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Kinesither Rev 2006;(53):37-41
L’anatomie lymphatique italienne au et Paolo Mascagni
XVIIIe
siècle
J E A N -C L A U D E F E R R A N D E Z
Les connaissances de l’anatomie humaine et leurs divulgations n’ont pu être réalisées que par la conjonction de deux paramètres : l’autorisation des dissections humaines et les progrès de l’imprimerie.
MOTS CLÉS
D
Les dissections et leur préparation
e façon exceptionnelle, au XIV e siècle, quelques dissections furent autorisées à Montpellier. Cette université de Médecine fut l’une des premières à permettre l’ouverture de théâtres anatomiques qui ne furent réalisés que plus tard à Paris. Mais pratiquement jusqu’au XVe siècle, les dissections de cadavres humains furent réprouvées et interdites par l’Église Catholique. Pour disséquer, les anciens étaient obligés de se livrer à la recherche de cadavres dont la quête s’apparentait parfois à la profanation des tombes et au vol de dépouilles de condamnés pendus aux gibets. Les anecdotes regorgent à ce sujet et cela, même si la dissection de cadavres était passible d’excommunication [1]. Remarquons que cette même interdiction était retrouvée dans le Coran, expliquant la lenteur des acquisitions tant en Occident qu’en Orient. Les acquisitions de l’anatomie humaine débutèrent à cette période en balayant progressivement les données imposées par Galien (131-201, Asie Mineure). S’il fut un médecin important pour son temps, il ne demeura pas moins quelqu’un qui figeât l’anatomie par une fausse extrapolation à l’homme des données obtenues par la dissection des animaux. C’est sur son dogme que Kinésithérapeute. 2 bis rue velouterie 84000 Avignon. E-mail :
[email protected] article reçu le 06/06/05 accepté le 07/02/06
le foie fut si longtemps pris pour l’organe essentiel de la circulation et que le cœur ne trouva sa réelle fonction qu’avec Harvey (1628, Grande Bretagne). La découverte du système lymphatique se fit accidentellement avec l’italien Aselli en 1622 [2], et par la suite le français Jean Pecquet en 1649 [3], Rudbeck et Bartholin (Danemark), Vesling (Grande Bretagne) et d’autres ouvrirent la voie de son anatomie.
Les injections vasculaires La reconnaissance des éléments de la circulation sur le cadavre posait des problèmes techniques. Si celle des gros troncs artériels et veineux pouvait être facile, celle des éléments de petite taille l’était moins du fait du collapsus des tuniques. La nécessité d’injecter préalablement les petits vaisseaux pour en faciliter l’observation vit le jour très tôt. Pour l’étude des animaux, les anciens utilisèrent l’insufflation d’air dans les troncs vasculaires et Léonard de Vinci poussa des cires liquides dans certaines cavités. Différentes techniques furent employées telles les cires colorées, différents mélanges au plomb et surtout le mercure.
« La nécessité d’injecter préalablement les petits vaisseaux pour en faciliter l’observation vit le jour très
Dissection Lymphatique Mascagni
Au XVIIe et au XVIIIe, les dissections devinrent à la fois la préoccupation des chercheurs et un spectacle de choix à la mode pour une certaine aristocratie qui assistait à leur présentation dans de véritables théâtres. Cependant la conservation des pièces anatomiques étaient sujettes aux effets du temps et les techniques de leur conservation devint également un art. C’est Frederick Ruysch (1638-1731) qui excella dans le style avec un goût que l’on pourrait aujourd’hui qualifier de morbide comme en témoigne la page de titre de son livre [4] faisant danser des squelettes d’enfant autour d’organes disséqués. Des techniques spécifiques furent mises au point pour conserver la souplesse aux pièces et éviter leur dessèchement. Cependant si les dissections permirent une visualisation parfaite des éléments anatomiques, l’utilisation des pièces anatomiques restât limitée dans le temps par la difficulté à les conserver. Le livre devient donc le palliatif à cet inconvénient [5].
Les ouvrages La diffusion des connaissances à la Renaissance ne pouvait se faire que par le vecteur du livre. Au XVIe siècle, ils sont rares, écrits en latin et réservés à quelques élites. 37
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Figure 1. Représentation en cire du squelette du pied avec les ligaments.
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D’autre part, l’anatomie est décrite par des textes et nous connaissons tous la difficulté qu’il y a pour le lecteur à passer du texte descriptif à la représentation mentale en 3D de la région décrite. Les figures sont exceptionnelles. Andréas Vesale [6] fut l’un des premiers à fournir un ouvrage accompagné de nombreuses planches anatomiques « De corporis humani fabrica » (1543). L’apprentissage de l’anatomie par l’étudiant va être facilitée par le travail des artistes graveurs. Le format des dessins de l’époque oscille entre le petit format in-octo au in-folio jusqu’au in-plano dont l’utilisation devient difficile mais qui autorise un regard sur l’anatomie proche de la contemplation.
« Andréas Vesale fut l’un des premiers à fournir un ouvrage accompagné de nombreuses planches anatomiques « De corporis humani fabrica » (1543) »
La céroplastie
Figure 2. Instruments permettant l’injection du mercure, ganglions lymphatiques et collecteurs d’après Paolo Mascagni 1787. Le tube qui servait à injecter les collecteurs est muni d’une aiguille fine. La simple verticalisation de ce tube permet une pression de pénétration dans l’arbre lymphatique très importante du fait de la densité du mercure. Sur la figure, quelques exemples de noeuds lymphatiques injectés et d’un collecteur en coupe avec ses valvules.
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Cependant l’acquisition de ces ouvrages de prix élevé reste difficile. C’est ainsi que va se développer essentiellement en Italie un procédé de représentation sous forme de maquette en cire : la céroplastie [7]. En Italie, la représentation de personnages avec cette matière est de tradition ancienne et utilisée depuis le moyen âge pour la fabrication d’ex voto exposés dans les églises. Cet art de la reproduction de sujets en cire va être récupéré par la médecine. C’est vraisemblablement avec Gaetan Zummo (Sicilien 1656-1701) que le principe de la reproduction anatomique va se développer. Ses différentes têtes sont mondialement connues et ses témoignages reproduisant les préoccupations de l’époque (La Peste, le Triomphe du temps,etc.) sont parvenus jusqu’à nous [8]. Il est considéré comme celui qui impulsa ce qu’il est convenu d’appeler l’anatomie artificielle.
« Cependant l’acquisition de ces ouvrages de prix élevé reste difficile. C’est ainsi que va se développer essentiellement en Italie un procédé de représentation sous forme de maquette en cire : la La céroplastie est une technique qui consiste en la réalisation d’un moulage de la pièce anatomique en plâtre, la pièce ayant préalablement été graissée pour éviter les adhérences. Ce négatif est ensuite rempli de cires aux teintes adaptées pour reproduire les éléments de la dissection. L’inclusion de pigments permet de reproduire la nuance colorimétrique parfaite des organes observés pendant la dissection et le brillant de la cire d’en garder l’aspect luisant. Celui-ci donne aux préparations un aspect particulièrement réaliste jusqu’au malaise de l’observateur. Les propriétés sans cesse encensées de ce matériau sont liées aux différents états que peut prendre la cire. Chauffée, son état liquidien lui permet de s’insinuer dans la moindre anfractuosité, tiède son état malléable autorise le malaxage et le façonnage, froide elle devient sculptable. La stabilité physique du
Figure 3. Convergence des lymphatiques au creux inguinal in Paolo Mascagni 1783.
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Figure 4. Lymphatiques superficiels du pied.
résultat obtenu permet l’observation durable des reproductions des pièces de dissections.
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Figure 5. Membres de l’Association française des masseurs-kinésithérapeutes pour la recherche et le traitement des atteintes lymphoveineuses (AKTL) devant une représentation des lymphatiques superficiels.
On comprend que ce matériau ait été un élément de travail de choix des anatomistes qui l’utilisèrent très largement de la moitié du XVIIIe siècle à la moitié du XIXe. C’est en Italie que cet art est porté à son apogée avec la rencontre des anatomistes et des artistes céroplasticiens. La Toscane avec Sienne, Florence et d’autre part Bologne vont représenter les centres de cette production où les ateliers se multiplient. La reproduction de modèles anatomiques démontables en bois fut essayée mais le rendu en était beaucoup moins réaliste et leur fabrication fut abandonnée.
de notre machine animale, on n’aurait plus besoin de dissections et les étudiants, les médecins, les chirurgiens, les artistes pourraient trouver en permanence, inodores et incorruptibles, les modèles désirés » (cité par Lemire) [8]. Ce musée d’histoire naturelle va présenter un ensemble exceptionnel de l’ensemble du corps humain. Ostéologie, myologie, ligaments (figure 1), détails du cerveau, des viscères, gynécologie, oreille interne, accouchement… toute l’anatomie est présente devant les yeux du visiteur [9].
L’École florentine et le musée d’anatomie de la Specola
Paolo Mascagni
À la moitié du XVIIIe siècle, l’essor de l’art et de la médecine était rendu possible par les subventions du mécénat. C’est la rencontre entre Felice Fontana (naturaliste) et le Grand Duc Pierre Léopold qui permit la création en 1771 d’un Musée de physique et d’histoire naturelle à Florence (La Specola) où il se trouve toujours de nos jours. Fontana fit réaliser un très grand nombre de pièces anatomiques en cire. Ces reproductions anatomiques avaient un avantage énorme comme il le disait luimême : « si l’on réussissait à reproduire en cire toutes les merveilles
De Paolo Mascagni (1755-1815) nous ne nous souvenons parfois que d’une petite voie lymphatique qui porte son nom et qui chemine chez certains individus sur la clavicule pour représenter l’aboutissement d’un courant lymphatique superficiel issu du bras. Cependant son œuvre anatomique, et plus particulièrement son travail sur le système lymphatique, a été fondamentale dans l’acquisition des connaissances. Il étudia la médecine mais aussi la philosophie, la littérature, les mathématiques et la physique. Son goût pour l’anatomie le fit se consacrer à la recherche. Il fut professeur à Pise et Florence et associa les chaires d’anatomie, de physiologie
Figure 6. Visualisation de la voie de Mascagni : convergence de certains collecteurs du membre supérieur passant au dessus de la clavicule vers les nœuds lymphatiques de la chaîne cervicale transverse. L’aboutissement est toujours épargné par la chirurgie du cancer du sein et peut participer aux compensations du drainage du membre supérieur.
et de chimie. Son intérêt pour les arts le fit enseigner aux étudiants des beaux arts la peinture et la sculpture. Il passa une dizaine d’années sur ce sujet. Il utilisa l’art des injections avec le mercure pour visualiser les vaisseaux lymphatiques qui avait été mis au point par Anton Nuck [10]. La cathéthérisation d’un collecteur lymphatique avec une très fine aiguille reliée à un réservoir de mercure (figure 2) positionnée à une hauteur choisie permettait de pousser avec toute la force nécessaire le liquide métallique très loin dans l’arbre lymphatique et de le repérer avec facilité lors de la dissection. Celle-ci demandait une très grande finesse manuelle car la moindre section du vaisseaux faisait fuir le mercure hors de celuici. L’œuvre lymphologique de Paolo Mascagni nous est connue essentiellement par deux ouvrages. Le premier, édité en 1784 en français « Prodrome d’un ouvrage sur le système vaisseaux lymphatiques » [11], fut suivi en 1787 par « Vasorum Lymphaticorum Corporis Humani Historia et Ichonographia » [12]. Dans ses ouvrages, il décrit la majorité des vaisseaux lymphatiques du corps, qu’il s’agisse des vais39
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seaux superficiels (figure 3) ou de la vascularisation des organes internes. Mascagni démontra que les vaisseaux lymphatiques naissaient de toutes les parties du corps : cavités, séreuses, peau, organes. Il démontra que les anastomoses lymphatiques avec les systèmes veineux n’existaient pas, hormis celles de son terminus et des relations au niveau des nœuds lymphatiques. Ses obsessions à voir des vaisseaux lymphatiques partout le portèrent à croire que le corps entier n’était que micro vaisseaux et il décrivit par erreur des vaisseaux lymphatiques sur le cerveau luimême. Si Paolo Mascagni nous a laissé une description du système lymphatique, il n’en commit pas moins de nombreuses erreurs d’appréciation sur sa fonction. Dans une lettre qu’il adressa à Giovani Fantoni en 1804 [13], il décrit le système lymphatique comme le vecteur conduisant le spermatozoïde à l’ovule. De même, il accorde au système lymphatique des fonctions erronées. Il imagine le rôle absorbant des lymphatiques sur certaines substances de l’atmosphère pour les amener aux ganglions qui les achemineraient ensuite dans le sang ! La rencontre de la lymphologie entre Paolo Mascagni et les artistes Fontana et Susini marque une apogée de cet art de la représentation anatomique. En France, l’Ecole d’anatomie artificielle de Rouen avec Laumonier permit à des anatomistes comme JG Cloquet [14] de faire leurs armes à mi chemin entre l’art du modelage et les études médicales. Paolo Mascagni dirigera la reproduction des voies lymphatiques sur les reproductions en cire. Si les moulages étaient réalisés sur cadavres, la mise en place des vaisseaux lymphatiques étaient réalisée dans une deuxième étape grâce à des fils de cire. La présentation des « écorchés » est celle de la fin du XVIII e siècle. Tout est mis en scène sur des draps de velours (fi40
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gure 4). Les couleurs passées des étoffes laissent imaginer l’aspect parfois baroque de la représentation : « dissection sur velours parme ». Les pièces sont installées dans des vitrines en bois précieux en l’état du XVIIIe siècle. La présentation des lymphatiques superficiels est faite sur des gisants dont la pose est inspirée des sculptures de Michel Ange ornant le tombeau des Médicis, (l’Aurore et le Crépuscule) (figure 5). Grâce à cet aspect théâtral, l’apprentissage de l’anatomie y est facilité. La vue du cheminement de la voie de Mascagni en permet une mémorisation définitive (figure 6).
« Paolo Mascagni dirigera la reproduction des voies lymphatiques sur les reproductions en cire. Si les moulages étaient réalisés sur cadavres, la mise en place des vaisseaux lymphatiques étaient réalisée dans une deuxième étape grâce à des fils de cire »
fiques présentations en cire italienne les dépassent largement en terme de pédagogie et de rendu artistique. L’observation des voies lymphatiques en céroplastie permet au kinésithérapeute d’intégrer avec beaucoup plus de facilité les trajets tourmentés des voies et de s’en souvenir pour la mise en application des manœuvres de drainage lymphatique manuel.
« L’observation des voies lymphatiques en céroplastie permet au kinésithérapeute d’intégrer avec beaucoup plus de facilité les trajets tourmentés des voies et de s’en souvenir pour la mise en application des manœuvres de drainage lymphatique manuel » Alors délaissez vos ordinateurs et faites le voyage à Florence ! RÉFÉRENCES
[1]
DE LASSUS P. Essai ou discours historique et critique sur les
Cependant, le plus gros de son œuvre, qui ne se limite pas aux seuls lymphatiques, ne fut édité qu’après son décès en 1815. Les planches que Mascagni avaient fait réaliser restèrent en possession d’Antommarchi [15] qui fut le médecin de Napoléon à Saint Hélène et fit une édition des planches sans faire allusion à Mascagni. Finalement son œuvre ne fut publiée dans sa totalité qu’à partir de 1823. La caractéristique de cette magnifique édition [16], outre sa qualité anatomique, en est l’échelle de reproduction. Chaque planche est constituée de 3 tiers qui permettent de représenter le sujet en grandeur normale (sujet de 1,75 m). À ce titre, Paolo Mascagni fut souvent encensé par ses successeurs des siècles suivants [17]. De nos jours les logiciels d’anatomie nous permettent une visualisation plus proche de la réalité que nous l’autorisaient les livres. Les magni-
découvertes faites en anatomie par les anciens et les modernes. Paris : Lamber & Baudoin, 1783. [2]
ASELLI G. De lactibus sive lacteis venis quarto vasorum mesaraicum genere. Lugdini Batav, Johanis Maire, 1640.
[3]
PECQUETI J. Experimenta nova anatomica, quibus incognitum hactenus chyli receptaculum et ab eo per thoracem in ramos usque subclavios vasa lactea deleguntur. Paris : S. Cramoisy, 1651.
[4]
RUISCH F. Dilucidacio valvorum in vasis lymphaticus et lacteis. Hagae-com, Harmani Gael, 1665.
[5]
HAHN A, DUMAITRE P, SAMION-CONTET J. Histoire de la médecine et du livre médical. Paris : Ed Olivier Perrin, 1962.
[6]
VESALE A. De humani corporis
[7]
LANZA B, AZZAROLI PUCCETTI ML,
fabrica. Bâle : J Oporinus, 1543. POGGESI M, MARTELLI A. La cere Anatomiche della Specola. Firenze : Ed Arnaud, 1979. [8]
LEMIRE M. Artiste et mortels. Paris : Ed Chabaud, 1990.
Échanges
[9]
Kinesither Rev 2006;(53):37-41
Encyclopaedia anatomica, Museo la
Ichnographia. Siena : Pazzini Carli,
Specola Florence. Koln : Ed Taschen,
1787.
2004.
[13] « Una lettra di Paolo Mascagni a
[10] NUCK A. Adenographia curiosa et
Giovanni Fantoni Labindo, 1804 ». Ed Loris Jacopo e Eugenio Bononi, 1977.
uteri foeminei anatome nova. Leyde : Samuel Luchtmans, 1691.
[14] CLOQUET J.-G. Manuel d’anatomie
[11] MASCAGNI P. Prodrome d’un ouvrage sur le système vaisseaux lymphatiques. Sienne : Vincent Pazzini
[16] MASCAGNI P. Anatomia universa. Pisis : Andreæ Vaccá Berlinghieri, Jacobi Barzellotti et Joannis Rosini edita, 1823. [17] FULTON J F. Paolo Mascagni. Actes du VIII Congrès International
descriptive du corps humain. Paris :
de l’Histoire des Sciences. Florence
de Lastérie, 1821-31.
3-9 septembre 1956.
[15] ANTOMMARCHI F. Planches anatomiques
Carli et fils, 1784. [12] MASCAGNI P. Vasorum Lymphaticorum Corporis Humani Historia et
du corps humain exécutées d’après les
P OU R E N SAVOI R P LUS :
dimensions naturelles. Paris : C de
Adresse utile
Lasteyrie, 1823-6.
La Specola : 17 Via Romana, Firenza
Chronique d’Internet
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Un empire en cours de création : Google PETER EUDRILLER
Google s’est donné comme mission d’organiser l’information à l’échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile. À la fin de l’année 1998, Google répond à environ 10 000 requêtes par jour et a indexé 25 millions de pages. En juin 2000, Google est le premier moteur de recherche à avoir référencé un demi-milliard de pages Web. En 2003, Google gère 200 millions de requêtes par jour et fin 2005, plus de 8 milliards de pages sont recensées et gérées par plus de 100 000 ordinateurs ! Mais Google a une liste de 100 priorités pour les années à venir. À suivre…
MOTS CLÉS
P
pages du site (http://www.google. com/technology/index.html). La note PageRank est tenue secrète par Google, mais vous pouvez visualiser le score, si vous avez intégré à votre navigateur le petit programme (plug-in) Google Toolbar (pour firefox : http:// toolbar.google.com/firefox/ index.html). Ce classement est tenu à jour dans l’index de Google. Cet index est découpé en morceaux sur des milliers d’ordinateurs, hébergés dans plusieurs centres de données, chacun des centres disposant d’une copie de la totalité de l’index. Les centres les plus anciens sont localisés aux Etats-Unis (Californie,
ouvez-vous définir un « googol » ? C’est le nombre obtenu lorsque le chiffre 1 est suivi de 100 zéros ! C’est en partant de ce terme et en faisant un jeu de mots que le mot Google a été trouvé. Les créateurs s’appellent Sergey Brin et Larry Page. Pour celui qui a créé une méthode de recensement des pages, son nom de famille est bien porté ! Ils ont débuté tous les 2 dans un garage en 1996 et ont travaillé sur la manière d’organiser un index des pages Internet. Depuis la société a grandi, elle comprend 5 700 employés en 2006… Google s’est imposé pour devenir la référence en terme de recherches
sur Internet. À tel point que l’on voit apparaître des néologismes comme le verbe « googler » (« to google » en anglais), qui signifie « chercher sur un moteur (Google le plus souvent) des renseignements sur quelqu’un ou quelque chose »… En janvier 2006, près de 82,56 % des requêtes des internautes sont effectuées sur Google (http://www. secrets2moteurs.com/). Le cœur du système de classement Google s’appelle PageRank (tm). Pour chaque page indexée, le programme attribue une note qui intègre : le nombre de liens que le site reçoit, la pertinence des mots-clés en rapport avec la requête et le contenu des
Google Index Internet Recherche documentaire
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