ISSN : 0992-5945
OptionBio L’actualité du praticien biologiste
n° 500 | Jeudi 19 décembre 2013 | 11 €
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Les nouveaux outils arrivent pour la juste prescription en biologie médicale
L
’obligation d’accréditation des laboratoires de biologie médicale (LBM) constitue depuis trois ans un puissant levier pour forcer aux regroupements et accélérer la réorganisation dans le secteur. Et, ce n’est qu’un début au regard de l’inexorable rouleau compresseur qui a été mis en marche vers la « qualité prouvée » par la réforme de la biologie médicale ratifiée par la loi du 30 mai 2013. Après un premier examen de passage qui vient d’être « réussi » par les LBM postulants ayant attesté début novembre, selon le Cofrac, de leur entrée dans le processus (voir OB N°499), l’épreuve se poursuit par paliers successifs jusqu’en 2020. L’objectif
étant de soumettre 100 % de l’activité (sur tous les paramètres) aux exigences quasi industrielles de la norme ISO 15189. Une telle mise en conformité demande un effort considérable a convenu le Dr Thierry Bouchet, président du réseau Bio Paris Ouest (BPO) au cours d’une visite de presse de son nouveau plateau technique central flambant neuf sur 2 000 m2, inauguré fin juillet à Levallois-Perret (92), et dans lequel il a investi 3 millions d’euros pour pouvoir traiter 4 000 dossiers par jour. Même doté de ce site central de production équipé d’une technologie dernier cri, il n’en redoute pas moins 2016. C’est dire !
©SB
À la tête d’un LBM de 25 sites de proximités dans l’ouest parisien, doté d’un plateau technique central automatisé performant, Thierry Bouchet vient de prendre le virage de l’efficience et de l’expertise médicale nécessaires pour relever le double défi de l’accréditation et de la médicalisation. De quoi contredire bien des partis pris erronés sur la profession, notamment ceux de la Cour des comptes, assure le nouveau vice-président du SLBC.
| Le Dr Thierry Bouchet, vice-président du SLBC, dans son LBM, paré pour les économies.
Aujourd’hui à la tête d’un groupement, né de la fusion de 4 laboratoires en 2002, transformé en une SEL, devenu avec plus de 25 sites de proximité incontournable dans le paysage francilien, réalisant 35 millions d’euros de chiffre d’affaires par an (résultat de 2012), employant 250 personnes et 32 biologistes médicaux (pharmaciens et médecins), le Dr Bouchet prédit la poursuite de la cure d’amaigrissement pour la biologie française. Sur 1 500 LBM privés multisites actuels, il n’en subsisterait plus que 200 à l’horizon 2020. ... suite page 3
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Les techniciens de laboratoire sur la piste des reconversions
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« Pour les techniciens de laboratoire médical (TLM), la mutation de la biologie a des conséquences énormes » assure le Dr Thierry Bouchet, président du LBM multisites BPO. Essentiel au fonctionnement, leur rôle, qui consiste à assurer le prélèvement des échantillons biologiques, la mise en service des automates, la réalisation technique des analyses, connaît de sérieux bouleversements. Ces personnels subissent de plein fouet la disparition de nombreux postes engendrée par les concentrations autour de plateaux techniques centraux où ils ne prélèvent plus. « On continue à en former alors que l’on n’en n’a plus besoin » déplore derechef Thierry Bouchet. Tout du moins dans les activités traditionnelles. Un constat dont ne disconviennent pas les membres, issus du public et du privé, de l’Association nationale des techniciens en analyses biomédicales (ANTAB) qui vient le 6 décembre de consacrer un débat lors de ses 10es journées professionnelles, aux opportunités de reconversion que présentent les nouveaux métiers émergents. Françoise Pivin, DRH à l’AP-HP,
chargée du développement professionnel, a divulgué les réflexions du groupe qu’elle pilote sur les métiers de demain qui s’offrent aux 3 441 personnels ETP des pôles de biologie et autres plateformes de l’établissement où 70,3 % sont techniciens. Les possibilités pour changer de poste au sein du métier de TLM vont du référent qualité à la biologie délocalisée en passant par référent du système d’information (SI), référent en métrologie, gestionnaire de biothèque, etc. Quant aux changements vers d’autres métiers qui s’inscrivent dans l’aire de mobilité des TLM, ils passent par 14 passerelles et 10 parcours professionnels de reconversion pour être bio-informaticien, bio-statisticien, métrologue, assistant de recherche clinique, ingénieur en biologie médicale, etc. « On passe de la mobilité autogérée, souligne Françoise Pivin, à une politique de développement des compétences ». Encore faut-il que l’investissement dans le changement soit valorisé, fait-on observer. | SERGE BENADERETTE
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