Néphropathie interstitielle aiguë aux inhibiteurs de checkpoint immunologiques : vigilance en cas de toxicité non limitante

Néphropathie interstitielle aiguë aux inhibiteurs de checkpoint immunologiques : vigilance en cas de toxicité non limitante

S362 JDP 2016 triques du médian distal, morphinorequérantes. Pas de compression locale à l’IRM des poignets. Lente amélioration sous infiltration de ...

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S362

JDP 2016

triques du médian distal, morphinorequérantes. Pas de compression locale à l’IRM des poignets. Lente amélioration sous infiltration de corticoïdes permettant la poursuite de N. Dans les 4 cas, (1) aucune infection récente, vaccination ou antécédent neurologique ; (2) IRM cérébrales et médullaires excluant méningite carcinomateuse, métastases cérébrales ou compression médullaire causales ; (3) anticorps anti-onconeuronaux tous négatifs ; (4) LCR des cas 1, 2, 3 : hyperprotéinorachie (0,56, 0,74, 0,54 g/L) sans hypercellularité (cas 4 : LCR normal) ; (5) à l’EMG, démyélinisation multifocale (cas 1, 2), ganglionopathie des petites fibres prouvée par biopsie (cas 3), ou atteinte sévère et très axonale des nerfs médians aux poignets, différente d’un canal carpien bilatéral (cas 4). Les toxicités associées étaient : colite, hypophysite, hépatite (cas 3) ; hépatite (cas 4). Discussion Ces polyradiculoneuropathies inflammatoires aiguë (cas 1) ou chronique (cas 2), ganglionopathie des petites fibres et canal carpien bilatéral atypique soulignent la diversité des tableaux. Elles représentent 4 % de nos cas traités. La négativité du bilan étiologique extensif, la chronologie, l’association dans 2 cas avec d’autres toxicités, la médiation immune habituelle, plaident pour l’imputabilité des ICPI. Conclusion Ces complications, qui nécessitent une prise en charge spécialisée urgente, semblent non rares. Mots clés Immunothérapie ; Neuropathie Déclaration de liens d’intérêts P. Saiag est consultant pour Amgen BMS, MSD, Merk-Serono, GSK, Novartis et Roche ; les auteurs O. Deschamps, M.F. De Maleissye et G. Nicolas déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.004.

après la 3e injection, sans syndrome néphrotique ni trouble tensionnel. Protéinurie à 0,4 g/g ; sédiment urinaire normal, pas de compression. La biopsie rénale confirmait le diagnostic de NTIA. Les troubles retraient dans l’ordre après corticothérapie systémique. Cas 3 : patiente de 68 ans traitée par ipilimumab en première ligne pour mélanome métastatique. Quatre-vingt-sept jours après la 4e injection, altération de l’état général et altération du DFG, conduisant au diagnostic de panhypophysite. Pas d’amélioration malgré opothérapie par hydrocortisone et réhydratation. Il n’y avait pas d’anomalie urinaire. La biopsie rénale conduisait au diagnostic de NTIA avec éléments de glomérulosclérose. Discussion Nous rapportons 3 cas de toxicité tubulo-interstitielle des inhibiteurs de checkpoint immunologiques. Nos cas illustrent le mode de survenue des NTIA sous inhibiteurs de checkpoints : symptomatologie frustre, profil urinaire tubulaire et surtout survenue en association ou après un premier effet indésirable immunologique jugé non limitant qui doit alerter le prescripteur et inciter à une vigilance accrue envers la fonction rénale. Conclusion La survenue d’un effet indésirable non limitant sous ICI doit conduire à une vigilance accrue envers la fonction rénale. Mots clés Checkpoint inhibiteur ; Mélanome ; Néphropathie interstitielle aiguë Déclaration de liens d’intérêts N. Meyer est consultant pour Roche, Novartis, GSK, BMS, MSD, Pierre Fabre et Amgen, a un conflit d’intérêt avec Roche, Novartis, GSK, BMS, MSD et Amgen ; les auteurs J. Belliere, S. Ollier, S. Boulinguez, A. Delas, D. Ribes, S. Faguer et V. Sibaud déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder. 2016.10.004. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.574

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.09.573 P300

Dermatomyosite retardée et fatale sous anti-PD1 malgré une réponse complète : une nouvelle complication des anti-PD1夽

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Néphropathie interstitielle aiguë aux inhibiteurs de checkpoint immunologiques : vigilance en cas de toxicité non limitante夽 Belliere 1 ,

Ollier 2 ,

Boulinguez 3 ,

Delas 1 ,

Ribes 1 ,

J. S. S. A. D. S. Faguer 1 , V. Sibaud 3 , N. Meyer 3,∗ 1 Néphrologie, université Toulouse III, CHU de Toulouse, France 2 Médecine interne 3 Dermatologie, université Toulouse III—Institut universitaire du cancer de Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les inhibiteurs de checkpoint immunologiques (ipilimumab, nivolumab et pembrolizumab) occupent une place croissante en oncologie. Ces traitements améliorent la survie sans progression et la survie globale des patients mais présentent un taux d’effets indésirables important. Le profil de toxicité est varié et encore imparfaitement caractérisé. Nous rapportons 3 cas de néphropathie interstitielle aiguë (NTIA) liée aux inhibiteurs de checkpoints. Observations Cas 1 : patiente de 52 ans traitée par pembrolizumab en seconde ligne pour un mélanome muté V600 métastatique. Diagnostic de diabète insulinorequérant après la 3e injection, révélé par une acidocétose. Poursuite du pembrolizumab après équilibre par schéma d’insulinothérapie à 4 injections et constatation d’une réponse objective précoce. Apparition d’une altération asymptomatique du débit de filtration glomérulaire (DFG) après la 5e injection. Protéinurie à 0,3 g/g de créatininurie, sédiment urinaire normal, pas de compression. La biopsie rénale confirmait le diagnostic de NTIA, avec quelques éléments mésangioprolifératifs. Les troubles rentraient dans l’ordre après corticothérapie systémique. Cas 2 : patient de 67 ans traité par nivolumab en 3e ligne pour adénocarcinome pulmonaire. Altération brutale du DFG et éruption cutanée

N. Malissen 1,2,∗ , L. Troin 1 , N. Macagno 3 , S. Abed 1 , C. Huynh 1 , C. Gaudy 1 , M.-A. Richard 1 , J.-J. Grob 1 1 Département de dermatologie, CHU de Marseille, France 2 Unité immunité et cancer, centre de recherche en cancérologie de Marseille, U1068, Inserm, France 3 Département de pathologie, CHU de Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les anti-PD1, par leur mécanisme d’action, induisent des effets secondaires auto-immuns. Certains de ces effets, rares et potentiellement sévères, méritent d’être connus car ils nécessitent la mise en place rapide d’un traitement et d’une surveillance rapprochée. Observations Notre patient âgé de 73 ans était atteint d’un mélanome métastatique pour lequel il avait rec ¸u 3 cures de Deticène® puis de l’ipilimumab sans survenue d’effets indésirables immunologiques. Une 3e ligne thérapeutique par pembrolizumab (P) avait été débutée 5 mois plus tard devant une progression péritonéale. La 1re année de traitement avait permis l’obtention d’une réponse partielle avec stabilisation des nodules péritonéaux et la tolérance était excellente. Après la 17e cure de P, le patient présentait une altération de l’état général, des myalgies diffuses associées à un œdème musculaire, une hyperéosinophilie (2600/mm3 ) et un tableau de pneumopathie basale droite résolutif sous antibiothérapie et corticothérapie générale, conduisant à 2 mois de pause thérapeutique. Dix jours après sa 18e cure, le patient était hospitalisé en urgence pour une réaction brutale associant amaigrissement, fausses routes, dysphonie majorée en fin de journée et myalgies. L’examen retrouvait une sclérose cutanée diffuse (Fig. 1). La biopsie cutanée montrait un derme élastosique et œdémateux