Michel Durand Delga

Michel Durand Delga

Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Annales de Paléontologie 98 (2012) 315–316 Hommage Michel Durand Delga夽 Le 19 août 2012 nous a quitt...

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Annales de Paléontologie 98 (2012) 315–316

Hommage

Michel Durand Delga夽

Le 19 août 2012 nous a quitté un grand géologue et un homme exceptionnel : Michel Durand Delga. C’est une des dernières figures de l’« école franc¸aise » de géologie, dont le noyau s’était formé surtout à la vieille Sorbonne autour des Barrabé, Pruvost, Glangeaud et autres Bourcart et qui, pendant un demi-siècle a brillé au firmament de la géologie internationale. Michel Durand Delga a commencé par s’intéresser aux chaînes nord-africaines. Sa Thèse, soutenue en 1955, est consacrée à l’« Étude de l’Ouest de la chaîne numidique ». Par la suite, ses recherches ont suivi une remarquable trajectoire de sens horaire : l’Arc de Gibraltar, les chaînes bétiques, puis les Corbières dont il mit brillamment en évidence l’allochtonie. En même temps, il forma toute une génération de géologues et créa sa propre « école », tout en participant activement lui-même aux recherches et les imprégnant de son empreinte de minutie, 夽 Michel Durand Delga était membre correspondant de l’Académie des Sciences, Officier dans l’ordre des Palmes Académiques, Professeur honoraire des Universités Sorbonne, Paris VI et Paul Sabatier de Toulouse. Il était aussi chevalier de la Légion d’honneur, chevalier dans l’ordre national du Mérite, Croix de guerre 39–45, croix des combattants volontaires, médaille des Évadés.

0753-3969/$ – see front matter http://dx.doi.org/10.1016/j.annpal.2012.09.001

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de grande probité intellectuelle et surtout de pensée originale n’ayant que faire d’une quelconque « pensée unique ». Jusqu’à la fin de ses quatre-vingt ans il fouillait le terrain de Corse et de Sardaigne mais aussi des Corbières et de la Provence où il nous a prodigué ses précieux conseils et son appui lucide. Il s’est également occupé de la Nouvelle Calédonie et, avec l’un de nous, de la Grèce dont parle la toute récente et dernière de ses quelques 450 publications scientifiques. En parallèle, il participait activement à l’étude de l’histoire de la géologie au sein du Comité franc¸ais d’histoire de la géologie (COFRHIGEO). Son intérêt pour cette histoire mais surtout son honnêteté intellectuelle courageuse et sans faille l’amena, au début des années 1990, à s’occuper du cas J. Deprat, géologue décrié et déshonoré, exclu de la Société géologique de France au début du xxe siècle « pour fraude scientifique ». Il mena une véritable enquête policière mais aussi scientifique, s’adjoignant le concours de plusieurs chercheurs, et il réussit à réhabiliter Deprat, en séance plénière extraordinaire de la dite Société géologique. Mais le géologue n’était qu’un aspect (brillant) de l’homme : ses caractéristiques principales ont été l’honnêteté et le courage. Pendant les temps obscurs, il a combattu, il s’est évadé, il a servi ses propres valeurs et les valeurs humanistes universelles auxquelles il adhérait avec acharnement. Il nous aura laissé son inflexible sens de l’honneur, sa lucidité décapante et son inoubliable sourire qui ne le quitta jamais, jusqu’à l’extrême fin. Ion Argyriadis a,∗ Jean Ricour b a CERGEM, La Croix du Sud, Le Pré de Caune, 83740 La Cadière d’Azur, France b Résidence Valmante, bâtiment F1, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Argyriadis)

Disponible sur Internet le 24 octobre 2012