Le burnout du professionnel de santé

Le burnout du professionnel de santé

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médecine du travail

Selon l’American Medical Association (AMA), le burnout (syndrome d’épuisement professionnel) doit faire l’objet d’une prévention et les médecins doivent apprendre à reconnaître les signes d’alerte... y compris pour eux-mêmes. En effet, nombre de professionnels de santé peuvent ressentir cet épuisement dû à une pratique professionnelle intensive, ce qui a incité l’AMA à publier sur son site AMA Wire les conseils d’un médecin interniste, le Dr Mark Linzer (Minneapolis), spécialiste du sujet depuis 1996, sous le titre « Comment combattre le

burnout : 7 signes que les médecins doivent connaître », c’est-à-dire surveiller et à ne pas négliger1. Ainsi le stress est le premier signe prédictif du burnout [qu’on peut traduire par consumation] : plus le stress est intense, plus augmente le risque de burnout (jusqu’à 15 fois). Les frictions hiérarchiques ou organisationnelles ajoutent au risque. Le professionnel exerçant dans un climat de stress exerce aussi dans un climat émotionnel au contact des patients qui exposent leurs problèmes de santé, et il encaisse cela jusqu’au moment où il ne peut plus « faire avec » (to cope with). Il

y a interférence entre soin, exercice et sa vie et ceci est également un élément prédictif. L’absence de maîtrise du temps entre exercice et temps libre est un facteur de stress, donc de burnout. Il n’est pas toujours facile d’organiser ses journées. Ne plus savoir prendre soin de soi est un signe de burnout, c’est important d’y parvenir pour prendre soin aussi de ses patients. Le sentiment actuel est que prévenir le burnout pourrait permettre des économies à long terme en recrutant et en formant les équipes à de nouvelles pratiques. En fait, aux

© Robert Kneschke

Le burnout du professionnel de santé USA, comme ailleurs sans doute, on est désarmé devant le burnout. En France, on évoque l’éventualité que le burnout soit classé dans la liste des maladies professionnelles, mais sur le plan de la prise en charge (indemnitaire, arrêt de travail) en tant que telle – concernant sa prévention, rien n’est encore engagé. | Y.-M. D. source American medical association. note 1. www.ama-assn.org/ama/ pub/ama-wire/ama-wire/post/ beat-burnout-7-signs-physicians-should-know

Thrombocytopénie immune : eltrombopag pour enfante La FDA a approuvé l’eltrombopag (Promacta®, Novartis) pour l’enfant à partir de 6 ans dans la thrombocytopénie immune chronique (TPIC), lorsque corticostéroïdes, immunoglobulines ou splénectomie sont insuffisants. Promacta® a d’abord été approuvé par la FDA et l’Union européenne en 2008 pour l’adulte. L’eltrombopag est une découverte conjointe GSK/Ligand Pharmaceuticals, GSK en a assuré le développement, Novartis (Suisse) l’a acquis de GSK. La TPIC touche 5 enfants sur 100 000/an, elle se caractérise par un compte plaquettaire bas. Jusqu’à 30 % des enfants ont la forme chronique depuis plus de 6 mois et sont à risque hémorragique. L’approbation pédiatrique a pris en compte le résultat de 2 études contre placebo ayant montré l’augmentation soutenue du compte plaquettaire chez la plupart des patients avec ce traitement, éventuellement associé à un traitement complémentaire tel un corticostéroïde. Promacta® est un agoniste du récepteur de la thrombopoïétine (TPO) qui cible les mégacaryocytes de la moelle osseuse.

bioéthique

Patients en fin de vie : le Sénat approuve la proposition de loi Réunie sous la présidence d’Alain Milon, la Commission des affaires sociales du Sénat a examiné, sur le rapport de Gérard Dériot et Michel Amiel, la proposition de loi créant de nouveaux droits pour les personnes et les malades en fin de vie. La Commission a estimé que cette proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale le 17 mars, propose un juste équilibre entre la volonté du patient et le savoir médical, entre l’obligation de préserver la vie humaine et le souhait de chacun quant aux conditions de sa fin de vie. Afin de préciser certaines dispositions du texte et de limiter le

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caractère automatique des décisions concernant la fin de vie, elle a néanmoins adopté, à l’initiative des rapporteurs, 12 amendements sur les articles 1er à 14 de la proposition. À l’article 2, relatif à l’obstination déraisonnable, elle a défini les obligations minimales qui s’attachent à la mise en œuvre de la procédure collégiale (réunion de l’équipe soignante et association de la personne de confiance ou, à défaut de la famille ou des proches). Cette procédure est organisée à l’initiative du médecin pour les décisions d’arrêt ou de limitation des traitements, de recours à la sédation profonde et continue et d’application des direc-

tives anticipées. La commission a supprimé la mention de l’hydratation et de l’alimentation artificielles afin de s’en tenir à la jurisprudence du Conseil d’État. À l’article 3, qui concerne les conditions de mise en œuvre de la sédation profonde et continue jusqu’au décès, la commission a supprimé la mention de la prolongation « inutile » de la vie, jugée source d’ambiguïtés. Elle a précisé que dans le cas où une personne souhaite arrêter tout traitement, engageant ainsi son pronostic vital à court terme, la sédation profonde et continue n’est mise en œuvre qu’en cas de souffrance réfractaire. Cette nouvelle rédaction

OptionBio | mercredi 15 juillet 2015 | n° 530

vise à écarter toute dérive vers le suicide assisté. À l’article 8, relatif aux directives anticipées, la commission a limité les hypothèses dans lesquelles le médecin n’est pas tenu de s’y conformer, l’expression de directives « manifestement inappropriées » paraissant insuffisamment précise. Elle a supprimé l’article 14 prévoyant un rapport annuel au Parlement sur le développement des soins palliatifs. Cette obligation incombe en effet déjà au Gouvernement depuis la loi du 22 avril 2005 (article 15). La proposition de loi devait être examinée par le Sénat en séance publique les 16 et 17 juin. | Y.-M. D.