SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT
cette étude était d’évaluer la précision de l’orientation des implants prothétiques avec une technique de chirurgie assistée par ordinateur et de comparer avec une technique conventionnelle. Une étude prospective a été menée incluant 2 groupes de 80 patients opérés d’une arthroplastie totale du genou. Il n’a pas été réalisé de randomisation, la technique employée dépendait du jour de la chirurgie. La chirurgie assistée par ordinateur utilisait un système de navigation de type Vector Vision (Brain), avec une détection optique des marqueurs. Le centre de rotation de la hanche était identifié ainsi que le milieu entre les 2 malléoles. Les extrémités inférieure du fémur et supérieure du tibia étaient identifiées par une méthode de bone morphing. L’alignement du membre a été évalué en préopératoire et en postopératoire sur des goniométries en charge par 2 observateurs et à 3 reprises. Soixante-dix-sept genoux (96 %) avaient en postopératoire un axe fémorotibial compris entre 3° de valgus et 3° de varus avec la technique assistée par ordinateur, contre 62 prothèses totales de genou (78 %) avec la technique conventionnelle. La technique assistée par ordinateur était significativement associée à une variabilité moindre. Le positionnement frontal du composant fémoral a également été plus précis avec l’ordinateur. Aucune conversion de la technique assistée vers la technique conventionnelle n’a été nécessaire. La durée de l’intervention a été de 11 à 18 minutes plus longue en cas d’assistance. Il est important de signaler que la chirurgie a toujours été réalisée par les 2 mêmes chirurgiens qui ont une bonne expérience des 2 méthodes. En conclusion, cette étude confirme la faisabilité des arthroplasties avec une assistance informatique dans un temps opératoire moyen peu augmenté. La précision des axes obtenue dans le plan frontal apparaît significativement meilleure lorsqu’une assistance par ordinateur est employée. La précision du positionnement des implants dans le plan sagittal et en rotation reste cependant à préciser. Alignment in total knee arthroplasty: a comparison of computerassisted surgery with conventional technique H. BATHIS, L. PERLICK, M. TINGART, C. LURING, D. ZURAKOWSKI, J. GRIFKA J Bone Joint Surg (Br), 2004, 86, 682-687.
Le Grice pour pied valgus spastique : un bilan globalement positif L’équipe de Saint-Etienne rapporte son expérience de l’arthrodèse sous-astragalienne extra-articulaire de Grice chez l’IMC. Des 23 enfants IMC (35 pieds) qui ont subi un Grice entre 1976 et 1981, les auteurs ont pu en revoir 17 (26 pieds), avec un recul moyen de 20 ans (17 à 22). Sept patients étaient quadriplégiques, 8 diplégiques spastiques et 2 hémiplégiques. Ils étaient tous capables de marcher au moment de l’opération. Tous avaient une déformation en valgus de l’arrière-pied secondaire à la spasticité et réductible passivement. Deux patients avaient un pied cavus ou un pied plat. L’âge moyen au moment de l’opération était de 5,7 ans (3,10 à 8,7). Cinq pieds avaient déjà subi une chirurgie diverse. La technique est celle de Grice modifiée par l’utilisation d’un greffon péronier stabilisé ou non par broches. Des gestes complémentaires ont été parfois nécessaires : allongement d’Achille chez 12 patients (17 pieds), libération de la capsule talonaviculaire (3 pieds) et Steindler (1 pied). L’immobilisation postopératoire comporte un plâtre sans appui pendant 4 à 8 semaines, suivi d’un plâtre avec appui pour 2 à 8 semaines.
203
Les résultats sont jugés sur la fonction et sur la comparaison des mesures radiologiques de l’angle talocalcanéen de profil (TCA) de l’angle de déclinaison du talus (TDA) et du valgus de la cheville évalué par la méthode illustrée sur la figure 1. La seule complication est une nécrose cutanée superficielle sous plâtre. Treize patients (20 pieds) sont satisfaits de l’opération. Treize sont indolores et 15 (23 pieds) sont encore capables de marcher. Le résultat clinique était satisfaisant pour la plupart des pieds. Dix-huit pieds ont une position normale de l’arrière-pied lors de la phase d’appui. Trois ont un valgus de 5 à 10° et 5 un varus inférieur à 10°. Aucune récidive de la déformation n’est à déplorer. L’étude radiologique montre que le résultat s’est maintenu avec le temps. Mais 14 pieds ont développé un valgus de la cheville en moyenne de 11° (6 à 18°) avec une compensation de l’arrièrepied en varus dans 12 pieds et seulement 2 pieds avec arrièrepied en valgus. Aucune déformation en talus, ni arthrose des articulations adjacentes n’ont été à déplorer. Sept greffes se sont résorbées. Onze pieds ont une arthrodèse extra-articulaire consolidée et 3 une fusion complète de la talocalcanéenne. L’incorporation du greffon ne paraît pas influencée par sa position. Enfin, au niveau du péroné, 19 régénérations complètes et 6 cicatrices péronières pour seulement une pseudarthrose avec synostose distale. Après avoir souligné que les résultats cliniques et fonctionnels sont satisfaisants et que les résultats radiologiques se maintiennent avec le temps, les auteurs, en s’appuyant sur la littérature, insistent dans la discussion sur quelques problèmes associés à la réalisation du Grice : la résorption du greffon ne dépend pas de son orientation et n’empêche pas le maintien de la correction (fibrose) ; le valgus de la cheville est une cause d’échec souvent sous-estimée dans la littérature. Elle est fréquente et due à l’atteinte neurologique initiale. Sa méconnaissance au moment du Grice expose à une hypercorrection de l’arrière-pied. Sa reconnaissance après le Grice la fait rapporter soit à la prise du greffon tibial, soit à la prise du greffon péronier, mais tout à été dit et son contraire. A propos de la croissance post-Grice, les auteurs signalent que dans les 8 patients opérés pour une atteinte unilatérale, il n’y a pas de différence significative de la longueur entre les 2 pieds. Enfin, les auteurs soutiennent la littérature qui prône la correction du déséquilibre musculaire avant Grice, mais en fait dans cette série on ne note que des allongements d’Achille en cas d’équin (17 cas dans cette série), ce qui ne peut être considéré comme un véritable rééquilibre musculaire. Extra-articular subtalar arthrodesis S. BOURELLE, J. COTTALORDA, V. GAUTHERON, Y. CHAVRIER J Bone Joint Surg (Br), 2004, 86, 737-742.
Bilan mitigé d’une prothèse de cheville Deux articles présentent les résultats des arthroplasties totales de cheville de type Agility de seconde génération. Knecht a revu cliniquement et radiologiquement une série de 132 prothèses de cheville de type Agility avec un recul de 5 ans. Spirt s’est intéressé aux réinterventions dans les suites de ces arthroplasties. Knecht a revu cliniquement et radiologiquement une série de 132 prothèses de cheville de type Agility chez 126 patients avec un recul de plus de 5 ans. L’âge moyen au moment de l’intervention