Résumés des présentations aux JFN 2016 / Nutrition clinique et métabolisme 31 (2017) 220–254 tration plasmatique de corticostérone était significativement plus élevée dans le groupe ABA-NPA (75,4 ± 4,5 contre 51,6 ± 6,5, p < 0,05). Au niveau hypothalamique, nous avons retrouvé des différences significatives entre ces deux sous-groupes pour les profils d’expression des ARNm codant pour différentes enzymes impliquées dans le métabolisme du tryptophane et de la kynurénine telles que TDO, KAT1 et KAT3 (de 1,3 à 1,9 fois, p < 0,05). Au niveau de l’amygdale et de l’hippocampe, aucune différence n’a été observée. En outre, aucune différence significative n’a été retrouvée concernant les marqueurs centraux de neuroplasticité et de neuroinflammation. Conclusion Le maintien de l’activité physique au cours de la renutrition dans le modèle ABA a des effets anxiolytiques et semble modifier le métabolisme hypothalamique du tryptophane et de la kynurénine. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2017.06.064
Nutrition et pathologie CO54
Profils de biomarqueurs de nutriments et risque de démence
A. Samieri ∗ , C. Amadieu , S. Lefèvre-Arbogast , C. Delcourt , J.-F. Dartigues , C. Helmer , C. Féart Centre Inserm U1219, université de Bordeaux, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Samieri) Introduction et but de l’étude Le rôle de la nutrition dans le vieillissement cognitif a principalement été investigué par une approche nutriment isolé, qui est loin d’appréhender la complexité des relations entre alimentation et cerveau. Les profils de nutriments offrent une approche plus holistique de l’exposition nutritionnelle. Nous avons mis à profit les données de la cohorte des Cités (cohorte 3-C), une vaste étude en population sur la démence avec une biobanque constituée en 1999–2000 et un suivi au long cours pour les performances cognitives et l’incidence de la démence, pour identifier les profils de biomarqueurs de nutriments liposolubles associés au risque de démence dans les 12 années suivant le dosage sanguin. Matériel et méthodes Nous avons inclus 666 participants de l’étude 3-C non déments et dotés de mesures plasmatiques pour 22 nutriments liposolubles (12 acides gras, six caroténoïdes, deux formes de vitamine E, rétinol [vitamine A]) à l’inclusion, qui ont été suivis jusqu’à 12 années avec une évaluation répétée des performances cognitives et un recueil systématique des nouveaux cas de démence et de maladie d’Alzheimer (la principale forme de démence). Les profils de nutriments associés au risque de développer une démence dans les 12 ans ont été identifiés par régression PLS-Cox (partial least square regression for Cox models). L’association multivariée entre les profils de nutriments identifiés et le risque de démence a ensuite été investiguée en utilisant un modèle de Cox standard. Résultats Un profil caractérisé par une combinaison « délétère » associant un statut sanguin diminué en vitamine D, en caroténoïdes, en acides gras polyinsaturés et un statut augmenté en acides gras saturés, était fortement associé à un risque augmenté de démence selon l’analyse PLS-Cox. Après ajustement sur de nombreux facteurs de confusion potentiels (y compris la qualité alimentaire globale évaluée par un score d’adhérence au régime méditerranéen), les sujets dans le plus haut quintile de score pour cette composante de l’analyse PLS avaient un risque de démence multiplié par 4 par rapport aux sujets dans le premier quintile de score (HR = 4,20, IC 95 % 1,86–9,42, p de tendance < 0,001). En outre, l’association entre le profil de biomarqueurs de nutriments et le risque de démence apparaissait plus forte que celle observée avec les nutriments isolés. Conclusion Un profil sanguin reflétant une combinaison de plusieurs déficiences en nutriments (vitamine D, caroténoïdes, acides gras polyinsaturés) chez des sujets non-déments apparaît fortement associé à un risque augmenté
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de démence dans les 12 années suivantes dans notre grande cohorte de sujets âgés. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2017.06.065
CO55
Influence d’un diagnostic de cancer sur l’évolution de l’alimentation, selon le statut socioéconomique : résultats de l’étude de cohorte e3n A. Affret 1,2,3,∗ , F. Mancini 1,2,3 , M.-C. Boutron-Ruault 1,2,3 , F. Clavel-Chapelon 1,2,3 , G. Fagherazzi 1,2,3 1 Gustave-Roussy 2 Université Paris-Sud 3 Inserm U1018, centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), Villejuif, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Affret) Introduction et but de l’étude Le World Cancer Research Fund (WCRF) a établi des recommandations nutritionnelles destinées à la prévention primaire et tertiaire des cancers mais peu de données de la littérature permettent de savoir si elles sont suivies. Le but de cette étude a été d’évaluer l’impact d’un diagnostic de cancer sur l’évolution à long terme de l’alimentation chez des femmes de l’étude E3 N, et d’évaluer comment l’environnement socioéconomique intervenait dans cette relation. Matériel et méthodes Un total de 55 223 femmes issues de la cohorte E3 N a été inclus. Elles ont toutes répondu à un questionnaire de fréquence alimentaire en 1993 et 2005, ce qui nous a permis d’estimer des apports alimentaires quotidiens moyens aux deux temps. Des données socioéconomiques à l’échelle individuelle (niveau d’éducation, nombre d’enfants, activité professionnelle, revenus) et contextuelle (zone d’habitation, indice de défaveur social de la zone de résidence-FDep99) ont également été utilisées. Entre 1993 et 2005, 3678 femmes ont été diagnostiquées d’un cancer. Des modèles de régression linéaire ont été utilisés pour évaluer si le diagnostic de cancer avait un impact sur l’évolution des apports alimentaires. Les analyses ont été stratifiées par groupe socioéconomique et les modèles ont été ajustés sur l’âge, l’indice de masse corporelle, l’activité physique, les apports des différents groupes alimentaires en 1993 et le temps écoulé entre le premier questionnaire de fréquence alimentaire et la survenue du cancer. Résultats Après survenue d’un cancer, les femmes augmentaient plus leur consommation de fruits que celles n’ayant pas eu de cancer lorsqu’elles avaient un niveau d’éducation élevé (+ 0,24 portions ; p = 0,02) ; avaient eu trois enfants ou plus (+ 0,30 portions ; p = 0,01) ; n’avaient pas d’activité professionnelle (femmes n’ayant jamais travaillé ou à la retraite) (+ 0,13 portions ; p = 0,002) ; ou avaient de hauts revenus (+ 0,28 portions ; p = 0,005). Pour ce qui est de l’environnement socioéconomique contextuel, après survenue d’un cancer, les femmes augmentaient plus leur consommation de fruits que celles n’ayant pas eu de cancer lorsqu’elles vivaient dans le sud de la France (+ 0,30 portions ; p = 0,008) ; vivaient dans l’ouest (+ 0,42 portions ; p = 0,04) ou dans des zones peu défavorisées (+ 0,23 portions ; p = 0,04). Conclusion Nous avons observé que seules les femmes de statut socioéconomique élevé modifiaient favorablement leur alimentation suite à la survenue de cancer mais seule leur consommation en fruits était augmentée, ce qui suggère la nécessité de mieux diffuser les messages de prévention après cancer, avec une attention particulière pour les milieux moins favorisés. Les recommandations nutritionnelles liées aux cancers auraient besoin d’être modulées selon l’environnement socioéconomique des populations. Il est également primordial de poursuivre à communiquer sur l’importance d’adopter une alimentation saine en prévention primaire et tertiaire des cancers. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2017.06.066