XXVIIIe Congrès national Émois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 63S (2015) S14–S22
Session H2 – Autres secteurs : activité externe, HAD, SSR, Psychiatrie H2-1
Cohorte d’adultes débutant un traitement antidépresseur en 2011 : premières analyses à 12 mois
A. Cuerq ∗ , J.-P. Fagot , S. Samson , A. Fagot-Campagna Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Cuerq) Introduction Des études ont montré un usage non optimal des antidépresseurs en France. Une cohorte d’adultes ayant débuté un traitement antidépresseur a été mise en place pour suivre leur devenir. Méthodes La cohorte inclut les adultes du régime général d’assurancemaladie, ayant eu ≥ 1 délivrance d’antidépresseur en 2011. Ont été exclus les patients « prévalents » (i.e. ≥ 1 délivrance en 2009/2010 d’antidépresseur/ antipsychotique/thymorégulateur/médicament de la dépendance/stimulant ; hospitalisés avec motif psychiatrique (F04–F99) en MCO/RIMP/SSR (2006–2010) ; en ALD, arrêt de travail ≥ 6 mois, invalidité, pour motif psychiatrique). Résultats Près de 950 000 adultes (2,5 %) ont débuté un traitement antidépresseur en 2011 (âge moyen 50 ans, 2/3 de femmes). Un médecin généraliste était premier prescripteur pour 90 % d’entre eux. Le délai entre le début de traitement et la consultation suivante (généraliste/psychiatre) était de 23 jours pour les patients avec≥ 3 délivrances. Dans l’année suivant l’initiation du traitement, 12 % des patients avaient eu au moins une consultation en psychiatrie libérale. Les molécules les plus fréquemment prescrites étaient escitalopram (33 %), paroxetine (15 %), amitriptyline (11 %) fluoxetine (7 %), venlafaxine (7 %). La médiane de traitement était de 28 jours (< 6 mois : 83 %), 40 % n’avaient eu qu’une délivrance sur l’année, 13 % deux, 47 % ≥ trois. Le taux d’instauration variait du simple au double entre départements. Plus ce taux était élevé, plus l’arrêt de traitement était fréquent après un mois ou deux (r = –0,34, p = 0,0005). Discussion/conclusion Un traitement antidépresseur est débuté annuellement chez 2,5 % des adultes mais interrompu avant six mois dans 4 cas sur 5, et suivi d’une consultation dans les 15 jours dans moins du tiers des cas. Les disparités sociales et géographiques de recours et suivi du traitement sont importantes. Les facteurs de chronicité (traitement au long cours, rechutes, hospitalisations, invalidité. . .) et la qualité du suivi seront analysés. Mots clés Sniiram ; Antidépresseur ; Syndrome dépressif Déclaration d’intérêt Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt en relation avec ce résumé. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.01.046 H2-2
Le codage des tentatives de suicides en psychiatrie, dans le Nord–Pas-de-Calais
C. Dumesnil ∗ , P. Parmentier , L. Plancke Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale Nord–Pas-de-Calais, 59000 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Dumesnil) Introduction La surveillance des taux de tentatives de suicide et de leurs évolutions est nécessaire à la réalisation d’état des lieux précis sur ce sujet ainsi qu’à l’évaluation des dispositifs innovants de prise en charge des suicidants. Le Recueil d’informations médicalisé en psychiatrie (RIM-P) pourrait être un complément pertinent aux autres recueils renseignant sur les tentatives de suicide prises en charge médicalement. Néanmoins, il semble aujourd’hui insuffisamment fiable pour être exploité en épidémiologie. Ce travail a pour objectif de dresser un état des lieux sur la manière dont les personnels des services de psychiatrie de la région Nord–Pas-de-Calais codent les tentatives de suicide. Méthodes Il s’agit d’une enquête quantitative transversale qui comporte deux volets : un questionnaire à destination des chefs de pôle et de service de la
S21
psychiatrie adulte publique et des établissements privés de la région et un questionnaire à destination des personnels soignants travaillant au sein d’équipes de psychiatrie assurant la prise en charge de patients suicidants au décours immédiat de la tentative de suicide (phase aiguë), et susceptibles de coder leur activité. Résultats L’opinion des chefs de service et de pôle est globalement favorable sur le RIM-P. Néanmoins, les recommandations de codage semblent très hétérogènes, et les contacts avec les DIM insuffisants. Chez les professionnels qui codent leurs diagnostics, le codage des tentatives de suicide est relativement homogène mais les codes les plus fréquents sont loin d’être utilisés de manière systématique. De plus, le codage des diagnostics n’est systématique que chez 60 % des répondants. Enfin, le codage des antécédents de TS ne semble que rarement réalisé. Discussion/conclusion Bien qu’on s’interroge depuis un certain temps sur la qualité des données renseignées dans le RIM-P, aucune étude n’avait à ce jour interrogé directement les professionnels sur la manière dont ils codent leurs diagnostics, en particulier les tentatives de suicide, dont la diminution est un enjeu important de santé publique, et dont la surveillance nécessite donc des indicateurs de qualité. Cette étude a permis de dresser un premier état des lieux qui sera approfondi par des entretiens qualitatifs avec des représentants des départements d’information médicale et des soignants, l’objectif étant de parvenir à un consensus régional sur le codage des TS en psychiatrie, afin de disposer à terme d’une base de données exploitable en épidémiologie. Mots clés Tentative de suicide ; Codage ; RimP-Pychiatrie Déclaration d’intérêt Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt en relation avec ce résumé. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2015.01.047 H2-3
Recueil et contrôle de l’information dans les départements d’information médicale des établissements SSR franciliens T. Roditis a , E. Devaux b,∗ , A. Michault b Clinalliance, Villiers-sur-Orge, France b Agence régionale de santé Île-de-France, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Devaux)
a
Introduction Dans la perspective de la construction du modèle de financement établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR), plusieurs modèles de groupage ont été proposés depuis la création du PMSI SSR. Pourtant, dans ce même temps, le format du recueil a peu varié. Partant de ce constat, le Cotrim SSR d’Île-de-France a souhaité disposer d’une vision de la pratique du recueil et des contrôles du PMSI SSR en interrogeant les départements d’information médicale des établissements franciliens. Méthodes Un questionnaire d’enquête de 64 questions a été élaboré puis adressé aux médecins DIM des 210 établissements SSR franciliens en mai 2014. Ce questionnaire en ligne a été préalablement testé par les membres du Cotrim SSR sur leurs établissements. Les résultats ont ensuite été analysés en été 2014 par un statisticien et commentés par le Cotrim. Le taux de participation supérieur à 80 % ainsi que la quasi-exhaustivité du remplissage de chaque questionnaire est un gage de la robustesse et de la fiabilité des résultats de l’enquête. Résultats Les résultats concernent l’informatisation du recueil, la fréquence du codage médical, la pratique du codage de la dépendance et des actes de rééducation et les contrôles effectués. Ils portent également sur le personnel dédié au PMSI SSR, son niveau de formation ainsi que sur le programme d’amélioration de la qualité du recueil. Ils donnent des informations qualitatives sur l’ensemble des contrôles de l’information médicale effectués au sein des DIM franciliens. Nous présentons de fac¸on concrète et détaillée les résultats les plus significatifs. Discussion/conclusion Ils ont fait l’objet de dix propositions du Cotrim SSR d’Île-de-France, notamment l’extension de ce questionnaire aux établissements des autres champs, la généralisation du dossier patient complet informatisé, ainsi que de la définition d’indicateurs reconnus facilitant le contrôle (certains tableaux MAT2A, les ressources du DIM, la pratique du codage médical effectué en début de séjour et revu au cours du séjour,. . .)