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71e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Besanc¸on, 10–12 juin 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A19–A75
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Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Virot)
Introduction Les manifestations auto-immunes (MAI) au cours de l’infection VIH sont bien décrites : il s’agit principalement de thrombopénies qui peuvent survenir à tout moment au cours de l’infection et de granulomatoses contemporaines de la restauration immunitaire [1]. Toutefois, les études réalisées à partir de cohortes de patients infectés par le VIH sont rares. L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence, et de décrire (caractéristiques, traitement et pronostic) les MAI au sein d’une cohorte de patients séropositifs pris en charge au sein d’un hôpital universitaire. Patients et méthodes Étude rétrospective réalisée aux Hospices civils de Lyon entre 2003 et 2013. Les cas ont été identifiés à partir des données du PMSI du département informatique des hospices civils de Lyon. Ont été inclus, les patients VIH + répondant aux critères de classification des maladies auto-immunes spécifiques et non spécifiques d’organes : lupus, syndrome des antiphospholipides (SAPL), polyarthrite rhumatoïde (PR), sclérodermie, dermatopolymyosite, purpura rhumatoïde, vascularite cutanée, granulomatose avec polyangéite, sarcoïdose, Guillain-Barré, myasthénie, hépatite auto-immune, cirrhose biliaire primitive, thyroïdite d’Hashimoto, maladie de Basedow, anémie hémolytique auto-immune (AHAI). Les purpuras thrombopéniques immunologiques ont été exclus de l’étude. Résultats Parmi les 5186 patients VIH suivis pendant cette période, 20 (0,4 %) ont présenté une MAI. Il s’agit de 12 hommes et 8 femmes. L’âge médian au diagnostic du VIH est de 30 ans (24–54) ; le taux de CD4 médian est de 245 CD4/mm3 (3–714), soit 16 %, ratio CD4/CD8 0,32. Il s’agissait de lupus (n = 1), PR (n = 1), dermatopolymyosites (n = 4), sarcoïdoses (n = 4), Guillain-Barré (n = 4), myasthénies (n = 2) hépatite auto-immune (n = 1), thyroïdite de Hashimoto (n = 1), maladies de Basedow (n = 2), AHAI (n = 1). Parmi ces patients, 1 seul est porteur de 2 pathologies (thyroïdite d’Hashimoto et dermatopolymyosite). La MAI est le plus souvent diagnostiquée chez des patients dont l’infection VIH est connue (n = 15), après un délai médian de 120 mois (0–306 mois). Elle apparaît en moyenne 88 mois après la mise en place de la trithérapie (0–195 mois). La MAI est diagnostiquée de fac¸on concomitante pour 3 patients présentant un Guillain-Barré, tandis que l’infection VIH a été diagnostiquée chez des patients porteurs d’une maladie auto-immune dans 2 cas (sarcoïdose et lupus). Les patients VIH qui ont présenté concomitamment ou bien ultérieurement une MAI (18/20) avaient un taux de CD4 médian au diagnostic de 500 CD4/mm3 , soit 27 %, ratio CD4/CD8 0,86. Aucun patient n’avait un taux de CD4 < 50/mm3 , 2 avaient entre 50 et 200 CD4/mm3 (2 sarcoïdoses) et 16 avaient plus de 200 CD4/mm3 . Au diagnostic de MAI, la majorité des patients (n = 19) ont poursuivi leur traitement antirétroviral à l’identique. Sept patients ont été traités par immunoglobulines intraveineuses. Quatre patients ont rec¸u une corticothérapie prolongée. Une patiente a été traitée par azathioprine et rituximab. La tolérance de ces traitements était bonne, sauf pour une patiente (poussée d’hypertension artérielle et décompensation psychiatrique sous corticoïdes). Après un suivi médian de 60 mois, 11 patients étaient considérés en rémission complète de leur maladie, 8 en rémission partielle et 2 en échec thérapeutique. Conclusion Les manifestations auto-immunes, hors thrombopénies, sont rares chez les patients VIH. Notre étude confirme une prévalence élevée de dermatomyosites, sarcoïdoses et manifestations neurologiques en comparaison de la population générale. À l’exception de la sarcoïdose et des syndromes de Guillain-Barré, les manifestations auto-immunes surviennent le plus souvent après instauration du traitement antirétroviral et correction de l’immunodépression. Le traitement immunosuppresseur et/ou immunomodulateur dans ces situations paraît efficace et bien toléré.
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Référence [1] Iordache L, Launay O, et al. Autoimmune diseases in HIVinfected patients: 52 cases and literature review. Autoimmun Rev 2014;13:850–7. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.239 CO009
Neuro-lupus en psychiatrie : mythe ou réalité ? A. Audemard 1,∗ , E. Comby 2 , C. Nathou 3 , A. Sultan 1 , M. Fremont 3 , V. Marzloff 3 , B. Le Mauff 2 , S. Dollfus 3 , B. Bienvenu 1 1 Médecine interne, CHU de Caen, Caen 2 Immunologie, CHU de Caen, Caen 3 Psychiatrie, CHU de Caen, Caen ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Audemard) Introduction Le neuro-lupus (NL) peut se manifester par des symptômes psychiatriques isolés tels que des hallucinations, une humeur dépressive ou une anxiété. Ainsi, une présentation psychiatrique du lupus pourrait potentiellement conduire à tort, à une hospitalisation en milieu psychiatrique. La prise en charge du NL est une urgence, son traitement repose sur l’association d’une corticothérapie et d’un immunosuppresseur. Aucune étude ne s’est, jusqu’ici, intéressée au dépistage de NL dans un service de psychiatrie. Patientes et méthodes Nous avons réalisé, entre 2012 et 2014, une étude monocentrique, prospective, au sein de 3 services de psychiatrie du CHU de Caen, dans le but de dépister d’éventuels NL. Un dépistage par le dosage des anticorps antinucléaires (AAN), des anticorps anti-ADN et des anti-antigènes nucléaires solubles, était proposé de manière systématique à toute patiente, âgée de 18 à 50 ans, hospitalisée en psychiatrie. Résultats Cent patientes d’âge moyen 33,1 ± 8,44 ans [18–50] ont été inclues dans l’étude. Une patiente a été exclue car elle présentait un antécédent de lupus. Les pathologies psychiatriques étaient réparties comme suit : dépression (46 %), schizophrénie (13 %), trouble de la personnalité (10 %), et trouble anxieux (2 %). Un quart des patientes n’avaient pas de pathologie psychiatrique avérée. Le nombre moyen d’années depuis le diagnostic de la pathologie psychiatrique était de 9,89 ± 22,08 [0–23,6]. Soixante-dix pour cent des patientes étaient hospitalisées dans une unité de long séjour et 30 % l’étaient dans une unité de court séjour. Trente-deux pour cent avaient des AAN positifs (≥ 1/160) dont deux patientes avaient un titre au 1/1280. Aucune patiente ne présentait d’anticorps antiADN et une patiente avait des anti-SSA positif. Trois patientes ont été vues en consultation de médecine interne, du fait d’anomalie biologique (anti-SSA positif ou AAN positifs à taux élevé), aucun NL n’a été diagnostiqué. Conclusion Cette étude n’a pas permis de dépister de NL dans une population de femmes jeunes hospitalisées en psychiatrie. Ainsi le dosage systématique des AAN, lors d’hospitalisation en psychiatrie ne paraît pas probant. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.240 CO010
Profil étiologique des lymphoproliférations réactionnelles : étude rétrospective dans un service de médecine interne V. Salle 1,∗ , D. Chatelain 2 , A. Smail 1 , J. Schmidt 1 , P. Duhaut 1 Médecine interne, CHU d’Amiens, Amiens cedex
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