JDP 2014 autonomie, PTH). La première étude a retrouvé une concentration sérique de 25OHD plus basse chez les PB comparés aux témoins ; la seconde étude n’a pas mis en évidence de différence significative. Par son action sur le système immunitaire cellulaire, la 25OHD pourrait entraîner un déséquilibre immunitaire pouvant favoriser la survenue de la PB, comme cela a été démontré dans d’autres maladies auto-immunes (lupus, sclérose en plaques. . .) et notamment par la diminution de la population LT régulateur et l’augmentation des Th17. Conclusion Les patients avec PB n’ont pas un taux moyen sérique de 25OHD plus bas que les contrôles. En revanche, un taux élevé est inversement associé à la PB et à sa sévérité. Mots clés Pemphigoïde bulleuse ; Personnes âgées ; Vitamine D Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.088 CO059
Pemphigoïde à 200 kDa : caractéristiques cliniques, immunologiques et évolutives M.-H. Commin a,∗ , S. Duvert-Lehembre a , A. Lasek b , C. Morice c , J.-L. Estival d , S. Debarbieux e , E. Rigal f , C. Pauwels g , J. De Quatrebarbes h , A. Roussel i , F. Jouen j , P. Joly a a Dermatologie, CHU de Rouen, Rouen, France b Dermatologie, GHICL, Lille, France c Dermatologie, CHU de Caen, Caen, France d Dermatologie, HIA Desgennettes, Lyon, France e Dermatologie, CHU de Lyon, Lyon, France f Dermatologie, centre hospitalier Henri-Mondor, Aurillac, France g Dermatologie, CHU de Toulouse, Toulouse, France h Dermatologie, centre hospitalier d’Annecy, Annecy, France i Dermatologie, CHR d’Orléans, Orléans, France j Laboratoire d’immunologie, CHU de Rouen, Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La pemphigoïde à 200 kDa (P200) est une dermatose bulleuse auto-immune très rare de la jonction dermo-épidermique, caractérisée par des AC dirigés contre la laminine ␥1. Peu de cas ont été rapportés, et les caractéristiques évolutives sont mal connues. L’objectif de l’étude était de décrire les caractéristiques cliniques, immunologiques et évolutives d’une série de P200. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude multicentrique rétrospective réalisée en identifiant les cas à partir de l’analyse en immunoblot des sérums de patients entre 2011 et juin 2014, dans un centre de référence maladies bulleuses. Tous les sérums reconnaissaient une bande de 200 kDa. Résultats Onze patients (4 F, 7 H), d’âge moyen 79 ± 6,5 ans ont été inclus. Huit patients avaient des comorbidités cardiovasculaires. Aucun n’avait de maladie neurologique associée. Huit patients avaient une atteinte cutanée étendue et 6 une atteinte de la muqueuse buccale. L’histologie montrait une bulle sousépidermique avec un infiltrat de PN neutrophiles dans 1 cas, de PN éosinophiles dans 4 cas et mixte dans 5 cas. L’immunofluorescence indirecte (IFI) sur peau clivée par le NaCl était positive sur le versant dermique dans 9 cas et mixte dans 2 cas. L’immunoblot montrait une bande de 200 KDa à partir d’extraits dermiques dans 2 cas et d’extraits épidermiques dans 9 cas. Six patients (dont 4 avec une atteinte muqueuse) ont été traités en 1re intention par Dermoval® et 5 ont rec ¸u un traitement systémique (corticothérapie générale, méthotrexate, dapsone, mycophénolate mofétil). Sept patients ont obtenu une cicatrisation de leurs lésions à l’issue du traitement initial. Trois des 6 patients initialement traités par Dermoval® ont secondairement rec ¸u un traitement systémique. La dapsone n’a été utilisée qu’en association chez 4 patients, avec un seul succès. Une rechute est survenue chez 5 patients, dont 1 fois après sevrage. À la fin de l’étude, après un délai médian de suivi de
S261 11 mois (1—32 mois), 6 patients étaient en rémission, dont 1 seul sevré, et 5 avaient des lésions. Trois patients sont décédés pendant l’étude, dont 2 en relation avec leur maladie ou leur traitement. Discussion Les particularités de cette série de P200 sont : — un âge élevé (79 ans) proche de celui de la PB, mais bien plus élevé que l’âge moyen retrouvé dans la série de P200 de Dilling (61 ans) ; — l’absence d’association à des maladies neurodégénératives, fréquemment retrouvées dans la PB ; — la fréquence d’une atteinte buccale (50 %) ; — l’identification fréquente (9/11) en immunoblot de la bande caractéristique de 200 kDa à partir d’extraits épidermiques, alors que la localisation supposée de l’antigène est dermique ; — une évolution assez récidivante puisque 6 patients seulement étaient en RC à la fin de l’étude, dont un seul sevré. Conclusion Cette étude fait ressortir l’absence totale de standardisation des traitements, la faible efficacité de la dapsone et l’évolution assez récidivante des P200. Mots clés 200 kDa ; Immunoblot ; Pemphigoïde Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.089 CO060
Les profils évolutifs des taux sériques d’IL-17 et d’IL-23 permettent de prédire le risque de rechute de pemphigoïde bulleuse dans la première année de traitement J. Plee a,∗ , S. Le Jan b , J. Giustiniani b , P. Joly c , C. Bedane d , P. Vabres e , F. Truchetet f , F. Aubin g , F. Antonicelli b , P. Bernard a a Dermatologie, CHU de Reims, Reims, France b Laboratoire de dermatologie, UFR médecine, Reims, France c Dermatologie, CHU de Rouen, Rouen, France d Dermatologie, CHU de Limoges, Limoges, France e Dermatologie, CHU de Dijon, Dijon, France f Dermatologie, CHR de Metz-Thionville, Metz-Thionville, France g Dermatologie, CHU de Besanc ¸on, Besanc¸on, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les rechutes de pemphigoïde bulleuse (PB) au cours de la première année de traitement sont plus fréquentes dans les formes multi-bulleuses et dépendent de la pente de décroissance initiale des anticorps sériques anti-PB180. Nos travaux récents suggèrent que les cytokines de la voie de l’IL-17 seraient impliquées dans la physiopathologie de la PB au site lésionnel cutané à la phase initiale de la maladie. Dans la présente étude, nous avons cherché à corréler le taux de cytokines de la voie de l’IL-17 avec l’évolution de la PB sous traitement. Patients et méthodes Cent vingt malades avec PB ont été inclus dans une étude prospective, observationnelle, et multicentrique (8 centres) avec une étude ancillaire des variations des taux sériques de l’IL-17, l’IL-23 et du TGF- dans les premiers mois de traitement. Trois visites (au diagnostic, à J60 et à J150) étaient programmées pour le recueil des données cliniques et des prélèvements sanguins pour dosage des cytokines sériques (ELISA). Le critère d’évaluation principal était la survenue d’une rechute de PB dans la 1re année de traitement. Des corrélations ou associations entre taux sériques de cytokines et anticorps anti-PB180, la survenue de rechute ou l’extension de la PB étaient recherchées. Résultats Les taux sériques d’IL-17, d’IL-23 et de TGF- étaient élevés au diagnostic chez les malades atteints de PB. Au diagnostic, l’IL-17 était négativement corrélée au TGF- (p = 0,01), mais aucune association n’était observée entre le taux sérique des cytokines et l’étendue de la maladie. En revanche, l’IL-23 était corrélée au taux sérique d’auto-anticorps anti-PB180. Les taux d’IL-17 ne diminuaient pas sous traitement, et une augmentation des taux sériques d’IL-23 entre J0 et J60 était associée à la rechute de la
S262 PB (p = 0,006). Cette augmentation d’IL-23 avait une sensibilité de 76 % (58—94), une spécificité de 34 % (22—46), une valeur prédictive négative de 79 % (63—95) et une valeur prédictive positive de 30 % (18—43) pour la survenue d’une rechute de la PB au cours de la 1re année de traitement. Discussion Notre étude montre que des taux sériques initialement élevés des cytokines de la voie IL-17, avec une tendance à l’augmentation de l’IL-23 permettent d’identifier les malades à risque de rechute dans la 1re année de traitement. Conclusion Nos RÉSULTATS laissent entrevoir de nouvelles possibilités thérapeutiques (biothérapies ciblées sur la voie de l’IL-17/IL-23) pour le traitement de fond de la PB. Mots clés Cytokines ; Inflammation ; Pemphigoïde bulleuse Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.090 CO061
Pemphigoïde des muqueuses avec sténoses laryngées ou trachéales : série de 11 cas夽 E. Poirier a,∗ , I. Soued b , M. Alexandre a , S. Boussoura c , C. Lamberto d , Y. Uzunhan e , N. Gharbi f , F. Pascal a , S. Doan g , P.-Y. Brillet c , F. Caux a , L. Laroche a , C. Prost-Squarcioni a Centre de référence pour les maladies bulleuses toxiques et auto-immunes a Dermatologie, hôpital Avicenne, Bobigny, France b ORL, hôpital Avicenne, Bobigny, France c Radiologie, hôpital Avicenne, Bobigny, France d Explorations fonctionnelles, hôpital Avicenne, Bobigny, France e Pneumologie, hôpital Avicenne, Bobigny, France f Pneumologie, hôpital régional et universitaire de Besanc ¸on, Besanc¸on, France g OPH, hôpital Bichat, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les sténoses laryngo-trachéales dans les pemphigoïdes des muqueuses (PM) sont mal connues. Nous rapportons une série de 11 cas de PM avec sténose laryngo-trachéale. Matériel et méthodes Cette étude rétrospective porte sur les patients suivis pour une PM dans notre centre du 01/01/2005 au 30/06/2012. Tous les patients ayant des symptômes ORL et/ou une atteinte OPH sévère ont eu au moins une endoscopie nasolaryngée. Si une sténose laryngée/trachéale était notée, les cas étaient inclus dans l’étude. Résultats Onze cas (3 % de l’ensemble des PM) dont 4 épidermolyses bulleuses acquises (EBA) ont été inclus. Tous avaient une PM sévère caractérisée par ≥ 3 sites atteints (n = 10) et/ou 1 fibrose conjonctivale sévère (≥ stade IIIA de Foster ; n = 3) et/ou 1 atteinte œsophagienne (n = 3). Le délai moyen entre les diagnostics (dg) de PM et de sténose était de 5,8 ans. Lors de la dernière visite avant le dg de sténose, 3 patients étaient en rémission quasi complète, 1 contrôlé, 5 non contrôlés et 2 en rechute. Lors du dg de sténose, étaient notés des symptômes laryngés (n = 5, dyspnée/dysphonie : 4/4) et/ou ORL autres (n = 9) ou aucun symptôme (n = 2). Les traitements en cours étaient dapsone (n = 8), immunosuppresseurs classiques (n = 2) et rituximab (RTX) (dernière perfusion < 1 an) (n = 5). L’examen endoscopique montrait une sténose supra-glottique (n = 9), sous-glottique (1 EBA) et trachéale (1 EBA). Le scanner confirmait le dg clinique dans 8/11 cas (73 %). La longueur moyenne de la sténose était de 19,4 mm, son calibre réduit de 22 à 50 %. Les EFR montraient une altération des débits aériens expiratoires et inspiratoires dans 5/8 cas (62 %). Les modifications thérapeutiques ont été l’introduction du cyclophosphamide (n = 2) ou du RTX (n = 2) ou l’intensification du RTX (n = 4). Un patient a eu une trachéotomie et un autre des dilatations trachéales. Avec un recul moyen de 5,4 ans, sur des
JDP 2014 critères clinico-radiologiques et fonctionnels, les lésions se sont améliorées, stabilisées et aggravées dans 6, 2 et 3/11 cas. Discussion Il s’agit de la plus grande série de sténoses trachéolaryngées dans les PM. Celles-ci sont très rares et surviennent tardivement au cours de PM sévères, notamment dans les EBA (36,4 % de notre série). Elles sont le plus souvent asymptomatiques (55 %) et supra-glottiques (82 %), inconstamment objectivées par le scanner (73 %) et les EFR (62 %). La majorité des cas est améliorée ou stabilisée par les traitements systémiques (72 % des cas). Conclusion Ces résultats indiquent l’importance d’un suivi au long cours des PM sévères avec des examens ORL réguliers associés à un scanner et des EFR pour le dépistage et la surveillance des sténoses laryngo-trachéales, même en l’absence de signe clinique trachéo-laryngé. Le traitement systémique pourrait permettre d’éviter la trachéotomie. Mots clés Maladies bulleuses auto-immunes ; Maladies rares ; Pemphigoïde des muqueuses ; Sténose laryngée ; Sténose trachéale Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.091 CO062
Les dermatoses à IgA linéaires (DIgAL) idiopathiques de l’adulte : 72 cas夽 J. Gottlieb ∗ , S. Oro , M. Alexandre , E. Sbidian , F. Aucouturier , E. Tancrede , P. Schneider , E. Regnier , C. Picard-Dahan , E. Begon , C. Pauwels , K. Cury , C. Bernadeschi , N. Ortonne , S. Grootenboer-Mignot , F. Caux , O. Chosidow , P. Wolkenstein , C. Prost-Squarcioni Centre de référence maladies bulleuses auto-immunes et toxiques, Île-de-France, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les DIgAL sont des maladies bulleuses autoimmunes à dépôts linéaires jonctionnels exclusifs ou prédominants d’IgA en immunofluorescence directe (IFD). La présentation clinique, les cibles antigéniques, l’évolution à long terme et les facteurs pronostiques sont mal connus. Nous rapportons une série de 72 DIgAL idiopathiques de l’adulte. Patients et méthodes Les cas étaient sélectionnés à partir des fichiers d’anatomie pathologique de nos services de 1995 à 2013. Les formes pédiatriques (< 15 ans) et médicamenteuses étaient exclues. Les données cliniques, histologiques et immunologiques au diagnostic étaient recueillies. L’analyse statistique (modèle de Cox) a porté sur les facteurs associés à la rémission complète (RC) (âge, sexe, atteinte muqueuse, aspect en IFD et en immunomicroscopie électronique [IME]) et sur le taux de rechute. Résultats Soixante-douze patients étaient inclus. L’atteinte était cutanée pure dans 30/72 cas, cutanéo-muqueuse dans 32 cas et muqueuse pure dans 10. Les lésions étaient en rosette ou herpétiforme dans 30 cas. En IFD, les IgA étaient isolées (± C3), sans IgG, dans 44/72 cas. Histologiquement, des microabcès papillaires étaient présents dans 17/54 cas. L’immunofluorescence indirecte (IFI) était positive dans 14/61 cas, l’IFI sur peau clivée avec antisérum anti-␣ dans 22/37 cas (p = 0,00028), avec un marquage mixte toit + plancher dans 16 cas. L’immunoblot était positif dans 6/19 cas, révélant une bande de 97/120 kD (n = 2), 180 kD (n = 3), 200 kD (n = 2), et/ou 150 kD (n = 1). L’IME (n = 32) montrait des dépôts de 4 types : lamina lucida (LL) seule, lamina densa ± LL, zone des fibrilles d’ancrage (zFA) seule, en miroir (zFA + LL). Le traitement d’attaque était la dapsone et/ou la salazopyrine dans 45 cas et les dermocorticoïdes dans 29 cas. Une RC était obtenue en 6 mois (m) chez 43/72 patients, suivie d’une rechute chez 19/43 à 12 m. Le délai d’obtention de la RC chez les rechuteurs (1 m [1—12]) était plus court que chez les non-rechuteurs (12 m [1—49]) (p = 0,01). Le