PUi~RICULTURE PRATIQUE
Le
centre
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{{ L ' H o r i z o n G. M I C H A U D
Une exposition p6dagogique 9 jeux in6dits L
E Centre ,, L'Horizon ,, fut crEE en 1972 dans ]e 13 e arrondissement de Paris, et s'est installE dEfinitivement dans le 15e arrondissement en 1979, dans le b~timent qu'il occupe aujourd'hui. Sa direction est actuellement assurde par Mme Lacroix, ~l l'origine de la creation du Centre, ancienne jardiniere d'enfants de formation, et par Mlle Lavelle, psychologue.
journ~es portes ouvertes 8 et 9 mars 1989 S'il nous a paru intEressant de presenter ce Centre de formation, c'est parce que son enseignement s'appuie sur une pEdagogie qui suscite un large investissement personnel de chaque dtudiant. Une exposition a lieu chaque annEe, portes ouvertes aux habitants du quartier, aux professionnels de la petite enfance (creches, jardins d'enfants, maternelles...) aux autres centres de formation, aux enfants qui constituent un public tr~s riche d'enseignement de par les regards qu'ils posent sur cette exposition et qu'ils renvoient ~i l'adulte. G. MICHAUD, Pu6ricultrice. 108
Historique C'est en 1987 que le Centre <, organise ses premieres journEes portes ouvertes sur le th~me ,, des jeux inEdits >>. Pour ce faire, les Etudiants avaient isolEment ou en groupes fabriquE des jeux, du materiel ~ visEe psychomotrice qu'ils avaient prEsent~s et fait dEcouvrir lors de cette exposition. Cette manifestation avait remportE un vif succ~s. C'est pourquoi en 1989, le Centre ,, L'Horizon >> t* t t t 9 a reltere cette experience en ouvrant ~t nouveau ses portes les 8 et 9 mars derniers. Les o b j e c t i f s
Cette exposition est organisEe tous les deux ans car elle demande un gros travail de recherche. Tous y participent en effet: ces journEes Etant organlsees, a n l m e e s avec e u x e t p o u r e u x . Les ~ducateurs de jeunes enfants, en tant que travailleurs sociaux, ont un r61e d'animation. Cette action Educative, qui porte prioritairement sur les enfants, s'dlargit aussi ~ l'environnement social. 9
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t o n g u e s ,
L'Horizon, 120, rue Blomet, 75015 Paris. Journal
de
PI~DIATRIE
et
de
PUI~RICULTURE
n~
2-1990
1 Un atelier
Cette exposition, fi travers une exp&ience de manifestation publique, a donc centr~ prioritairement ses objectifs sur la formation des &udiants. ParallNement, d'autres objectifs ont &~ retenus : 9 faire conna~tre la formation des dducateurs de jeunes enfants et leur profession; 9 s'ouvrir sur le quartier en accueillant la population du 15e (parents, enfants, professionnels de la petite enfance); 9 recueillir leurs impressions et en d~gager les int& rets ou les preoccupanons, 9 enfin, voir une ouverture dventuelle sur de nouveaux projets. ^
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Jeux
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de mains
Th~me principal de ces journ&s, la main en tam qu'outil privil~gid de l'homme permettant le toucher fut donc choisie comme le support de cette exposition. Les &udiants ont ainsi pu faire d&ouvrir des jeux qu'ils avaient crd& puis fabriqu&, des activit& qu'ils animaient, des spectacles qu'ils avaient congus, donnant ~t l'enfant t'initiative d'exp&imenter, de manipuler, de toucher, de ressentir et fi l'adulte l'occasion d'observer cette exp&imentation et d'en ddgager des id&s nouvelles pouvant &re adapt&s son milieu professionnel (photo 1).
L'am~nagement *
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9 Au sous-sol" des jeux de manipulation de construction Ces jeux permettent de mettre en &idence les diff&entes &apes du d&eloppement de la main de l'enfant. Ces jeux, crY& par les &udiants dans un but pedagoglque, ont susclte un vif lnteret " '^ aupr~s des professionnels de la petite enfance qui ont trouv~ l~t des id&s adaptables aux structures dans lesquelles ils &oluent. Petites maisons en bois, aux fen&res et aux portes ayant chacune un syst~me d'ouverture diff&ent demandant ~t l'enfant soit de tirer, soit de tourner, soit de pousser, soit de soulever.., pour obtenir l'ouverture d'une porte ou d'une fen&re. Photo 2 : La manipulation d'un mat&iel aussi doux, aussi color~ que la semoule de ma'is donne aux mains qui manipulent des sensations tactiles irremplagables et permet ~galement de remplir, vider, transvaser, affinant ainsi le geste. t
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de I'espace
Le b~timent du Centre ~ L'Horizon,, avait &~ ennerement reqms~tlonne pour cette manifestation, et chaque &age, chaque piece regroupait soit des 9~
activit&, soit des animations, soit du mat&iel de meme mteret. Ainsi le visiteur pouvait decouvrlr :
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2 Manipulation de la semoule 109
PUI~RICULTURE PRATIQUE
3 Apprendre les diff6rents syst~mes de fermeture Photo 3: Ici, une bolte en bois dans laquelle sont ins6r~s des flacons aux syst~mes de fermeture variables. Astucieusement, chaque bouchon est reli~ la bolte pour assurer une s6curit~ parfaite du jeu (l'enfant petit portant souvent l'objet manipul~ ~l la bouche au risque de l'avaler) et ~viter ~galement de les ~garer. Photo 4: La p~te ~ modeler, mat&iau indispensable donnant libre cours ~l l'imaginaire de l'enfant.
5 La peinture au doigt Photo 5: La peinture au doigt. Atelier toujours appr~ci~ car l'enfant s'exprime librement dans un espace r~duisant au minimum les contraintes, con~u, am6nagd pour la circonstance. Le mat&iel employ6 iciest encore non toxique. Ceci est un point capital puisque l'exp&imentation du tout-petit passe ~galement par le goft...
9 le jardin, un mat6riel fi grimper ou varape Photo 6: Entlerement con~u et fabrlque par les &udiants a' partlr" d u' n e recherche de matlere "' ' a prix r6duit. 9~
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4 La pfite ~ sel
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6 Dans le jardin I'escalade 110
Journal de PI~DIATRIE
et de PUERICULTURE n ~ 2 - 1 9 9 0
PUF:RICULTURE PRATIQUE 9 Au premier 6tage, un mat6riel toujours r6alis6 par les 6tudiants d6veloppant plus particuli~rement le toucher la psychomotricit6 fine Photo 7: Ce jeu tactile, de r~alisation simple, consiste ~ remplir deux petits sacs avec un mime produit (riz, haricots secs, p~tes, sable, polystyrene, etc.) afin de constituer des paires. Ainsi, en appr~ciant par le toucher, l'enfant cherche ~ retrouver les sacs identiques. Ce ieu peut ~tre r~alis~ ~ partir d'autres mat&iaux et rev~tir diverses formes. ' Photo 8: Dalles dont le support en bois est recouvert pour chacune d'un mat&iaux diff&ent donnant au toucher (soit avec les pieds nus, soit quatre pattes pour les plus petits) une sensation nouvelle ~ chaque pas. Ainsi, l'enfant, encourag~ par sa curiositY, explore l'objet et l'espace propose. Dans une autre salle, au m i m e ~tage, le visiteur d6couvrait 6galement des animations sous forme de p,etits spectacles (mimes, jeux de mains...) proposes par les 6tudiants. L'objectif commun ~ ces spectacles ~tant de montrer le r61e de la main dans la communication. Photo 9: ,, Les mains d~guis~es ~ en orchestre. Ce spectacle tr~s original a r~v~l~ un important investissement au niveau du groupe et une mahrise parfaite du geste. Photo 10: Jeu de mimes intitul~ ,, les statues ~. C'est l'expression du corps tout entier off la main reste toutefois dominante pour traduire un sentiment ; ici: l'agressivit~. Photo 11 : Plus loin, un atelier photogramme propos~ par deux ~tudiants consistait ~t imprimer sa main sur un papier photo.
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8 Journal de PI~DIATRIE e t . d e PUI~RICULTURE n ~ 2 - 1 9 9 0
9 Pendant le spectacle
10 Jeu de statues
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12 Un univers po6tique les d&ouvertes, les manipulations, les sensations, les exp&imentations, dans une ambiance calme et d~tendue.
13 Marionnettes
9 Au deuxi~me gtage, u n a u t r e univers: Hmaginaire Photo 12: Cet univers a ~t~ enti~rement r~alis~ par ]es ~tudiants avec des mat&iaux souvent tr~s simples issus de r~cup&ation. Photo 13 : A partir de la manipulation de marionnettes (r~alis~es pour certaines ~ partir de gants ou de chaussettes) de comptines ~ doigts, les ~tudiants ont entra~n~ les enfants et Ies adultes dans un monde captivant. Photo 14 :Dans une autre salle, on y d~couvrait un espace musique off ~taient exposes des instruments fabriqu~s par les ~tudiants et que les enfants pouvaient utiliser tr~s librement. Un atelier de construction d'instruments de musique ~tait ~galement propos~ aux enfants avec des mat&iaux tr~s simples (coquilles de noix vides, graines, emballages divers, etc.). Photo 15: Enfin une derni~re salle, dont l'espace avait ~t~ sp~cialement am~nagg pour les tr~s jeunes, proposait un materiel riche et propre pour 112
14 L'espace musique
15 Les d~couvertes de I'espace Journal de PEDIATRIE et de PUERICULTURE n ~ 2 - 1 9 9 0
Le monde
& pleines
mains
Parall~lement au travail des &udiants, l'dquipe pddagogique du Centre ,, L'Horizon ,, a rdalisd et pr4sentd lors de ces journ&s un document video : ,< Le monde ~l pleines mains ,,. De la main pr&ension ~l la main relation, en passant par la main exploration, on d&ouvre dans ce document video l'importance de celle-ci dans les diff&entes &apes du d&eloppement du jeune enfant. 9 La main et le m~diateur fondamental entre le monde et la pens&. C'est en s'inspirant de cette citation que l'dquipe pddagogique du CFEJE ,, L'Horizon ,, a rdalisd ce document audio-visuel pr&entant des enfants de 3 mois ~ 6 ans film& en creche collective et en jardins d'enfants. A mi-chemin entre le documentaire et le film didactique, cette viddo a &d conque comme un outil p~dagogique au service de tous ceux qui souhaitent
GREFFE DE MCELLE C ' e s t ~ I'initiative des Professeurs Jean Bernard et Jean Dausset qu'a ere entreprise la constitution d'un fichier de donneurs volontaires de moelle osseuse, destine & repondre aux besoins des malades en attente d'une greffe et ne disposant pas de donneur c o m p a tible dans leur fratrie. L'association <{ Greffe de Moelle - France-Transplant ,> a et6 sp~cialement creee en juillet 1 9 8 5 pour mener bien ce projet. Les responsables de I'operation avaient fixe p r i m i t i v e m e n t ~ 2 0 0 0 0 donneurs le v o l u m e ideal du fichier, puis ont porte cette 6valuation ~ 40 0 0 0 en prevoyant de I'atteindre en 5 ans. C'est grace ~ I'effort financier particuli~rement important consenti par la Caisse Nationale de I'Assurance Maladie ~ la demande du ministere de la Sante, et qui se m o n t e ~ ce jour ~ 23,2 millions de francs, que cet objectif a et~ non seulement a t t e i n t en moins de 4 ans, mais aujourd'hui tres largement depasse. Plusieurs prises de positions recentes ont fair ~tat du manque de moyens financiers de I'association <>. Ces assertions semblent relever d'un processus de d~sinformation puisque la C . N . A . M . a toujours accord6 cette association les sommes sollicitees. Etaient compris n o t a m m e n t dans le m o n t a n t des derni~res subventions, les frais correspondants aux t y p a g e s HLA A et B necessaires ~ I'inscription des donneurs, les frais du f o n c t i o n n e m e n t regulier du fichier, et ceux du r e c r u t e m e n t chaque a n n i e d'environ 4 0 0 0 nouveaux volontaires, afin de pallier les defections previsibles et de maintenir le fichier & son volume souhaite par les promoteurs. En outre des t e x t e s recents (circulaires du 2 9 / 1 2 / 8 8 et du 7 / 0 9 / 8 9 ) ont precise que les typages HLA DR sont ~ la charge de I'etabliss e m e n t hospitalier prescripteur de la greffe. A c t u e l l e m e n t pros de 48 0 0 0 personnes ayant fait I'objet d'un t y p a g e HLA A et B figurent sur le fichier, et plus de 21 0 0 0 typages HLA DR ont ete effectues. Les praticiens responsables du projet souhaitent maintenant marquer une pause et proceder I'evalUation des resultats des greffes rendues possible grace au fichier. Journal de PI~DIATRIE et de PUflRICULTURE n ~ 2-1990
utiliser l'image comme support favorisant l'&hange et la rdflexion en groupe. Ce document d'une dur& de 35 minutes, r&lisd en cassette viddo VHS, peut &re loud aupr~s du Centre ,< L'Horizon ,,, 120, rue Blomet, 75015 Paris. T~l. 45-32-91-27, au prix de 300 F pour une semaine maximum. Cette exposition, qui a accueilli environ 1 000 personnes, a mis en ~vidence l'int&& d'une telle manifestation. En effet, chaque visiteur pulse, &hange, renouvelle des id&s et sur l'exp&imentation qui en est faite par les enfants. Insistons une nouvelle fois sur le paradoxe existant entre la richesse du mat&iel exposd et la simplicitd des mat&iaux employ& pour r&liser ces jeux pddagogiques. II est fi souhaiter que les 1 000 visiteurs aient not4 ce paradoxe afin de le mettre fi profit dans les milieux professionnels ou autres dans lesquels de jeunes enfants &oluent quotidiennement. []
En outre, une connexion avec les fichiers 6trangers a et~ mise en place ; elle p e r m e t de chercher pour chaque malade un donneur c o m p a t i b l e parmi les 1 5 0 0 0 0 inscrits de I'ensemble des fichiers europeens, le fichier fran?ais inclus. Ce t o t a l comprend n o t a m m e n t quelque 75 0 0 0 noms representant le volume reellement exploitable du fichier prive anglais de I'association A n t o n y Nolan, dont la consultation est payante. Les autres fichiers publics europeens ne depassent pas au m a x i m u m 1 0 0 0 0 donneurs. A titre comparatif on notera que I'ensemble du prog r a m m e national des Etats-Unis ne regroupe encore que 60 0 0 0 noms ; des n~gociations sont en cours pour realiser 6galement une connexion r~guli~re avec ce fichier. L'int~r~t du fichier frangais est d'ailleurs reconnu au plan international, puisqu'il a ete, ~ ce jour, consuit6 700 fois pour des malades ~trangers originaires de 17 pays differents, non seulement d'Europe, mais aussi des U.S.A. et du Canada. Toutefois, il est indispensable de rappeler, afin de ne pas faire naftre d'espoirs suivis de desillusions, que c o m p t e tenu de I'heterogen~it~ de la population humaine, t o u t au plus 50 % des malades peuvent esp~rer trouver un donneur non apparent~ compatible. D'autre part la greffe allogenique est encore une therapeutique qui c o m p o r t e des risques d ' e f f e t s secondaires, reaction du greffon contre I'hete notamment, qui sont plus ~leves Iorsque la greffe est pratiquee ~ partir d'un donneur non apparent& Cette realit6 n'autorise pas pour autant ~ colporter des informations erronees. L ' e x p l o i t a t i o n de I'emotion et du desarroi t o u t ~ fait compr~hensibles des parents de jeunes malades en attente d'une greffe, est particulierement choquante. Le fichier doit repondre ~ des imperatifs ~thiques d ' a n o n y m a t , de b~nevolat et de g r a t u i t & et ~tre la disposition de tous les malades, que leur cas ait pu ~tre ou non porte ~ I'attention des medias. Tous les efforts d ' i n f o r m a t i o n actuels devraient avoir pour seul objectif d'eclairer pleinement le public sur tous les aspects de ce douloureux probleme. Minist#re de la SolidaritY, de la Sant6 et de la Protection sociale
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