Les traitements antibiotiques dans l’hidradénite suppurée – maladie de Verneuil

Les traitements antibiotiques dans l’hidradénite suppurée – maladie de Verneuil

218 Lettres à la rédaction • la vacation mobilisait deux médecins sur un temps médical dédié. La mise en place, tant sur l’aspect technique que logi...

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Lettres à la rédaction

• la vacation mobilisait deux médecins sur un temps médical dédié. La mise en place, tant sur l’aspect technique que logistique, reste délicate à maintenir dans le temps du fait de l’emploi de temps chargé des médecins et de la nécessité d’une coordination parfaite ; • la télédermatologie ne peut pas répondre à tous les problèmes dermatologiques car la qualité des images mériterait d’être encore améliorée et qu’elle occulte d’autres éléments du diagnostic dermatologique comme le toucher ; • l’obtention plus rapide d’un avis spécialisé peut inciter à une demande bien plus importante de la part des médecins généralistes, à laquelle l’organisation actuelle de notre service ne permettra pas de répondre ; • les actes dermatologiques souvent réalisés par le dermatologue au cours de sa consultation ne peuvent pas toujours être réalisés par le médecin généraliste. En conclusion, ce type de consultation demeure une aide importante dans la prise en charge des patients dont l’accès aux soins est difficile, mais ne pourra pas éviter dans certains cas le recours à une consultation classique. La télédermatologie semble avoir une place intéressante dans la prise en charge des patients provenant du milieu carcéral, qui souffrent en général de grandes difficultés d’accès à des avis spécialisés. Elle demeure peu développée en France malgré l’existence d’un cadre législatif spécifique, peut-être du fait d’un cadre financier non clarifié avec la caisse d’assurance maladie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Le suivi médical en prison B15 491-509 http://prison.eu.org/ spip.php?article10992 [2] Machet L. Télédermatologie. Ann Dermatol Venereol 2002;129:102—7. [3] Lamel S, Chambers CJ, Ratnarathorn M, Armstrong AW. Impact of life interactive teledermatology on diagnosis, disease management, and clinical outcomes. Arch Dermatol 2012;148:61—5. [4] Norton SA, Burdick AE, Phillips CM, Berman B. Teledermatology and underserved populations. Arch Dermatol 1997;133:197—200.

C. Bara a,∗ , H. Maillard a , N. Beneton a , P. Serre b , P. Celerier a a Service de dermatologie, centre hospitalier Le Mans, 196, avenue Rubillard, 72037 Le Mans cedex 9, France b Unité consultations soins ambulatoires aux détenus (UCSA), centre hospitalier Le Mans, 196, avenue Rubillard, 72037 Le Mans cedex 9, France ∗ Auteur

correspondant. Adresse e-mail : corina [email protected] (C. Bara) Rec ¸u le 21 aoˆ ut 2012 ; accepté le 3 d´ ecembre 2012 Disponible sur Internet le 9 janvier 2013 http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.12.005

Les traitements antibiotiques dans l’hidradénite suppurée — maladie de Verneuil Antibiotic treatment of hidradenitis suppurativa — Verneuil’s disease Monsieur le Rédacteur en chef, J’ai lu avec beaucoup d’intérêt la mise au point publiée récemment par Jean Revuz sur les traitements antibiotiques dans la maladie de Verneuil [1]. Cette synthèse très étayée est particulièrement utile pour cette affection encore trop méconnue des soignants. Elle m’inspire cependant deux interrogations, pour lesquelles je souhaiterais l’avis de l’auteur, ainsi qu’un commentaire qui se conc ¸oit comme un appel vers l’ensemble des praticiens, médicaux ou chirurgicaux, confrontés à cette maladie. La première question concerne l’indication même de l’antibiothérapie. Elle constitue un réflexe de bon sens dans cette maladie même si, comme le souligne l’auteur, celleci ne peut être définie stricto sensu comme une maladie infectieuse. En fait, de nombreux auteurs, dont Jean Revuz, s’accordent pour considérer la lésion primitive de la maladie de Verneuil comme étant l’occlusion du canal excréteur de la glande sudoripare apocrine [2]. L’infection est alors plus une surinfection, survenant en conséquence de la lésion initiale. Si l’on suit ce raisonnement, l’antibiothérapie ne fait « que » traiter une conséquence de la maladie et non pas la cause. L’indication de l’antibiothérapie ne porte-t-elle pas alors en elle la source de la récidive et par conséquent de son échec ? La récidive n’est-elle pas inéluctable à plus ou moins long terme de l’interruption de l’antibiothérapie ? Pourtant, ce traitement semble effectivement efficace, même durablement, au moins chez certains patients. Comment expliquer ce paradoxe ? La seconde question touche à une situation, un moment de la prise en charge des patients, où les modalités de l’antibiothérapie sont floues et n’ont pas été évoquées par Jean Revuz. Il s’agit de la période périopératoire. Que conseille l’auteur chez les patients qui doivent subir une intervention, à la fois pour ceux qui sont sous antibiothérapie (pas d’interruption avant, pendant et après la chirurgie du protocole en cours ? une adaptation est-elle nécessaire ?) et ceux qui ne le sont pas (antibioprophylaxie ? à débuter avant la chirurgie ? à poursuivre après ?). Ces questions sont évidemment difficiles à résoudre. Dans sa mise au point, Jean Revuz souligne la pauvreté (méthodologique) des études publiées sur le sujet. On ne peut qu’appeler de ses vœux le recensement officiel, à l’échelon national, des praticiens impliqués dans le traitement médical ou chirurgical de la maladie de Verneuil, en vue d’une confrontation des expériences et la mise en commun des moyens nécessaires à l’élaboration d’études méthodologiquement plus abouties. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Les traitements antibiotiques dans l’hidradénite suppurée — maladie de Verneuil ; réponse à P. Guillem Références [1] Revuz J. Les traitements antibiotiques dans l’hidradénite suppurée — maladie de Verneuil. Ann Dermatol Venereol 2012;139:532—41. [2] Jemec GB. Clinical practice. Hidradenitis suppurativa. N Engl J Med 2012;366:158—64.

P. Guillem Clinique du Val d’Ouest, 39, chemin de la Vernique, 69130 Ecully, France Adresse e-mail : [email protected] Rec ¸u le 22 novembre 2012 ; accepté le 23 novembre 2012 Disponible sur Internet le 18 février 2013 http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.11.013

Les traitements antibiotiques dans l’hidradénite suppurée — maladie de Verneuil ; réponse à P. Guillem Antibiotic treatment of hidradenitis suppurativa — Verneuil’s disease; reply to P. Guillem L’occlusion folliculaire est un des aspects anatomopathologiques de l’hidradénite suppurée (HS) ; ce n’est probablement pas le facteur déterminant ; celui-ci est plutôt à rechercher — et on commence à le montrer — dans des anomalies du réseau des cytokines et des peptides antimicrobiens propre au follicule pileux (et peut-être propre aux follicules apocrines, c’est-à-dire à ceux auxquels sont annexées les glandes apocrines). C’est un déficit local de l’immunité innée qui serait responsable de la tendance à l’infection de ces structures pilaires par des germes du microbiome cutané. Cela n’enlève rien à la pertinence de votre question mais renvoie à la problématique de toute maladie chronique :

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les traitements courts sont suivis de rechute ; les traitements longs eux-mêmes doivent être consolidés et prolongés par des traitements d’entretien. Dans les formes à évolution continue de la maladie, les rémissions prolongées obtenues par antibiothérapie sont suivies de rechute. Des résultats très prolongés donnant l’illusion qu’on a « guéri » le patient peuvent être dus à l’extinction spontanée de la maladie (imprévisible, mais fréquente chez les femmes à la ménopause) coïncidant avec l’administration d’un traitement ; il existe aussi des formes intermittentes à rémissions prolongées. L’antibiothérapie périopératoire ne pose pas de problème spécifique ; plusieurs situations se rencontrent : • drainage en urgence d’un abcès qui n’a pas été contrôlé par une antibiothérapie précoce et massive ; l’antibiothérapie périopératoire n’est pas indispensable, le chirurgien en décidera ; le médecin se préoccupera ensuite d’instituer un traitement qui diminue le risque de récidive ; • exérèse large ou limitée de lésions suppuratives persistantes malgré un traitement médical ; une antibiothérapie préopératoire est susceptible de diminuer les phénomènes infectieux et inflammatoires, donc de faciliter le geste chirurgical. L’antibiothérapie postopératoire ne s’impose pas si l’exérèse des lésions actives a été complète : au chirurgien d’en décider. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. J. Revuz 11, chaussée de la Muette, 75016 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] Rec ¸u le 1er d´ ecembre 2012 ; accepté le 7 d´ ecembre 2012 Disponible sur Internet le 18 février 2013 http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.12.020