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rer l’efficacité du RITUXIMAB (RTX) dans le contrôle de l’activité de la maladie. Objectifs Comparer l’efficacité à moyen terme du RTX prescrit en 1ère ligne thérapeutique sur le contrôle de l’activité la maladie, définie par la récidive de poussée et la tolérance infectieuse par rapport aux autres IS. Patients et Méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective multicentrique où étaient inclus les patients NMOSD selon les critères Wingerchuk de 2006 et de 2015, positifs pour les anticorps anti aquaporine 4 (AQP4) ou anti myelin oligodendrogial glycoprotein (MOG), sous IS de 1ère ligne dans les 3 ans après la 1ère poussée et suivi au moins 1 an après le début du traitement. Les patients ayant déjà rec¸u un autre IS ont été exclus. Le critère de jugement principal était la survenue d’une nouvelle poussée après le début du traitement immunosuppresseur. Résultats Sur 136 patients inclus, 62 (45,6 %) furent traités par RTX, 42 (30,9 %) par Mycophenolate mofetil (MMF), 23 (16,9 %) par Azathioprine (AZA). Comparativement au RTX, le risque de faire une nouvelle poussée sous MMF était significativement plus important : hazard-ratio (HR) de 2,43 [1,07–5,52] (p = 0,033) et pour l’AZA : HR à 1,91 [0,69–5,31] (p = 0,21), après ajustement sur le statut anti AQP4 et anti MOG (p = 0,55). On comptait 9 infections sévères sous MMF, 6 sous RTX, 0 sous AZA. Discussion À travers une cohorte homogène de patients NMOSD, nos résultats suggèrent la supériorité du RTX en 1ère ligne comparativement au MMF sur le contrôle de l’activité clinique de la maladie, c’est-à-dire sur la récidive de poussée, que le patient soit positif pour les anticorps anti AQP4 ou anti MOG. Aucune différence significative entre le RTX et l’AZA n’a été retrouvée, possiblement par manque de puissance. Conclusion L’utilisation du RTX en 1ère ligne dans la prise en charge de la NMOSD apparaît plus efficace que le MMF dans le contrôle de l’activité clinique inflammatoire de la maladie. Mots clés 1ère ligne ; NMOSD ; Rituximab Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2019.01.232 W16
La GFAP sérique est-elle un biomarqueur d’intérêt dans la SEP ?
Xavier Ayrignac 1,∗ , Aleksandra Maleska-Maceski 2 , Claire Duflos 3 , Clarisse Carra-Dallière 1 , Mahmoud Charif 1 , Cyndi Catteau 2 , Nelly Ginestet 2 , Pauline Prin 1 , Lucas Corti 1 , Frédéric Pinna 1 , Nicolas Menjot De Champfleur 4 , Emannuelle Le Bars 4 , Christophe Hirtz 2 , Sylvain Lehmann 2 , Pierre Labauge 1 1 Département de neurologie, hôpital Gui-de-Chauliac, Montpellier 2 Laboratoire biochimie protéique génomique Saint-Éloi, Montpellier 3 Unité de recherche clinique et epidémiologie, C.H.U de Montpellier, Montpellier 4 Service de neuroradiologie, CHU Gui-de-Chauliac, Montpellier ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (X. Ayrignac) Introduction Le dosage sérique des neurofilaments chaînes légères semble être intéressant dans la SEP. Néanmoins l’identification de nouveaux biomarqueurs permettant de mieux préciser le profil évolutif de la maladie est nécessaire. Objectifs Évaluer l’intérêt du dosage sérique de GFAP en tant que marqueur d’évolution de la SEP (activité et/ou progression). Evaluer son bénéfice en comparaison du dosage des NFL-l. Patients et Méthodes Une étude rétrospective monocentrique a été menée sur 129 patients : 111 SEP-RR (21 actives) et 18 SEPPP. Les valeurs sériques de GFAP et NFL-l ont été analysées en
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fonction des critères de la maladie : forme (SEP-PP/SEP-RR), poussée récente dans le groupe SEP-RR, âge, durée d’évolution, etc.. La corrélation entre les valeurs des biomarqueurs et la charge lésionnelle T2/FLAIR a également été analysée. Résultats Les valeurs de GFAP et de NFL-l, associées entre elles, étaient associées à l’âge des patients et à la forme de la maladie. Dans le groupe SEP-PP, les valeurs de la GFAP (130 vs 83 pg/ml) et des NFL-l (13,6 vs 9,3 pg/ml) étaient plus élevées. En analyse multivariée, seule la GFAP restait plus élevée. Dans le groupe SEP-RR, les patients avec poussée récente avaient des NFL-l plus élevés (NS) et une GFAP plus basse (p = 0,015). Discussion Notre étude suggère que le taux de GFAP (et dans une moindre mesure de NFL-l) est plus élevé chez les SEPPP que chez les SEP-RR. Dans ce dernier groupe, le fait d’avoir une GFAP basse semble associé à la survenue récente de poussée. Néanmoins, le faible nombre de patients dans certains groupes et l’hétérogénéité des groupes limitent l’étendue de ces résultats. Conclusion La GFAP sérique semble être un biomarqueur d’intérêt dans l’évaluation de la SEP. Nos résultats doivent être confirmé dans des cohortes indépendantes et de plus grande taille. Mots clés Sclérose en plaques ; Neurofilaments chaines légères ; GFAP Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Remerciements Ce travail a été réalisé dans le cadre de l’OFSEP. L’OFSEP bénéficie d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme Investissements d’Avenir, portant la référence ANR-10-COHO002 et du soutien de la Fondation Eugène Devic EDMUS contre la sclérose en plaques et de la Fondation ARSEP. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2019.01.233 W17
Modifications des stratégies d’observation des émotions faciales aux différents stades de la Sclérose en Plaques
Kévin Polet 1 , Solange Hesse 1,∗ , Benoit Kullmann 2 , Adeline Morisot 1 , Saskia Bresch 3 , Mikael Cohen 3 , Heloise Joly 3 , Christine Lebrun-Frenay 3 , Alain Pesce 1 1 Centre de Gérontologie Clinique RAINIER III - Centre Mémoire Unité de Recherche Clinique, Centre Hospitalier Princesse Grace, Monaco 2 Association de recherche bibliographique pour les neurosciences, Centre de Gérontologie Clinique Rainier III, Monaco 3 Centre ressources & compétences sep, Neurologie Pasteur2 Université Nice Côte d’Azur, Nice ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Hesse) Introduction La reconnaissance des émotions faciales est déficitaire dans la Sclérose en Plaques (SEP) dans ses formes cliniquement définies : rémittente-récurrente (RR), secondairement progressive (SP) et primaire progressive (PP). Objectifs Montrer qu’il existe aussi un déficit dans les syndromes radiologiquement isolés (RIS) et cliniquement isolés (CIS). Lier ces déficits à une modification des stratégies d’exploration visuelle pour décoder les émotions. Patients et Méthodes Comparaison des comportements oculomoteurs lors de tâches de reconnaissance d’émotions : visages d’Ekman et test Reading the Mind in the Eyes. Corrélation de ces comportements avec le Neuropsychiatric Inventory (NPI). Matériel : Mobile EyeBrain Tracker® (enregistrement du nombre et des durées de fixations sur des zones d’intérêt). Population (n = 73) : 20 contrôles, 12 RIS, 10 CIS, 11 RR, 10 PP et 10 SP appariés en âge et en niveau d’étude.
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Résultats L’étude confirme l’existence de difficultés de reconnaissance des émotions faciales aux différents stades de SEP, en lien avec des modifications de stratégies d’exploration visuelle. Le degré de modification de stratégie est subtil pour les formes précoces (RIS et CIS : zone des yeux délaissée), et devient plus marqué pour les stades progressifs (avec augmentation des temps de fixation). Ces comportements oculomoteurs sont corrélés au déficit de cognition sociale et aux troubles psycho-comportementaux. Discussion Ces résultats s’assimilent à ceux de l’étude “Eye-ToM” : dans les pathologies neurodégénératives le déficit de reconnaissance des émotions faciales est lié à une exploration visuelle atypique des visages (avec attirance trop prononcée vers la bouche), et est corrélé aux troubles psycho-comportementaux. Ces données plaident pour une modification de l’orientation automatique de l’attention durant l’observation de visages émotionnels dans ces pathologies. Conclusion Ces résultats encouragent à élaborer une prise en charge des troubles de la cognition sociale dans la SEP, dès le stade RIS, centrée sur les stratégies d’observation de visages émotionnels. Mots clés Eye-tracking ; Emotions faciales ; Sclérose en Plaques Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2019.01.234 W18
Anarchie ventilatoire à l’effort dans la Sclérose en Plaques (SEP) et intérêt d’un réentraînement aérobie: étude d’un cas
Marc-Alexandre Guyot 1 , Philippe Delecluse 2 , Nicolas Masson 2 , Patrick Hautecoeur 3 , Cécile Donzé 1 , Caroline Massot 1,∗ 1 Médecine physique et réadaptation fonctionnelle, Hôpital Saint Philibert, Lille 2 Pneumologie, Hôpital Saint Philibert, Lille 3 Neurologie, Hôpital Saint Philibert, Lille ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Massot) Introduction Les patients SEP avec un handicap modéré présentent une diminution de la tolérance à l’effort en lien avec un déficit moteur ou une altération des capacités ventilatoires. Observation Nous rapportons le cas d’un homme de 31 ans atteint d’une SEP de forme rémittente récurrente, diagnostiquée en octobre 2016, avec un score EDSS à 5.5. Le patient a bénéficié d’une épreuve d’effort métabolique (EEM) sur tapis roulant, avant (W0) et après un entraînement aérobie (W7) (6 semaines, 3 × semaine, au seuil du ventilatoire). Les résultats de l’EEM incluent la VO2, la production de dioxyde de carbone (VCO2) et la ventilation (VE). À W0, est observé: une désorganisation complète de l’adaptation ventilatoire à l’effort (augmentation de la variabilité de la VO2), des performances très limitées (temps d’effort 5 minutes, Vo2 pic de 16.6 ml/min/kg) et un rendement métabolique très altéré. À W7, nous avons observé une amélioration de l’adaptation de la ventilation à l’effort jusqu’au seuil ventilatoire (diminution de la variabilité de la VO2), une amélioration des performances et un rendement métabolique amélioré. Discussion L’anarchie ventilatoire pourrait être en lien avec des lésions du tronc cérébral ou médullaire cervical (commande diaphragmatique), ou une altération de la mécanique diaphragmatique lié aux troubles de la marche. Le réentraînement à l’effort améliore les performances aérobies, et pourrait
améliorer la coordination du mouvement notamment ventilatoire des patients SEP. Conclusion La diminution des capacités aérobies peuvent être en lien avec une anarchie ventilatoire dont l’étiologie reste à déterminer. Le réentraînement aérobie semble être une technique efficace pour l’améliorer. Mots clés Capacité aérobie ; Ventilation ; SEP Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2019.01.235 W19
Efficacité à 10 ans du natalizumab dans une cohorte Franc¸aise de patients avec une sclérose en plaques récurrente-rémittente : cohorte TYSTEN
Kévin Bigaut 1,∗ , Thibaut Fabacher 2 , Olivier Outteryck 3 , Zephir Hélène 3 , Jean-Claude Ongagna 1 , Patrick Vermersch 3 , Jérôme De Seze 1 1 Département de neurologie, C.H.R.U. Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg 2 Groupe méthode en recherche clinique, C.H.R.U. Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg 3 Département de neurologie, C.H.R.U de Lille, Lille ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Bigaut) Introduction Le natalizumab (NTZ) est un traitement efficace de la sclérose en plaques récurrente-rémittente (SEP RR) mais il n’est pas clair si le NTZ modifie le cours de la maladie. Objectifs L’objectif de cette cohorte observationnelle est de décrire l’évolution clinique sur 10 ans des patients SEP RR traités par NTZ. Patients et méthodes Les patients SEP RR suivi en Alsace et au Nord-Pas-de-Calais ayant débutés le NTZ entre avril 2007 et décembre 2012 ont été inclus puis suivi jusqu’en octobre 2018. Le suivi annuel portait sur le nombre de poussée, l’EDSS et l’IRM cérébrale. Les temps médians jusqu’au SP et à l’EDSS 6.0 ont été estimés par une méthode de Kaplan–Meier. Le diagnostic de SEP SP était porté à partir des critères publiés par Lorscheider en 2016. Résultats Les résultats sur la population alsacienne sont les suivants et les résultats complets seront présentés lors du congrès. Le temps moyen de suivi des 325 patients alsaciens était de 83 mois dont 59 mois sous NTZ. La réduction du taux annualisé de poussée (TAP) était de 86,5 % à 5 ans. Le NEDA3 à 2 ans était obtenu pour 60 % des patients. Le temps médian entre le début de la SEP RR et la forme SP et l’EDSS 6.0 était de 26 et 34 ans respectivement. Discussion Notre étude de vraie vie confirme que le NTZ est très efficace dans la SEP RR avec une forte diminution du TAP tout le long du suivi et une importante proportion de patients qui n’avait pas d’activité de la maladie. Le temps pour atteindre une forme SP ou un EDSS 6.0 semble être plus important comparé aux cohortes historiques. Conclusion Le NTZ est efficace au long cours dans la SEP RR et semble infléchir le cours de la maladie. Ces résultats restent à être confirmés sur un suivi plus long. Mots clés Étude de vraie vie. ; Natalizumab ; Sclérose en plaques récurrente-rémittente Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.neurol.2019.01.236