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revue neurologique 170s (2014) a12–a16
Objectifs.– Nous avons rapporte´ l’expe´rience re´moise de la radiothe´rapie ste´re´otaxique fractionne´e dans le traitement des MGNO. Me´thodes.– L’e´tude porte sur dix-huit patients avec un MGNO unilate´ral, ayant subi une radiothe´rapie de quarante-cinq grays, en vingt-cinq fractions, de 2000 a` 2008. Une surveillance radiologique et ophtalmologique, tous les trois mois la premie`re anne´e, puis tous les six mois, a e´te´ mene´e durant au moins trente-cinq mois apre`s la radiothe´rapie. Re´sultats.– Le taux de controˆle tumoral est de cent pour cent. Neuf patients ont vu une stabilisation des troubles visuels et neuf autres ont eu une ame´lioration de l’acuite´ visuelle, dont un patient pendant le traitement. Cent pour cent des exophtalmies et des diplopies ont re´gresse´. Aucun effet secondaire n’a e´te´ rapporte´. Discussion.– La microchirurgie n’est plus le traitement principal des MGNO du fait du risque de ce´cite´ de´finitive postope´ratoire. Elle restait indique´e en cas d’extension tumorale importante. De´sormais, elle est remplace´e par la radiothe´rapie ste´re´otaxique fractionne´e. La radiochirurgie est e´carte´e a` cause de la dose trop e´leve´e de rayonnement rec¸ue par le nerf optique dans ce type de traitement. Conclusion.– La radiothe´rapie ste´re´otaxique fractionne´e est devenue le traitement de re´fe´rence des MGNO car elle permet un bon controˆle tumoral avec une diminution des signes fonctionnels ophtalmologiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.071
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Une paralysie comple`te et brutale du nerf moteur oculaire re´ve´latrice d’un cavernome S. Roemer *, B. Marlier, J.-C. Kleiber, P. Rousseaux Neurochirurgie, CHU de Reims, hoˆpital Maison-Blanche, 45, rue Cognacq-Jay, 51100 Reims, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Roemer) Mots cle´s : Cavernome ; Mydriase ; Ptosis Introduction.– La paralysie du nerf oculaire moteur est la deuxie`me en fre´quence. Lorsque l’atteinte extrinse`que, partielle ou totale, s’associe a` une iridople´gie, elle doit mener a` des explorations neurovasculaires en urgence. Observation.– Une patiente de 86 ans, aux ante´ce´dents de re´tre´cissement aortique serre´ et d’insuffisance cardiaque, sous anticoagulants, se pre´sente aux urgences pour une paralysie du nerf III gauche comple`te, indolore, de survenue brutale. Un angioscanner re´alise´ a` l’entre´e montre une image e´vocatrice d’un ane´vrisme de l’arte`re ce´re´brale poste´rieure gauche. Cette hypothe`se sera renforce´e par une imagerie par re´sonance magne´tique (IRM). Une arte´riographie est effectue´e en vue d’une embolisation mais celle-ci ne retrouvera pas de malformation ane´vrismale circulante au niveau de l’arte`re communicante poste´rieure ou ce´re´brale poste´rieure gauche. Une relecture des images de l’IRM a permis d’identifier la structure initialement de´crite comme un cavernome extra axial, situe´ en avant du me´sence´phale, sur le trajet sous-arachnoı¨dien du nerf oculaire moteur gauche. On retrouve effectivement une le´sion infra centime´trique arrondie avec hyposignal central T2 (l’hypersignal T1 ayant e´te´ initialement interpre´te´ comme un thrombus intra ane´vrismal) et discret halo pe´riphe´rique en hyposignal ; a` noter e´galement un rehaussement en cocarde apre`s injection de gadolinium. Ces e´le´ments se´miologiques et l’absence d’anomalie arte´riographique sont compatibles avec le diagnostic de cavernome.
Discussion.– Les cavernomes constituent des cavite´s vasculaires sinusoı¨des anormalement dilate´es, borde´es d’un endothe´lium, sans parenchyme ce´re´bral entre elles. Dans 75 % des cas, il est unique, sus-tentoriel et ce´re´bral. L’autre localisation pre´fe´rentielle est au niveau du tronc ce´re´bral. Responsable fre´quemment d’une e´pilepsie, il peut occasionner un de´ficit neurologique isole´ ou eˆtre de´couvert fortuitement. Son e´volution reste impre´visible. Conclusion.– L’urgence diagnostique devant une paralysie brutale comple`te et isole´e du III est la compression ane´vrismale. Mais d’autres le´sions vasculaires, comme en te´moigne cet exemple, peuvent reproduire une symptomatologie similaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.072
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Ne´vrite optique bilate´rale associe´e a` une vaccination contre le papillomavirus A. Caignard a, S. Leruez a, S. Gueden b, O. De Marco c, S. N’guyen b, D. Milea a, C. Verny d,* a Ophtalmologie, CHU d’Angers, 49933 Angers, France b Neurope´diatrie, CHU d’Angers, 49933 Angers, France c Neurologie, CH la Roche-sur-Yon, 85925 La Roche-sur-Yon, France d Neurologie, CHU d’Angers, secteur Charcot, 4, rue Larrey, 49933 Angers, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Verny) Mots cle´s : Ne´vrite optique ; Post-vaccinal ; Papillomavirus Introduction.– L’association entre vaccination et phe´nome`nes de´mye´linisants est controverse´e. 38 cas de ne´vrites optiques post-vaccinales sont rapporte´s dans la litte´rature. Nous rapportons 2 cas apre`s vaccination contre le papillomavirus. Observation.– La premie`re patiente aˆge´e de 17 ans a pre´sente´ une baisse visuelle douloureuse rapide de l’œil gauche. L’examen ophtalmologique retrouvait une acuite´ visuelle conserve´e a` 10/10 a` droite et abaisse´e a` 6/10 a` gauche. Le fond d’œil objectivait un volumineux oede`me papillaire bilate´ral sans signe inflammatoire, confirme´ a` l’OCT. Le bilan inflammatoire, la ponction lombaire et l’IRM ce´re´brale e´taient normaux. L’interrogatoire retrouvait une vaccination contre le papillomavirus (HPV) 3 mois et 1 mois avant les premiers symptoˆmes. La seconde patiente aˆge´e de 14 ans a pre´sente´ une baisse d’acuite´ visuelle non douloureuse rapide de l’œil gauche. L’examen ophtalmologique retrouvait une acuite´ visuelle conserve´e a` 10/10 a` droite et abaisse´e a` 8/10 a` gauche. Le fond d’œil objectivait un oede`me papillaire minime a` droite, important a` gauche, confirme´ a` l’OCT. Le bilan inflammatoire, la ponction lombaire et l’IRM ce´re´brale e´taient normaux. L’interrogatoire retrouvait une vaccination contre l’HPV deux semaines avant les premiers symptoˆmes. Discussion.– Les ne´vrites optiques post-vaccinales sont volontiers bilate´rales, survenant typiquement quelques semaines apre`s la vaccination. La baisse d’acuite´ visuelle est rapide et souvent profonde. Plus de 1500 cas d’effets inde´sirables, dont 20 % d’atteintes du syste`me nerveux central (scle´rose en plaques, ne´vrite optique, ence´phalomye´lite aigue¨ disse´mine´e), sont recense´s dans les suites d’une vaccination contre l’HPV. Conclusion.– La vaccination contre l’HPV permet la pre´vention de 98 % des le´sions cervicales de haut grade. Le recensement des e´ventuels effets secondaires est ne´cessaire afin de de´terminer la balance be´ne´fice-risque de cette vaccination. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.073