Le parcours vaccinal du voyageur avec le Carnet de vaccination électronique

Le parcours vaccinal du voyageur avec le Carnet de vaccination électronique

19es Journées Nationales d’Infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 48 (2018) S28–S32 Résultats Sur les années 2014–2016, 693 cas ont été ana...

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19es Journées Nationales d’Infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 48 (2018) S28–S32 Résultats Sur les années 2014–2016, 693 cas ont été analysés (âge 68,6 ± 17 ans, 20,5 % > 85 ans). 12,1 % des patients vivaient en institution. 14,5 % ne présentaient pas de facteur de risque d’IIP, et 29,4 %, 25,1 % et 31,0 % en présentaient respectivement 1, 2 ou plus de 2 (dont cardiopathie 23,4 %, pathologie broncho-pulmonaire 19,6 %, hépatopathie 6,7 %, insuffisance rénale 9,2 %, diabète 16,8 %, tumeur maligne/hémopathie de moins de 5 ans 16,5 %/13,2 %). Au total, 59,2 % présentaient au moins une affection de longue durée. Un alcoolisme et/ou un tabagisme était présent dans 14,7 % et 20,8 % des cas. Le site principal de l’infection était une pneumonie ou une pneumo-pleurésie dans 78,1 % des cas. Un sepsis ou un choc était présent dans 42,0 % des cas ; 31,3 % des patients séjournaient en unité de soins intensifs (durée médiane 5 j), et 19,8 % requéraient une ventilation assistée (durée médiane 7 j). La mortalité était de 10,5 %, 21,1 % et 24,2 % chez les patients sans risque, à risque moyen ou à haut risque, respectivement. La durée médiane d’hospitalisation était de 11 j. Dans 24,3 % et 71,2 % des cas le sérotype en cause était couvert par le vaccin conjugué 13-valent et le vaccin polysaccharidique 23-valent, respectivement. Seuls 6,5 % des patients étaient vaccinés contre le pneumocoque et 26,0 % contre la grippe. Un contact avec le milieu médical avait eu lieu pendant les 12 mois précédents dans 83,5 % des cas : consultation avec un généraliste (59,5 %) et/ou un spécialiste (45,9 %), et/ou hospitalisation (48,1 %). Conclusion Les IIP sont des affections graves ; les patients qui en sont atteints présentent en majorité au moins une comorbidité justifiant la vaccination. Malgré des contacts réguliers avec le système de santé, la couverture vaccinalel reste très faible. La vaccination anti-pneumococcique doit être proposée aux patients présentant un ou plusieurs facteurs de risque, comme le vaccin anti-grippal. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.084 PADS1-08

Le parcours vaccinal du voyageur avec le Carnet de vaccination électronique E. Nicand 1 , C. Rapp 2 , M. Plisson-Sauné 2 , J. Koeck 3 Hôpital Rober-Picqué, 33140 Villenave d’Ornon, France 2 Centre médical CMETE, Paris, France 3 Direction centrale du Service de Santé des Armées, Arcueil, France

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Introduction L’accès à un carnet de vaccination dématérialisé est recommandé par les autorités sanitaires depuis 2015 pour améliorer la politique vaccinale. Les objectifs sont de favoriser le partage des données de santé, simplifier le parcours vaccinal et répondre à l’hésitation vaccinale. Disponible depuis 2011, le Carnet de vaccination électronique de MesVaccins.net (CVE) intègre un système expert d’aide à la décision vaccinale avec une interface partagée entre le professionnel de santé ou la structure de santé et la personne vaccinée. Après 4 ans d’utilisation dans le conseil aux voyageurs, 2 centres de vaccination (CVI) présentent la pratique du CVE. Matériels et méthodes La gestion des actes vaccinaux (trac¸abilité, aide à la décision vaccinale, recommandations vaccinales) avec le CVE est proposée à tout consultant de 2 CVI depuis fin 2013 et début 2016 respectivement. Lors la préparation à la consultation (questionnaire du profil santé en ligne), la plateforme Mesvaccins.net invite les consultants à créer leur CVE. Puis, le CVE est initié (si non créé précédemment) et validé par le professionnel de santé, complété avec l’historique vaccinal et actualisé avec les vaccins administrés. Résultats De fin 2013 à fin 2017, 36 010 CVE ont été créés lors de la consultation de conseil aux voyageurs (14 406 et 21 604). Le taux d’acceptabilité est élevé (> 90 %). Les causes de refus sont l’absence d’accès à internet, la crainte sur la confidentialité médicale, l’absence d’intérêt. Le nombre de vaccins validés sur pièce, c’est-à-dire complété à partir de l’historique vaccinal « papier » est de 31 290 (4162 et 27 128). Le nombre de vaccins administrés et tracés avec le CVE est de 45 432 (14 663 et 30 769). Respectivement, 37 % (n = 3926) et 26 % (5606) ont été partagés avec la personne vaccinée, c’est-à-dire que la personne a accès à son CVE à partir de l’interface « grand public ». Les praticiens soulignent l’aide à la décision vaccinale en incluant les recommandations

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du calendrier vaccinal et celles liées au voyage, l’aspect pédagogique pour la personne vaccinée (rappel des prochaines échéances vaccinales, quels vaccins pour quels risques ? Pour le voyageur, l’intérêt est l’information sur les maladies concernées par les vaccins, la disponibilité de ses vaccinations sur support mobile, l’accès à son parcours vaccinal (voyageur, expatrié). Conclusion L’adhésion au CVE et donc d’avoir accès à ses données vaccinales en toutes circonstances traduit l’acceptabilité de la part des voyageurs et sa mise en oeuvre dans la pratique des CVI. Cela participe à démarche citoyenne dans la prévention et le droit à l’information dans le cadre général des immunisations. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.085 PADS1-09

Épidémie de toxoplasmose amazonienne dans une commune amérindienne R. Blaizot 1 , C. Nabet 1 , L. Laghoe 2 , D. Blanchet 1 , P. Brouste 1 , M.L. Darde 3 , M. Demar 1 1 Hôpital de Cayenne, EA 3593, Cayenne, France 2 Université de Guyane, EA 3593, Cayenne, France 3 CNR Toxoplasmose, Limoges, France Introduction La toxoplasmose amazonienne (TA), entité clinique nouvellement décrite, est caractérisée par l’implication de souches atypiques issues d’un cycle sylvatique et à l’origine de manifestations sévères, y compris chez l’immunocompétent. Peu d’épidémies ont été rapportées dans la littérature. Nous rapportons ici les caractéristiques cliniques et épidémiologiques d’une épidémie de TA survenant dans une commune amérindienne. Matériels et méthodes En mai 2016, 4 cas de TA étaient diagnostiqués chez des habitants d’un village amérindien. Une investigation épidémiologique était alors conduite sur le terrain. Un dépistage biologique de tous les cas contacts était organisé, des prélèvements environnementaux réalisés sur des selles de chat, par écouvillonnage anal de chat, sur la viande de gibier consommée, la viande de commerce, l’eau de boisson. Pour tous les cas confirmés par sérologie, une analyse en biologie moléculaire était réalisée pour caractériser les souches isolées de Toxoplasma gondii. Résultats Durant deux mois (mai–juin 2016), 20 cas de TA (6 adultes et 14 enfants) étaient diagnostiqués dans 9 familles différentes. Les symptômes les plus fréquents étaient une fièvre (15 patients), des céphalées (6), une polyadénopathie (6), une toux (8), des signes digestifs (3). Trois patients asymptomatiques étaient dépistés lors de l’enquête autour des premiers cas. Globalement, la clinique était plus bruyante que dans les infections par les souches de T. gondii dites classiques et décrites essentiellement en Europe. Néanmoins, sous cotrimoxazole, l’évolution a toujours été favorable, contrastant avec les présentations très sévères observées habituellement dans la TA. La PCR T. gondii était positive dans le sang de 2 patientes, ainsi que sur les prélèvements anatomiques d’un fœtus décédé suite à une contamination pendant la grossesse. La consommation de viande de gibier était un facteur de risque retrouvé dans toutes les familles. Cinq des familles utilisaient l’eau de rivière comme source d’eau de boisson de fac¸on ponctuelle ou permanente. Toutes les familles achetaient du poulet dans un commerce de la rive brésilienne. La présence de jeunes chats domestiques ou de félidés sauvages à proximité des habitations était notée dans 5 et 3 familles respectivement. La PCR T. gondii était positive sur une viande de pakira, une selle de chat, deux prélèvements de poulet issu du commerce. Conclusion L’enquête autour de cette épidémie montre que les communautés amérindiennes sont exposées de manière importante à la TA, avec un risque émergent lié à la domestication des chats et la consommation de poulet issu du commerce. Une étude plus poussée sur l’eau, les chats et le sol permettrait d’évaluer une possible dispersion de T. gondii dans l’environnement du village. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.086