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Le défi du xxie siècle. Relier les connaissances
Premiere. Sont-ils neufs ? En fait, ils repetent en d’autres termes les angoisses qu’eprouvaient nos grands-parents. Ne crayons nous pas etre les premiers a apprehender I’avenir ! Louvrage presente le bilan des modifications et des permanences qui caracterisent le xlxe siecle, de la reconstruction qui suivit la periode napoleonienne a la gestation du premier conflit mondial.
de mode, le reseau mondial offre des ressources nouvelles et d’une remarquable richesse, notamment au plan iconographique. Ces nouvelles possibilites documentaires pourraient bien bouleverser les pratiques actuelles des historiens des sciences, ne serait-ce qu’en leur ouvrant de nouveaux et immenses champs d’investigation.
HISTOIRE ET PHILOSOPHIE
HOMMES DES SCIENCES
Le r6le des metaphores dans les pro@& de la biologie fvelyne Fox Keller Puf, toll. * tpistemologie, Philosophie, et Pratiques medicales n, Traduit de I’americain par Gilles Charpy et Marc Saint-Upery, 1999, 156 p., 84 F.
S
elon I’auteur, le caractere performatif du langage - un Cnonce constitue simultanement un acte - s’etend bien au-dela du domaine des actes de parole. Les enonces descriptifs de la science sont performatifs car ils influencent la maniere dont nous construisons notre monde social et materiel. Ce livre illustre, de la facon la plus simple possible, le role du langage dans la science.
HISTOIRE
DES SCIENCES
L’histoire des sciences Pascal Acot Puf, COIL * Que sais-je ? n n”3495, (1 ere edition), 128 p., 40 F.
L
1999
‘objet d’une discipline est soit son intention, son dessein ou son objectif, soit la matiere a quoi s’applique son etude specifique, ecrivait Ceorges Canguilhem en 1971. Ces deux conceptions sont quasiment indissociables : une reflexion theorique sur I’histoire g&r&ale des sciences doit etre mise en oeuvre dans la pratique de toute histoire sectorielle. Chistoire des sciences met au jour les enjeux philosophiques et epistemologiques d’une telle exigence. Ces enjeux sont d’actualite car on demande notamment a I’histoire des sciences d’aider les chercheurs d’aujourd’hui a surmonter des difficult& analogues a celles qui furent rencontrees par les savants du passe. Un inter& particulier a ete Porte a I’lnternet, car au-dela de I’effet
ET MILIEUX
Paysans sereers. Dynamiques mobilit& au St%egal Andre Lericollais (@d.) IRD, toll. * A travers champs 668 p., 190 F.
agraires
et
*, 1999,
es tessons du canaris ne sont plus rmmobiles * disent les Sereers. Dans les campagnes du Sine, au centre-ouest du Senegal, les tessons de poteries qui jonchent les aires villageoises symbolisent la socialisation et la sacralisation ancienne des lieux ; ils temoignent de I’attachement des paysans sereer a leur terroir. Or, ce confinement dans les vieux pays a cesse, les jeunes gens partent travailler dans les Terres neuves sit&es a I’est et s’y fixent. Cette mobilite geographique s’accompagne de changements de tous ordres qui mettent a mal les representations anciennes quelque peu figees du systeme agraire et de la societe rurale des Sereers du Sine. Dans les Terres neuves, une dynamique socio-economique forte se fonde sur I’extension des espaces productifs et offre des possibilites d’enrichissement aux paysans. Toutefois, les potentiels de production ne semblent guere menages pour I’avenir. Les terres de ces exploitants qui n’ont pas rompu avec ceux du Sine constituent un elargissement de I’espace agro-pastoral sereer. <: L.
Les sentiers Jean-Pierre Arguments,
d’un geoagronome Deffontaines 1998, 360 p., 180 F
C
e recueil, compose par Jean-Pierre est le fruit d’une conspiraDeffontaines, tion amicale ; il rassemble une trentaine de textes qui jalonnent, sur trois decennies, I’itineraire d’une pensee originale, souvent novatrice, parfois visionnaire, toujours libre. Trois mots : Potentialites, Pratiques, Paysage, structurent le plan du present
A’.%.
2000.
vol.
8,
n" 1,
77-89
ouvrage. J.-P. Deffontaines les a choisis Iuimeme un jour de 1995, pour baliser sa trajectoire scientifique. Le paysage est au cceur d’une dynamique de recherche elaboree par dessus les frontieres de I’agronomie et de la geographie, dans une ouverture pluridisciplinaire : comprendre comment les pratiques des agriculteurs jouent avec et sur les potentialites des terrains, rendre compte de la maniere dont I’activite du paysan contribue a produire I’espace du ” pays D, enfin definir les conditions dans lesquelles peut s’etablir une situation de gestion des paysages. A travers champs, terrains et territoires ce livre, riche de nombreuses illustrations, emprunte differents sentiers et traduit une pratique de recherche animee par la volonte de construire une gee-agronomie appliquee au developpement rural local. L’interet de ce projet ambitieux, poursuivi avec imagination et tenacite, apparait aujourd’hui evident a la lumiere des nouvelles fonctions devalues a I’agriculture dans la perspective d’un developpement plus durable : gestion de I’espace rural et du cadre de vie, protection de I’environnement, entretien ou creation des paysages.. Ainsi se verifie la justesse de I’intuition creatrice de Jean-Pierre Deffontaines qui mobilisait des les annees 70, le social et le spatial autour de I’analyse du fait technique en agronomie. Le defi du xxle skle. Relier les connaissances Edgar Morin Seuil, Journees thematiques concues et animees par E. Morin (Paris, 1-24 mars 1998), 1999, 478 p., 145 F.
C
e livre rassemble les travaux des * Journees thematiques * organisees en mars 1998 sous I’egide du ministre de I’liducation, Claude Allegre. II s’agissait de montrer qu’il etait possible de repondre aux deux grands defis que la connaissance devra affronter au tours du troisieme millenaire : le defi de la globalite que pose I’inadequation aggravee entre un savoir compartimente entre differentes disciplines d’une part, et des realites multidimensionnelles, globales, transnationales d’autre part, et le defi de I’accroissement ininterrompu des savoirs qui rend sans cesse plus difficile I’organisation des connaissances autour des problemes essentiels. Par ces journees thematiques, on voulait tenter
d’intCgrer les disciplines dans des cadres de pensee qui correspondent aux grands problemes que se pose I’esprit : le monde, la terre, la vie, I’humanite ; de donner une @gale importance a la culture des humanit& et a la culture scientifique en les faisant communiquer ; de regenerer les vertus cognitives et existentielles de la litterature, de la po&ie, des arts. Venus de toutes les disciplines et associant leurs comp&ences, les nombreux participants s’y sont employ&.
L’intelligence de la complexit Edgar Morin, Jean-Louis Le Moigne L’Harmattan, toll. x Cognition 8 formation *, 1999, 332 p., 170 F
D
epuis plus de vingt-cinq ans, nos cultures et notre entendement sont progressivement impregnes de I’obligation sociale, politique, civique, de rendre intelligible la complexit@. Le but de cet ouvrage est de temoigner de la prise de conscience de cette impregnation qui s’accomplit sous nos yeux, ZII’aube du xxie siecle. II s’agit d’une Nouvelle Reforme de la faGon de comprendre, de cette incessante mediation qui impose de ne plus tenir pour seule ressource de I’esprit la * raison suffisante n de Leibniz et de reconnaitre la place joule, depuis Locke, par 1’~humaine comprehension * qui cherche a decrire en * travaillant a bien penser *. En approfondissant cette Intelligence de la complexit@, les auteurs, privilegient I’exercice d’une rationalite critique et ideologique, par lequel un moyen pour atteindre une fin transforme cette fin, et suggere quelque nouveau moyen. C’est le developpement d’une ecologic de I’action humaine, qui tendra vers la conscience du fait que tout acte engageant engendrera toujours des effets non anticipes..
MODtLISATION Philosophies des mathematiques et de la modelisation. Du chercheur a l’ing&Iieur Nicolas Bouleau L’Harmattan, 1999, 364 p., 190 F.
C
omprendre le rBle economique que jouent les mathematiques est essentiel pour situer les enjeux de la formation des jeunes et des futurs ingenieurs. L’aUteUr montre que la recherche mathematique
consiste a faire le travail inverse de celui d’un ordinateur. Cette inGressante image s’appuie sur les travaux @cents des logiciens. De plus, la modelisation, qui est devenue I’activitP principale de I’ingenieur, permet d’utiliser les mathematiques directement, sans qu’elles soient la servante des disciplines traditionnelles.
PHILOSOPHIE DES SCIENCES La Pensee de l’espace Gilles Caston Granger Odile Jacob, toll. a Philosophie *, 1999, 238 p., 180 F.
Y
a-t-i1 une pensee de I’espace ? Nul ne doute que le sens de I’espace soit au cceur de nos pensees. C’est m@me pour Kant la condition de la pen&e des objets. Nous pensons des objets dans I’espace, nous les voyons et les touchons dans l’espace. Mais pensons-nous I’espace ? Est-ce un scheme, une forme, ou bien est-ce aussi un objet ? La question semble r&olue depuis longtemps, tant il est vrai que les mathematiciens ont depuis longtemps cr& par abstraction une science des objets en tant qu’ils sont dans I’espace. C’est la geometric. Est-ce vrai ? Et comment ? Comment la g@om&rie nous permet-elle de passer de I’intuition des chases dans I’espace a la pensee de I’espace 7 Avec cette question, centrale depuis Kant, I’auteur poursuit son ceuvre, placee sous le signe de la philosophie scientifique. Les deux infinis et l’esprit humain Roger Penrose ted.1 Flammarion, toll. * Nouvelle bibliotheque scientifique *, 1999,222 p., 135 F.
L
es idles de I’auteur, professeur de mathematiques a I’universite d’oxford, sur la physique de I’univers a tres grande echelle, le monde quantique au niveau le plus microscopique ou la physique de I’esprit ont suscite discussions et controverses. Elles furent pr&.entees dans deux ouvrages, [esprit, I’ordinateur et /eslois de la physique et Les ombres de f’esprit. Dans ce nouveau livre, I’auteur, retrace et met a jour les axes principaux de sa reflexion sur ces questions. II offre un resume de VaSteS domaines de la physique dans lesquels il dPcele I’existence de problemes non r&olus. II introduit dans ce but de nouveaux concepts qu’il juge feconds pour
NSS,
2000,
vol.
8, no 1, 77-89
comprendre le fonctionnement du cerveau et la nature de I’esprit humain. Ces idPes sont ensuite soumises au jugement de trois experts Venus d’horizons differents -Abner Shimony et Nancy Cartwright, philosophes des sciences, et Stephen Hawkings, theoricien de la physique et de la cosmologie. La version francaise comporte une intervention de Roland Omnes, theoricien de la mecanique quantique, ainsi que la reponse de Roger Penrose. Cet ouvrage constitue une introduction aux vues de I’auteur sur ce que sera la physique theorique du xxle si&le.
RISQUES TECHNOLOGIQUES Caccident de la centrale nucleaire de Three Mile Island. Vingt ans aprb : nouvelles perspectives pour la s&wit& nouvelles inqui&udes Michel Llory L’Harmattan, toll. a Risques technologiques *, 1999, 368 p., 190 F. ingt ans apres l’accident de la centrale v nuclPaire de Three Miles Island (TMI) aux ttats-Unis, quel bilan peut-on faire de la s@curitC des systemes complexes et a risques ? Quels sont les progrPs accomplis ? Quelles sont les limites actuelles de la sPcurit@ ? Comment un accident est-il encore possible ? II apparait en effet que toutes les lecons de I’accident de TMI n’ont pas et@ tit’ees. Demeure un h&itage a transmettre. On peut de m@me craindre que toutes les lecons n’aient pas Pte tirees de la plupart des accidents. Du naufrage du ferry-boat Herald of Free Enterprise, de I’explosion de la navette Challenger, du crash du DC-10 a Ermenonville... Le livre ouvre ainsi un espace de questions qui doivent interpeller aussi bien I’opinion publique, le citoyen, IeS responsables politiques, que les experts, les managers, les ingenieurs. C’est au cceur des organisations que se d&lent et se comprennent malaises, dysfonctionnements, vuln&abilit&, que se comprend comment, insidieusement, l’accident incube. L’analyse des organisations deplace I’attention du travail des equipes de terrain vers celui des cadres. Elle offre de nouvelles perspectives pour la securite, les moyens d’une transformation radicale de notre conception et de nos pratiques de @curit& Mais elle fait aussi surgir de nouvelles inqui&udes. Les organisations qui gerent les grands systemes peuvent y
de mode, le reseau mondial offre des ressources nouvelles et d’une remarquable richesse, notamment au plan iconographique. Ces nouvelles possibilites documentaires pourraient bien bouleverser les pratiques actuelles des historiens des sciences, ne serait-ce qu’en leur ouvrant de nouveaux et immenses champs d’investigation.
HISTOIRE ET PHILOSOPHIE
HOMMES DES SCIENCES
Le r6le des metaphores dans les pro@& de la biologie fvelyne Fox Keller Puf, toll. * tpistemologie, Philosophie, et Pratiques medicales n, Traduit de I’americain par Gilles Charpy et Marc Saint-Upery, 1999, 156 p., 84 F.
S
elon I’auteur, le caractere performatif du langage - un Cnonce constitue simultanement un acte - s’etend bien au-dela du domaine des actes de parole. Les enonces descriptifs de la science sont performatifs car ils influencent la maniere dont nous construisons notre monde social et materiel. Ce livre illustre, de la facon la plus simple possible, le role du langage dans la science.
HISTOIRE
DES SCIENCES
L’histoire des sciences Pascal Acot Puf, COIL * Que sais-je ? n n”3495, (1 ere edition), 128 p., 40 F.
L
1999
‘objet d’une discipline est soit son intention, son dessein ou son objectif, soit la matiere a quoi s’applique son etude specifique, ecrivait Ceorges Canguilhem en 1971. Ces deux conceptions sont quasiment indissociables : une reflexion theorique sur I’histoire g&r&ale des sciences doit etre mise en oeuvre dans la pratique de toute histoire sectorielle. Chistoire des sciences met au jour les enjeux philosophiques et epistemologiques d’une telle exigence. Ces enjeux sont d’actualite car on demande notamment a I’histoire des sciences d’aider les chercheurs d’aujourd’hui a surmonter des difficult& analogues a celles qui furent rencontrees par les savants du passe. Un inter& particulier a ete Porte a I’lnternet, car au-dela de I’effet
ET MILIEUX
Paysans sereers. Dynamiques mobilit& au St%egal Andre Lericollais (@d.) IRD, toll. * A travers champs 668 p., 190 F.
agraires
et
*, 1999,
es tessons du canaris ne sont plus rmmobiles * disent les Sereers. Dans les campagnes du Sine, au centre-ouest du Senegal, les tessons de poteries qui jonchent les aires villageoises symbolisent la socialisation et la sacralisation ancienne des lieux ; ils temoignent de I’attachement des paysans sereer a leur terroir. Or, ce confinement dans les vieux pays a cesse, les jeunes gens partent travailler dans les Terres neuves sit&es a I’est et s’y fixent. Cette mobilite geographique s’accompagne de changements de tous ordres qui mettent a mal les representations anciennes quelque peu figees du systeme agraire et de la societe rurale des Sereers du Sine. Dans les Terres neuves, une dynamique socio-economique forte se fonde sur I’extension des espaces productifs et offre des possibilites d’enrichissement aux paysans. Toutefois, les potentiels de production ne semblent guere menages pour I’avenir. Les terres de ces exploitants qui n’ont pas rompu avec ceux du Sine constituent un elargissement de I’espace agro-pastoral sereer. <: L.
Les sentiers Jean-Pierre Arguments,
d’un geoagronome Deffontaines 1998, 360 p., 180 F
C
e recueil, compose par Jean-Pierre est le fruit d’une conspiraDeffontaines, tion amicale ; il rassemble une trentaine de textes qui jalonnent, sur trois decennies, I’itineraire d’une pensee originale, souvent novatrice, parfois visionnaire, toujours libre. Trois mots : Potentialites, Pratiques, Paysage, structurent le plan du present
A’.%.
2000.
vol.
8,
n" 1,
77-89
ouvrage. J.-P. Deffontaines les a choisis Iuimeme un jour de 1995, pour baliser sa trajectoire scientifique. Le paysage est au cceur d’une dynamique de recherche elaboree par dessus les frontieres de I’agronomie et de la geographie, dans une ouverture pluridisciplinaire : comprendre comment les pratiques des agriculteurs jouent avec et sur les potentialites des terrains, rendre compte de la maniere dont I’activite du paysan contribue a produire I’espace du ” pays D, enfin definir les conditions dans lesquelles peut s’etablir une situation de gestion des paysages. A travers champs, terrains et territoires ce livre, riche de nombreuses illustrations, emprunte differents sentiers et traduit une pratique de recherche animee par la volonte de construire une gee-agronomie appliquee au developpement rural local. L’interet de ce projet ambitieux, poursuivi avec imagination et tenacite, apparait aujourd’hui evident a la lumiere des nouvelles fonctions devalues a I’agriculture dans la perspective d’un developpement plus durable : gestion de I’espace rural et du cadre de vie, protection de I’environnement, entretien ou creation des paysages.. Ainsi se verifie la justesse de I’intuition creatrice de Jean-Pierre Deffontaines qui mobilisait des les annees 70, le social et le spatial autour de I’analyse du fait technique en agronomie. Le defi du xxle skle. Relier les connaissances Edgar Morin Seuil, Journees thematiques concues et animees par E. Morin (Paris, 1-24 mars 1998), 1999, 478 p., 145 F.
C
e livre rassemble les travaux des * Journees thematiques * organisees en mars 1998 sous I’egide du ministre de I’liducation, Claude Allegre. II s’agissait de montrer qu’il etait possible de repondre aux deux grands defis que la connaissance devra affronter au tours du troisieme millenaire : le defi de la globalite que pose I’inadequation aggravee entre un savoir compartimente entre differentes disciplines d’une part, et des realites multidimensionnelles, globales, transnationales d’autre part, et le defi de I’accroissement ininterrompu des savoirs qui rend sans cesse plus difficile I’organisation des connaissances autour des problemes essentiels. Par ces journees thematiques, on voulait tenter
d’intCgrer les disciplines dans des cadres de pensee qui correspondent aux grands problemes que se pose I’esprit : le monde, la terre, la vie, I’humanite ; de donner une @gale importance a la culture des humanit& et a la culture scientifique en les faisant communiquer ; de regenerer les vertus cognitives et existentielles de la litterature, de la po&ie, des arts. Venus de toutes les disciplines et associant leurs comp&ences, les nombreux participants s’y sont employ&.
L’intelligence de la complexit Edgar Morin, Jean-Louis Le Moigne L’Harmattan, toll. x Cognition 8 formation *, 1999, 332 p., 170 F
D
epuis plus de vingt-cinq ans, nos cultures et notre entendement sont progressivement impregnes de I’obligation sociale, politique, civique, de rendre intelligible la complexit@. Le but de cet ouvrage est de temoigner de la prise de conscience de cette impregnation qui s’accomplit sous nos yeux, ZII’aube du xxie siecle. II s’agit d’une Nouvelle Reforme de la faGon de comprendre, de cette incessante mediation qui impose de ne plus tenir pour seule ressource de I’esprit la * raison suffisante n de Leibniz et de reconnaitre la place joule, depuis Locke, par 1’~humaine comprehension * qui cherche a decrire en * travaillant a bien penser *. En approfondissant cette Intelligence de la complexit@, les auteurs, privilegient I’exercice d’une rationalite critique et ideologique, par lequel un moyen pour atteindre une fin transforme cette fin, et suggere quelque nouveau moyen. C’est le developpement d’une ecologic de I’action humaine, qui tendra vers la conscience du fait que tout acte engageant engendrera toujours des effets non anticipes..
MODtLISATION Philosophies des mathematiques et de la modelisation. Du chercheur a l’ing&Iieur Nicolas Bouleau L’Harmattan, 1999, 364 p., 190 F.
C
omprendre le rBle economique que jouent les mathematiques est essentiel pour situer les enjeux de la formation des jeunes et des futurs ingenieurs. L’aUteUr montre que la recherche mathematique
consiste a faire le travail inverse de celui d’un ordinateur. Cette inGressante image s’appuie sur les travaux @cents des logiciens. De plus, la modelisation, qui est devenue I’activitP principale de I’ingenieur, permet d’utiliser les mathematiques directement, sans qu’elles soient la servante des disciplines traditionnelles.
PHILOSOPHIE DES SCIENCES La Pensee de l’espace Gilles Caston Granger Odile Jacob, toll. a Philosophie *, 1999, 238 p., 180 F.
Y
a-t-i1 une pensee de I’espace ? Nul ne doute que le sens de I’espace soit au cceur de nos pensees. C’est m@me pour Kant la condition de la pen&e des objets. Nous pensons des objets dans I’espace, nous les voyons et les touchons dans l’espace. Mais pensons-nous I’espace ? Est-ce un scheme, une forme, ou bien est-ce aussi un objet ? La question semble r&olue depuis longtemps, tant il est vrai que les mathematiciens ont depuis longtemps cr& par abstraction une science des objets en tant qu’ils sont dans I’espace. C’est la geometric. Est-ce vrai ? Et comment ? Comment la g@om&rie nous permet-elle de passer de I’intuition des chases dans I’espace a la pensee de I’espace 7 Avec cette question, centrale depuis Kant, I’auteur poursuit son ceuvre, placee sous le signe de la philosophie scientifique. Les deux infinis et l’esprit humain Roger Penrose ted.1 Flammarion, toll. * Nouvelle bibliotheque scientifique *, 1999,222 p., 135 F.
L
es idles de I’auteur, professeur de mathematiques a I’universite d’oxford, sur la physique de I’univers a tres grande echelle, le monde quantique au niveau le plus microscopique ou la physique de I’esprit ont suscite discussions et controverses. Elles furent pr&.entees dans deux ouvrages, [esprit, I’ordinateur et /eslois de la physique et Les ombres de f’esprit. Dans ce nouveau livre, I’auteur, retrace et met a jour les axes principaux de sa reflexion sur ces questions. II offre un resume de VaSteS domaines de la physique dans lesquels il dPcele I’existence de problemes non r&olus. II introduit dans ce but de nouveaux concepts qu’il juge feconds pour
NSS,
2000,
vol.
8, no 1, 77-89
comprendre le fonctionnement du cerveau et la nature de I’esprit humain. Ces idPes sont ensuite soumises au jugement de trois experts Venus d’horizons differents -Abner Shimony et Nancy Cartwright, philosophes des sciences, et Stephen Hawkings, theoricien de la physique et de la cosmologie. La version francaise comporte une intervention de Roland Omnes, theoricien de la mecanique quantique, ainsi que la reponse de Roger Penrose. Cet ouvrage constitue une introduction aux vues de I’auteur sur ce que sera la physique theorique du xxle si&le.
RISQUES TECHNOLOGIQUES Caccident de la centrale nucleaire de Three Mile Island. Vingt ans aprb : nouvelles perspectives pour la s&wit& nouvelles inqui&udes Michel Llory L’Harmattan, toll. a Risques technologiques *, 1999, 368 p., 190 F. ingt ans apres l’accident de la centrale v nuclPaire de Three Miles Island (TMI) aux ttats-Unis, quel bilan peut-on faire de la s@curitC des systemes complexes et a risques ? Quels sont les progrPs accomplis ? Quelles sont les limites actuelles de la sPcurit@ ? Comment un accident est-il encore possible ? II apparait en effet que toutes les lecons de I’accident de TMI n’ont pas et@ tit’ees. Demeure un h&itage a transmettre. On peut de m@me craindre que toutes les lecons n’aient pas Pte tirees de la plupart des accidents. Du naufrage du ferry-boat Herald of Free Enterprise, de I’explosion de la navette Challenger, du crash du DC-10 a Ermenonville... Le livre ouvre ainsi un espace de questions qui doivent interpeller aussi bien I’opinion publique, le citoyen, IeS responsables politiques, que les experts, les managers, les ingenieurs. C’est au cceur des organisations que se d&lent et se comprennent malaises, dysfonctionnements, vuln&abilit&, que se comprend comment, insidieusement, l’accident incube. L’analyse des organisations deplace I’attention du travail des equipes de terrain vers celui des cadres. Elle offre de nouvelles perspectives pour la securite, les moyens d’une transformation radicale de notre conception et de nos pratiques de @curit& Mais elle fait aussi surgir de nouvelles inqui&udes. Les organisations qui gerent les grands systemes peuvent y