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La FDA a autorisé une étude de phase 3 d’une nouvelle molécule, le patiromer, développée par la biopharma Relypsa, pour le traitement de l’hyperkaliémie. Cet agrément suit le bon résultat d’une étude de phase 2 dont l’analyse intermédiaire a confirmé le critère principal attendu : la réduction du potassium sérique après 4 semaines de traitement (sur 8 au total) chez 306 sujets avec néphropathie chronique. La phase 3, qui précède la demande d’autorisation de mise sur le marché, devrait notamment permettre de savoir si les sujets hyperkaliémiques nécessitent ou non un traitement chronique. Cette étude a enrôlé 240 patients. Les résultats sont attendus au dernier trimestre de cette année. La FDA a accordé une attention particulière aux essais du patiromer, une
nouvelle molécule pour le traitement d’un problème dont le traitement standard recourt aux inhibiteurs du système rénineangiotensine-aldostérone (SRAA). Si le patiromer est agréé par la FDA, il sera le premier traitement oral au long cours de l’hyperkaliémie chronique. L’hyperkaliémie est un problème dont la prévalence est élevée chez les sujets ayant une dysfonction rénale, une hypertension, un diabète et/ou une insuffisance cardiaque. C’est une augmentation du niveau de potassium sérique, qui peut être responsable du déclenchement de troubles du rythme cardiaque (arythmies) à risque d’arrêt cardiaque. Les patients ayant une néphropathie chronique ont un risque élevé de développer une hyperkaliémie, notamment s’ils sont traités par inhibiteurs du SRAA, tels les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2 (ARA) ou les anti-aldostérones. Bien que l’inhibition du SRAA ait montré un effet
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Patiromer, nouveau traitement de l’hyperkaliémie
néphroprotecteur et cardioprotecteur, ce traitement n’est pas suffisamment utilisé en raison de ses effets indésirables. Le patiromer (RLY5016) est une molécule orale non absorbée (sel de calcium et polymère, sous forme de poudre), qui se lie au potassium, développé spécifiquement pour le traitement des surcharges en potassium. Des essais préliminaires ont montré son efficacité, sa sécurité et sa bonne tolérance chez le sujet hyperkaliémique. QQ J.-M. M. Source : Laboratoire Relypsa. www.relypsa.com
Le Congrès de pneumologie de langue française à Lille a évoqué un chapitre particulier de la spécialité, les maladies pulmonaires rares, auxquelles s’intéresse le Groupe d’études et de recherche sur les maladies orphelines pulmonaires (GERMOP), qui contribue à l’avancée de la recherche en ce domaine. La mucoviscidose est une pathologie pour laquelle on a montré l’intérêt du regroupement des patients en centres d’expertise, les Centres de référence et de compétence (CRC), pour améliorer sa prise en charge du fait de compétences multidisciplinaires : nutrition, antibiothérapie, kinésithérapie, suivi médico-biologique, en attendant des médicaments spécifiques permettant de compenser les conséquences des mutations multiples du gène CFTR. Pour l’instant seuls 3 % des patients, porteurs d’une mutation CFTR rare, devraient en bénéficier. Les fibroses pulmonaires peuvent être de cause connue (maladies systémiques,
conséquence d’une pneumopathie d’hypersensibilité chronique) ou idiopathiques, les plus fréquentes, conséquence alors d’altérations de l’épithélium alvéolaire, à base génétique. Le tabagisme est un facteur favorisant. Le symptôme majeur est la dyspnée, essoufflement d’abord à l’effort, puis progressivement au repos jusqu’à l’insuffisance respiratoire à risque létal. Nouvelle molécule, Esbriet® (pirfénidone) vient d’être mis à disposition et ralentit l’évolution de la fibrose. On attend les résultats du nintédanib (Vargatef®), d’abord étudié en oncologie. L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une élévation anormale de la pression dans les artères pulmonaires, avec essoufflement à l’effort. Elle peut être idiopathique, familiale ou compliquer des pathologies : connectivite, cardiopathie congénitale, hypertension portale, infection à VIH, plus rarement bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Sa cause la plus fréquente est post-embolique, avec obstruction des artères par un tissu fibreux à risque de thrombus. Le principal facteur de risque est un antécédent thrombo-embolique
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Maladies rares: en pneumologie aussi veineux. Elle est accessible aux médicaments (voire à la chirurgie) : antagoniste des récepteurs de l’endothéline, inhibiteur de PDE-5, agoniste des prostaglandines. La lymphangio-léiomyomatose (LAM), rarissime, affecte surtout les femmes entre 20 et 60 ans, elle induit une destruction pulmonaire progressive par formation de kystes. Cette pathologie serait liée à une prolifération cellulaire, tel un cancer d’évolution lente. Elle bénéficie actuellement du Rapamune® (sirolimus ou rapamycine), un immunosuppresseur dont l’action est liée à l’inhibition de la protéine mTOR (mammalian target of rapamycin), Il freine la dégradation de la fonction respiratoire. La durée de traitement ne pourrait être limitée que par sa tolérance, contrôlée par un dosage sérique régulier du médicament. QQ J.-M. M. Source : Pr Bruno Crestani (Pneumologie à Hôpital Bichat, Paris).
REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JUILLET-AOÛT 2013 - N°454 //
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