Actualités pharmaceutiques Ř n° 504 Ř Mars 2011
actualités
R MA SANTÉ
Communication
Cas d’atteintes hépatiques sévères à la suite d’un traitement par dronédarone
Le DP expliqué aux clients de l’officine
Jacques Buxeraud
[email protected]
Source Communiqué de Sanofi-Aventis France, du 21 janvier 2011, en accord avec l’Agence européenne des médicaments (EMA) et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
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LE DOSSIER PHA RMACEUTIQU E
DE SÉCURITÉ POUR MA SA NTÉ
cation de l Ordre national
des pharmaciens. DOC
CNOP 15/06/2009
Dépliant Patient DP
v4 - Photos : H. Gottscha lk - Pascal François
L
e DP + de sécurité pour ma santé. Tel est le titre de la brochure, aussi exhaustive que synthétique, que le Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm), commission permanente de l’Ordre national des pharmaciens, met à disposition des pharmaciens d’officine. Ce document est, bien entendu, destiné aux patients qui y trouveront nombre d’explications sur le dossier pharmaceutique (DP) : ses objectifs, son fonctionnement et toutes les garanties offertes concernant les données qui s’y trouvent. Le pharmacien, lorsqu’il propose au patient de lui créer
© DR
Ř Il est conseillé aux patients actuellement sous dronédarone de signaler immédiatement à leur médecin tout symptôme d’atteinte hépatique potentielle : survenue d’une douleur abdominale, anorexie, nausées, vomissements, fièvre, malaise, fatigue, ictère, urines foncées ou démangeaisons.
Le pharmacien,
mon conseil
santé au quot
idien
un DP, doit impérativement lui remettre une brochure d’informations afin d’obtenir son consentement éclairé. Élisa Derrien
Pour se procurer ces brochures www.cespharm.fr.
Produits stupéfiants
Les tests de dépistage du cannabis sont-ils fiables ?
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D
es cas d’atteinte hépatique, incluant deux cas d’insuffisance hépatique ayant nécessité une transplantation, ont été rapportés chez des patients traités par la dronédarone. Ces deux cas sont survenus 4 mois et demi et 6 mois après l’initiation du traitement chez des patients avec une fonction hépatique initiale normale. Bien qu’ils aient pris des traitements concomitants, un lien de causalité avec la dronédarone ne peut pas être exclu. Ř Lors de la prescription de Multaq®, des tests de la fonction hépatique doivent donc être réalisés avant l’initiation du traitement, tous les mois pendant 6 mois, à 9 et 12 mois, puis régulièrement par la suite. Ř Les patients actuellement traités par Multaq® devront être contactés au cours du prochain mois afin d’effectuer ces tests. Ces derniers devront être, par la suite, renouvelés selon les recommandations mentionnées ci-dessus, en fonction de la date d’initiation du traitement. Si les ALAT (alanine transaminase) sont ≥ 3 fois la limite supérieure de la normale (LSN), les taux doivent être à nouveau contrôlés dans les 48 à 72 heures. Si ces taux sont confirmés après contrôle comme étant ≥ 3 x LSN, le traitement doit être interrompu. Enfin, un suivi clinique rapproché des patients et des explorations appropriées doivent être poursuivis jusqu’à normalisation des ALAT.
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Pharmacovigilance
Dans une interview accordée à la lettre de l’Académie nationale de pharmacie, Patrick Mura, du Service de toxicologie et pharmacocinétique du CHU de Poitiers (86), membre correspondant national de cette même académie, aborde la question de la fiabilité des tests de dépistage du cannabis. En préambule, P. Mura rappelle que la consommation des produits stupéfiants ne cesse de croître et que celle-ci est de plus en plus souvent impliquée dans les accidents, de la voie publique notamment. Le dépistage est donc un outil de prévention aussi essentiel que l’information du plus grand nombre. Encore faut-il que celui-ci soit effectué dans les règles de l’art et par des professionnels de santé. Deux dispositifs de dépistage se révèlent, à ce titre, préoccupants. Les tests salivaires réalisés par des gendarmes ou des policiers lors de contrôles routiers donnent nombre de faux positifs, lorsque les anticorps
réagissent à un composé présentant des similitudes de structure avec le stupéfiant (acide niflumique et cannabis par exemple), ou négatifs. Le risque n’est pas moindre avec le home test vendu actuellement sur internet et demain en pharmacie, utilisable par les parents. Ce dispositif, rappelle M. Mura, n’a pas été validé scientifiquement et « ne repose même pas sur du simple bon sens scientifique » vu que les urines étant l’objet de variations importantes de diurèse, il est impossible d’estimer l’importance de la consommation et que les concentrations de cannabis varient selon le moment de la journée. Et Patrick Mura de conclure que l’avis des instances scientifiques et médicales devrait être sollicité avant que ce type de dispositif ne soit mis « entre les mains de non professionnels de santé ». Élisa Derrien
Source L’Observatoire, n° 14, décembre 2010.
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