M.-P. d’Ortho
Marqueurs du stress oxydatif dans les gaz exhalés et réactivité vasculaire dans le syndrome d’apnées du sommeil. Effet du traitement par la PPC I. Ibrahim (Travail réalisé sous la direction du Pr P. Escourrou) Service des EFM de l’Hôpital Antoine-Béclère, Clamart, France.
Introduction : L’hypoxémie intermittente, qui caractérise le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), pourrait être à l’origine d’une dysfonction endothéliale par le biais du stress oxydatif. Nous avons étudié des marqueurs du stress oxydatif et la fonction endothéliale chez des sujets ayant un SAHOS sévère et l’effet de la PPC sur ces paramètres. Matériels et méthodes : Les marqueurs du stress oxydatif seront mesurés dans les fractions volatile et non volatile des gaz exhalés, dans le sang et dans les urines chez 50 patients ayant un SAHOS sévère et 15 patients sans SAHOS. La fonction vasculaire sera évaluée par la réponse vasodilatatrice à l’ischémie-réperfusion de l’avant-bras. L’effet de la PPC sera évalué de façon contrôlée vs placebo. Résultats : À ce jour, sept sujets ont participé (6 avec SAHOS et 1 témoin). On note chez tous les patients une variation circadienne de la fonction endothéliale qui tend à s’améliorer le matin. À l’exception d’un sujet avec SAHOS, le sujet témoin avait la meilleure fonction endothéliale faite le soir. Seuls les patients traités par PPC améliorent l’index RH-PAT matinal à J7. La majorité des sujets avec SAHOS a un taux élevé de base d’alcanes dans les gaz exhalés, et qui s’atténue à J30 du traitement efficace. Les autres résultats ne sont pas évocateurs au moment actuel. Conclusion : Ces résultats préliminaires montrent que la variabilité intra et interindividuelle des marqueurs de stress oxydatif est importante dans le SAHOS. Ceci incite à en rechercher les causes et à augmenter le recrutement des patients.
106
Rev Mal Respir 2009 ; 26 : 99-110
Impact du traitement antifongique de la colonisation des voies aériennes à Candida albicans sur le développement d’une pneumopathie à Pseudomonas aeriginosa chez le rat L. Khoy-Ear (Travail réalisé sous la direction de J-D. Ricard et Damien Roux) U722 (Directeur : Erick Denamur), Université Paris VII, France.
Introduction : Un travail précédent de l’Unité avait montré le rôle facilitateur d’une colonisation bronchopulmonaire à C. albicans sur l’émergence de pneumopathie à P. aeruginosa. Nous avons étudié l’influence de la durée cette colonisation, l’efficacité d’un traitement antifongique pour réduire cette colonisation et son impact sur l’incidence des pneumopathies à P. aeruginosa. Matériels et méthodes : Nous avons instillé une faible quantité de P. aeruginosa chez des rats présentant ou non une colonisation à C. albicans de 24 ou 72 heures. L’amphothéricine B et le fluconazole par voie intrapéritonéale ont été testés. Puis nous avons comparé un groupe de rats colonisés non traités à un groupe traité. Les poumons des rats ont été évalués du point de vue macroscopique, microscopique et microbiologique. Des dosages pulmonaires d’IFN-gamma ont été effectués. Résultats : En présence d’une colonisation bronchopulmonaire à C. albicans (qu’elle soit de 24 ou 72 heures) l’incidence de la pneumopathie à P. aeruginosa était plus grande que chez les animaux non colonisés, p < 0,05. L’amphotéricine B comme le fluconazole ont permis de diminuer la quantité de C. albicans présente dans les poumons (p < 0,01). Après instillation de P. aeruginosa, il existait une tendance nette à une diminution de l’incidence des pneumopathies dans le groupe colonisé à C. albicans et traité (15,6 %) par rapport au groupe non traité (31,25 %) (p = 0,14). La concentration pulmonaire d’IFN-gamma était statistiquement plus importante chez les animaux colonisés par C. albicans non traités que chez ceux recevant un traitement antifongique (p < 0,01). De plus, il existait une corrélation positive entre le nombre de C. albicans dans le poumon des rats colonisés (qu’ils aient été ou non traités) et la quantité d’IFNgamma dans ces mêmes poumons (r2 = 0,57 ; p < 0,0001). Discussion : Ce travail confirme le rôle facilitateur de la colonisation à C. albicans sur le développement d’une pneumopathie à P. aeruginosa. Cet effet pourrait être médié par l’IFNgamma qui diminuerait la phagocytose de P. aeruginosa par les macrophages comme cela vient d’être montré pour S. pneumoniae au cours de l’infection à pneumocoque post-virale. D’ailleurs, traiter cette colonisation diminue la quantité d’IFN, et tend à réduire le nombre de pneumopathie à P. aeruginosa. Conclusion : Un traitement par amphotéricine B tend à entraîner une diminution de l’incidence de la pneumopathie à P. aeruginosa chez le rat colonisé par C. albicans. Ces résultats offrent des perspectives de recherche clinique en matière de prévention des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique.