acte de vaccination. Les préparateurs et les étudiants en pharmacie sont donc exclus de cet acte. Ils peuvent toutefois se mobiliser afin de relayer des messages de prévention au sujet du vaccin ou de la grippe et informer le grand public qu’il est possible de se faire vacciner à l’officine. F Les pharmaciens doivent suivre une formation spécifique, dont le contenu est encadré par voie réglementaire [2]. Cette formation est considérée comme une action de développement professionnel continu dont les objectifs sont bien arrêtés (encadré 2) [2]. Elle peut s’effectuer à distance (e-learning de trois heures) pour la partie théorique, mais obligatoirement en présentiel (trois heures) pour la partie portant sur l’acte de vaccination. Les pharmaciens ayant déjà validé une formation dans une région antérieurement expérimentatrice (Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Hauts-de-France et Occitanie) n’ont pas besoin de la suivre de nouveau car elle est réputée acquise. Il en est de même pour ceux qui ont reçu un enseignement spécifique lors de leur formation initiale en faculté de pharmacie.

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Encadré 1. Recommandations de vaccination antigrippale : populations cibles • Les personnes âgées de plus de 65 ans. • Les femmes enceintes, quel que soit le trimestre de la grossesse. • Les patients atteints des pathologies suivantes : affections bronchopulmonaires chroniques répondant aux critères de l’affection de longue durée (ALD) 14 (asthme et bronchopneumopathie chronique obstructive) ; insuffisances respiratoires chroniques obstructives ou restrictives quelle que soit la cause, y compris les maladies neuromusculaires à risque de décompensation respiratoire, les malformations des voies aériennes supérieures ou inférieures, les malformations pulmonaires ou de la cage thoracique ; maladies respiratoires chroniques ne remplissant pas les critères de l’ALD mais susceptibles d’être aggravées ou décompensées par une affection grippale, dont asthme, bronchite chronique, bronchiectasies, hyperréactivité bronchique ; dysplasies bronchopulmonaires ; mucoviscidose ; cardiopathies congénitales cyanogènes ou avec une hypertension artérielle pulmonaire et/ou une insuffisance cardiaque ; insuffisances cardiaques graves ; valvulopathies graves ; troubles graves du rythme justifiant un traitement au long cours ; maladies des coronaires ; antécédents d’accident vasculaire cérébral ; formes graves des affections neurologiques et musculaires (dont myopathie, poliomyélite, myasthénie, maladie de Charcot) ; paraplégies et tétraplégies avec atteinte diaphragmatique ; néphropathies chroniques graves ; syndromes néphrotiques ; drépanocytoses, homozygotes et doubles hétérozygotes S/C, thalasso-drépanocytose ; diabètes de type 1 et 2 ; déficits immunitaires primitifs ou acquis, à l’exception des personnes qui reçoivent un traitement régulier par immunoglobulines (pathologies oncologiques et hématologiques, transplantations d’organe et de cellules souches hématopoïétiques, déficits immunitaires héréditaires, maladies inflammatoires et/ou auto-immunes recevant un traitement immunosuppresseur, infections par le virus de l’immunodéficience humaine quels que soient l’âge et le statut immunovirologique) ; maladie hépatique chronique avec ou sans cirrhose ; personnes obèses avec un indice de masse corporelle égal ou supérieur à 40, sans pathologie associée ou atteintes d’une pathologie autre que celles citées ci-dessus ; personnes séjournant dans un établissement de soins de suite ainsi que dans un établissement médicosocial d’hébergement quel que soit leur âge ; entourage des nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave (prématurés, notamment ceux porteurs de séquelles à type de bronchodysplasie, et enfants atteints de cardiopathie congénitale, de déficit immunitaire congénital, de pathologie pulmonaire, neurologique et neuromusculaire ou d’une affection de longue durée) ; entourage des personnes immunodéprimées.

Injection du vaccin F Avant de procéder à la vaccination, le pharmacien doit organiser un entretien avec le patient durant lequel il doit évaluer si ce dernier ne présente pas de contre-indications médicales. Il lui faut également analyser ses ordonnances, à l’aide du dossier pharmaceutique, et rechercher les situations justifiant une consultation médicale. F Les vaccins antigrippaux sont conservés au réfrigérateur à une température comprise entre + 2 et + 8 °C. Il importe, avant leur utilisation, de vérifier que la date de péremption n’est pas dépassée. F Le patient s’installe sur une table/une chaise/un fauteuil ou peut aussi choisir de s’allonger. Les mains du pharmacien doivent être désinfectées (lavage ou frictions avec une solution hydroalcoolique). De même, une désinfection locale cutanée au niveau du site d’injection (alcool ou antiseptique) doit être réalisée. F En règle générale, le vaccin est administré dans le muscle deltoïdien, au niveau de l’épaule (site privilégié chez les adultes). L’injection n’est jamais effectuée dans la fesse (risques de douleurs passagères gênantes). F L’administration se réalise par voie intramusculaire (IM) ou sous-cutanée (SC) profonde, l’aiguille étant introduite perpendiculairement au plan cutané. Chez les patients prenant des anticoagulants ou des thrombocytopéniques, l’injection par voie IM pouvant déclencher

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un saignement, il est conseillé d’administrer le vaccin par voie SC selon le protocole suivant : pince de la peau du deltoïde entre le pouce et l’index et introduction de l’aiguille à 45° à la base du pli cutané ainsi formé. Au terme de l’injection, il convient d’exercer une pression locale durant 3 à 5 minutes. Enfin, il est important de vérifier l’absence de réaction dans les minutes qui suivent. F Il faut recommander au patient de ne pas se contracter et d’inspirer profondément et calmement lors de l’injection, afin de ne pas ressentir de douleur par la suite. De même, il ne devra pas sursolliciter l’épaule où l’administration a été effectuée (sport, jardinage…). Si une douleur persiste, ce qui est très rare, la prise de paracétamol à la posologie habituelle peut être conseillée [5,6].

Traçabilité Le pharmacien doit tracer la vaccination réalisée, même si le vaccin injecté ne relève pas des listes I ou II selon les modalités définies par l’arrêté : « Le pharmacien inscrit dans le carnet de santé, le carnet de vaccination ou le dossier médical partagé de la personne vaccinée ses nom et prénom d’exercice, la dénomination du vaccin administré, la date de son administration et son numéro de lot. À défaut de cette inscription, il délivre à la personne vaccinée une attestation de vaccination qui comporte

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Encadré 2. Objectifs réglementaires des formations pour la vaccination antigrippale La formation doit être adaptée aux vaccinations pouvant être pratiquées par les pharmaciens, dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de la santé. Cette formation est d’une durée de six heures, évaluation incluse. F Partie 1 : Rappels sur les vaccinations pouvant être pratiquées par les pharmaciens d’officine À la fin du module, les pharmaciens seront capables de : a) Connaître les principes de base de la vaccination. b) Expliquer les recommandations sur chaque vaccination. c) Connaître les objectifs de couverture vaccinale, d’évolution du taux de couverture vaccinale ainsi que les données de mortalité et morbidité. d) Connaître la notion d’immunité de groupe. e) Connaître les contre-indications et les effets indésirables ; connaître la procédure de notification des effets indésirables au système national de pharmacovigilance. f) Connaître l’efficacité et l’efficience globale de chaque vaccination, selon l’âge et le terrain. g) Connaître les schémas particuliers de vaccination. h) Connaître la possibilité de co-administration avec d’autres vaccins. i) Connaître les modalités et sites d’injection en population générale ainsi que pour les patients sous anticoagulants ou anti-agrégants plaquettaires. j) Connaître les précautions à prendre avant la vaccination. k) Connaître les principales sources d’information disponibles, notamment le calendrier des vaccinations et vaccinationinfoservice.fr. F Partie 2 : Communication dans le cadre de la vaccination par le pharmacien À la fin du module, les pharmaciens seront capables de : a) Échanger avec le public autour de la vaccination et répondre à l’ensemble de ses interrogations (bénéfices attendus individuels et collectifs, effets indésirables potentiels…). b) Positionner la vaccination recommandée par rapport à d’autres produits se prévalant de prévenir une infection. c) Communiquer avec les autres professionnels de santé (médecin traitant, sage-femme, infirmier…) et contribuer à la traçabilité de la vaccination. F Partie 3 : Organiser la vaccination en pharmacie À la fin du module, les pharmaciens seront capables de : a) Décrire/mettre en place le protocole vaccination par le pharmacien : a. Recueillir le consentement de la personne au sens de l’article L1111-4 du Code de la santé publique. b. Administrer le vaccin. c. Tracer le vaccin administré et l’acte vaccinal (dossier pharmaceutique [DP], dossier médical partagé [DMP], carnet de santé, carnet de vaccination…). d. Transmettre l’information sur la réalisation de la vaccination au médecin traitant. e. Éliminer les déchets d’activité de soins à risques infectieux produits dans le cadre de la vaccination, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur. f. Sécuriser le circuit du vaccin y compris la chaîne du froid. b) Repérer tout problème physique, psychique ou cognitif qui nécessiterait d’orienter vers le médecin traitant. c) Décrire l’organisation de la pièce où va être administré le vaccin et permettant la surveillance du patient après administration du vaccin selon les bonnes pratiques rappelées sur le site https ://professionnels.vaccination-info-service.fr/.  d) Savoir appliquer les précautions standard d’hygiène et savoir gérer un accident d’exposition aux liquides biologiques (adresser aux urgences du centre hospitalier le plus proche). e) Connaître les signes évocateurs d’une réaction anaphylactique post-vaccinale immédiate ou retardée, et appliquer la conduite à tenir s’ils surviennent. f) Utiliser les outils élaborés pour accompagner le pharmacien au bon recueil des informations dans le cadre de la vaccination par le pharmacien, et pour la traçabilité des vaccinations. F Partie 4 : Accueil de la personne et administration des vaccins 4.A Accueil et vérifications À la fin du module, les pharmaciens seront capables de : a) Identifier les personnes éligibles à la vaccination par les pharmaciens. b) Vérifier les critères d’éligibilité et les contre-indications à la vaccination en pharmacie. c) Repérer les contre-indications médicales.

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Encadré 2. (Suite) d) Analyser les ordonnances (souvent plurimédicamenteuses) et les dispensations antérieures de médicaments, le cas échéant, par le DP ou le DMP (repérage des anticoagulants, anti-agrégants plaquettaires). e) Repérer des situations justifiant une orientation vers une consultation médicale1. 4.B Administration des vaccins À la fin du module, les pharmaciens seront capables de : a) Décrire les différentes étapes à suivre pour administrer les vaccins. b) Appliquer les mesures d’hygiène préalables (lavage des mains, friction au soluté hydroalcoolique, désinfection cutanée…). c) Pratiquer les vaccinations par voie intramusculaire ou sous-cutanée (outils de simulation, pratique sous contrôle d’un infirmier, médecin, sage-femme ou d’un pharmacien ayant bénéficié d’une formation). d) Faire face à des situations concrètes, comme : vaccination d’une personne diabétique, sous chimiothérapie, porteuse de tatouages, sous anticoagulants, personne qui a eu un curage ganglionnaire axillaire… F Partie 5 : Évaluation des compétences a) Modalités pratiques de réalisation de la formation : • les parties 1, 2, 3 et 4 A sont enseignées de préférence via une formation en e-learning. La durée de la formation portant sur ces parties est de trois heures ; • la partie 4.B est réalisée sous la forme d’un enseignement en présentiel d’une durée de trois heures. b) Modalités pratiques de réalisation de l’évaluation : la formation intègre une évaluation des connaissances sur les parties 1, 2 et 3 qui peut être réalisée sous forme de e-learning et une évaluation pratique sur la partie 4. 1

Situations justifiant une orientation vers une consultation médicale (réaction allergique en particulier immédiate et surtout lors d’une vaccination antérieure…).

ces informations. En l’absence de dossier médical partagé et sous réserve du consentement de la personne vaccinée, le pharmacien transmet ces informations au médecin traitant de cette personne. La transmission de

cette information s’effectue par messagerie sécurisée de santé répondant aux conditions prévues à l’article L11104-1, lorsqu’elle existe. » [3]

Organiser la vaccination dans l’officine Les locaux de l’officine doivent répondre à certaines exigences réglementaires : • un espace de confidentialité clos (adapté à l’entretien préalable), accessible depuis l’espace client mais sans accès possible aux médicaments ; • une table ou un bureau ; • une chaise ou un fauteuil ; • un point d’eau ou une solution hydroalcoolique ; • une enceinte réfrigérée pour stocker les vaccins ; • du matériel permettant de procéder à l’injection ; • une trousse d’urgence ; • un contenant permettant d’éliminer les déchets d’activité de soins à risque infectieux [2].

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Obtention de l’autorisation de vacciner au sein de son officine

Le pharmacien doit tracer la vaccination réalisée à l’officine selon les modalités définies par la loi.

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F C’est le pharmacien titulaire de l’officine (ou le pharmacien gérant mutualiste ou de secours miniers) qui doit déclarer l’activité de vaccination auprès du directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) dont il dépend. À cette occasion, il doit préciser le nom des éventuels pharmaciens adjoints qui y participeront (accompagné de leur numéro de répertoire partagé des professionnels de santé).

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Références [1] Arrêté du 23 avril 2019 fixant la liste des vaccinations que les pharmaciens d’officine peuvent effectuer en application du 9 de l’article L5125-1-1 A du Code de la santé publique. www.legifrance.gouv.fr/ affichTexte.do?cidTexte=JORF TEXT000038409906&dateTexte =&categorieLien=id [2] Arrêté du 23 avril 2019 fixant le cahier des charges relatif aux conditions techniques à respecter pour exercer l’activité de vaccination et les objectifs pédagogiques de la formation à suivre par les pharmaciens d’officine. www. legifrance.gouv.fr/affichTexte. do?cidTexte=JORFTEXT00003 8409892&dateTexte=&categor ieLien=id [3] Article 3 du décret n° 2019357 du 23 avril 2019 relatif à la vaccination par les pharmaciens d’officine. www.legifrance.gouv.fr/ affichTexte.do?cidTexte=JORF TEXT000038409863&dateTexte =&categorieLien=id [4] Ministère des Solidarités et de la Santé. Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2019. https://solidarites-sante.gouv. fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_ maj_17avril2019.pdf [5] Vaccination Info Service. Comment se déroule l’administration d’un vaccin ? https://vaccination-info-service. fr/Questions-frequentes/ Questions-pratiques/ Preparation-et-deroulementde-la-vaccination2/Commentse-deroule-l-administration-dun-vaccin [6] Vaccination Info Service. Administration des vaccins. https://professionnels. vaccination-info-service.fr/ Aspects-pratiques/Acte-vaccinal/ Administration-des-vaccins [7] Ministère des Solidarités et de la Santé. Charte d’engagement pour la promotion de la vaccination des professionnels de santé. www.avnirvaccination.fr/ documents/Charteengagement-promotionvaccination.pdf Déclaration de liens d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

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Vaccination contre la grippe saisonnière à l’officine désormais possible pour tous les pharmaciens sur tout le territoire, une satisfaction pour l’Ordre F En 2018-2019, plus de 743 000 personnes ont été vaccinées contre la grippe en pharmacie dans les quatre régions tests (Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), dont 23 % qui n’avaient jamais été vaccinées les années précédentes bien qu’étant incluses dans la population visée par les recommandations vaccinales. Pour l’Ordre national des pharmaciens, ces chiffres démontrent la capacité de mobilisation des pharmaciens pour répondre à un enjeu de santé publique. Une expérience concluante pour les patients et pour les pharmaciens, qui a conduit le gouvernement à annoncer la généralisation, dès l’automne 2019, de la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine. Cette décision devrait faciliter l’accès à la vaccination et, par conséquent, améliorer le taux de couverture vaccinale contre la grippe, maladie qui touche chaque année deux à six millions de personnes et occasionne en moyenne 9 000 décès en France. F Pour rappel, en 2017, les autorités avaient décidé d’expérimenter la vaccination antigrippale à l’officine pour élargir l’offre vaccinale en complément des acteurs traditionnels afin d’enrayer la chute de la couverture vaccinale. Aujourd’hui, tous les pharmaciens titulaires et adjoints d’officine qui le souhaitent peuvent vacciner sur l’ensemble du territoire (métropole et outre-mer). F Les pharmaciens peuvent vacciner contre la grippe saisonnière uniquement les personnes majeures ciblées par les recommandations vaccinales en vigueur, à l’exception de celles qui présentent des antécédents de réaction allergique sévère à l’ovalbumine ou à une vaccination antérieure [1]. F La prochaine étape souhaitée par l’Ordre serait l’extension de la vaccination à l’officine à l’ensemble de la population. Le pharmacien est en effet le seul professionnel de santé présent sur l’ensemble du territoire et disponible sans rendez-vous. Cette proximité lui confère un rôle majeur dans le parcours vaccinal aux côtés des autres professionnels de santé. F En tant que présidente de l’Ordre, je tiens à saluer la motivation des pharmaciens d’officine dont l’investissement est conséquent. Ils doivent en effet non seulement valider une formation théorique et pratique à la vaccination, mais également adapter leur espace de travail à cette nouvelle activité et penser à l’organisation du planning de l’officine pour fluidifier et minimiser l’attente des patients. N’oublions pas que le Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm) met à la disposition des confrères des outils pour les accompagner dans cette nouvelle mission de santé publique. F La signature par l’Ordre de la charte d’engagement pour la promotion de la vaccination des professionnels de santé [7], en 2018, nous rappelle aussi qu’en nous faisant vacciner, nous participons à la protection de la santé des Français et à l’effort national pour améliorer la couverture vaccinale. Carine Wolf-Thal Présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens

F Une attestation sur l’honneur de conformité aux conditions techniques requises ainsi que les attestations de formation doivent être jointes au dossier de déclaration. F Au sein des officines ayant participé à l’expérimentation de vaccination antigrippale à l’officine, aucune nouvelle demande n’est requise, sauf si des changements sont intervenus (nouveaux adjoints, changement de titulaire…). Dès confirmation de réception de la déclaration par l’ARS, le pharmacien peut pratiquer cette activité.

Conclusion La vaccination antigrippale à l’officine est extrêmement réglementée, ce qui permettra d’assurer un acte de qualité sur l’ensemble du territoire français. En s’appropriant cette mission de santé publique, le pharmacien d’officine participe pleinement à la stratégie de prévention contre la grippe saisonnière. L’objectif affiché est de diminuer le nombre des infections mais aussi de réduire la surmortalité liée aux épidémies de grippe. w

Points à retenir • Le pharmacien d’officine peut désormais vacciner contre la grippe saisonnière les personnes majeures visées par les recommandations de vaccination antigrippale en vigueur. • Seuls les pharmaciens titulaires et adjoints ont la possibilité de réaliser des vaccinations, après avoir suivi un enseignement spécifique de six heures, dont une formation présentielle de trois heures dédiée à l’acte vaccinal. • Toute vaccination doit être tracée et le médecin traitant doit en être informé. • Les locaux de l’officine doivent être adaptés à l’acte vaccinal. • Le pharmacien titulaire d’officine doit déclarer sa volonté de vacciner auprès du directeur de l’agence régionale de santé dont il relève en joignant à sa demande certains documents (déclaration sur l’honneur, copies de l’attestation de formation, noms de ses adjoints désirant vacciner…).

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