Sur les feuilletages analytiques réels et le problème du centre

Sur les feuilletages analytiques réels et le problème du centre

Journal of Differential Equations  DE3173 journal of differential equations 131, 244266 (1996) article no. 0163 Sur les feuilletages analytiques re...

780KB Sizes 0 Downloads 160 Views

Journal of Differential Equations  DE3173 journal of differential equations 131, 244266 (1996) article no. 0163

Sur les feuilletages analytiques reels et le probleme du centre M. Berthier Charge de recherches au CNRS IRMAR, Campus Beaulieu, Universite de Rennes 1, 35042 Rennes Cedex, France

D. Cerveau IRMAR, Campus Beaulieu, Universite de Rennes 1, 35042 Rennes Cedex, France

and A. Lins Neto IMPA, Estrada Dona Castorina, Jardim Botanico, 110 Rio de Janeiro, RJ, Brazil Received January 3, 1996; revised May 28, 1996

CONTENTS 1. Introduction. 1.1. Feuilletages analytiques, groupes de germes de diffeomorphismes holomorphes et probleme du centre. 1.2. Historique. 1.3. Notations et definitions. 2. Feuilletages analytiques reels et holonomie projective. 2.1. Holonomie projective et application premier retour de Poincare des feuilletages analytiques reels monodromiques. 2.2. Construction de feuilletages analytiques reels monodromiques a holonomie prescrite. 3. Integrales premieres liouvilliennes et irreductibilite. 3.1. Integrales premieres liouvilliennes et holonomie. 3.2. Un critere d'irreductibilite. 4. Applications au probleme du centre. 4.1. Un theoreme d'existence. 4.2. Consequences geometriques.

1. INTRODUCTION Un germe F de feuilletage analytique orientable a l'origine de R 2 est par definition la donnee d'une equation |=0 ou |=adx+bdy designe un germe de 1-forme analytique. Les feuilles de F sont les solutions du systeme

{

dxdt=b(x, y) dydt= &a(x, y) 244

0022-039696 18.00 Copyright  1996 by Academic Press, Inc. All rights of reproduction in any form reserved.

File: 505J 317301 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3696 Signs: 1594 . Length: 50 pic 3 pts, 212 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

245

i.e. les trajectoires du champ de vecteurs X=b(x, y) x&a(x, y) y. Nous noterons indifferemment F| ou FX le germe F. Lorsque les coefficients de la forme | s'annulent simultanement en 0 # R 2, F| est dit singulier. Dans la suite nous ne nous interessons qu'a des singularites algebriquement isolees : le quotient R[x, y](a, b) est toujours suppose de dimension finie. 1.1. Feuilletages analytiques, groupes de germes de diffeomorphismes holomorphes et probleme du centre On se propose d'etablir dans un premier temps, un theoreme de realisabilite d'holonomie pour des feuilletages analytiques reels. Il s'agit de faire correspondre a un groupe G de germes de diffeomorphismes holomorphes de (C, 0) un germe F de feuilletage analytique monodromique 1 dont l'holonomie projective est precisement le groupe considere. L'intere^t d'un tel resultat reside dans les faits suivants. 1. Le groupe G est par construction un invariant analytique de F et ses proprietes algebriques se refletent sur la geometrie du feuilletage. Le theoreme suivant (``type theorie de Galois'') generalisant les enonces classiques de [13] et [5] illustre ce phenomene : le groupe G est re soluble de s que le germe F posse de une inte grale premie re liouvillienne (i.e. les feuilles de F sont les niveaux d'une fonction liouvillienne). 2. Dans le me^me ordre d'idees, on peut imposer une condition sur les generateurs du groupe G pour que le germe de feuilletage F soit irreductible. Plus precisement, l 'inde pendance multiplicative sur Z des parties line aires des ge ne rateurs impose que F ne peut e^tre holomorphiquement conjugue a l 'image re ciproque d 'un autre germe de feuilletage par une application sans e clatement non triviale. L'irreductibilite est, en particulier, une obstruction a la reversibilite, i.e. a l'existence d'une involution renversant l'orientation et preservant le feuilletage. 3. On obtient une expression tres simple de l'application premier retour de Poincare en termes d'elements de G. Ceci nous permet notamment de construire des feuilletages a holonomie prescrite pour lesquels l'origine est un centre (cf. ci-dessous). Rappelons qu'un germe F| de feuilletage analytique est a configuration centraleon dit encore que l'origine est un centre pour F| si et seulement si toutes les solutions non triviales de l'equation |=0 sont homeomorphes a des cercles. Cette condition equivaut a ce que toutes les orbites non singulieres du champ X dual de | soient periodiques. Un des problemes 1

Voir le paragraphe 1.3 pour les definitions precises.

File: 505J 317302 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3408 Signs: 2649 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

246

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

importants dans la theorie des equations differentielles ordinaires (voir [1], [21] et l'historique qui suit) consiste a trouver, si possible, des criteres permettant de decider si un (germe de) feuilletage (analytique) est a configuration centrale : c'est le probleme du centre. Il apparait que tous les centres analytiques envisages dans les travaux precedents (connus des auteurs) sont reversibles ou integrables au sens de Liouville. Dans [23] (voir aussi [21]), H. Zoladek enonce qu'il en est toujours ainsi lorsque l'on ne considere que les feuilletages algebriques (i.e. lorsque la 1-forme | est polynomiale): ``Any polynomial system with center is either integrable (with Darboux or DarbouxSchwartzChristoffel integral 2 ) or is rationally reversible.'' En produisant un contre-exemple gra^ce aux resultats precedents, nous montrons qu'une telle alternative ne saurait exister pour les feuilletages analytiques. Pour terminer, nous precisons la topologie des feuilletages analytiques a configuration centrale et a holonomie projective non resoluble. Nous utilisons pour cela le theoreme d' I. Nakai ([18]) donnant la description de la dynamique des groupes non resolubles de germes de diffeomorphismes holomorphes de (C, 0). 1.2. Historique C'est H. Poincare ([20]) qui, au travers de ses recherches sur la stabilite du systeme solaire, donne toute son importance a l'etude des centres. Il apparait en effet qu'un systeme regi par une equation differentielle |=0 ou | est un germe de 1-forme analytique a l'origine de R 2, est stable si et seulement si le germe de feuilletage F| est a configuration centrale. Dans ce cas, le 1-jet de | est, dans un systeme de coordonnees adequat et a constante multiplicative pres, de l'un des trois types decris ci-dessous: 1. j 1|=d(x 2 +y 2 ) et on dit que 0 est un centre non de ge ne re ; 2. j 1|=y dy et on dit que 0 est un centre nilpotent; 3. j 1|#0. Le theoreme suivant est du^ a H. Poincare ([20]) lorsque | est algebrique et a M. A. Liapounov ([11]) lorsque | est analytique : un germe F| de feuilletage analytique pour lequel 0 est un centre non de ge ne re est analytiquement inte grable. C'est dire de facon equivalente qu'il existe un germe de fonction analytique de Morse, f (x, y)=x 2 +y 2 + } } } tel que | 7 df=0. Dans ces conditions, on peut lineariser gra^ce au lemme de Morse le germe | ; le feuilletage F| est reversible et apparait comme l'image reciproque de Fd(x+y 2 ) par l'application pli (x, y)  (x 2, y). Comme nous l'a signale le 2 Ces integrales premieres sont liouvilliennes sur le corps des fonctions rationnelles (voir la definition au paragraphe (1.3).)

File: 505J 317303 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3413 Signs: 2697 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

247

referee, il faut preciser que cette propriete de normalisation porte sur le feuilletage et non sur un champ de vecteurs utilise pour le definir. La demonstration de H. Poincare (comme celle de M. A. Liapounov) est longue et difficile. Nous allons esquisser une preuve plus moderne utilisant des resultats de [13] (voir [15])). Elle repose sur un argument essentiel pour la suite, c'est ce qui justifie que nous la reprenions dans ses grandes lignes. Notons F C| le germe de feuilletage holomorphe obtenu par complexification de F| . Il s'agit du germe de feuilletage d'equation | C =0 ou | C est le germe de 1-forme holomorphe obtenu en complexifiant les variables du germe |. Soit ?: C 2  C 2 l'application d'eclatement de l'origine de C 2 definie par ?(x, t)=(x, tx) et soit F C| l'eclate strict de F C | . Le diviseur exceptionnel ? &1(0), isomorphe a CP 1 , est une separatrice de F C| ; les points (0, i) et (0, &i) sont des singularites reduites du feuilletage. Pour obtenir le resultat, il suffit de prouver que l'image de la representation d'holonomie projective (voir le paragraphe 1.3 pour la definition) : HF C| : ? 1(? &1(0)"[(0, i); (0, &i)]) (x=0, t=0)  Diff(C, 0) est un groupe fini de germes de diffeomorphismes de la transversale (t=0) de C 2 (on applique ensuite un resultat de [13]). Le representant : du generateur de ? 1(? &1(0)"[(0, i); (0, &i)]) (x=0, t=0) que l'on choisit pour faire les calculs est le lacet :=? &1(R 2 ) & ? &1(0) isomorphe a RP 1 . Posons h=HF C| ([:]). L'image h(x) d'un point x appartenant a R + _[0]/C 2 est l'extremite du chemin #~ x obtenu en relevant : dans les feuilles de F C | a partir du point x ([13]). Compte tenu de ce qu'un voisinage tubulaire reel de : est une bande de Moebius, ce chemin se projette par ? sur l'unique chemin # x de R 2"[0] qui satisfait : v le chemin # x est tangent a F| , i.e. verifie # * x |#0; v l'origine de # x est le point x; v l'extremite de # x notee P + (x) appartient a R & _[0]. Le chemin #~ h(x) se projette de la me^me facon sur un unique chemin # h(x) de R 2"[0] d'origine P + (x), d'extremite notee P & (P + (x)) appartenant a R + _[0] et tel que #* h(x) |#0. On constate que l 'application premier retour de Poincare de F| , P= P & b P + , est la restriction a R + de l'e le ment h b h du groupe d'holonomie projective de F C| . On en deduit que P est l'identite, i.e. F| est a configuration centrale si et seulement si h b h est l'identite.

File: 505J 317304 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3309 Signs: 2424 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

248

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

En 1908, H. Dulac ([8]) demontre un analogue ``global'' de ce resultat pour les feuilletages quadratiques : si | est une 1-forme polynomiale de degre deux et 0 est un centre non de ge ne re pour le feuilletage F| , alors il existe une fraction rationnelle R telle que R| soit une 1-forme ferme e. De tels feuilletages sont en particulier integrables au sens de Liouville (une integrale premiere est une primitive de R|). Ceci permet a H. Dulac de donner la classification complete de ces centres. Lors de leur etude sur la decomposition en composantes irreductibles de la variete des feuilletages quadratiques de codimension un des espaces projectifs, les deux derniers auteurs ont ete amenes a etendre l'enonce precedent au cas ``quadratique projectif'' ([4]). La classification de H. Dulac intervient de facon essentielle dans la decomposition cherchee : a tout feuilletage algebrique F de CP n on associe un feuilletage algebrique de CP 2 a configuration centrale en restreignant F a un 2-plan ayant un contact generique avec F en un point generique (voir [4] pour plus de details). Revenons au probleme local. Nous nous interessons desormais a un germe de feuilletage analytique F| pour lequel 0 est un centre nilpotent. Dans [3], M. Brunella traite le cas ``generique'': le feuilletage F C| se desingularise apres deux eclatements (voir les ``formes normales'' dans [17]). Comme dans la preuve du theoreme de Poincare, on associe a F| un groupe d'holonomie projective qui cette fois est engendre par deux germes h 1 et h 2 de diffeomorphismes holomorphes. L'application premier retour de Poincare P est encore un element de ce groupe, il s'agit en fait du commutateur des germes h 1 et h 2 . M. Brunella en deduit que les centres qu'il considere sont reversibles. Ils sont par ailleurs generiquement integrables au sens de Liouville (d'apres [13] et [5]). La reversibilite dans le cas general est etablie dans [2] ou l'on montre egalement que si 0 est un centre nilpotent d'un germe F| de feuilletage analytique, il existe un germe ' de 1-forme analytique et un germe F d 'application pli tels que l'on ait F| =F *F' . La description des germes ' pouvant apparaitre permet de donner, gra^ce a un theoreme de conjugaison equivariante, la classification analytique complete de ces centres. Quant au cas 3, on sait bien peu de choses a son sujet... Nous montrons, comme corollaire de la construction principale, l'existence d'un feuilletage analytique F| a configuration centrale, et tel que j 1|#0, qui est irreductible et sans integrale premiere de type Liouville. 1.3. Notations et definitions Nous precisons dans ce paragraphe le vocabulaire utilise par la suite. Feuilletages monodromiques. Un germe F| de feuilletage analytique singulier orientable a l'origine de R 2 est dit monodromique si a tout germe

File: 505J 317305 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3454 Signs: 2922 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

Fig. 1.

249

L'application P +.

de courbe analytique {: (R + , 0)  (R 2, 0) correspond un germe d 'application premier retour de Poincare : pour t>0 petit, la feuille orientee de F| issue de {(t) recoupe { une premiere fois en P({(t)). Si P est le germe de l'identite l'origine est un centre pour F| . Si ce n'est pas le cas, 0 est un point fixe isole ([9] et [10]). Lorsqu'elle est evaluee sur R + _[0], cette application de Poincare s'ecrit comme le compose P=P & b P + des demiapplications de Poincare infe rieure et supe rieure definies comme suit ([2]). v Soit x # R + _[0], la feuille orientee issue de x coupe une premiere fois R & _[0] en P + (x) (Fig. 1). v Soit x # R & _[0], la feuille orientee issue de x coupe une premiere fois R + _[0] en P & (x) (Fig. 2). Complexification. Nous notons F C| le germe de feuilletage holomorphe obtenu par complexification de F| . Il a pour equation | C =0 ou | C designe le germe de 1-forme holomorphe tel que | C R 2 =|. Les feuilles de F| C sont tangentes a R 2, leurs traces reelles forment les feuilles de F| . Holonomie projective d 'un germe de feuilletage holomorphe. Soit F un germe de feuilletage holomorphe en 0 # C 2 a singularite isolee. Notons C 2 la variete holomorphe obtenue en eclatant l'origine de C 2 par le morphisme ? d'expression ?(x, t)=(x, tx) et ?(s, y)=(sy, y). Nous supposons dans toute la suite de ce texte que le feuilletage F n'est pas dicritique: le diviseur

Fig. 2.

L'application P & .

File: 505J 317306 . By:XX . Date:23:10:96 . Time:08:37 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2244 Signs: 1454 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

250

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

exceptionnel ? &1(0) est une separatrice du feuilletage F e clate strict de F. Par un changement de coordonnees lineaire sur (C 2, 0), on se ramene au cas ou le co^ ne tangent C(F) de F, c'est a dire l'ensemble des singularites de F sur ? &1(0), se trouve dans le domaine de la carte (x, t) de C 2 et ne contient pas le point (0, 0). Le diviseur exceptionnel prive du co^ne tangent de F est une feuille de F ; son holonomie est par definition l'holonomie projective de F. A un lacet # de ? 1(? &1(0)"C(F)) (x=0, t=0) correspond un germe de diffeomorphisme holomorphe h de la droite (t=0) defini de la facon suivante. v L'image d'un point x # (t=0) par le germe h est le point h(x) # (t=0) extremite du chemin construit en relevant le lacet # dans les feuilles de F a partir du point x et suivant la fibration de Hopf C 2  ? &1(0) & CP 1 (x, t)  (0, t) On obtient ainsi une representation HF : ? 1(? &1(0)"C(F)) (x=0, t=0)  Diff(C, 0) a valeurs dans les germes de diffeomorphismes holomorphes de (C, 0) dont l'image est le groupe d 'holonomie projective note H F . Feuilletages irreductibles. Rappelons qu'une application holomorphe 8: V 1  V 2 entre deux ouverts de C 2 est sans e clatement si pour tout point p de V 2 , l'image reciproque 8 &1( p) est constituee d'un nombre fini de points de V 1 . Ainsi le pli (x, y)  (x 2, y) est sans eclatement alors que l'application (x, y)  (xy, y) a de l'eclatement. On dit qu'un germe de feuilletage holomorphe F est irre ductible si pour toute application holomorphe 8 sans eclatement et tout germe de feuilletage holomorphe G tels que F=8*G, l'application 8 est un germe de diffeomorphisme. Un germe de feuilletage analytique a l'origine de R 2 est dit irreductible si son complexifie l'est. Integrales premieres liouvilliennes. Soit C(x, y) le corps des fonctions meromorphes a l'origine de C 2 muni de la famille de derivations (x, y). Une extension liouvillienne du corps differentiel (C(x, y); (x, y)) est une extension differentielle (K; 2) telle que (C(x, y); (x, y))/(K 1 ; 2 1 )/ } } } /(K n ; 2 n )=(K; 2) ou v le corps des constantes de (K i ; 2 i ) est C et 2 i K i&1 =2 i&1 ; v K i =K i&1(t i ) est une extension differentielle de K i&1 de l'un des trois types suivants.

File: 505J 317307 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3016 Signs: 2227 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

251

1. t i est algebrique sur K i&1; 2. pour toute derivation $ de 2 i , $t i t i est element de K i&1 ; 3. pour toute derivation $ de 2 i , $t i est un element de K i&1 . Une fonction liouvillienne est, par definition, une fonction appartenant a une extension liouvillienne de C(x, y). Une integrale premiere liouvillienne d'un germe | de 1-forme differentielle analytique en 0 # R 2 est la donnee d'une fonction f liouvillienne (au sens precedent) qui satisfait | c 7 df=0, ou | c designe le complexifie de |. On peut verifier que la restriction de la partie reelle de f au plan R 2 fournit une integrale premiere de |. Remarque. On construit facilement des centres analytiques possedant des integrales premieres liouvilliennes non analytiques a l'origine. Soient, par exemple, f 1 , f 2 , ..., f p des germes de fonctions analytiques en 0 # R 2 positives en dehors de 0, s'annulant en 0 et * 1 , * 2 , ..., * p des nombres reels positifs. Les composantes connexes des niveaux de la fonction f= f *11 f *22 } } } f *pp forment un feuilletage F| d'equation p

|=f 1 f 2 } } } f p : * i df i f i =0 i=1

pour lequel l'origine est un centre. Cet article a ete elabore lors de sejours de M. Berthier et D. Cerveau a l'IMPA de Rio et de D. Cerveau et A. Lins-Neto a l'Universite de Montreal. Nous remercions ces deux institutions ainsi que R. Moussu qui a expose nos resultats en particulier lors de la conference inaugurale du congres de systemes dynamiques a Rio en 1995.

5. FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS ET HOLONOMIE PROJECTIVE Nous etudions dans ce paragraphe la correspondance qui a un groupe de germes de diffeomorphismes holomorphes de (C, 0) associe un germe de feuilletage analytique monodromique a l'origine de R 2. 2.1. Holonomie projective et application premier retour de Poincare des feuilletages analytiques reels monodromiques Soit ?: C 2  C 2, l'application d'eclatement de l'origine de C 2. Nous notons R 2 =? &1(R 2 )"? &1(0) l'eclate strict de R 2 ; son intersection avec le diviseur exceptionnel ? &1(0) est un cercle S 1 =R _ [] parametre par la coordonnee t. L'image reciproque d'un voisinage V simplement connexe de

File: 505J 317308 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2991 Signs: 2126 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

252

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

Fig. 3. Le voisinage ? &1(V) dans R 2

l'origine dans R 2 est un voisinage ? &1(V) de S 1 dans R 2 diffeomorphe a un ruban de Moebius (Fig. 3). Nous dirons qu'un feuilletage F eclate strict d'un germe F de feuilletage holomorphe non dicritique a singularite isolee est sans singularite re elle, s'il est sans singularite sur R 2 & ? &1(0). Cette condition equivaut a ce que le co^ne tangent C(F) de F n'intersecte pas le reel. Dans ce cas l'image h du lacet R 2 & ? &1(0) par la representation d'holonomie projective HF : ? 1(? &1(0)"C(F)) (x=0, t=0)  Diff(C, 0) est bien definie comme germe de diffeomorphisme holomorphe de la transversale (t=0) de C 2. Supposons dorenavant, et pour toute la suite de ce paragraphe, que le germe F est obtenu par complexification d'un germe de feuilletage analytique reel F| a singularite isolee et admettant |=0 pour equation. Nous notons comme precedemment F=F C | . On verifie facilement lorsque F C| se desingularise apres un eclatement, que si F| est monodromique alors F C| est sans singularite reelle, ce qui nous permet d'appliquer ce qui precede. La restriction du germe h a R + =[(x, 0) # C 2, x0] est par construction la demi-application de Poincare superieure ; sa restriction a R & =[(x, 0) # C 2, x0] est la demi-application de Poincare inferieure. Ainsi l'application premier retour de Poincare P=P & b P + de F| est la restriction a R + du compose h b h. Tout ceci nous amene a enoncer la proposition suivante. Proposition 2.1. Soient F| un germe de feuilletage analytique reel monodromique d 'equation |=0 et F C | le germe de feuilletage holomorphe complexifie de F| . L'image h du lacet R 2 & ? &1(0) par la representation d'holonomie projective HF C| verifie

File: 505J 317309 . By:XX . Date:23:10:96 . Time:08:37 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2623 Signs: 1742 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

253

v la partie lineaire h$(0) de h est negative. v h est 2-periodique si et seulement si F| est a configuration centrale. Le fait que F C| soit le complexifie de F| entraine l'existence d'une propriete ``d'invariance'' pour le groupe d'holonomie projective H F C| . C'est cette propriete que nous decrivons maintenant. L'espace C 2 est muni d'une involution antiholomorphe {~ telle que { b ?=? b {~, ou { designe l'involution antiholomorphe naturelle de C 2. Dans la carte (x, t), l'involution {~ s'ecrit: {~(x, t)=(x, t ) . Le feuilletage F C| est invariant par { et le feuilletage F C| , eclate strict de C C FC | , est invariant par {~. En particulier, le co^ne tangent C(F | ) de F | est &1 invariant par la restriction de {~ a ? (0). Nous notons m 1 , m 2 , ..., m p , {~(m 1 ), {~(m 2 ), ..., {~(m p ) les points de C(F C| ) en adoptant la convention suivante : la partie imaginaire de t(m i ), I (t(m i )), est strictement positive. Fixons des lacets # 1 , # 2 , ..., # p issus du point (x=0, t=0), contenus dans la partie I (t)0 de ? &1(0) et tels que l'indice de # i autour de m j soit $ ij . Soient h i , i=1, 2, ..., p les germes de diffeomorphismes images des classes [# i ] par la representation HF C| et k i , i=1, 2, ..., p les germes de diffeomorphismes images des classes [{~(# i )]. Le lemme suivant est une consequence immediate de l'invariance de F C| par {~. Lemme 2.2.

Les germes h i et k i verifient la relation k i (x )=h i (x)

Remarque. Le diviseur ? &1(0) peut e^tre decompose en D 1 _ D 2 ou D 1 et D 2 sont les deux composantes connexes de ? &1(0)"(R 2 & ? &1(0)). L'involution {~ restreinte a ? &1(0) echange D 1 et D 2 . Notons W i =p &1(D i ) le sature de D i par la fibration de Hopf p: C 2  ? &1(0). Le feuilletage F C| apparait comme obtenu en recollant F C  1 avec {~(F C| W  1 ) le long de la | W C variete W 1 & W 2 sur laquelle F | induit en restriction a R 2 le feuilletage reel eclate strict de F| . 2.2. Construction de feuilletages analytiques reels monodromiques a holonomie prescrite Notre but ici est de demontrer le Theoreme 2.3. Soient h 1 , h 2 , ..., h p , p germes de diffeomorphismes holomorphes a l'origine de C tels que le compose h=h p b h p&1 b } } } b h 1 soit reel avec h$(0)<0. Il existe un germe de feuilletage analytique reel monodromique F| qui possede les proprietes suivantes.

File: 505J 317310 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3355 Signs: 2287 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

254

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

1. L'application premier retour de Poincare de F| est holomorphiquement conjuguee a h b h. 2. Le groupe d'holonomie projective du germe de feuilletage holomorphe F C | est holomorphiquement conjugue au groupe engendre par les germes de diffeomorphismes holomorphes h 1 , h 2 , ..., h p et k 1 , k 2 , ..., k p , avec k i (z )=h i (z). 3. Le germe de feuilletage F| est a configuration centrale si et seulement si h est 2-periodique ( proposition 2.1). Preuve. Donnons nous p germes de diffeomorphismes holomorphes h 1 , h 2 , ..., h p tels que le compose h=h p b h p&1 b ... b h 1 soit reel, i.e. h(z )=h(z). Notons k i les germes de diffeomorphismes definis par k i (z)=h i (z ). Le resultat de realisabilite etabli dans [19] permet de lever l'hypothese de linearisabilite utilisee pour la construction decrite dans [12]. En reprenant cette derniere, on montre qu'il existe un germe de feuilletage holomorphe F a singularite isolee et non dicritique tel que: v le co^ne tangent C(F) de F est forme de 2p singularites non reelles m 1 , m 2 , ..., m p et {~(m 1 ), {~(m 2 ), ..., {~(m p ) globalement invariante par la restriction de {~ a ? &1(0) ; v le groupe d'holonomie projective de F est engendre par les h i et les k i (en remarquant que h p b h p&1 b } } } b h 1 b k 1 &1 b k 2 &1 b } } } b k &1 p = h b h &1 =id ). On peut, de plus, choisir F pour qu'il se reduise apres un seul eclatement et qu'il soit compatible avec la fibration de Hopf : Il est transverse a cette fibration en dehors des separatrices issues des singularites m i et {~(m i ) et ces separatrices sont des fibres de la fibration. Nous allons montrer que le germe de feuilletage F est holomorphiquement conjugue a un feuilletage obtenu par complexification d 'un germe de feuilletage analytique re el monodromique qui a une application premier retour de Poincare holomorphiquement conjugue e a h b h. Notons F  le feuilletage holomorphe eclate strict de F et Sat p(A) le sature d'un ensemble A par la projection p: C 2  ? &1(0) definissant la fibration de Hopf. Lemme 2.4. Il existe un voisinage U de ? &1(0) dans C 2 et une involution antiholomorphe _~ definie sur U & Sat p(? &1(0)"C(F)) telle que _~*F =F (i.e. _~ preserve le feuilletage F  ). Preuve du lemme. La restriction {~ 0 de {~ a la transversale (t=0) de C 2 est l'involution antiholomorphe qui associe au point (x, 0) le point (x, 0). Pour obtenir _~, il suffit de prolonger {~ 0 par la methode des relevements de chemins ([13]).

File: 505J 317311 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3293 Signs: 2438 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

255

Fixons dans ce but un petit disque D 0 de centre 0 et de rayon = dans la droite (t=0). Soit (x, t) un point de C 2 tel que le point (0, t) ne soit pas dans le co^ne tangent de F et soit # x un chemin dans ? &1(0)"C(F) reliant les points (0, t) et (0, 0). Le releve #~ x de # x dans la feuille de F a partir du point (x, t), et selon la fibration de Hopf, a pour extremite le point (x #x , 0) de la transversale t=0. En appliquant un nombre fini de fois le theoreme de redressement des champs de vecteurs le long de #~ x , on verifie que si |x| est suffisamment petit, x #x appartient a D 0 . Nous definissons _~ #x (x, t) comme etant l'extremite du chemin obtenu en relevant dans les feuilles de F le chemin ({~(# x )) &1 contenu dans ? &1(0)"C(F) a partir du point (x #x , 0)=({~ 0(x #x ), 0). Pour justifier cette construction de _~, il faut montrer que le point _~ #x (x, t) ne depend pas du chemin # x choisi. Soit #$x un second chemin dans ?&1(0) reliant les points (0, t) et (0, 0). Le compose :=# x &1. #$x est un lacet dans ? &1(0) auquel correspond un element h : du groupe d'holonomie projective de F. L'image _~ #$x (x, t) du point (x, t) est obtenue en relevant le chemin ({~(#$ x )) &1 a partir du point (x #$x , 0). Gra^ce a la propriete ``d'invariance$$ des generateurs de l'holonomie projective, on a x #$x =h : (x #x )=h :(x #x ) . Ainsi _~ #$x (x, t) est aussi obtenu en relevant ({~(#$x )) &1 a partir du point h : (x #x ). Puisque {~(:)={~(# &1 x ) . {~(#$x ), on a _~ # x (x, t)=_~ #$x (x, t). Lemme 2.5.

L'involution antiholomorphe _~ se prolonge sur U.

Preuve du lemme. Les singularites m i et {~(m i ) sont par construction reduites (voir la definition dans [5]) et il existe au moins deux separatrices locales (convergentes) de F adherentes a chacune d'elles. L'une de ces separatrices est le diviseur ? &1(0), l'autre est la droite t=t(m i ) (ou t=t({~(m i )). Choisissons un point m i de C(F) (on raisonnerait de me^me avec un point {~(m i )) et distinguons plusieurs cas suivant la nature du rapport * des valeurs propres du champ X F definissant F au voisinage de m i . v La singularite m i est dans le domaine de Siegel, i.e. le rapport * est reel negatif. L'idee pour prolonger _~ est d'appliquer le theoreme d'extension de Riemann. Il nous suffit donc de montrer que l'application holomorphe 9: (x, t) [ _~ b {~(x, t) est bornee au voisinage de m i . En considerant des modeles locaux et en utilisant la propriete d' ``invariance'' des generateurs d'holonomie, on verifie que le diffeomorphisme 9 est holomorphe sur U mi"[m i ] ou U mi designe un voisinage de m i dans C 2 et qu'il conjugue F a lui me^me. L'extension decoule alors de la proposition 2.1 de [14] v Le rapport * n'est pas reel. On peut toujours lineariser de facon fibree le feuilletage sur un voisinage de m i ([15]) et les feuilles issues d'une

File: 505J 317312 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3765 Signs: 2826 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

256

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

transversale t=constante saturent un voisinage de m i . On verifie facilement que le diffeomorphisme 9 defini ci-dessus est borne. v * est reel positif. Puisque la singularite m i est reduite, ce rapport n'est pas rationnel ([5]). Apres linearisation fibree, l'integrale premiere locale au voisinage de m i s'ecrit (t&t(m i )) x &*. L'involution _~ a pour expression _~(x, t)=(x.(x, t), t ) ou . est antiholomorphe et .(0){0. La fonction (t&t(m i )) x &*(. ) &* (x, t) obtenu par composition avec _~ et conjugaison est aussi integrale premiere de F  au voisinage de {~(m i ). Le quotient (t&t({~(m i ))) x &*(. ) &* (x, t) (t&t(m i )) x &*

=(. ) &* (x, t),

est holomorphe et constant sur les feuilles de F  , donc constant (puisque * est irrationnel). Ainsi _~(x, t) est lineaire et se laisse etendre. L'involution antiholomorphe _ de C 2"[0] definie par _ b ?=_~ se prolonge par le theoreme d'Hartogs a l'origine. Par construction, F est invariant par _. On a par ailleurs le lemme suivant. Lemme 2.6. L'involution _ est holomorphiquement conjuguee a l 'involution standard {. Preuve du lemme.

Il suffit de constater que

(id+_ ) b _=_+_ b _=_ +id={ b (id+_). Ainsi, a conjugaison holomorphe pres, le feuilletage F est invariant par l'involution { et apparait donc comme le complexifie d'un feuilletage analytique reel, evidemment monodromique. Ceci acheve la demonstration du theoreme.

3.

INTEGRALES PREMIERES LIOUVILLIENNES ET IRREDUCTIBILITE

3.1. Integrales premieres liouvilliennes et holonomie Soit F0 un germe de feuilletage holomorphe en 0 # C 2 d'equation 0=0. On suppose que l'origine est une singularite isolee. L'existence d'une integrale premiere liouvillienne pour 0 implique l'existence d'un facteur integrant generalise ([22]). Plus precisement, on a le

File: 505J 317313 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2698 Signs: 1787 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

257

Theoreme (Singer). Si le germe 0 possede une integrale premiere liouvillienne, il existe un germe ' de 1-forme meromorphe fermee tel que d0=' 7 0. Le theoreme qui suit generalise les resultats de [13]et [5] concernant les groupes linearisables de germes de diffeomorphismes holomorphes. Il s'agit d'un enonce de type ``theorie de Galois differentielle'' pour des equations non lineaires. Theoreme 3.2. Si le germe F0 possede une integrale premiere liouvillienne et n'est pas dicritique, alors son groupe d 'holonomie projective est resoluble. Preuve. Soit 0 l'eclate divise de 0 dans la carte (x, t) de C 2 ([13]). Par hypothese, il existe une 1-forme meromorphe fermee '~ telle que d0 ='~ 7 0. Suivant [5] '~ s'ecrit p

'~ = : * i i=1

df i +dh fi

ou les f i sont des fonctions holomorphes, h est une fonction meromorphe et les * i sont des nombres complexes non nuls. On peut donc definir le feuilletage F  0 en annulant la 1-forme fermee multivaluee ;=

0 . p e h > i=1 f i*i

La restriction ; 0 de ; a la transversale (t=0) s'ecrit ;0 =

dx p x :e U(x)x

ou U est une unite, p est un entier et : appartient a C. La 1-forme ; 0 jouit de la propriete suivante : si h est un element du groupe d'holonomie projective de F0 , on doit avoir h*; 0 =c h ; 0 avec c h # C. Le reste de la demonstration consiste a trouver une forme normale pour ; 0 permettant d'exploiter ce fait. Lemme 3.3. Il existe un nombre complexe # et une serie formelle V # C[[x]] tels que ; 0 =dG ou p

G(x)=x #e V(x)x .

File: 505J 317314 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2344 Signs: 1504 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

258

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

Preuve. En choisissant #= &:+p+1 et compte tenu de ce que la derivee G$(x) de G(x) a pour expression

\

G$(x)= #x #&1 +x #

\

V$(x) pV(x) & p+1 xp x

++ e

V(x)x p

,

l'equation a resoudre s'ecrit p

p

e &U(x)x =e V(x)x (#x p +xV$(x)&pV(x)). Decomposons V et U en V=V 1 +x pV 2 et U=U 1 +x pU 2 ou U 1 et V 1 sont des polyno^mes de degre inferieur a p; on obtient p

p

e &U1x e &U2 =e V1x e V2(#x p +x(V$ 1(x)+x pV$ 2(x) +px p&1V 2(x))&p(V 1(x)+x pV 2(x))). En posant V 1 = &U 1 , on se ramene a resoudre en V 2 l'equation (#x p +x(U$ 1(x)+x pV$ 2(x))&pU$ 1(x))e V2 =e &U2. Si p=0, alors

(C)

dx , x :e U(x) et on verifie facilement que le groupe d'holonomie projective de F0 est holomorphiquement conjugue a un groupe lineaire. Supposons donc p>0 et ecrivons ;0 =

e V2 =: k0 b k x k,

e &U2 = : c k x k,

#x p +xU$1 &pU 1 = : a k x k.

k0

k0

On a a 0 {0 et c 0 {0. L'equation (C) devient : a k x k : b k x k +x p+1 : kb k x k&1 = : c k x k. k0

k0

k0

k0

On en deduit que b 0 =c 0 a 0 {0 et 1 c &: ab a 0 m i1 i m&i

\ + si mp, 1 b = c &: ab &(m&p) b + a \ bm=

m

m

0

i

m&i

m&p

si

m>p.

i1

Notons que la solution que l'on obtient ne converge a priori pas.

File: 505J 317315 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2336 Signs: 1019 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

259

Lemme 3.4. Il existe un diffeomorphisme formel : x  x,(x) avec p ,(0)=( &pV(0)) 1p tel que G b (x)=x #e &1px . Preuve. Il suffit de trouver , tel que # log(,(x))+

V(x,(x)) &1 = . x p, p(x) px p

Posons E(x, y)=#x py p log y+V(xy)+

yp . p

Puisque Ey (0, (&pV(0)) 1p )=(&pV(0)) p&1p ){0, on peut resoudre en la variable y l'equation implicite E(x, y)=0. On peut relire l'enonce du lemme qui precede de la facon suivante : le germe de 1-forme ; 0 est formellement conjugue au germe de differentielle exacte dG. Ceci permet d'affirmer que le groupe d'holonomie projective de F0 est formellement conjugue a un groupe de germes de diffeomorphismes holomorphes laissant la differentielle de G invariante a constante pres. Pour obtenir le resultat cherche, il suffit de prouver que ce dernier groupe est resoluble ; notons le Inv(G). De deux choses l'une : v soit Inv(G) est abelien ; v soit Inv(G) n'est pas abelien et alors Inv(G) est resoluble si et seulement si son premier groupe derive D 1 Inv(G) est resoluble. Supposons Inv(G) non abelien. Le groupe D 1 Inv(G) est forme de germes de diffeomorphismes tangents a l'identite. On en deduit que si h appartient a D 1 Inv(G) alors il existe un nombre complexe c h tel que h #(x) exp

\

&1 &1 =c h x # exp . p ph (x) px p

+

\ +

Cette equation entraine l'egalite suivante : h*| #, p =| #, p ou | #, p est le germe de 1-forme holomorphe d'expression | #, p =

#x p +1 dx. x p+1

Il suffit alors d'utiliser les resultats de [6] pour conclure que D 1 Inv(G) est resoluble.

File: 505J 317316 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2430 Signs: 1487 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

260

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

3.2. Un critere d'irreductibilite Le but de ce paragraphe est d'etablir un critere d'irreductibilite pour un germe F0 de feuilletage holomorphe a l'origine de C 2 d'equation 0=0. On montre facilement qu'une transformation rationnelle R de CP 1 telle qu'il existe trois points distincts p 1 , p 2 et p 3 pour lesquels R &1(R( p i ))=p i , est une transformation de Moebius, i.e. un diffeomorphisme de CP 1 . L'enonce suivant est a rapprocher de ce fait. Theoreme 3.5. Soit F: C 2, 0  C 2, 0, une application holomorphe sans eclatement. S 'il existe des courbes # i , i=1, 2, 3, lisses et deux a deux transverses telles que F &1(F(# i ))=# i , alors F est un diffeomorphisme. Preuve. On peut supposer sans perdre de generalite que les courbes # i sont donnees par # 1 =( y=0),

# 2 =(x=0),

# 3 =( y=x).

Soit f i =0 une equation irreductible de 1 i =F(# i ). Par hypothese la fonction f i b F ne s'annule que sur # i ; il existe donc des unites U i et des entiers q i tels que f 1 b F=y q1U 1 ,

f 2 b F=x q2U 2 ,

f 3 b F=( y&x) q3 U 3 .

En particulier, on a l'egalite suivante entre matrices jacobiennes Jac(( f 1 , f 2 ) b F) Jac(F)=Jac( y q1U 1 , x q2U 2 ). Puisque Det(Jac( y q1U 1 , x q2U 2 ))=q 1 q 2 x q2y q1(&U 1 U 2 +xV 1 +yV 2 +xyV 3 ), ou V1 =

&U 1 U 2 , q 2 x

V2 =

&U 2 U 1 , q 1 y

V3=

U 1 U 2 U 1 U 2 & , x y y x

les zeros du determinant jacobien Det(Jac(F )) sont contenus dans l'union des courbes # 1 et # 2 . Il en va de me^me pour tout couple (i, j) # [1, 2, 3] 2, i{j. Ainsi le determinant jacobien de F ne s'annule que sur l'intersection des courbes # i , i=1, 2, 3, qui est reduite a 0. Ceci prouve que Jac(F) doit e^tre une unite. Remarque. L'hypothese sans eclatement peut e^tre remplacee par ``les F(# i ) sont des courbes''. Comme corollaire du resultat precedent, on obtient le critere d'irreductibilite suivant.

File: 505J 317317 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2853 Signs: 1738 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

261

Theoreme 3.6. Soit F0 un germe de feuilletage holomorphe en 0 # C 2 d'equation 0=0 a singularite isolee en 0. On suppose que F0 possede k separatrices lisses # i , k3, qui sont deux a deux transverses. On suppose de plus que les generateurs d'holonomie des feuilles # i "[0] ont leur partie lineaire independantes sur Z, i.e. s'il existe deux entiers relatifs r i et r j tels que h i$ (0) ri =h $j (0) rj avec i{j, alors r i =r j =0. Sous ces hypotheses, F0 est un feuilletage irreductible. Preuve. Soient F: C 2, 0  C 2, 0 une application sans eclatement et F' un germe de feuilletage holomorphe en 0 # C 2 d'equation '=0 tels que F0 =F*F' . Notons 1 i =F(# i ) les images par F des courbes # i . Remarquons tout d'abord que les 1 i sont des separatrices de F' . En effet, en un point generique m i de # i , la restriction F# i est un diffeomorphisme local et l'equation '=0 de F' au voisinage de M i =F(m i ) definit par image reciproque une equation F *'=0 de F0 au voisinage de m i . Puisque 1 i*'=# i* F*', la restriction de ' a 1 i est identiquement nulle. Montrons maintenant que pour chaque i, l'image reciproque F &1(1 i ) est une union de separatrices de F0 . Nous raisonnons par l'absurde. Soit # une branche de F &1(1 i ) qui n'est pas separatrice de F0 . Pour un choix generique de m dans #, on peut supposer F0 transverse a # et v F0 (resp. #) admet dx=0 (resp. y=0) comme equation locale en m, v F' (resp. 1 i ) admet dy=0 (resp. y=0) comme equation locale en M=F(m). Dans ces coordonnees, F s'ecrit F(x, y)=(X(x, y), Y(x, y)) avec Y(x, 0)#0 puisque F( y=0)=( y=0). Par ailleurs, comme F *F' =F0 , on a dY 7 dx=0 et F(x, y)=(X(x, y), Y(x)). On en deduit que F est de rang 1 et a de l'eclatement, d'ou une contradiction avec les hypotheses. Finalement, pour chaque i, l'image reciproque F &1(1 i ) de 1 i est une union de courbes # j . Soient alors 1 une separatrice de F' et h un generateur de son holonomie. S'il existe deux indices i et j tels que 1=F(# i )=F(# j ) alors, quitte a changer le generateur h i (resp. h j ) d'holonomie de # i (resp. # j ) en (resp. h &1 ), on a h &1 i j h l (x l )=H l (x pl l ) 1pl,

p l # N,

l=i, j,

ou x l designe une coordonnee et H l est le germe de diffeomorphisme obtenu en composant q l fois h, q l # Z. En particulier, h l$ (0)=h$(0) ql pl

et

h $i (0) pi qj =h $j (0) pj qi,

ce qui est contraire aux hypotheses. On a donc F &1(F(# i ))=# i , pour i=1, 2, ..., k.

File: 505J 317318 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3343 Signs: 2361 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

262

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

4. APPLICATIONS AU PROBLEME DU CENTRE Nous allons utiliser les resultats des paragraphes 2 et 3 pour construire un germe de feuilletage analytique reel a configuration centrale irreductible et sans integrale premiere de type Liouville. 4.1. Un theoreme d 'existence Nous commencons par quelques considerations sur les groupes de germes de diffeomorphismes holomorphes de (C, 0). Le theoreme recent suivant est du^ a S. Cohen ([7]). Theoreme 4.1. Soit p un entier superieur a 1. Les applications holomorphes z [ z+1 et z [ z p engendrent un groupe libre de rang deux. En conjuguant ces applications par l'inversion z [ 1z, on obtient le Corollaire 4.2.

Les germes de diffeomorphismes holomorphes

l 1(z)=

z z+1

et

l p(z)=

z (1+z p ) 1p

engendrent un groupe libre de rang deux. Remarque. On aurait pu s'attendre a ce que l'existence d'une separatrice commune a tous les elements du groupe force l'existence de relations. Le resultat precedent montre que ce n'est pas le cas. Corollaire 4.3. Le groupe G *, + engendre par les germes de diffeomorphismes *l 1 et +l p est libre pour un ensemble de couples (*, +) residuel dans C*_C*. Preuve. Pour le verifier, considerons un mot m en *l 1 , +l p , (*l 1 ) &1 et (+l p ) &1. Les coefficients c k(m, *, +) du germe de diffeomorphisme z [ m(z)=c k(m, *, +) z k sont des fonctions rationnelles en * et + et l'ensemble 7(m)=[(*, +),

c 1(m, *, +)=1,

c k(m, *, +)=0 \k>1]

est une intersection denombrable de fermes. Tous ces fermes sont d'interieur vide puisque le point (*=1, +=1) est dans le complementaire de chacun d'eux. On en deduit que le groupe G *, + est libre pour (*, +) appartenant a une intersection denombrable d'ouverts denses de C*_C*. Nous sommes en mesure de prouver le

File: 505J 317319 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2576 Signs: 1721 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

263

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

Theoreme 4.4. Il existe des germes de feuilletages analytiques reels a configuration centrale qui sont irreductibles et sans integrale premiere de type Liouville. Preuve. Notons h 1 le germe *l 1 et h 2 le germe +l p , p>1. Soit h 3 le germe de diffeomorphisme holomorphe tel que h 1 b h 2 b h 3(z)= &z . D'apres le theoreme 2.3, il existe un germe de feuilletage analytique F| a l'origine de R 2 qui possede les proprietes suivantes. v L'origine est un centre de F| . v Le groupe d'holonomie projective H F C| du germe de feuilletage holomorphe F C | est holomorphiquement conjugue au groupe engendre par les germes de diffeomorphismes holomorphes h 1 , h 2 , h 3 et les germes k 1 , k 2 , k 3 verifiant k i (z)=h i (z ). Puisque le groupe H F C| contient le sous groupe libre G *, + et compte tenu du theoreme 3.2, le germe F| ne possede pas d'integrale premiere liouvillienne. Par ailleurs, notons # 1 , # 2 , # 3 , # 1 , # 2 , # 3 les separatrices de F0 et f 1 , f 2 , f3 (resp. f 1, f 2, f 3 ) les germes de diffeomorphismes d'holonomie des feuilles # 1 "[0], # 2 "[0] et # 3[0] (resp. # 1 "[0], # 2 "[0] et # 3 "[0]). On a 2

f$1 (0)=e &4? log *,

2

f$2(0)=e &4? log +,

2

f $3(0)=e &4? &log( &*)&log +.

Si * et + sont choisis generiquement, les h $(0) sont multiplicativement indei pendants sur Z. D'apres le critere 3.6 le feuilletage F| est irreductible. Il est possible de se limiter, dans la construction precedente, au cas ou F C| ne possede que 4 separatrices. Pour cela, on a besoin de la proposition suivante. Proposition 4.5. Il existe un nombre complexe * non nul et un germe . de diffeomorphisme analytique a l'origine de R2 tels que le groupe engendre par les germes de diffeomorphismes holomorphes z [ *.(z) et z [ *.(z) soit libre. Preuve. Notons  = le germe de diffeomorphisme defini par  =(z)=

z 1+=z

et soit * 0 =e i%0, % 0 # [0, 2?], un nombre complexe de module 1. On obtient par un calcul elementaire, l'egalite suivante: *0 z = = b * 0 b  &1 = (z). 1&=(1&* 0 ) z

File: 505J 317320 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3186 Signs: 1944 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

264

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

Ainsi, lorsque = est choisi reel, le groupe G *0 , = engendre par les diffeomorphismes *0 z 1&=(1&* 0 ) z

et

z (1+z 2 ) 12

est analytiquement conjugue au groupe engendre par * 0 z et . ou . est analytique reel et a pour expression: b .(z)= &1 =

z b  = (z). (1+z 2 ) 12

Chosissons ==1|1&* 0 |, on a: *0 z *0 z = . 1&=(1&* 0 ) z 1+(2 i sin % 0 2)2 |sin % 0 2| e i%0 2z Visiblement, z *0 z  1&=(1&* 0 ) z 1&iz lorsque % 0 tend vers 2? par valeurs inferieures. Puisque z1&iz et z(1+z 2 ) 12 engendrent un groupe libre (theoreme 1.5 de [7]), il existe des valeurs de % 0 et =, = # R, pour lesquelles le groupe G *0 , = est libre. Ceci demontre que, pour ces me^mes valeurs de % 0 , les diffeomorphismes * 0 z et ., et par consequent * 20z et * 0 ., engendrent un groupe libre. Pour terminer la preuve, il suffit de remarquer que lorsque le parametre *=re i% tend vers * 0 , le diffeomorphisme (** ) z (resp. *.) tend vers * 20 z (resp. * 0 .). Ainsi, il existe des valeurs de * pour lesquelles le groupe engendre par (** ) z et *. est un groupe libre. Revenons a la construction. Soient h 1(z)=*.(z) ou * et . sont comme precedemment, et h 2 tel que h 1 b h 2(z)= &z. Notons k 1 et k 2 les diffeomorphismes definis par k 1(z)=h 1(z )=*.(z) et k 2(z)=h 2(z ). En reprenant le calcul du paragraphe precedent, on montre qu'une relation multiplicative sur Z entre les parties lineaires f $1(0), f $2(0) et f $1(0) des holonomies de F C0 est impossible si r et % sont choisis generiquement.

File: 505J 317321 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2501 Signs: 1445 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

FEUILLETAGES ANALYTIQUES REELS

265

4.2. Consequences geometriques Le theoreme suivant du^ a Nakai donne une description complete de la dynamique des groupes non resolubles de germes de diffeomorphismes holomorphes a l'origine de C ([18]). Theoreme 4.6. Soit G un groupe non resoluble de germes de diffeomorphismes holomorphes a l'origine de C. On a l 'alternative: (1)

soit G agit densement sur (C, 0)"[0],

(2) soit G possede un nombre fini de separatrices # 1 , # 2 ,..., # n , telles que l 'union #=# 1 _ # 2 _ } } } _ # n _ [0] soit holomorphiquement conjuguee a l 'ensemble Re(z n )=0. Dans ce dernier cas G agit densement sur chaque composante connexe des separatrices et sur chaque composante connexe du complement de # dans C, 0. Remarque. Lorsque le groupe G est constitue de germes complexifies de germes analytiques reels, les orbites de G sont denses dans chaque composante connexe de (R, 0)"[0]. Reprenons les notations et la construction du paragraphe 4.1. D'apres le theoreme 2.3, il existe un germe de feuilletage analytique F| a configuration centrale tel que le groupe d'holonomie projective H F C| soit engendre par les germes: v l 1 , l p et l tel que l 1 b l p b l(z)= &z; v k 1 , k p et k tels que k 1(z )=l 1(z), k p(z )=l p(z) et k(z )=l(z). Le groupe G 1, 1 preserve le reel et ses orbites sont denses dans (R, 0)"[0]. On en deduit que la trace reelle (quand elle existe) d'une feuille de F C | est constituee d'un ensemble de cycles denses dans (R 2, 0) prive de l'origine. Il est possible de verifier que tous ces cycles sont independants en homologie.

REFERENCES 1. V. I. Arnold. On local problems in analysis, Vestnik Moskov. Univ. Ser. I Mat. Mekh. 25 (2) (1970), 5256. 2. M. Berthier et R. Moussu. Reversibilite et classification des centres nilpotents, Ann. Institut Fourier 44 (2) (1994), 465494. 3. M. Brunella, Vanishing holonomy and monodromy of certain centers and foci, Asterisque 222 (1994), 3748. 4. D. Cerveau et A. Lins-Neto, Irreducible components of the space of holomorphic foliations of degree two in CP n , n3, A paraitre dans Ann. of Math. 5. D. Cerveau et J.-F. Mattei, Formes integrables holomorphes singulieres, Asterisque 97. 6. D. Cerveau et R. Moussu, Groupes d'automorphismes de (C, 0) et equations differentielles ydy+ } } } =0, Bull. Soc. Math. France 116 (1988), 459488.

File: 505J 317322 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:11 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 3228 Signs: 2292 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm

266

BERTHIER, CERVEAU, AND LINS NETO

7. S. Cohen, The group of translations and positive rationnal powers is free, Quart. J. Math. Oxford Ser. (2) 46 (1995), 2193. 8. H. Dulac, Determination et integration d'une certaine classe d'equations differentielles ayant pour point singulier un centre, Bull. Sciences Math. Ser. 2 32 (1) (1908), 230252. 9. J. Ecalle, Introduction aux fonctions analysables et preuve constructive de la conjecture de Dulac, Actualites Math. (1992) 10. Y. Il Yashenko, Finiteness theorem for limit cycles, Transl. Math. Monographs 94 (1991). 11. A. M. Liapounov, ``Stability of Motion,'' Academic Press, 1966. 12. A. Lins Neto, Construction of singular holomorphic vector fields and foliations in dimension two, J. Differential Geom. 26 (1) (1987), 331. 13. J.-F. Mattei et R. Moussu, Holonomie et integrales premieres, Ann. Sci. Ecde. Norm. Sup. 13 (1980), 469523. 14. J. Martinet et J.-P. Ramis, Classification analytique des equations differentielles non lineaires resonnantes du premier ordre, Ann. Sci. Ecole. Norm. Sup. Ser. (4) 16 (1983), 571621. 15. R. Meziani, ``Probleme de modules pour des equations degenerees de C 2,'' these de l'Universite de Rennes, 1992. 16. R. Moussu, Une demonstration geometrique d'un theoreme de LiapounovPoincare, Asterisque 9899 (1982), 216223. 17. R. Moussu, Symetries et formes normales des centres et foyers degeneres, Ergod. Theory Dynamic Systems 2 (1982), 241251. 18. I. Nakai, Separatrices for non solvable dynamics on C, 0, Ann. Institut Fourier 44 (2) (1994), 569599. 19. R. Perez Marco et J.-C. Yoccoz, Germes de feuilletages holomorphes a holonomie prescrite, Asterisque 222, 345371. 20. H. Poincare, Memoire sur les courbes definies par une equation differentielle, J. Math. Pures Appl. (3) 7 (1881), 37542 et (4) 1 (1885), 167244. 21. D. Schlomiuk, Algebraic and geometric aspects of the theory of polynomial vector fields, in ``Bifurcations and Periodic Orbits of Vector Fields'' (D. Schlomiuk, Ed.), Kluwer Academic, DordrechtNorwell, MA, 1989. 22. M. F. Singer, Liouvillian first integrals of differential equations, Trans. Amer. Math. Soc. 333 (1992). 23. H. Zoladek, The solution of the problem of the center, preprint, University of Warsaw, 1992.

File: 505J 317323 . By:CV . Date:31:10:96 . Time:08:14 LOP8M. V8.0. Page 01:01 Codes: 2882 Signs: 2269 . Length: 45 pic 0 pts, 190 mm