Les jeunes biologistes médicaux dénoncent les dangers de l’ordonnance

Les jeunes biologistes médicaux dénoncent les dangers de l’ordonnance

ISSN : 0992-5945 OptionBio L’actualité du praticien biologiste n° 431 | Lundi 22 février 2010 | 11 € Révision de la loi de bioéthique Tests généti...

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ISSN : 0992-5945

OptionBio L’actualité du praticien biologiste

n° 431 | Lundi 22 février 2010 | 11 €

Révision de la loi de bioéthique

Tests génétiques sur internet : encadrement en vue Le prix du séquençage intégral de l’ADN s’effondrant et son accessibilité devenant immédiate sur internet, les députés sont amenés à préconiser l’instauration d’une procédure de veille permanente sur les tests génomiques proposés en libre accès. Et à élaborer et à diffuser une grille de lecture de la qualité des tests au regard de leur pertinence scientifique, de leur valeur clinique et prédictive, de la fiabilité des résultats, des garanties de confidentialité. Une proposition choc qui vient d’être émise dans le cadre du rapport parlementaire sur la révision de la loi de bioéthique.

actualités Diabétique ou non-diabétique : un lien différent entre glycémie à l’admission et pronostic de l’infarctus 7

formation 8

pratique Survenue d’une leucémie prolymphocytaire T au cours du traitement d’une leucémie lymphoïde chronique 14

gestion Enregistrements qualité et enregistrements techniques 21

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Partisans de préserver de tout dévoiement le diagnostic préimplantatoire (DPI), les députés s’entendent pour conserver son caractère exceptionnel. Le DPI reste ainsi uniquement conçu pour sélectionner les embryons indemnes de l’affection génétique recherchée. Ce diagnostic anténatal doit, ainsi, rester exclusivement réservé aux couples pour lesquels existe, au regard d’antécédents médicaux, un risque élevé de donner naissance à un enfant porteur d’une maladie génétique grave et incurable. Pas question de sombrer dans l’eugénisme. Il n’est pas non plus question d’établir, fusse à titre indicatif, la moindre liste de maladies susceptibles de faire l’objet d’un DPI. Motif ? Ne pas

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stigmatiser les porteurs. En revanche, tous ne partagent pas la position de la mission lorsqu’elle accepte que le dépistage de la trisomie 21 puisse être réalisé en complément de la recherche ayant motivé le DPI. Cet assouplissement ne fait guère l’unanimité de la part d’élus qui craignent que l’on ouvre ici la porte à la ... suite page 3

profession

Les jeunes biologistes médicaux dénoncent les dangers de l’ordonnance

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Révision de la loi de bioéthique : le don d’ovocytes, ici et ailleurs

Unanimité autour du “bébé médicament” © Fotolia.com/flucas

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a révision de la loi de bioéthique entre dans le vif du sujet avec le copieux rapport de 561 pages que viennent de produire les députés de la mission, copilotée par son rapporteur Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes) et son président Alain Claeys (SRC, Vienne). Attendu en séance publique d’ici juin, le débat qui va en découler promet d’être dense. À examiner ? Pas moins de 95 propositions d’actualisation du cadre législatif. Si un large consensus prévaut, des divergences se manifestent toutefois, à gauche, sur certains aspects sociétaux comme le maintien de l’interdiction stricte de la maternité de substitution (gestation pour autrui) ou sur le refus de la mission de lever l’anonymat sur le don de gamètes. Bien plus techniques et éthiques, les limites à opposer à l’utilisation des données génétiques avant et après la naissance n’en font pas moins débat.

n hold-up en catimini des examens de biologie médicale par des fonds financiers » se joue à bas bruit sous nos yeux ! Tel est le constat inquiétant qu’inspire, dans un communiqué, aux jeunes biologistes du SJBM (Syndicat des jeunes biologistes médicaux) et aux internes en pharmacie de la FNESIP (Fédération nationale des syndicats d’internes en pharmacie), l’ordonnance réformant la biologie (voir OB n°410). Certes, ils ne manquent pas de se féliciter des dispositions qui concourent à une meilleure efficience des dépenses de santé ou à placer la France en position euromotrice dans le registre qualité. Mais ils débusquent surtout, sous le vernis des dispositions, des ingrédients propices « à la prise de contrôle par des capitaux financiers non éthiques de l’ensemble de la biologie médicale ». Jusqu’ici sanctuarisée entre les mains de biologistes libéraux soumis au respect du Code de déontologie,

la biologie française, tomberait comme une proie dans l’escarcelle de 4 chaînes industrielles n’obéissant qu’à la seule loi de la rentabilité spéculative. Et là, outre que ce précédent va constituer une brèche pour la pénétration de l’ultracapitalisme dans d’autres pans du système de santé, l’ordonnance se tire une balle dans le pied en déroulant le tapis rouge à une organisation qui va aller à l’encontre des objectifs des pouvoirs publics. À savoir que cette privatisation sera porteuse de : hausse de volume des analyses, création de monopoles, fin des négociations conventionnelles, déremboursement progressif des analyses. Quant aux biologistes médicaux, ils seront « ravalés au simple rang d’exécuteur dans une logique de rentabilité capitalistique » aux antipodes de la santé publique. Le signal d’alarme est tiré. | SERGE BENADERETTE

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