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ScienceDirect www.sciencedirect.com Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 63 (2015) 9–16
Article original
L’anxiété paternelle et maternelle postnatale et ses liens avec les dimensions relationnelles Paternal and maternal postpartum anxiety and interpersonal dimensions I. Capponi EA 3188, laboratoire de psychologie, université de Franche-Comté, 30, rue Mégevand, 25000 Besan¸con, France
Résumé But de l’étude. – L’objectif est de montrer que les aspects relationnels lors de l’accès à la parentalité participent à la variation anxieuse chez les mères mais aussi chez les pères, primi- ou multiparents, mais que la qualité de la relation conjugale est plus déterminante chez les pères. Méthode. – Nous avons évalué, à un et trois mois postnatals, l’anxiété situationnelle, le soutien social perc¸u, la qualité de la relation conjugale et l’importance d’éventuels besoins de soutien social instrumental et affectif, chez 104 participants, soit 52 pères et 52 mères vivant en couple hétérosexuel dont 29 « primiparents » et 23 « multiparents ». Résultats. – Les pères et mères présentent des scores moyens similaires à la fois sur les niveaux anxieux, le réseau social, la qualité de la relation conjugale, ainsi que sur les besoins de soutien exprimés. Sur l’ensemble de l’échantillon, l’anxiété est modulée par la satisfaction du soutien social, la qualité de la relation conjugale et la dimension affective des besoins de soutien, avec néanmoins des différences selon le moment et le sexe parental. Lors du premier mois postnatal, la qualité de la relation conjugale et les besoins affectifs participent à la variation anxieuse dans les deux groupes (pères ; mères). Lors du 3e mois, ce sont la qualité de la relation conjugale et les besoins affectifs chez les pères, et seule la satisfaction du soutien social chez les mères, qui participent à la variation de leur niveau anxieux. Conclusion. – Il semblerait judicieux d’élargir l’offre d’accompagnement postnatal aux pères, notamment en proposant un soutien ciblé sur la communication dans le couple. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Pères ; Mères ; Anxiété ; Soutien social ; Relation conjugale ; Post-partum
Abstract Aim of the study. – This study examined postpartum functioning of mothers and fathers so as to assess their interpersonal dimensions and potential needs of support. A second goal was to identify – among these psychosocial factors – those, which were associated with parental postnatal anxiety. Method. – One hundred and four volunteer couples were studied longitudinally at the first and the third postpartum month (52 fathers and 52 mothers living in heterosexual couple; 29 “primiparents” and 23 “multiparents”). Individual questionnaires on state anxiety (STAI-Y), social support (SSQ6), dyadic adjustment (DAS16), and importance of support needs (instrumental and emotional) were used. Results. – The fathers presented similar means scores both on the situational anxiety, social support (quality and quantity), marital adjustment and needs of support than mothers. The social support, the dyadic adjustment and the needs of emotional support significantly predicted postpartum anxiety on our entire sample. Some differences in the timing and parental sex were revealed. During the first month, the dyadic adjustment and the needs of emotional support were significantly and independently associated with both paternal and maternal anxiety. During the third month, the results showed that the main psychosocial factor, namely quality of marital relationship, contributed to paternal anxiety; whereas it was social support in group of mothers.
Adresse e-mail :
[email protected] http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.09.004 0222-9617/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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Conclusion. – The key findings of this study are twofold. On one hand, the two groups – fathers and mothers – presented similar results about interpersonal variables and anxiety levels. We suggest that new ways of supporting men becoming parent should be developed. We also found that dyadic adjustment significantly predicted postpartum paternal anxiety, thus new parents could be given a support on the communication between the couple. © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Fathers; Mothers; Anxiety; Social support; Dyadic adjustment; Postpartum
1. Introduction L’accès difficile à la parentalité peut devenir le creuset de la psychopathologie de la petite enfance. La fragilisation parentale lors de l’arrivée d’un nouveau-né s’explique par plusieurs éléments. D’une part, les parents accèdent à un nouveau statut accompagné d’une nouvelle place et d’un rôle particulier. D’autre part, l’accession à l’être parent engendre un remaniement intrapsychique ; une constellation maternelle a été décrite [1] ainsi qu’une constellation paternelle [2]. Enfin, l’accès à la parentalité suppose une co-créativité issue de la coexistence de plusieurs dyades (homme-femme, père-mère, mère-bébé, pèrebébé) et d’une triade (père-mère-bébé). Ainsi, nombre d’auteurs s’accordent pour caractériser cette période comme une crise développementale et identitaire qui peut générer des troubles de l’humeur chez les parents, tels que dépression et/ou anxiété [3,4]. Nous nous intéresserons à cette dernière car souvent sousestimée alors qu’elle a des conséquences sur l’enfant sur le plan psychologique et développemental [5,6] et qu’elle est liée la dimension relationnelle, sur laquelle nous pouvons intervenir. 1.1. La dimension relationnelle Cette dimension fait intervenir le groupe social au sein duquel le parent est intégré, le réseau privé et le réseau des professionnels y sont classiquement distingués. Ces réseaux sont d’une importance cruciale dans le bien-être parental car ils sont des sources potentielles de soutien et sont reconnus comme facteur protecteur au niveau psychologique lors des périodes de vulnérabilité [7]. Or un isolement est constaté dans notre société lors de la période postnatale [8], constat regrettable puisqu’une moindre satisfaction à l’égard du soutien social s’est révélée être en lien avec la détresse maternelle, notamment l’anxiété [9]. Concernant les hommes devenant père, les rares travaux sur la perception qu’ils ont de leur accompagnement indiquent qu’ils se sentent souvent à l’écart, marginalisés, voire invisibles et exclus [10,11]. Le travail psychique qui s’opère chez les parents légitime ainsi un accompagnement, notamment en cas de difficultés [12]. 1.2. Le soutien en périnatalité Depuis 2008 en France, l’Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie propose 2 séances de suivi professionnel par une sage-femme entre 8 jours et 8 semaines post-partum. Le décret sur ce suivi concerne essentiellement les mères et les soins au bébé et les parents s’en rendent compte [13]. En effet,
¼ des mères franc¸aises au cours des premiers mois après la naissance perc¸oivent le soutien en provenance de professionnels tel un potentiel soutenant contre seulement 7 % des pères [14]. La paternalisation peut pourtant faire surgir de la terreur, de la révolte, de l’agressivité, des sentiments de passivité ou d’impuissance, des angoisses et être à l’origine de dépression, d’anxiété ou d’insécurité [15–17]. Ainsi, l’isolement relationnel peut-il renforcer les difficultés propres à ce travail structurant dû à l’accès à la parentalité, sachant que l’une des caractéristiques de la période postnatale concerne la réorganisation familiale mettant en danger la relation conjugale [18]. 1.3. La dynamique de couple La communication et l’intimité conjugales sont entravées lors de cette transition [19,20], les conflits augmentent et la satisfaction maritale diminue au cours de la première année [21,22], les primipares semblant être les plus affectées [23]. Avant la naissance, les parents ne s’y attendent pas et après ils sont surpris de leurs difficultés relationnelles [24]. Or en périnatalité, le soutien du partenaire est important car il est en lien avec le bienêtre et le sentiment de compétence des parents, ainsi qu’avec l’engagement auprès de l’enfant [25–27]. Puis, le partage des émotions venant réguler les émotions négatives, le sentiment de perte de l’intimité conjugale mis en évidence chez les pères est un élément à l’origine de sentiments dépressifs [27]. Notre étude longitudinale dans un contexte postnatal consiste à interroger les liens entre des dimensions relationnelles, telles que le soutien social et la qualité de la relation conjugale, ainsi que les besoins de soutien, avec l’anxiété de mères et de pères vivant en couple hétérosexuel. 2. Participant et méthode 2.1. Population et procédure Notre échantillon initial était composé de 150 parents, soit 75 couples dont 42 « primiparents » et 33 « multiparents ». Il a été recruté dans la région nantaise par le biais de sagesfemmes libérales qui remettaient à leurs patientes, lors de leur grossesse, notre proposition de participation. Après un contact téléphonique expliquant notre démarche et permettant de s’assurer des conditions de recrutement (accord favorable de la mère et du père, grossesse sans complication, parents de langue franc¸aise ; sans grossesse gémellaire, sans suivi psychiatrique, ni prise de neuroleptiques), les mères ont été rencontrées à leur domicile au cours du 1er mois et du 3e mois
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postnatals (T1 : moyenne = 22 jours ; T2 : moyenne = 74 jours). Lors de ces entretiens semi-directifs individuels, nous avons recueilli des éléments sociodémographiques et proposé des autoquestionnaires dans un ordre prédéfini et identique pour toutes. Concernant les pères, nous avons choisi de leur fournir les auto-questionnaires par courrier afin de maximiser leur participation. Concrètement, à la fin de chaque entretien maternel, nous remettions à la mère l’ensemble des questionnaires destinés à leur conjoint sous enveloppe cachetée, accompagné d’un courrier explicatif dans lequel notamment étaient stipulés qu’il était nécessaire qu’il les remplisse seul, en suivant l’ordre proposé et qu’il nous les renvoient sous 5 jours (enveloppe affranchie fournie). Les auto-questionnaires étaient les mêmes que ceux des mères et présentés dans le même ordre mais nous avons allégé la passation en ne proposant pas les questions sur les aspects sociodémographiques afin d’optimiser les retours. L’âge maternel variait de 22 à 42 ans (moyenne = 29 ans, écart-type = 4,4). Les participantes avaient en majorité suivi des études supérieures (73 %) et, selon la nomenclature des Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS) de l’INSEE [28], elles se distribuaient de la fac¸on suivante : professions intermédiaires : 40 % ; employées : 31 % ; sans emploi : 13 % ; cadres ou professions intellectuelles supérieures : 12 % ; artisans, commerc¸ants, chefs d’entreprise : environ 3 % ; ouvriers : environ 1 %. Notre échantillon n’est ainsi pas représentatif de la population générale des femmes franc¸aises [29]. Toutes les femmes avaient suivi des séances de préparation à la naissance ; les couples vivaient maritalement depuis en moyenne 6 ans ; 88 % des participants avaient pris un congé de paternité ou allaient le prendre. Les questionnaires de 12 pères ne nous ont pas été retournés (1 en T1 et 11 en T2). Les données de 12 couples n’ont pu être prises en compte lors du T2 (déménagement, vacances des parents au 2nd entretien, questionnaires paternels envoyés tardivement). Parmi les 52 couples pour lesquels nous avons toutes les données, 8 mères avaient repris le travail lors du T2 et 10 étaient en congé parental. 2.2. Outils 2.2.1. L’anxiété : STAI-Y Nous avons pris en compte ici l’anxiété situationnelle (état anxieux) qui a été évaluée avec la version franc¸aise de la State Trait Anxiety Inventory forme Y de Spielberger [30]. Les scores bruts ont été convertis en note T relativement à l’étalonnage franc¸ais. Un état anxieux élevé correspond à un score supérieur à 55, moyen de 46 à 55, faible inférieur à 46. 2.2.2. Le questionnaire de soutien social per¸cu : Social Support Questionnaire (SSQ6) Le soutien social a été évalué avec la version franc¸aise du SSQ6 qui permet une évaluation subjective par le participant de l’aide apportée grâce à six questions à deux volets (validation franc¸aise [31]). L’un porte sur l’aspect quantitatif du réseau de soutien (disponibilité du réseau : nature et nombre des personnes) ; l’autre sur l’aspect qualitatif du soutien (satisfaction)
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évalué sur une échelle variant de 1 (très insatisfait) à 6 (très satisfait). 2.2.3. L’échelle d’ajustement dyadique : Dyadic Adjustment Scale (DAS16) L’ajustement dyadique au sein du couple a été évalué avec la DAS16 qui propose 16 items permettant de calculer un score de satisfaction conjugale ou de la qualité de la relation conjugale (validation franc¸aise [32]). Les participants cochent la réponse correspondant à ce qu’ils vivent en ce moment avec leur partenaire sur une échelle allant de 2 à 7 points selon l’item. Plus le score global est élevé (mini : 16 ; maxi : 96), plus la relation conjugale est satisfaisante. 2.2.4. L’importance des besoins de soutien par type Cette auto-évaluation, issue d’un questionnaire créé par nous pour cette recherche, portait sur les propres besoins de soutien exprimés par chaque parent (« Quels sont vos besoins de soutien actuellement en lien avec votre mater/paternité, quelle qu’en soit la provenance ? »). Les participants répondaient à cette question pour plusieurs types de soutien social tels qu’ils sont distingués dans la littérature [9], à savoir les soutiens pratique, informatif, émotionnel et d’estime de soi ; nous y avons ajouté le soutien qui aide à la compréhension de ses états émotionnels en raison de l’importance de ce soutien en référence aux travaux sur le partage social [33]. L’échelle de réponse variait de 1 (pas important) à 6 (très important) pour chacun des 5 types de soutien social. Une analyse factorielle en composantes principales avec rotations orthogonales (Varimax) sur les réponses de tous les participant(e)s du T1 a permis de dégager 2 facteurs que nous avons nommés le soutien affectif (compréhension, émotionnel et estime de soi) et le soutien instrumental (pratique et informatif ; Tableau 1). 2.3. Hypothèses et procédure d’analyse Nous nous attendons à ce : • que les pères perc¸oivent un soutien social plus faible que les mères en raison des éléments rapportés dans la littérature sur les pères [10,11,14] ; • que l’importance des besoins de soutien affectif soient plus prégnante que celle des besoins de soutien instrumental chez les deux sexes en référence aux travaux indiquant l’importance du soutien émotionnel dans l’accès à la parentalité [9,27] ; • que la SSQ6 et la DAS 16 soient liées car l’aide relationnelle semblerait être la dimension la plus corrélée au sentiment de bonheur conjugal (Nye, 1976, cité par [34]) ; • que ces 3 variables d’ordre relationnel participent à la variation de l’anxiété chez les parents, avec une importance particulière chez les pères de la qualité relationnelle conjugale. Après des analyses descriptives, les analyses de variance multivariées (MANOVA), selon un plan de mesures répétées (T1 et T2), permettront de comparer les groupes selon le sexe et la
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Tableau 1 Poids factoriel après extraction en composantes principales (Varimax normalisé) des items « types de soutien » du questionnaire sur les besoins de soutien sur l’échantillon du T1 (n = 149). Type de soutien
Facteur 1 0,15
0,60
Informatif
0,05
0,85
Compréhension
0,70
0,37
Émotionnel
0,91
0,08
Estime de soi
0,91
0,05
% total variance
Sexe
Parité
Soutien instrumental T1 (T2)
Soutien affectif T1 (T2)
Hommes
Primi Multi
3,24 (2,83) 3,15 (2,93)
3,52 (2,67) 3,39 (3,22)
29 23
Femmes
Primi Multi
3,55 (3,43) 3,41 (3,02)
3,46 (3,23) 3,52 (3,02)
29 23
3,35 (3,06)
3,47 (3,02)
104
Facteur 2
Pratique
Valeur propre
Tableau 3 Importance moyenne des besoins de soutien instrumental et affectif (échelle de 1 à 6) selon le sexe, la parité et le moment (T1, T2).
2,39
1,00
47,81
20,13
Tous groupes
n
3.2. Corrélations
Les saturations significatives retenues sont en gras selon les valeurs propres (> 1,00), le tracé des valeurs propres et la proportion de variance expliquée (≥ .60).
parité. Des analyses corrélationnelles ainsi que des analyses de régression mettront à l’épreuve nos hypothèses sur les liens entre les variables. Les analyses portent sur les 104 participants pour lesquels nous avons la totalité des données, soit 52 couples dont 29 couples primiparents et 23 couples multiparents.
3. Résultats 3.1. Statistiques descriptives La satisfaction et la disponibilité du réseau de soutien social ne varient pas significativement selon le sexe ou la parité (F ns ; Tableau 2), ainsi notre première hypothèse est infirmée. La qualité de la relation conjugale est significativement plus faible pour les multiparents comparativement aux primiparents (F[1 ; 100] = 6,6 ; p < 0,02), mais ne diffère pas selon le sexe ou le moment (Tableau 2). Le niveau de l’état anxieux ne varie significativement ni selon le sexe, ni selon la parité (F ns), en moyenne l’intensité se situe à un niveau moyen (Tableau 2). Ni le sexe, ni la parité ne discrimine les scores relatifs à l’importance exprimée des besoins de soutien, qu’il soit instrumental ou affectif (F ns ; Tableau 3) ; il n’y a pas non plus prégnance d’un soutien par rapport à l’autre, ce qui semble infirmer notre seconde hypothèse.
Plus les mères perc¸oivent un réseau de grande taille, plus elles en sont satisfaites, et ce à chaque temps (T1 : r = 0,32 ; p = 0,02 ; T2 : r = 0,46 ; p < 0,01), ceci n’apparaît pas chez les pères. Chez ces derniers, la taille du réseau n’est corrélée qu’à l’importance des besoins de soutien affectif de fac¸on négative, ainsi plus le réseau est petit, plus ils expriment un grand besoin de soutien affectif (r = −0,30 ; p < 0,04). La taille du réseau et la satisfaction du soutien social sont corrélées à la qualité de la relation conjugale seulement lors du T2 sur tout l’échantillon (Tableau 4) ; mais selon le sexe, seule la satisfaction est corrélée à la qualité de la relation conjugale dans le seul groupe des mères, ce qui vient partiellement confirmer notre troisième hypothèse (r = .44 ; p = 0,001), puis selon la parité seulement chez les multiparents (r = 52 ; p < 0,001). Seule la dimension affective des besoins de soutien est liée, de fac¸on négative, à la satisfaction du soutien social aux 2 temps, ceci est confirmée dans chaque groupe mais exclusivement en T2 (pères : r = −.35 ; mères : r = −.41 ; p = 0,02). De même lors du T2, plus les besoins de soutien affectif sont importants, moins la qualité de la relation conjugale est bonne (Tableau 4) ; mais ceci est confirmé dans le seul groupe des mères (r = −.39, p = 0,005). 3.3. Analyses de régression Nous avons choisi la satisfaction du soutien social, la qualité de la relation conjugale et l’importance des besoins de soutien affectif comme variables explicatives des niveaux anxieux (selon les corrélations du Tableau 4). En raison des liens entre les variables explicatives, nous avons examiné les indicateurs de colinéarité qui se sont tous révélés tout à fait acceptables puisque
Tableau 2 Moyenne de la satisfaction et de la disponibilité du soutien social (SSQ6), de la satisfaction conjugale (DAS-16) et de l’état anxieux (STAI), selon le sexe, la parité et le moment de l’évaluation. Sexe
Parité
SSQ6 satisfaction
SSQ6 nombre
DAS-16
STAI
T1 (T2)
T1 (T2)
T1 (T2)
T1 (T2)
n
Hommes
Primi Multi
5,04 (5,02) 4,95 (4,66)
3,4 (3,4) 3,1 (2,5)
76,4 (76,1) 70,1 (68,8)
47,3 (45,9) 47,6 (51,2)
29 23
Femmes
Primi Multi
5,29 (5,04) 5,07 (5,00)
3,3 (3,2) 2,8 (3,1)
78,1 (75,6) 74,9 (75,6)
44,4 (46,8) 49,0 (47,0)
29 23
5,10 (4,95)
3,2 (3,1)
75,1 (74,3)
47,0 (48,0)
104
Tous
SSQ6 : Social Support Questionnaire ; DAS16 : Dyadic Adjustment Scale ; STAI : State Trait Anxiety Inventory ; T1 : 1 mois post-partum ; T2 : 3 mois post-partum.
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Tableau 4 Inter-corrélations sur l’ensemble de la population (n = 104). T1
T1 SSQ6 nb SSQ6 sat DAS16 INSTR AFFEC STAI
T2
SSQ6nb
SSQ6sat
DAS16
INSTR
AFFEC
STAI
SSQ6nb
SSQ6sat
DAS16
INSTR
AFFEC
STAI
–
−,02 –
−,04 ,13 –
−,02 ,08 −,05 –
−,06 ,08 −,20* ,19* –
−0,07 −0,04 −0,46** 0,002 0,37** –
,70** ,01 ,09 −,09 −,22*
,03 ,70** ,13 −,01 ,02
,09 ,16 ,74** ,02 −,12
−,04 −,10 ,01 ,35 ,10
,002 −,26** −,07 ,12 ,39**
−0,03 −0,22* −0,27** −0,07 −0,26** 0,41**
–
,17 –
,21* ,32** –
−,03 −,13 ,02 –
−,06 −,35** −,23* ,37** –
−0,18 −0,41** −0,50** 0,05 0,35**
T2 SSQ6 nb SSQ6 sat DAS16 INSTR AFFEC
SSQ6 : Social Support Questionnaire ; DAS16 : Dyadic Adjustment Scale ; STAI : State Trait Anxiety Inventory ; nb : nombre ; sat : satisfaction ; INSTR : besoin de soutien instrumental ; AFFEC : besoin de soutien affectif. ** p < 0,01 ; * p < 0,05. Tableau 5 Synthèses des analyses de régression ascendante hiérarchique prédisant l’état anxieux à chaque période d’évaluation à partir de la satisfaction maritale (DAS-16), de la satisfaction à l’égard du soutien social (SSQ6 sat) et de l’importance des besoins de soutien affectif (AFFEC). Facteurs
Tous
Pères
Mères
Primi
R2

R2

R2
R2
0,22 0,08 0,30
−0,41** +0,29*
0,28 0,09 0,37
−0,47** +0,31*
0,15 0,07 0,22
−0,33* +0,28*
0,10 0,06 0,16
−0,29* +0,24
0,31 0,14 0,45
−0,44* +0,39**
0,25 0,07 0,03 0,35 104
−0,39** −0,22* +0,18*
0,32 – 0,06 0,38 52
−0,53** – +0,25*
0,01 0,35 0,03 0,39 52
−0,14 −0,46** +0,15
0,21 0,04 0,02 0,27 46
−0,39** −0,16 +0,15
0,08 0,31 0,04 0,43
−0,28 −0,35* +0,22
T1 DAS-16 AFFEC Total R2 T2 DAS-16 SSQ6 sat AFFEC Total R2 n

Multi 
R2

DAS16 : Dyadic Adjustment Scale ; SSQ6 : Social Support Questionnaire ; T1 : 1 mois postnatal ; T2 : 3 mois postnatal. * p < .05 ; ** p < .001.
En gras : proportion totale de la variance expliquée (Total R2 ).
la tolérance minimum observée est de 0,81 ([35], p. 123). Les résultats des analyses de régression ascendantes hiérarchiques indiquent qu’en T1, la qualité de la relation conjugale et dans une moindre mesure le besoin de soutien affectif contribuent à 30 % de la variance de l’anxiété sur l’ensemble de l’échantillon, à 37 % de la variance de l’anxiété des pères, à 22 % de celle des mères, à 16 % de celle des primiparents et à 45 % de celle des multiparents (Tableau 5). Lors du T2, les 3 variables introduites expliquent 35 % de la variance de l’anxiété sur l’ensemble de l’échantillon, mais ce sont la satisfaction conjugale et le besoin de soutien affectif qui participent à la variation anxieuse paternelle, alors qu’il s’agit de la seule satisfaction à l’égard du soutien social chez les mères et chez les multiparents. Afin d’explorer plus avant ces données, nous avons conduit des analyses complémentaires selon la parité et le sexe en introduisant à chaque analyse seulement 2 variables en raison des effectifs par sous-groupe. Les résultats pertinents concernent les multiparents : chez les multi-pères (n = 23), la qualité de la relation
conjugale explique à elle seule 49 % de la variance de l’anxiété lors du 1er mois post-partum (p < .001), puis 36 % (p < .01) de celle du 3e mois postnatal à laquelle s’ajoute la contribution de 12 % du besoin de soutien affectif (p < .05). Chez les multipares (n = 23), seul le besoin de soutien affectif contribue à 43 % de la variance de l’anxiété (p < .01) lors du T1, alors que 3 mois après la naissance, seule la satisfaction du soutien social participe à la variance de l’anxiété à hauteur de 30 % (p < .01). Notons que pour les primipares en T1 (n = 29), nous retrouvons cette même unique contribution de la satisfaction du soutien social qui explique 39 % de la variance de l’anxiété. 4. Discussion et conclusion Nous devons tout d’abord noter que la portée de ces résultats est limitée par les caractéristiques de notre échantillon qui est non représentatif de la population générale. En effet, il était relativement homogène avec une surreprésentation des femmes
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ayant un niveau d’études supérieures et exerc¸ant une profession intermédiaire ou étant employées (catégories 4 et 5 de l’INSEE ; [29]) ; sa taille était modeste avec 52 couples hétérosexuels. En outre, la procédure choisie pour recueillir les données paternelles – via un courrier – introduit un biais méthodologique car nous ne pouvons assurer que les participants aient rempli les questionnaires seuls, sans discussion préalable avec leur partenaire. Nos résultats mettent tout d’abord en évidence un certain nombre de similitudes entre les pères et les mères au cours de la période postnatale : le soutien social perc¸u, la qualité de la relation conjugale, les besoins de soutien social et le niveau anxieux sont équivalents dans les deux groupes. Ensuite, bien que l’importance exprimée des besoins de soutien soit similaire quel que soit son type (instrumental/affectif), seul le soutien affectif est corrélé à la satisfaction du soutien social, à la satisfaction conjugale et à l’anxiété, ce qui va dans le sens de notre hypothèse stipulant une prégnance de ce type de soutien. Puis, le soutien social est bien positivement lié à la qualité de la relation conjugale sur l’ensemble de notre échantillon, ce qui confirme notre hypothèse à ce sujet. Enfin, les résultats des analyses de régression soutiennent notre hypothèse relative à la participation des variables d’ordre relationnel à la variation de l’anxiété parentale : de 16 à 45 % de la variance de l’état anxieux à chaque temps sont expliqués, selon le moment, le sexe ou la parité, par au moins l’une des variables intégrées, avec toutefois ici des différences selon le sexe parental (nous y reviendrons). La qualité de la relation conjugale (élevée) ne diffère pas selon le sexe parental, ce qui rejoint la conclusion d’une métaanalyse récente sur ce sujet quand les données sont recueillies sur les couples [36]. Quant au réseau social, les participant(e)s étaient en moyenne satisfait(e)s du soutien social fourni par leur réseau constitué d’environ 3 personnes, ce qui infirme notre hypothèse d’un soutien social plus faible chez les pères. Ce résultat peut être expliqué par le moment de l’évaluation : alors que nous nous situons en postnatal, les travaux relatant un isolement chez les pères portent sur la période prénatale ou pendant le séjour à la maternité [10,11]. En outre, comme dans les travaux sur le partage social sur la population générale d’adultes [33], le réseau social perc¸u comme soutenant est constitué essentiellement par les intimes lors la période périnatale [14,37]. Néanmoins, nos résultats indiquent que 71,2 % des mères ne citent jamais les professionnels contre 96,2 % des pères (p < .001), les pères ne perc¸oivent ainsi quasiment pas le soutien des professionnels comme effectif. Du point de vue des besoins de soutien, les pères et mères en expriment la même importance (moyenne), tant sur le plan affectif qu’instrumental. Bien que l’on se focalise encore sur les mères dans notre société, il a été déjà relevé que les hommes : • se sentent moins compétents que les femmes pour s’occuper du bébé mais qu’ils sont néanmoins demandeurs et investis ; • ont pendant la période postnatale des difficultés à concilier les besoins personnels et professionnels avec les exigences de la paternité [38,39] ; • régulent leurs émotions en recourant significativement plus que les femmes à la stratégie de suppression expressive, à
savoir inhiber l’expression des émotions de sorte à ne pas communiquer à autrui d’informations sur leurs états émotionnels [40]. Or si les hommes expriment moins leurs émotions en raison d’un dictat normatif, ce n’est pas pour autant que cette stratégie leur évite de les ressentir [41] et par conséquent d’avoir besoin d’aide. Par ailleurs, une revue de la littérature rapporte que pour les hommes la qualité de la relation avec leur partenaire est très importante en périnatalité [38], ce que nous observons aussi. Nos résultats mettent en effet en évidence la contribution relativement élevée de la qualité de la relation conjugale dans la variation anxieuse paternelle aux deux temps de mesure, et de fac¸on plus accentuée chez les multi-pères. On peut rapprocher ce résultat de celui qui relate que le sentiment de perte de l’intimité conjugale ressentie par les pères est un élément à l’origine de sentiments dépressifs [27]. Chez les mères, alors que nous observons – comme pour les pères – que la satisfaction maritale contribue à la variation anxieuse lors du T1, seule la satisfaction à l’égard du soutien social est celle qui contribue de fac¸on significative à l’anxiété mesurée au 3e mois postnatal, à la fois pour les primi- et les multipares. En outre, la satisfaction du soutien social étant liée à la qualité de la relation conjugale chez les seules mères lors du T2 (r = .44, p = .001), il est raisonnable de penser que cette particularité maternelle – importance du soutien social au cours du 3e mois post-partum – soit en relation avec la reprise du travail ou sa perspective générant des inquiétudes quant à la gestion des différentes tâches à assumer (personnelles, maritales, parentales, professionnelles et ménagères). De ces similitudes et différences entre les fonctionnements maternel et paternel et de la quasi-absence des professionnels perc¸us comme ressource sociale (ce qui vient questionner la pertinence de l’offre actuelle de soutien postnatal), nous pouvons tirer quelques enseignements et proposer de nouvelles pistes de soutien. Nous sommes amenés à défendre le développement d’un soutien social professionnel intégrant plusieurs axes : • un soutien en direction des pères [38] ; • un soutien ciblé sur le fonctionnement du couple ; • un soutien affectif : ◦ dans la mesure où les pères semblent avoir autant besoin de soutien instrumental que les mères, ce type d’aide devrait être proposé – dès la maternité – afin que les pères soient en mesure de développer et de s’approprier des compétences légitimes dans les soins au bébé. Selon Feldman [42], leur participation instrumentale joue en effet un rôle important dans le développement du paternage et sur leur satisfaction maritale, mais elle est aussi en lien avec l’interaction mèreenfant et la sensibilité maternelle, ◦ puis, dans la mesure où la qualité de la relation conjugale s’est révélée — dans notre étude — être déterminante dans la variation anxieuse paternelle (mais aussi maternelle au cours du 1er mois post-partum) et que la communication est le plus fort prédicteur de la satisfaction maritale [12], un soutien ciblé sur la communication dans le couple serait pertinent, y compris pour les multiparents car nos résultats indiquent que ces derniers sont nettement moins satisfaits
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de leur relation conjugale que les primiparents. Néanmoins, pour que de telles interventions auprès des parents soient efficaces, il serait nécessaire – en référence à la métaanalyse de Pinquart et Teubert [43] – qu’elles débutent dès la période prénatale, que leur nombre s’élève au moins à 5 afin que les parents aient le temps d’apprendre et de mettre en œuvre de nouvelles aptitudes, et qu’elles soient assurées par des professionnels tels que des psychologues car ils seraient plus en mesure d’identifier les besoins des couples et d’apporter un changement en développant et en mettant en œuvre des stratégies adéquates pour répondre aux besoins des couples au cours de la période périnatale, ◦ le soutien affectif, qui regroupait ici les soutiens d’estime de soi, émotionnel et de compréhension de ses propres états émotionnels, serait une dimension importante lors d’un soutien en périnatalité car elle s’est révélée en lien avec la satisfaction du soutien social, la satisfaction conjugale et l’anxiété. Nos résultats vont dans le sens des travaux qui montrent que la dimension affective d’une interaction aidante agit à la fois au niveau intrapersonnel et interpersonnel en jouant un rôle majeur dans le traitement des informations émotionnelles et la résolution de l’impact psychologique d’événements émotionnels ou stressants [33] et en permettant aussi le renforcement de la relation entre les personnes concernées par ce partage ([44], p. 171). Ainsi, en tenant compte des limites de notre étude, il semble qu’ouvrir un espace aux pères en périnatalité, mais aussi aux couples, pourrait favoriser un agencement de bonne qualité des sous-systèmes familiaux. À l’heure actuelle, rares sont les occasions qui sont proposées aux pères pour les écouter et les aider, alors qu’elles semblent prometteuses [45,46]. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Stern D, Cupa D. La constellation maternelle. Mesnil sur l’Estrée: Calmann-Lévy; 1997. [2] Cupa C, Riazuelo-Deschamps H. La constellation paternelle : une étude pilote en période prénatale. Sante Ment Que 2001;26(1):58–78. [3] Deutsch H. La psychologie des femmes, étude psychanalytique, tome 2. Paris: PUF; 1949. [4] Revault D’Allonnes C. Être, faire, avoir un enfant. Paris: Payot & Rivages; 1994. [5] Coplan RJ, O’Neil K, Arbeau KA. Maternal anxiety during and after pregnancy and infant temperament at three month of age. Int J Prenat Perinat Psychol Health 2005;19(3):199–215. [6] Richter N, Reck C. Positive maternal interaction behavior moderates the relation between maternal anxiety and infant regulatory problems. Infant Behav Dev 2013;36:498–506. [7] Caron J, Guay S. Soutien social et santé mentale : concept, mesures, recherches récentes et implications pour les cliniciens. Sante Ment Que 2005;30(2):15–41. [8] Mellier D, Rosenblum O. Dossier : la nouvelle solitude des parents « autoentrepreneurs ». Dialogue 2013;199(1):4–106.
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