12e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2017 / Revue française d’allergologie 57 (2017) 250–262 début du traitement variait de 2 à 8 semaines. Après l’arrêt de l’antiépileptique en cause, l’évolution clinico-biologique était favorable chez tous les patients. L’imputabilité de la carbamazépine était probable dans 7 cas et vis-à-vis le phénobarbital dans 3 cas. Les tests cutanés réalisés chez 9 malades étaient positifs vis-à-vis la carbamazépine dans 5 cas et le phénobarbital dans 2 cas. Discussion Nombreux médicaments ont été incriminés dans la genèse du DRESS, en particulier les antiépileptiques aromatiques, les sulfonamides antibactériens, la salazopyrine et l’allopurinol. Le diagnostic de DRESS est basé sur la notion d’une relation chronologique entre la prise médicamenteuse et l’apparition des symptômes évocateurs. Les tests cutanés ont un apport dans l’exploration de l’hypersensibilité retardée dont le DRESS aux antiépileptiques. Leur utilité est prouvée en cas de polymédication et dans l’évaluation de la réactivité croisée aux autres antiépileptiques. Conclusion Nous soulignons à travers cette étude le potentiel des antiépileptiques d’induire des toxidermies graves et nous insistant sur l’apport des tests cutanés pour confirmer l’imputabilité médicamenteuse. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.107 Médi-09
Prédiction des réactions d’anaphylaxie sévères au cétuximab : comparaison de méthode entre un test Elisa IgE anti-cétuximab et l’ImmunoCap© o215/␣Gal (ThermoFisher) J.B. Davy 1,∗ , B. Dupont 2 , K. Khoy 1 , A. Dugue 3 , D. Mariotte 1,∗ , B. Le Mauff 1 1 Laboratoire d’immunologie, CHU de Caen, Caen, France 2 Service hépato-gastro-entérologie, CHU de Caen, Caen, France 3 CLCC Fran¸ cois-Baclesse, Caen, France ∗ Auteurs correspondants. Adresses e-mail :
[email protected] (J.B. Davy),
[email protected] (D. Mariotte) Introduction Des réactions d’hypersensibilité graves (HSI) médiées par des IgE anti-galactose-␣-1,3-galactose (␣Gal) peuvent survenir à la première injection de cétuximab chez certains patients. Le dépistage des IgE anti-cétuximab réalisé au laboratoire d’immunologie du CHU de Caen (technique Elisa [1]) est à disposition des cliniciens pour adapter la prise en charge dans le but de diminuer ce risque. ® L’objectif de l’étude est de comparer les performances de l’ImmunoCap o215/␣Gal à ce test. Méthodes Une première cohorte de 90 patients [1], ayant permis la mise au point de l’Elisa, a été analysée pour comparer les performances des 2 tests. Tous les échantillons ont été analysés sur Phadia 250 avec un seuil de positivité > 0,1 kUA/L. Un test d’inhibition par cétuximab atteste de la réactivité du Cap o215 envers le cétuximab. Puis, 95 patients, tirés au sort dans une cohorte prospective de 247 patients [2], ont été utilisés pour étudier la prédiction du risque d’HSI. Résultats Dans la première cohorte, 7/8 HSI ont été détectées par les 2 tests. La sensibilité et la valeur prédictive négative sont égales (Se = 88 %, VPN = 99 %). Cependant, le Cap o215 possède une meilleure spécificité et valeur prédictive positive que l’Elisa (Sp = 94 % vs 80 %, VPP = 58 % vs 30 %, respectivement). L’analyse ROC permet d’optimiser un seuil de positivité à 0,525 kUA/L. Dans la seconde cohorte, 5/8 HSI sont détectées par les deux tests (Se = 62,5 %). La prédiction d’HSI est meilleure avec le Cap o215 (seuil > 0,1 kUA/L : risque d’HSI = 50 %, p = 0,00021 ; seuil ≥ 0,525 kUA/L : risque d’HSI = 80 %, p = 0,0011) qu’avec le test Elisa (risque d’HSI = 25 %, p = 0,0095). Conclusion Le Cap o215 permet une meilleure prédiction du risque d’HSI au cétuximab lors de la première injection. Son utilisation est adaptée en routine pour les laboratoires équipés d’un automate Phadia. Le seuil de positivité de ce test mériterait cependant d’être validé dans une étude prospective élargie. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
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Références [1] Mariotte D, et al. Anti-cetuximab IgE ELISA for identification of patients at a high risk of cetuximab-induced anaphylaxis. MAbs 2011. [2] Dupont B, et al. Utility of serum IgE levels to identify patients at high risk of severe hypersensitivity reactions to cetuximab. Br J Clin Pharmacol 2016. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.108 Médi-10
Modalités d’utilisation et tolérance d’un ® traitement par ORALAIR en vie réelle chez des patients consultant en allergologie en France M. Migueres 1,∗ , E. Serrano 2 , M. Lhéritier-Barrand 3 , I. Chanal 3 , P. Devillier 4 1 Clinique de l’Union, Saint-Jean, France 2 Hôpital Larrey, Toulouse, France 3 Stallergenes Greer, Antony, France 4 Hôpital Foch, Suresnes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Migueres) Introduction L’étude Element’R a été réalisée en 2013–2014 afin de décrire ® les modalités d’utilisation d’Oralair selon le parcours de soins, le profil clinique et immunologique dans la prise en charge des patients avec rhino-conjonctivite allergique (RCA) aux pollens de graminées. Méthodes Étude observationnelle, prospective, chez des patients inclus lors ® d’une première prescription d’Oralair et suivis jusqu’en fin de saison pollinique. Résultats Mille cent cinq patients dont 198 enfants (5–11 ans), 205 adolescents (12–17 ans) et 702 adultes ont été inclus par 180 médecins compétents en allergologie. Les manifestations cliniques allergiques à l’inclusion sont la rhinite pour 85 % des patients, la conjonctivite pour 74 % et l’asthme pour 31 % dont 87 % contrôlé ou partiellement contrôlé. La moitié des patients se sont présentés spontanément chez l’allergologue. Les autres ont été adressés au spécialiste par leur médecin généraliste. En plus de l’allergie aux pollens de graminées, 45 % des patients présentent une allergie aux pollens d’arbre ® et 39 % aux acariens. Oralair est principalement prescrit pour sa facilité de prise sous forme de comprimés sublinguaux (95,0 %) et pour une meilleure observance (80,1 %). La satisfaction globale des patients est de 87 % avec 95,5 % satisfaits de la facilité d’utilisation, 87 % de l’efficacité et 84 % de la rapidité de diminution des symptômes. Le score moyen total de symptômes de rhino-conjonctivite (RTSS) passe de 12,46 ± 3,54 (par estimation rétrospective) lors de la saison pollinique précédente à 5,64 ± 3,53 pour la saison pollinique après traitement. Le pourcentage de patients contrôlés selon l’ARCT (contrôle de la rhinite) est passé de 19,0 % (estimation rétrospective) à 78,0 % avec un score moyen de 21,03 ± 3,28. Parmi les patients, 13,2 % ont signalé des effets indésirables (EI) dont 3 EIG (infection pulmonaire, troubles respiratoires et sensation de suffocation) avec disparition des symptômes à l’arrêt du traitement. ® Conclusion Cette étude permet de confirmer que la prescription d’Oralair est conforme aux recommandations de l’AMM avec une bonne observance et tolérance chez des patients allergiques aux pollens de graminées. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2017.02.109 Médi-11
Hypersensibilité au cotrimoxazole chez les sujets infectés par le VIH dans un pays d’Afrique sub-saharienne E.W. Pefura-Yone 1,∗ , A.D. Balkissou 1 , M. Megoumdjo Koagne 2 , E.A. Kouotou 3 , C. Kuaban 4 1 Hôpital Jamot de Yaoundé, faculté de médecine et des sciences biomédicales, université de Yaoundé 1, Yaoundé, Cameroun 2 Institut supérieur de technologie médicale, Yaoundé, Cameroun