Ann Fr Anesth
R&mm
1997; 16:420-g 0 Elsevier, Paris
Rkunion de neuroanesthksie-&animation
Monitorage
de la pression intracrkienne en France, Belgique et Suisse francophones. Enquste rktrospective et prospective
P Picard’, P Waleckxl, M Bonnard-Gougeon I, D Sinardet’, JJ Lemaire*, J Chazal’ ’ DPpnrtemertt
d’cole.~thPsie-r~~zimatiorz,
‘service
de neurochirurgie,
Objectif: Faire le point sur la pratique du monitorage de la pression intracrsnienne (PIC) en France, Belgique et Suisse francophones. Participants : cquipes de neuro-anesthbsie ou de neuroreanimation de centres hospitalo-universitaires, ainsi que de quelques centres hospitaliers g&&aux et hBpitaux d’instruction des ArmBes. Me’fhode :&de r&ospective par questionnaire. Les Bquipes ayant repondu a I’enqu&e r&ospecQve ont ensuite BtB sollicitees pour participer & une enqu&e prospective sur 4 mois, 2 I’aide d’une fiche individuelle pour chaque patient monitor& Cette fiche, comportait outre les items de la partie r&ospective, des questions permettant de connaitre le d&ai de mise en place du monitorage et sa d&e. R&u/tats : Sur les 77 centres contact&, 63 ont rbpondu a I’enqu&e r&rospective ; 54 centres pratiquent rbguli&ement le monitorage de la PIC etont done BtB sollicit& pour participer B I’enqu&e prospective. Vingt-trois centres nous ont renvoyb les fiches prospectives en temps utile. Le nombre de cas d& crits (2 012 patients pour la partie r&ospective, 301 fiches individuelles pour la pat-tie prospective) permet d’apporter les informations suivantes : a) les CHU Btaient de loin les plus rep&en& ; 25 parmi eux surveillaient la PIC chez plus de 50 patients par an ; b) I’indication principale du monitorage de la PIC Btait la neurotraumatologie (61 % des cas), la deuxi&me btant les hbmorragies intracr&niennes (21 %) ; c) le sexe masculin Btait le plus largement repr&entb en g&&al et Bgalement dans les tranches d’8ge les plus jeunes ; la population feminine prbdominait dans la pathologie hbmorragie intrac& rebrale ; d) en pathologic traumatique, le d&ai moyen de mise en place du capteur par rapport a I’admission Btait de 16 heures ; la durbe moyenne de monitorage de 7 jours ; e) le site de
Travail prCsente aux XVIIIc” JournCes de neuroanesthtsie-rtanimation de langue fratqaise. Clermont-Ferrand, 21-22 novembre 1996
CHR L’, IGpitul
de Fontmuure,
63407 Churwi~>res
cedeA, Frcwce
mesure se partageait de mani&e Bgale entre I’intraparenchymateux et I’intraventriculaire ; 55 % des capteurs intraparenchymateux ont BtB mis en place en reanimation ; les neurochirurgiens Btaient les intervenants principaux dans 86 % des cas : dans 26 % des cas ils intervenaient en reanimation ; f) les complications les plus frequentes Btaient d’ordre infectieux et presque exclusivement le fait des capteurs intraventriculaires ; g) le cotit direct de la pose d’un capteur type CaminoTM peut &We estime a 4 600 FF. Conclusion : II ressort de cette Etude que le monitorage de la PIC est tr.Gs largement pratiqu6, notamment en pathologie neurotraumatique. Les capteurs intraparenchymateux constituent le veritable progres de cette dbcennie ; leur mise en place est consid&be comme facile ; la fiabilitb croissante des mat& riels permet des mesures exactes. Le risque infectieux semble Bgalement moindre. pression
intracrlnienne
I monitorage
I enqtkte
ABSTRACT Intracranial pressure monitoring in France, Belgium and Switzerland. A retrospective and prospective survey. 0bjectiwe:To assess the use of ICP monitoring in France and French-speaking Belgium and Switzerland. Participants: Neuro-intensive care unit (ICU) and neuroanaesthesia teams. Methods: Retrospective survey (concerning the year 1995), followed by a prospective one (spread over a period of 4 months in 1996) about policy concerning: frequency, delay, duration, indications, complications and cost of ICP monitoring in their units. Other questions were: type of devices, duration of the device insertion, operators and place of operating. Results:Out of the 77 units which replied, 54 regularly carried out ICP monitoring, corresponding to a total of 2,012 patients in 1995. Only 23 participed in the prospective survey (301 patients). Out of the 54 hospitals, 25 assessed the ICP in more
421
Monitorage de la pression intracranienne than 50 patients per year. Head trauma was the main indication for ICP monitoring (Sl%), the second indication was intracranial haemorrhage (23% of patients). The most often monitored patients were young males for head trauma, whereas females were mainly monitored for intracranial haemorrhage. The delay for starting ICP monitoring was 16 hours and was maintained for 7 days in head trauma patients. lntraventricular catheter and fibreoptic devices were chosen in the same proportion, a subdural system was used in 6% of the cases. The devices were inserted by neurosurgeons in 80% of cases, anaesthetists also participated in this operation. Risk of haemorrhage was very low (0.7%), the risk of infection was 4% and always concerned intraventricular catheters. Conclusion: ICP monitoring is widely practised in France and French-speaking Belgium and Switzerland, especially for traumatic brain injury in young males. Anaesthetists mainly took part in the operation, especially for the fibreoptic devices. intracranial
pressure
I monitoring
I survey
Dans la littkrature de langue franqaise, la dernikre enq&e sur le monitorage de la pression intracrsnienne (PIC), en particulier chew le traumatisC crgnien (TC), date de 1987 [ 11. Les 18”” JournCes de I’ Association de neuro-anesthksie-rkanimation de langue franqaise, consacrCes2 l’hypertension intracrsnienne a CtCpour nous l’occasion de s’interroger g nouveau : le monitorage de la PIC est-il encore d’actualitC ? Nous avons tent6 d’y rkpondre par une enquEte rCalisCedans les centres hospitaliers franGais, deux centres suisses, et deux centres belges. Une Ctude rktrospective pendant l’ande 1995 a permis d’ktablir une cartographic des centres mesurant la PIC, les indications, les diffkentes modalit& de la mise en place et les complications de la mkthode. Une Ctude prospective de 4 mois en 1996 a tend de prkiser pour chaque patient outre les indications et les complications, certains ClCmentsconcernant sa mise en ceuvre. MlkTHODES Un questionnaire rktrospectif (annexe 1) a ttC adress ?ttous les service de neuro-anesthtsie ou de neuro-rtanimation de CHU fran$ais, ainsi qu’a deux services suisses (Lausanne et Gedve), et belges (Likge et Bruxelles). Certains CHG et h6pitaux d’instruction des Arm&es ont tgalement Ctt contactts. Tous les services ayant rCpondu B I’enqu&te rktrospective ont CtC sollicitCs pour participer B l’enqukte prospective (annexe 2) se dtroulant sur une p&ode de quatre mois. Cette dernikre comportait une fiche pour chaque patient monitor6 Elle reprenait des questions de la partie rktrospective, auxquelles s’ajoutaient des items permettant entre autres de connaitre le dClai de la mise en place du monitorage par rapport 5 la date d’admission et sa duke.
RJbULTATS &de
rktrospective
Sur 77 centres contact&, 63 ont rkpondu B l’enqu6te rktrospective. Les centres manquants ont ttC relancCs une fois sans succks. Parmi les 63 kponses, neuf centres (quatre CHU - cinq CHG) dkclaraient ne pas mesurer la PIC, pour les raisons suivantes : absence d’un neurochirurgien disponible sur place (deux fois), opposition
de la part des neurochirurgiens
g la mkthode
(deux fois), manque de matkriel et de personnel compCtent (quatre fois), possibilitk de transfert dans un CHU sit& a proximitk (une fois). Dans les 54 centres (44 CHU, 6 CHG, 4 h8pitaux d-instruction des Armtes) pratiquant le monitorage de la PIC, 2 012 patients ont &C concern&. Depuis 1970, an&e pendant laquelle seulement deux centres d&laraient mesurer la PIC en (cpratique quotidienne )), le nombre d’kquipes hospitalkres utilisant la mtthode est allC en croissant (fig 1). Dans 25 CHU (dont les quatre ktablissements suisses et belges) et dans un h6pital d’instruction des ArmCes, le nombre des mesures effect&es annuellement Ctait supkieur ?I 50 dans chacun d’eux. La neurotraumatologie Ctait l’indication la plus frCquente, inttkessant 61 % des patients. Les autres indications se kpartissaient ainsi : hemorragies intraventriculaires et sous-arachnoi’diennes : 21 % ; tumeurs : 4 % ; troubles liquidiens : 3,5 % ; accidents vasculaires cCrCbraux (hkmorragie et ischkmie parenchymateuse) : 0,3 %, thrombophlkbites : 0,2 %. Les autres indications repksentaient 0,6 % des patients, sans que I’on puisse les dktailler. Dans 9,4 % des cas, I’indication du monitorage n’ktait pas connue (fig 2). Pour la pose du capteur, 41 centres ont fait appel 2 un neurochirurgien. Dans 13 centres (huit CHU et cinq CHG) les opkateurs ktaient des rkanimateurs sans qu’il soit possible de faire une distinction entre rtanimation mkdicale et chirurgicale. Les rkanimateurs ont posC285 capteurs. Le lieu d’intervention pour la pose du capteur se rtpartissait de faGon Cgale entre le bloc opCratoire et les services de rkanimation, ce qui signifie que dans certaines villes, les neurochirurgiens intervenaient hors du bloc opkratoire. Le site de mesure de la PIC Ctait intraventriculaire dans 13 centres, intraparenchymateux dans 19 centres, alors que 20 centres utilisaient l’un ou l’autre des deux. Une infection a CtCrapportke sans plus de prkision. Des hkmatomes autour du capteur ou sur son trajet ont &Z signal& par 13 centres. Pour I’exploitation des informations recueillies,
P Picnrd et al
Fig 1. Nouveaux centres hospitaliers de 1970 g 1995.
monitorant
la PIC chaque aonCe
62%
Fig 2. Nombre de patients principales (anntk 1995).
*,(I Fig 3. Nombre
monitorks
U-35
de monitorages
en fonction
x5-(16
des indications
‘60
w
de la PIC selon le sexe et l’fige.
12 centres avaient recours a I’analyse frequentielle, six a l’analyse statistique et huit aux deux. Concernant le traitement et le stockage de I’information, 17 centres ont repondu positivement, six stockant definitivement les courbes. 11 les courbes et les chiffres. &de
prospective
Parmi les 54 centres ayant participe a I’enquete retrospective, seuls 23 (I 8 CHU, trois CHG et deux hopitaux d’instruction des Arm&s) ont repondu B I’enquete
prospective, pour un total de 301 patients. Le sexe masculin Ctait plus represent& (179 hommes, 100 femmes, non precise dans 22 cas). L’age moyen Ctait de 37 ans avec des extremes de 1 a 85 ans. La repartition par tranches d’age, en fonction du sexe, montrait une majorite d’hommes chez les plus jeunes (fig 3). L’indication principale Ctait la neurotraumatologie (6 1 % des cas), les autres se repartissaient comme suit : hemorragies intracerebrales, y compris ventriculaires et sous-arachnoi’diennes (23 % des cas) ; troubles liquidiens (7 %) ; tumeurs (6 %). En neurotraumatologie le sexe masculin predominait. Dans ce m&me domaine, les sujets ages de 16 a 35 ans representaient 83 % des patients, alors que dans la tranche d’age de 36 a 65 ans, ils n’etaient que 45 %. Pour les hemorragies intracer& brales, la population feminine predominait (37 % de femmes et 15 % d’hommes). Dans cette mCme pathologie, 40 o/cdes patients Ctaient ages de 36 a 65 ans. Enfin, chez ceux ages de plus 66 ans, deux pathologies dominaient : les hemorragies cCrCbralesou cerebromeningees (50 %) et les troubles liquidiens (27 %) (fig 4). En raison de son incidence importante, les atteintes neurotraumatologiques ont servi de base pour le calcul des <
).Le delai de mise en place du capteur par rapport a l’admission du patient Ctait en moyenne de 16 heures. La duree moyenne pour la pose du capteur, Ctait de 37 minutes. La duree moyenne du monitorage Ctait de 7 jours, avec des extremes de 1 a 37 jours ; les monitorages de plus longue duree ont concern& les capteurs intraventriculaires, probablement en raison de leur association avec la possibilite d’un drainage du LCR. Le capteur a CtCmis en place 195 fois au bloc operatoire, 106 fois dans le service de reanimation. Le site de mesure de la PIC a Ctt intraparenchymateux (IP) dans 138 cas (46 %), intraventriculaire (IV) dans 140cas (46 %), extradural (ED) dans 23 cas (8 %). Le neurochirurgien a ete l’intervenant principal dans 86 % des cas, les reanimateurs dans 14 %. Le neurochirurgien est intervenu hors du bloc operatoire, c’est-adire en service de reanimation dans 26 % des cas. Le site de mesure (IP, IV ou ED) chez le patient a semblt jouer un rBle : 55 % des capteurs intraparenchymateux ont Ctt mis en place dans le service de reanimation, contre 20 % pour les capteurs intraventriculaires (fig 5).Que le capteur de PIC soit mis en place au bloc aperatoire ou en service de reanimation, il n’y a pas de difference significative entre le nombre d’intervenants ; le detail est donne dans le tableau I. Les deux intervenants les plus represent& au bloc operatoire, en plus du chirurgien, Ctaient l’infirmiere de bloc operatoire et I’anesthesiste. En servicede reanimation, c’etaient I’infirmiere de reanimation. l’interne et l’anesthbiste. Pour ce qui est des complications, 13 cas d’infection
Monitorage
de la pression
423
intracrlnienne
mTrwmato H
n TlXll;natoF BAutxes
Path.H
~Autres
Path. F
n HCmoq$e
H
q lHCmwragie
F
”
<16alS
Fig 4. RCpartition
des pathologies
en fonction
16-35m.3
du sexe et de I’Lge
Tableau I. Intervenants participant a la mise en place d’un capteur de PIC (en sus de I’intervenant principal). 120
BLOC (195 US)
100
Infirm&es de kanimation Infirm&es de bloc opCratoire (IBODE) Infirm&es spkialiskes en anesthtkie (IADE) Internes Anesthksistes
30 60
40 20
REA (106 cm)
5
94
177
19
72 47 133
8 42 40
0 IP Fig 5. Site de mesure
law et lieu de pose du capteur
Eo de PIC.
ont CtC rapport&, tous alors que le capteur Ctait intraventriculaire. Dans un cas, l’infection a donnC lieu au dCds. Trois fois, le capteur avait CtCposC hors du bloc opkatoire, en service de reanimation. Par ailleurs, deux cas d’htmatome ont ttk signal6 (un pour un capteur intraparenchymateux, un pour un capteur intraventriculaire). L’analyse des informations a semblC apparaitre dans cette enquCte sous la fotme d’une lecture directe des chiffres et des courbes de PIC (95 % des cas). L’analyse statistique aurait intCressC7 5%des patients, I’analyse frtquentielle 2 5%.11y a dans ce r&hat une divergence importante dans les donn6es de l’analyse rktrospective. Outre la mesure de la pression artkrielle, qui nous parait obligatoire dans le monitorage du patient, nous avons recensk, associt B celui de la PIC, la mesure de la SjOz dans 57 cas (49 fois pour une indication neurotraumatologique), I’Clectro-encCphalogramme 73 fois
(54 fois en neurotraumatologie), le doppler transcr% nien 58 fois (28 fois en neurotraumatologie) ; le dCbit sanguin cCr6bral n’a 6tt mesur6 par aucune Cquipe. Le calcul du cotit de la mise en place du capteur de PIC a 6tC fait g partir des donnkes de I’Cquipe de Clermont-Ferrand, pour une pose rCalis6e au bloc opCratoire, d’une duke moyenne de 40 minutes, sous anesth&sie gCn&ale? avec la participation d’un neurochirurgien, d’un anesthksiste, d’une infirmibre de bloc opkratoire et d’une infirm&e anesthksiste. Le capteur utilisk Ctait de marque Camino implant6 indifferemment en site intraparenchymateux ou intraventriculaire. Le coQt du matCrie1 a CtCestim6 B 3 700 FF pour le capteur, 2 10 F pour le materiel chirurgical, 233 FF pour le matCriel d’anesthksie. L’Cvaluation du coOt en personnel a CtCfaite sur la base des cotits horaires extraits d’un travail kpidkmiologique. Ainsi, en considkrant chacun des intervenants comme Ctant en milieu de
424
P Picard
carriere, ce coiit pour quatre intervenants a CtCestimt a 459 FF. Finalement, dans les conditions d&rites, le coGt direct de la pose d’un capteur de pression intracranienne peut &tre estime a 4 602 FF par patient. DISCUSSION Le recours voulu a un minimum d’items nous a conduit a constater dans le depouillement des resultats un certain nombre d’imprtkisions et de lacunes. Ainsi, par exemple, nous avons considere que la mesure de la PIC sous-entendait une mesure conjointe de la pression arterielle et done de la pression de perfusion ctrebrale. En rtalite, l’item pression de perfusion certbrale ne figurait pas dans le questionnaire. De m&me, dans le chapitre <, nous avons CliminC la lecture directe des chiffres ou des courbes pour ne retenir que deux items : analyse statistique et analyse frequentielle. Les reponses obtenues dans ce domaine ne nous ont pas semble conformes a la &alit& Au total, 20 % des services fran$ais supposes pratiquer le monitorage de la PIC n’ont pas repondu B l’enquCte retrospective, et 57 % des centres hospitaliers ayant participe a celle-ci n’ont pas repondu a 1’enquCte prospective. Dans ces conditions, nous estimons que I’interpretation des resultats a l’echelle d’une nation et de quatre centres &rangers francophones p&e a discussion, et en tout cas ne represente pas forcement la stricte realite. Les CHU Ctaient de loin les plus represent&, et parmi eux 25 utilisaient la methode chez plus de 50 patients par an. Par ailleurs, il est interessant de noter que les six CHG et trois des quatre hopitaux d’instruction des Armees mesurant la PIC se reBoupaient dans le quart Sud-Est de la France. La neurotraumatologie Ctait l’indication principale de la mesure de la PIC. Le detail des criteres decisionnels pour ce monitorage n’apparait pas dans cette etude. Depuis une dizaine d’annees, y compris dans les articles recents [2, 31 le tableau clinique (score de Glasgow < 8) et l’aspect tomodensitometrique (lesion expansive, deviation de la ligne mediane, dilatation ventriculaire symetrique ou asymttrique, effacement du 3’ ventricule, effacement des citernes de la base) jouent un role essentiel dans la decision. Cependant! il ne faut pas perdre de vue qu’un traumatise cranien avec un score de Glasgow > 8 et une tomodensitomttrie initiale saris anomalie patente, peut dtvelopper secondairement une hypertension intracranienne [4]. Dans le domaine neurotraumatologique, le delai de mise en place du capteur nous est apparu long (moyenne : 16 heures), en regard de ce qui est dit dans
et al
la litterature a propos de la relation entre morbidite et monitorage precoce, dans les 6 premieres heures [S1. Les sujets masculins jeunes (< 35 ans) representaient le groupe le plus important de 1’Ctudeprospective. Dans celle-ci, les traumatises craniens Ctaient les plus nombreux, et on a vu que dans cette pathologie, les hommes Ctaient les plus largement represent&. Si, pour certains d’entre nous, la correlation monitorage de la PIC et devenir des traumatises craniens p&e encore a discussion, I’unanimite se fait autour d’une meilleure comprehension du phenomene physiopathologique. Les hemorragies cerebrales ou cerebromeningees ont concerne 21 % des patients monitor& en 199.5. II est interessant de noter que la mesure a souvent dtbute en phase preoperatoire (20 centres sur 38) ou peroperatoire [9]. Les mesures de PIC par voie lombaire et le contr6le de son niveau par le drainage de LCR n’ont pas CtC comptabilises ; ce qui est une lacune de notre enquete, certaines equipes l’utilisant largement, notamment en phase peropkratoire [6]. Dans ce domaine, on remarque la predominance du sexe feminin, en accord avec I’incidence plus marquee de l’hbmorragie mtningee ou cerebromtningee chez la femme. Le site intraventriculaire, le plus anciennement utiliSC,servait toujours de reference et reste t&s present (50 % des cas). Sa mise en ceuvre se pratiquait au bloc operatoire, c’est-a-dire dans les conditions d’asepsie rigoureuse ; tres peu de centres, plac;ant leurs capteurs en Salle de reanimation, se risquaient g I’implantation intraventriculaire. Les capteurs intraparenchymateux ont constitue le veritable progres de cette derniere decennie. En 1987, l’etude de Melon et al [l] rapportait l’utilisation de deux types de capteurs en France soit extradural, soit intraventriculaire. La mise en place du capteur intraparenchymateux est considtree aujourd’hui comme &ant plus facile, saris necessite d’un rep&e anatomique precis, permettant des mesures exactes grace aux progres dans la fiabilite des materiels. Le site extradural tend a &tre abandonnt. Le risque hemorragique est le m&me dans les deux sites utilises, intraventriculaire et intraparenchymateux. 11est rare aussi bien dans la litterature que dans notre etude (< 1 % des cas). Le risque infectieux est habituellement inferieur a 5 % pour les Cquipes entrain&es [7]. Ce chiffre a CtC confirme par notre etude, le risque ttant maximum dans le site intraventriculaire (notre etude retrospective sept fois en intraventriculaire contre trois fois en intraparenchymateux ; etude prospective : tous en site intraventriculaire). Le tres faible taux de complications infectieuses dans
Monitorage
de la pression
le site intraparenchymateux est un argument de plus pour I’utilisation de cette methode. A contrario, il n’autorise pas le drainage du LCR, et ainsi le traitement Cventuel d’une hypertension intracranienne. Par ailleurs, certains auteurs considerent que la fiabilite de la mesure n’est respectte qu’a la condition d’un changement du capteur tous les 5 jours. La discussion du chapitre analyse, traitement et stockage des informations est difficile. Nous considtrons, en effet, a posteriori, que notre questionnaire n’a pas CtC suffisamment detaille et prtcis. 11semble que 62 % des centres interroges stockaient les informations, soit des courbes dans la moitie des cas, soit des chiffres et des courbes dans l’autre moitie. Le mode de stockage n’etait pas precise, ni I’utilisation qui en Ctait faite. L’analyse statistique [8] rapportee par 14 centres n’a pas non plus CtCdetaillee, si bien que I’on ignore quels sont les parametres retenus : pression moyenne et sa deviation standard ? Pression modale et Ccart type droit et gauche ? Histogramme de distribution des pressions pour les enregistrements de longue duree ? Enfin, il est surprenant d’apprendre que 20 centres rtalisaient une analyse frequentielle. En effet, a notre connaissance I’analyse frequentielle des ondes lentes de PIC n’etait faite que par tres peu d’equipes dans le monde, et reste dans un domaine quasi experimental [9, lo]. Ne faut-il pas considerer qu’il y a eu confusion entre l’analyse frequentielle au sens strict du terme et la mesure de la frequence d’apparition des ondes A et/au B sur un trace de longue duree ? CONCLUSION 11ressort de cette etude qu’aujourd’hui le monitorage de la PIC, notamment en pathologie neurotraumatique, est tres largement pratique. L’apparition des capteurs intraparenchymateux, leur fiabilite, et la relative facilit6 de leur mise en place, jouent probablement un role important. Le cot3 de la methode, bien que calcule de faGon discutable, nous parait tout a fait acceptable dans la masse des depenses engagees pour la surveillance et le traitement d’un traumatisme crlnien grave. La question posee par Miller [8] en introduction du 7’ Symposium sur la PIC en 1989 : c
425
intracranienne
des patients traumatises craniens ou des autres pathologies ? b)...reste-t-elle d’actualite ? Nous pensons que oui, tout en considerant que la comprehension des phenomenes physiopathologiques et les applications therapeutiques qui en decoulent: rendent obligatoires un monitorage aussi complet que possible, au sein duquel la place de la PIC ou de la pression de perfusion cerebrale est indiscutable. Certaines Cquipes ont pourtant adopt6 une politique de c(non monitorage D. Ne faut-il pas se donner a nouveau rendez-vous dans quelques annees pour une etude comparative du devenir des deux groupes de traumatis&scrlniens graves, l’un ayant dans son dossier un mesure de la PIC, l’autre non ? RhFkRENCES 1 Melon E, Abbay, Horns JB. Le monitorage de la pression intracrtkrienne chez les traumatises crhiens graves. Enquete. Agressologir
1988;29:333-6
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426
P Picard et al ANNEXE ENQUETE
RETROSPECTIVE,
1
EPIDEMIOLOGIQUE
PRESSION
INTRACRANIENNE
Etude
me&e
SUR LA MESURE
DE LA
EN FRANCE
du l/01/1995
au 30/11/1995
Nom du mbdecin
CHU
0
Ville
CHG
0
Pratiquez-vous le monitorage de la PIC oui 0
non
0
Si non, pourquoi : Manque de pratique Manque d’indication Absence de personnel compktent Manque de mat&e1 de mesure Transfert des patients sur un h6pital utihsant la technique Autrw r&w Si vow faites partie d’un CHU, connaissez-vous dans votre r&ion sanitaire des CHG qui pratiquent le monitorage de la PIC ?
cl
Si Oui, lesquels lo En quell? an&
avez-vow commend la surveillance de la PIC
2O Combien de patients ont b&kficit d’une surveillance de PIC du 01/l/95 au 30/l 1195 dans votre CHU ou CHG Chiffre exact
I
Approximation Chifke inconnu
I
1 J 0
3“ Indication de la surveillance de la PIC : Neurotraumatologie
Evaluation
cl
Hkmorragie intrac&kbrale (y compris ventriculaire et sous-arachnofdknne) : Prkop
cl
Perop
0
Postop
cl
ch@frde
si possible
Monitorage
Pathologic tumorale : Priop cl
de la pression
intracrhienne
Perop 0
Postop cl a
Troubles liquidiens
0
HIC Mnigne Hydroc@halie
0 cl
AVC ischtmique Thrombophldbite
cl a
HK m&bolique Autres 0
Pr&isez
4’) La mise en place de la PIC est rhlisCe par : Un neurochirurgien Un anesth&iste-r&nimateur
0 cl
Un r&mimateur
cl
!P Site de mesure Parenchymateux Ventriculaire
0 0
6O Lieu pour la mise en place du capteur de PIC Bloc op&atoire
cl
Service de r&nimation
0
7O Complications lihes i la mesure de la PIC Infection
cl
Hhatome
cl
8” Possibilitd d’analyse des informations Statistique
cl
Frhuentielle
cl
go Traitement et stockage de I’information Stockage dkfinitif Descourbes
R
Des chiEres
0
427
428
P Picard et al
ANNEXE EVALUATION
PROSPECTIVE PRESSION
Nom dupatient
1
I
I
INTRA
2
CONCERNANT
LA MESURE
-NNEENFRANCEl
1
Vilk
Etablisaement
suvioe
hdlctioo
de la meauv de la PIC en detaillaru s&m les alincas mivants : NcumtraumatolOgie H&norm&
0
inMrale(ymoprh-am--)
0
I?ith010gie tumorale Troubles liquidim
0 (HI’2 t&i&w
et hydm&phalie)
0
AVC ischemique
0
TbmmbopWbite
0
Hlc mdtaboliiue Ames
0
0 Reciz
Date de la mise en place du captear
I
Ophteur
N.?umchinu.
:
AR
0
Dude de I’htemtion
1
1
(arrivee/sortie du bloc)
Lieu de I’interventic.n
:
Hem-
1 0
ReanimateuO
min
Blocr@aoire
0
lll5mmdon
Site de men~re de la PIC hmlparenchymateux
0
Intlavenlriculaire
0
Penmmea ayant participd A I’intervatioa
Maque
en plus de I’ophtar
hdinnikre de rtanimation
0
Inkmike
de bloc opkaloire
0
Infirmike
anesthtsiste
0
lnteme
0
Anesth&,iste
0
:
du cnptaw de PIC Moyens
de lecture CXlit%S
0
courk
0
Analysemtistique
0
Amdysc fI6quen&?11e 0 ComplicatIona Ittfcuion c&&c-mbningde
0
Hdmawme
0
D&s
0
Monitory asocie SVJG Dop@er-~ DatedureWaitduc@eur
mi 0
non 0
D.S.C.
oui 0
non 0
old 0
non 0
E.E.G.
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,
,
I
1
H-
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DE LA