Résumés des communications Parmi les patients ayant subi une chirurgie isolée sur les extrinsèques, 9 ont développé une déformation du pouce dans la paume et des cols de cygnes. Discussion.— Cette chirurgie permet d’obtenir de fac ¸on constante une amélioration hygiénique et transforme, dans 32 % des cas, la main non fonctionnelle en main d’appoint. Le taux élevé de déformations intrinsèques, démasquées par la détente isolée des extrinsèques, nous pousse vers le dépistage préopératoire par blocs anesthésiques. Conclusion.— Ces gestes à visée hygiénique sont stables dans le temps et dépassent les attentes du contrat de soin, par la récupération d’une fonction de préhension. Le dilemme reste entier entre le risque de démasquer une spasticité intrinsèque par un geste isolé sur les extrinsèques et la possibilité de récupérer une ébauche de préhension. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.074 64
Indications dans les stades précoces de la maladie de Preiser : méta-analyse et revue systématique
Hubert Lenoir ∗ , Bertrand Coulet , Cyril Lazerges , Michel Chammas Service de chirurgie de la main, du membre supérieur et des nerfs périphériques, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France ∗ Auteur
correspondant. Introduction.— L’ostéonécrose primitive du scaphoïde évolue vers la fragmentation, le collapsus carpien puis l’arthrose du poignet. L’objectif de cette méta-analyse est de préciser les indications aux stades précoces pour lesquels aucune recommandation n’est actuellement établie. Matériel.— L’échantillon de patients est issu d’une recherche bibliographique complétée par une série personnelle de 10 patients. Les articles, inclus à partir de « Medline » et « Science direct », ont été publiés en franc ¸ais et en anglais entre 1980 et 2011. Les revues de la littérature et les publications présentant des fractures ou des pseudarthroses associées ont été exclus. Méthodes.— Sur 29 articles, soit 136 patients, ont été relevées les données épidémiologiques et les données cliniques concernant la douleur, la mobilité et la force du poignet. La classification de Herbert et Lanzetta a permis d’évaluer les traitements en fonction du stade évolutif. Résultats.— Le stade de la nécrose était rapporté 85 fois. Sur 12 stades I, 10 ont été traités fonctionnellement. Huit d’entre eux ont été suivi radiologiquement montrant une aggravation dans 75 % des cas avec apparition de 3 stades 3 et 3 stades 4. Une guérison et une évolution stationnaire concernaient des enfants de 12 et 9 ans respectivement. Sur 36 stade II, le suivi radiologique de 10 des 15 traitements fonctionnels a montré une aggravation dans 90 % des cas avec 7 évolutions vers un stade 3 et 2 vers un stade 4. Six patients ont été secondairement opérés. Pour ce même stade, le suivi de 10 des 15 greffes vascularisées réalisées a montré une aggravation des lésions dans 40 % des cas avec 3 stades 3 et 1 vers le stade 4. Les 6 autres n’évoluaient pas ou présentaient une régression de la nécrose avec revascularisation. Aucune reprise chirurgicale n’était rapportée. À 48 mois de suivi moyen, l’arc de flexion-extension, la force et le Mayo Wrist Score étaient respectivement à 102◦ , 82 % du côté controlatéral et 75 points. Seulement 7 des 19 résections de la première rangée des os du carpe étaient classées. Discussion.— Le traitement fonctionnel des ostéonécroses primitives du scaphoïde ne stoppe pas l’évolution de la maladie à la différence de la chirurgie par greffon vascularisé. La place des résections de première rangée des os du carpe reste à définir.
S269 Conclusion.— Aucune greffe vascularisée n’a jamais été rapportée pour les stades 1. Cette option pourrait pourtant éviter l’apparition de stades évolués au traitement difficile. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.075 65
Nouvelles perspectives devant une arthrose globale post-traumatique du poignet : interposition d’un implant en pyrocarbone (Amandys) : revue d’une série de 8 cas
Jérôme Pierrart ∗ , Thibault Rousselon , Emmanuel Masmejean Unité de chirurgie de la main et des nerfs périphériques, hôpital européen Georges-Pompidou, 20, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 15, France ∗ Auteur
correspondant. Introduction.— En cas de destruction radiocarpienne, d’échec de résection de la première rangée ou d’arthrodèse partielle, il existe, à ce jour, deux options : la prothèse totale de poignet et la panarthrodèse. Ces deux solutions donnent des résultats contraignants. L’objectif de notre travail est d’évaluer une alternative thérapeutique : l’arthroplastie d’interposition avec implant en pyrocarbone, l’Amandys (Tornier Bioprofile). C’est un implant biconvexe, en forme d’amande, sans fixation ni ancrage. Le pyrocarbone possède un coefficient d’élasticité et une densité proche du tissu osseux. Il est validé en chirurgie de la main dans d’autres indications. Le but de notre étude est d’analyser les résultats radiocliniques préliminaires au recul minimal de six mois. Matériel.— La série comporte 8 patients, 5 hommes et 3 femmes, d’âge moyen de 60,25 ans. Il s’agissait de trois échecs de résection de la première rangée, d’un échec d’arthrodèse partielle, d’une panarthrose postinfectieuse, de trois SNAC wrist évolués avec atteinte de l’interligne radiolunaire (dont un après siliconite sur implant scaphoïdien). Méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique avec évaluation clinique : douleur, mobilités, force, quick dash et Patient Rated Wrist Evaluation (PRWE) ; et radiographique : hauteur carpienne, déviation radiale, glissement ulnaire, positionnement de l’implant et réaction osseuse à son contact. Résultats.— Une seule complication est survenue correspondant à une luxation dorsale du carpe, sous un implant en place sous la glène radiale, du fait probablement d’un mauvais creusement de la deuxième rangée. Les mobilités moyennes en préopératoire étaient pour la flexion de 36,9◦ (0—60) et de 30,6◦ (0—50) d’extension et au dernier recul de 42◦ (20—70) pour la flexion et de 40◦ (20—70) d’extension. La hauteur moyenne du carpe passait de 0,41 à 0,39 et le glissement ulnaire de 0,32 à 0,27. Un seul implant a entraîné une résorption osseuse sans traduction clinique. Discussion.— L’arthroplastie avec interposition en pyrocarbone semble donner des résultats encourageants et pourrait avoir sa place en tant qu’alternative à la prothèse du poignet ou la panarthrodèse. Elle autorise un certain degré de mobilité, une amélioration des douleurs et semble être bien tolérée radiologiquement. L’Amandys a l’avantage de ne pas couper les ponts, en cas d’insuccès, à la prothèse ou à l’arthrodèse. Nous n’avons pas retrouvé dans la littérature de série similaire. Conclusion.— L’implant en pyrocarbone apporte les avantages d’une technique simple, conserve une mobilité utile et n’interdit pas les travaux de force. Une validation à long terme est bien sûr nécessaire. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.076