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Conclusion.– Les résultats suggèrent l’existence d’un lien entre niveau de contrôle, qualité de vie et coûts chez les patients asthmatiques en France. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.11.066 S4-P3
Impact du déremboursement des produits de phytothérapie sur les prescriptions : étude longitudinale sur base de données L. Riou Franc¸a a, C. Vidal b, N. Bourechak c, P. Le Jeunne c, G. Sainte-Claire Deville a, J. Massol a,d a Institut Phisquare – fondation transplantation, Paris, France b CIC (Inserm CBT506), CHU de Besanc¸on, Besanc¸on, France c IMS Health, Puteaux, France d Département de thérapeutique, CHU de Besanc¸on, Besanc¸on, France Objectif.– Évaluer l’impact à court terme du déremboursement en 2006 des médicaments de phytothérapie utilisés pour le traitement des troubles mineurs de l’anxiété et du sommeil. Me´thode.– À partir de la base de données IMS « Disease Analyser », les patients exposés à une prescription de spécialités hypnotiques ou sédatives de phytothérapie dans les 12 mois précédent le remboursement et ayant eu un contact avec leur médecin dans les 12 mois suivants ont été identifiés et leurs prescriptions suivies sur cette période (n = 27 422). Un groupe témoin a été construit à partir des patients dans les mêmes conditions mais dans la période de 24 à 12 mois avant déremboursement (n = 27 247). L’impact du déremboursement est mesuré en comparant les transferts de prescriptions dans les deux groupes. L’analyse a été menée conjointement par un centre d’investigation clinique d’un CHU et par une fondation privée reconnue d’utilité publique. Re´sultats.– Dans le groupe exposé au déremboursement, avant le déremboursement, 28 % des prescriptions de phytothérapie l’étaient dans leur indication ; 65 % des patients de ce groupe étaient sous phytothérapie exclusive (pas de co-prescription de psychotropes) et, parmi ceux-ci, 14 % se voyaient prescrire exclusivement des psychotropes hypnotiques ou sédatifs dans les 12 mois suivant le déremboursement. En ajustant sur le sexe, la prescription dans l’indication et la co-prescription de psychotropes, le rapport de cotes (OR) de passage à des psychotropes exclusifs suite au déremboursement est estimé à 1,46 (intervalle de confiance à 95 % : 1,39 à 1,52). Conclusion.– L’arrêt du remboursement de produits communément utilisés sur la base d’un niveau de preuve de leur efficacité insuffisant ou de l’absence de sévérité de la pathologie devrait s’accompagner d’information ou de conseils aux prescripteurs pour éviter le passage à la prescription de médicaments remboursés potentiellement moins bien tolérés. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.11.067 S4-P4
Les modélisations médico-économiques doiventelles prendre en compte la charge virale à l’état basal dans l’efficacité relative des traitements de l’hépatite chronique B (HCB) chez le patient HBeAg positif naïf de traitement ? Résultats ajustés et non ajustés d’une méta-analyse en réseau S. Mealing a, I. Ghement b, N. Hawkins a, D.A. Scott a, B. Lescrauwaet c, M. Watt a, M. Thursz d, P. Lampertico e, L. Mantovani f, E. Morais g, B. Bregman g, M. Cucherat h a Oxford Outcomes Ltd., Oxford, Royaume-Uni b Ghement Statistical Consulting Company Ltd., Richmond, Canada c Xintera Consulting, Louvain, Belgique d Imperial College, Londres, Royaume-Uni e Fondazione Cà Granda IRCCS Ospedale Maggiore Policlinico, Milan, Italie f Universita degli studi di Napoli Federico II, Naples, Italie g Bristol-Myers Squibb, Rueil-Malmaison, France h UMR CNRS 5558, Lyon, France Objectif.– La charge virale à l’état basal est un facteur prédictif connu du délai d’atteinte de son caractère indétectable dans les études sur l’HCB. À ce jour, aucune méta-analyse en réseau n’a pris en compte ce facteur de confusion
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potentiel lors de l’évaluation de l’efficacité relative des traitements de la maladie. Une méta-analyse ajustée et non ajustée sur les mêmes données a été entreprise afin d’estimer l’impact de la charge virale à l’état basal sur l’obtention d’une charge virale indétectable à un an. Me´thode.– La méta-analyse en réseau a été effectuée sur WinBUGS, à l’aide de méthodes faisant appel aux modèles à effet fixe et/ou aléatoire, en utilisant des données recueillies à partir d’une revue systématique de la littérature. Les valeurs moyennes de charge virale à l’état basal de toutes les études identifiées ont été utilisées pour l’ajustement. Les résultats rapportant les proportions de charges virales indétectables à un an sont présentés en Risques Relatifs (RR) et en intervalles de crédibilité à 95 %, avec entecavir comme traitement d’intérêt. Des analyses de sensibilité ont été effectuées (inclusion/exclusion d’études). Le modèle final a été sélectionné en se basant sur le Critère d’information de déviance. Re´sultats.– Les études cliniques avec entecavir et tenofovir portaient sur des populations hétérogènes de patients en termes de charge virale à l’état basal (moyenne de 9,29 log10 copies/ml dans quatre études entecavir, et de 8,65 log10 copies/ml dans une étude tenofovir). Après ajustement sur les valeurs à l’état basal obtenues à partir des données patients individuelles, aucune différence statistiquement significative entre entecavir et tenofovir n’était retrouvée sur la fréquence de la charge virale indétectable à un an (RR = 1,27 [0,96 ; 1,47]–modèle à effet fixe). Une conclusion similaire était retrouvée dans toutes les analyses de sensibilité. En absence d’ajustement, la différence est significative (RR = 1,43 [1,30 ; 1,54]). Conclusion.– Cette étude montre l’importance d’ajuster sur la charge virale à l’état basal lorsqu’est évaluée l’efficacité relative des traitements de l’HCB en termes de charge virale indétectable à un an. Ce résultat est donc à prendre en compte dans la décision clinique. Par ailleurs, dans la mesure où les résultats de telles méta-analyses en réseau sont souvent utilisés dans ces modèles économiques, ces données ont aussi des implications sur la prise de décision dans ce domaine d’évaluation. Les modélisations économiques devraient donc prendre en compte la charge virale à l’état basal dans l’évaluation des traitements de l’HCB. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.11.068
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Modélisation des changements de traitement antihypertenseurs en France à l’aide de chaînes de Markov A. Letierce, C. Kempf Cegedim Strategic Data, département Medical Research, BoulogneBillancourt, France Introduction.– L’hypertension artérielle essentielle (HTN) est une maladie très fréquente dans les pays industrialisés. Les recommandations ESH/ESC 2009 préconisent de traiter les patients hypertendus afin d’atteindre des pressions systoliques (PAS) et diastoliques (PAD) strictement inférieures à 140/90 mmHg, et même 130/85 mmHg en cas de facteurs de risque cardiovasculaires (CV) associés (diabète, maladie rénale ou maladie cardiaque). La prise en charge des patients atteints d’HTN est assez difficile : 65 % des patients hypertendus ne sont pas bien contrôlés et nécessitent deux, voire trois classes thérapeutiques différentes en association fixe ou libre pour être contrôlés. Nous présentons les résultats d’une étude réalisée à partir des données de la base de médecins généralistes Cegedim LPD# (Longitidinal Patient Database) en France afin de décrire les schémas thérapeutiques du traitement de l’HTN comportant un sartan (ARA-II) amlodipine hydrochlorothiazide (HCT) en association fixe ou libre. Me´thode.– Les prescriptions de tous les adultes avec un diagnostic d’HTN, entre leur première prescription en 2011 et le 31 mars 2012 ont été analysées. Une première chaîne de Markov M1 à quatre états (A : sartan seul ; B : sartan + amlodipine ; C : sartan + HCT ; D : sartan + amlodipine + HCT) est proposée pour modéliser les passages d’un traitement à un autre au cours du temps. Une deuxième chaîne M2 à six états est également étudiée, dans laquelle les bithérapies sont subdivisées en deux états selon que l’association médicamenteuse est libre ou fixe. L’âge et le sexe ont été pris en compte comme covariables. Les packages R MSM et DIAGRAM ont été utilisés.
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Re´sultats.– Au total, 11 976 patients ont été sélectionnés, dont 49 % d’hommes, âgés de 69 ans en moyenne (écart-type = 11). Ils étaient atteints d’HTN depuis 7 ans en moyenne, 35 % présentaient également un diabète, 5 % une insuffisance rénale et 31 % un antécédent CV. Un total de 317 (2,6 %) patients a été exclu de l’analyse car leurs prescriptions suivantes ne contenaient plus de sartan. À la date de sélection, la répartition entre les états était la suivante : A : N = 5187 (43,3 %), B : N = 1060 (8,9 %), C : N = 5120 (42,8 %), D : N = 609 (5 %). La modélisation par chaîne de Markov a permis de déterminer les probabilités de transition entre états et leur partition au bout d’un an. On observe une grande stabilité des états (> 93 % pour chaque état de M1). Le modèle M2 montre des transitions des associations libres vers les associations fixes assez importantes. L’âge et le sexe ne modifiaient pas les coefficients. Conclusion.– Les chaînes de Markov permettent de décrire visuellement l’évolution des schémas thérapeutiques et sont utiles pour analyser de grandes bases de données longitudinales de prescription. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.11.069 S4-P6
Comparaison entre la France et le Royaume-Uni des prescriptions des patients asthmatiques suivis en médecine générale à partir de bases de données de prescription E. Van Ganse a, L. Laforest a, M.-S. Schwalm b, A. Bourke c a Unité de pharmaco-épidémiologie, CHU de Lyon, Lyon, France b Cegedim Strategic Data, Boulogne, France c EPIC, Cegedim Strategic Data, London, Royaume-Uni Objectif.– La prise en charge de l’asthme reste un enjeu majeur de santé publique dans l’ensemble des pays occidentaux. Cette prise en charge a cependant été peu comparée entre pays, notamment en médecine générale. Nous avons comparé les prescriptions de traitements anti-asthmatiques en médecine générale en France et au Royaume-Uni.
Me´thode.– Une étude observationnelle a été réalisée à partir des bases de données de prescription de médecins généralistes franc¸ais (base CSD) et britanniques (base THIN). Dans les deux bases, les patients âgés de 16 à 40 ans, avec au moins deux prescriptions d’un traitement respiratoire (R03) à des trimestres distincts de l’année 2007, ont été inclus. Les classes thérapeutiques étudiées ont été identifiées à partir de la classification ATC (Anatomique, Thérapeutique et Chimique). Ces classes comprenaient les traitements antiasthmatiques (traitements de fond, traitements de crise) et des traitements non spécifiques (corticoïdes oraux, antibiotiques, antitussifs). Les pourcentages d’utilisateurs de chaque classe thérapeutique étudiée en 2008 (au moins une prescription) ont été comparés entre les deux pays. Re´sultats.– Au total, 7608 patients ont été identifiés en France (âge moyen 29 ans, 56 % de femmes) et 46 150 au Royaume-Uni (âge moyen 29 ans, 54 % de femmes). Environ 35 % des asthmatiques franc¸ais de notre échantillon n’avaient pas rec¸u de traitement respiratoire en 2008, contre seulement 16 % au Royaume-Uni. Comparés aux patients franc¸ais, les patients britanniques avaient tendance à recevoir moins d’associations fixes à base de bêta agonistes à durée d’action prolongée et de corticostéroïdes inhalés (30 % versus 37 %), d’antileucotriènes (5 % versus 14 %), de corticoïdes oraux (13 % versus 24 %) et d’antitussifs (3 % versus 25 %). En revanche, les bêta agonistes à courte durée d’action étaient plus souvent prescrits aux patients anglais (78 % versus 45 %), comme les corticostéroïdes inhalés non combinés (43 % versus 14 %). Les différences étaient toutes significatives (p < 0,0001). Des analyses complémentaires conduites spécifiquement chez les patients qui avaient rec¸u au moins une prescription d’un traitement respiratoire en 2008 ont conduit aux mêmes conclusions. Conclusion.– Des différences marquées ont été observées dans les habitudes de prescriptions des médecins généralistes franc¸ais et britanniques. Les avantages et les limites méthodologiques liées à l’utilisation des bases de prescriptions seront aussi discutés. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.11.070