Revue de chirurgie orthopédique 2004, 90, 678-683
© Masson, Paris, 2004
SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT La rubrique « Sélection des Analyses du Centre de Documentation de la SOFCOT » propose le résumé analytique des articles jugés particulièrement importants, regroupés par thèmes et répertoriés. L’ensemble des fiches d’analyse bibliographiques du Centre de Documentation de la SOFCOT est diffusé sous forme numérique et peut facilement être consulté sur le CD-ROM archivant le contenu de la RCO, dont il est prévu une mise à jour annuelle, ainsi que sur Internet (Site SOFCOT) avec mise à jour mensuelle.
GÉNÉRALITÉS Navigation informatique en orthopédie : les systèmes et les espoirs Il est bien connu qu’en chirurgie orthopédique précision et résultats sont liés. La chirurgie assistée par ordinateur correspond-elle à nos besoins ? Le principe de cette aide à la chirurgie est simple : une image numérique sert de site chirurgical virtuel dans le quel les instruments peuvent être incorporés de telle façon que leur position et leur progression peuvent être contrôlées sur l’écran de l’ordinateur. Il existe trois catégories de systèmes : le premier fait appel à un scanner ou une IRM pour réaliser l’image virtuelle du site opératoire, ce qui est coûteux et expose le patient aux rayons X en cas de scanner ; le second met en œuvre un amplificateur de brillance modifié, volumineux et cher, qui réalise l’image virtuelle en temps réel pendant l’intervention ; le troisième est dit « sans image ». Un modèle anatomique est adapté à l’opéré en fonction de la modélisation réalisée au début de l’intervention. Tous les types nécessitent d’être « renseignés » par une série de repérages préopératoires qui permettent à l’ordinateur de se situer par rapport à des points de repères anatomiques : 14 dans le système Stryker par exemple. Ce temps est bien sûr essentiel et conditionne toute l’exactitude de l’intervention. Le matériel est le même dans tous les systèmes et fait appel à une camera infra-rouge et des balises fixées solidement au patient pour les repères fixes et sur les instruments pour suivre leur progression. Le logiciel reconstruit l’anatomie et la progression chirurgicale à l’aide de tous ces éléments. Les logiciels dits « fermés » sont dédiés à une seule intervention et ne peuvent fonctionner qu’avec le matériel chirurgical du fabricant. ce qui oblige, par exemple, à acheter le logiciel de chaque type de prothèse dans le cas des genoux et de changer de logiciel chaque fois que le matériel évolue. Il existe des logiciels dits « ouvert » qui sont dédiés à un site anatomique et qui sont donc plus souples mais également moins bien adaptés à chaque instrument de chirurgie. Il existe depuis l’année 2000 une société internationale de chirurgie assistée par ordinateur, le nombre de publications augmente : 108 en 2002. Partie d’Europe cette méthode chirurgicale a été accueillie de manière enthousiaste en Australie ! Il semble qu’une certaine expérience soit déjà acquise pour le rachis et la prothèse de genou.
La méthode n’est pas sans risque et peut même provoquer une cascade d’erreurs. La qualité des images et du repérage ainsi que la stabilité des balises sont évidemment primordiales. Les limites actuelles du système ne sont, bien sûr, pas électroniques pour le moment, mais intellectuelles et mécaniques. Les bénéfices d’une telle méthode chirurgicale ne sont pas encore déterminés. Le coût est important, l’intervention est plus longue, le matériel est encombrant dans la salle d’opération et dans le lieu de rangement. Il reste encore aux partisans de la méthode à démontrer qu’elle est rentable, qu’elle fonctionne bien et qu’elle est valable. Aspects of current management computer-assisted orthopaedic surgery J.M. SIKORSKI, S. CHAUHAN J Bone Joint Surg (Br), 2003, 85, 319-323.
Fasciite nécrosante : urgence du traitement, incidence des comorbidités et lourdeur de la mortalité Etude rétrospective de 89 cas de fasciite nécrosante vus en 5 ans à Singapour de 1997 à 2002 ; 53 hommes et 36 femmes d’âge moyen de 57 ans (27 à 84). La localisation est aux membres dans 80 % des cas. Les auteurs insistent sur la difficulté du diagnostic au début (cellulite, abcès) ; il n’a été porté que dans 14,6 % des cas (13 patients) avant l’admission. Les signes majeurs sont la douleur intense, le gonflement, l’élévation de la température locale et la rougeur. Les phlyctènes, la nécrose cutanée, la crépitation gazeuse sont plus tardifs et inconstants au début. Une fièvre supérieure à 38q se voit dans la moitié des cas, l’état de choc avec hypotension dans 18 % des cas. Une comorbidité est constatée dans 86,5 % des cas, dont le diabète forme 70 % (63 cas) et les troubles vasculaires périphériques 22,5 %. L’association de comorbidités est fréquente. Une porte d’entrée est le plus souvent retrouvée : un ulcère, une escarre, une fracture ouverte, un site opératoire (4 cas). Les germes en cause sont souvent en association : les auteurs distinguent le type I de Meleney (66 % des cas) : association d’aérobies (streptocoques le plus souvent) et d’anaérobies, souvent en cas de comorbidité ou d’immunodéficience. Le type II est lié à une infection à streptocoque pyogène (6 cas) associé ou non à un staphylocoque (9 %). Plus rarement, il a été trouvé du streptocoqueE, des klebsielles ou d’autres germes.