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Vaccination contre le paludisme, une route longue et chaotique
A
C T U A L I T É S
Revue de presse PA R A S I T O L O G I E
Vaccination contre le paludisme, une route longue et chaotique L a phrase qui occupe toute la couverture du numéro en date du 16-22 octobre 2004 du Lancet tempère sérieusement l’optimisme procuré par l’article de P.-L. Alonso et al. montrant l‘efficacité d’un vaccin contre Plasmodium falciparum. Chaque année dans le monde, plus d’un million de morts sont imputables au paludisme. Le développement d’un vaccin efficace pourrait grandement contribuer au contrôle de cette affection. Le RTS, S/ASO2A est un des vaccins candidats dont le développement est le plus avancé. Ce vaccin a pour cible spécifique le stade pré-érythrocytaire de Plasmodium falciparum et il confère une protection contre une infection par des sporozoïtes de P. falciparum. L’essai de phase II b conduit au Mozambique entre avril 2003 et mai 2004 a été réalisé en double aveugle chez des enfants âgés de 1 à 4 ans recevant 3 doses soit du vaccin RTS, S/ASO2A, soit d’un vaccin contrôle. L’efficacité du premier par rapport au second est apparue sur une période d’observation de 6 mois aussi bien pour le premier épisode clinique de paludisme que pour la prévalence des infections à P. falciparum (37 % plus basse dans le groupe vaccin testé que dans le groupe contrôle). L’efficacité du vaccin à l’égard des formes sévères de paludisme est de 57,7 %. Il est conclu à partir de ces résultats que le vaccin RTS,S/ASO2A est sûr, bien toléré, immunogène et que le développement d’un vaccin efficace contre le paludisme est faisable. Une bataille a été gagnée, mais pas la guerre, comme l’écrivent P. Van de Perre et J.-P. Dedet. Ce sont eux qui parlent aussi d’une route longue et chaotique. Plusieurs décennies seront sûrement nécessaires pour que vaccins, mais aussi insecticides et antipaludéens permettent de venir à bout de ce fléau. ■ Alonso PL et al. Efficacy of the RTS,S/ASO2A vaccine against Plasmodium falciparum infection and disease in young African children: randomised controlled trial. Lancet 2004; 364: 1411-20. Van de Perre P, Dedet JP.Vaccine efficacy: winning a battle (not war) against malaria. Lancet 2004; 364: 1380-3.
G É R I AT R I E
Contre les infections du sujet âgé Les infections sont fréquentes et graves chez les personnes âgées.Elles représentent la troisième cause de mortalité après les cancers et les maladies cardio-vasculaires. Elles sont 3 à 5 fois plus fréquentes que chez l’adulte jeune.Parmi les raisons de cette fréquence accrue figurent le déficit relatif du système immunitaire au cours du vieillissement, l’existence d’une dénutrition, de troubles neuro-psychiatriques, d’anomalies de la déglutition, les pathologies préexistantes et les médicaments utilisés pour les traiter. En pratique, l’antibiothérapie chez le malade âgé est le plus souvent urgente, d’abord probabiliste;elle doit être d’action rapide,bactéricide et à large spectre.La posologie doit être la plus simple possible, la voie orale étant toujours privilégiée. Huit points essentiels sont à retenir concernant ces infections du sujet âgé et l’antibiothérapie à leur opposer. En premier, il faut suspecter une infection devant toute modification de l’état clinique. Les 2 sites d’infection les plus fréquents sont broncho-pulmonaire et urinaire. Il faut essayer d’éviter l’hospitalisation, afin de diminuer le risque de perte d’autonomie et d’infection nosocomiale.Avant de prescrire un traitement, il faut toujours calculer la clairance de la créatinine à l’aide de la formule de Cockcroft.Le risque d’interactions médicamenteuses doit toujours être à l’esprit. Les infections urinaires asymptomatiques, en particulier chez la femme âgée et en cas de portage d’une sonde urinaire,ne nécessitent pas de traitement.Les mesures générales telles que compléments nutritifs, hydratation, soins de nursing, etc., sont indispensables pour éviter l’apparition d’une dépendance. Les 3 antibiotiques de première intention chez la personne âgée sont l’amoxicilline-acide e clavulanique, les céphalosporines de 3 génération, les fluoroquinolones. ■ Trivalle C.Antibiothérapie et personnes âgées.Antibiotiques 2004; 6: 164-8.
1358 - La Presse Médicale
6 novembre 2004 • tome 33 • n°19 • cahier 1
C T U A L I T É S
Revue de presse PA R A S I T O L O G I E
Vaccination contre le paludisme, une route longue et chaotique L a phrase qui occupe toute la couverture du numéro en date du 16-22 octobre 2004 du Lancet tempère sérieusement l’optimisme procuré par l’article de P.-L. Alonso et al. montrant l‘efficacité d’un vaccin contre Plasmodium falciparum. Chaque année dans le monde, plus d’un million de morts sont imputables au paludisme. Le développement d’un vaccin efficace pourrait grandement contribuer au contrôle de cette affection. Le RTS, S/ASO2A est un des vaccins candidats dont le développement est le plus avancé. Ce vaccin a pour cible spécifique le stade pré-érythrocytaire de Plasmodium falciparum et il confère une protection contre une infection par des sporozoïtes de P. falciparum. L’essai de phase II b conduit au Mozambique entre avril 2003 et mai 2004 a été réalisé en double aveugle chez des enfants âgés de 1 à 4 ans recevant 3 doses soit du vaccin RTS, S/ASO2A, soit d’un vaccin contrôle. L’efficacité du premier par rapport au second est apparue sur une période d’observation de 6 mois aussi bien pour le premier épisode clinique de paludisme que pour la prévalence des infections à P. falciparum (37 % plus basse dans le groupe vaccin testé que dans le groupe contrôle). L’efficacité du vaccin à l’égard des formes sévères de paludisme est de 57,7 %. Il est conclu à partir de ces résultats que le vaccin RTS,S/ASO2A est sûr, bien toléré, immunogène et que le développement d’un vaccin efficace contre le paludisme est faisable. Une bataille a été gagnée, mais pas la guerre, comme l’écrivent P. Van de Perre et J.-P. Dedet. Ce sont eux qui parlent aussi d’une route longue et chaotique. Plusieurs décennies seront sûrement nécessaires pour que vaccins, mais aussi insecticides et antipaludéens permettent de venir à bout de ce fléau. ■ Alonso PL et al. Efficacy of the RTS,S/ASO2A vaccine against Plasmodium falciparum infection and disease in young African children: randomised controlled trial. Lancet 2004; 364: 1411-20. Van de Perre P, Dedet JP.Vaccine efficacy: winning a battle (not war) against malaria. Lancet 2004; 364: 1380-3.
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Contre les infections du sujet âgé Les infections sont fréquentes et graves chez les personnes âgées.Elles représentent la troisième cause de mortalité après les cancers et les maladies cardio-vasculaires. Elles sont 3 à 5 fois plus fréquentes que chez l’adulte jeune.Parmi les raisons de cette fréquence accrue figurent le déficit relatif du système immunitaire au cours du vieillissement, l’existence d’une dénutrition, de troubles neuro-psychiatriques, d’anomalies de la déglutition, les pathologies préexistantes et les médicaments utilisés pour les traiter. En pratique, l’antibiothérapie chez le malade âgé est le plus souvent urgente, d’abord probabiliste;elle doit être d’action rapide,bactéricide et à large spectre.La posologie doit être la plus simple possible, la voie orale étant toujours privilégiée. Huit points essentiels sont à retenir concernant ces infections du sujet âgé et l’antibiothérapie à leur opposer. En premier, il faut suspecter une infection devant toute modification de l’état clinique. Les 2 sites d’infection les plus fréquents sont broncho-pulmonaire et urinaire. Il faut essayer d’éviter l’hospitalisation, afin de diminuer le risque de perte d’autonomie et d’infection nosocomiale.Avant de prescrire un traitement, il faut toujours calculer la clairance de la créatinine à l’aide de la formule de Cockcroft.Le risque d’interactions médicamenteuses doit toujours être à l’esprit. Les infections urinaires asymptomatiques, en particulier chez la femme âgée et en cas de portage d’une sonde urinaire,ne nécessitent pas de traitement.Les mesures générales telles que compléments nutritifs, hydratation, soins de nursing, etc., sont indispensables pour éviter l’apparition d’une dépendance. Les 3 antibiotiques de première intention chez la personne âgée sont l’amoxicilline-acide e clavulanique, les céphalosporines de 3 génération, les fluoroquinolones. ■ Trivalle C.Antibiothérapie et personnes âgées.Antibiotiques 2004; 6: 164-8.
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6 novembre 2004 • tome 33 • n°19 • cahier 1