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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S23–S55 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S23–S55
créatique exocrine (IPE). Quatre animaux, exempts de ligature, ont servi de groupe contrôle. Tous les animaux ont été équipés d’une canule iléo-caecale réentrante. Un test digestif et métabolique a été réalisé après ingestion d’un repas complet contenant de la caséine 15 N comme marqueur des protéines alimentaires. Les miniporcs IPE ont répété 3 fois le même test à 2 semaines d’intervalle, en absence de traitement enzymatique ou avec une substitution (Créon) à deux doses différentes (A : 7500 et B : 75000 FIPU lipase/repas). Un recueil complet du chyme iléal et des urines a été effectué pendant 16 h après le repas, ainsi que des prises de sang toutes les heures. L’azote total et l’enrichissement en 15N ont été déterminés dans les différents pools : chyme iléal, urée et ammoniac urinaires, urée, protéines et acides aminés plasmatiques, afin d’évaluer l’effet de l’IPE et du traitement enzymatique sur la digestion protéique et le métabolisme postprandial associé. Résultats. – La digestibilité de la caséine 15N a été drastiquement réduite chez les miniporcs IPE (29 ± 11 %) comparée aux contrôles (89 ± 6 %). La substitution enzymatique à la dose A a augmenté la digestibilité (58 ± 14 %), et a fortiori à la dose B (74 ± 14 %), sans différence significative entre ce dernier groupe et le contrôle. Les pertes d’azote 15N dans les urines ont diminué de 4,8 ± 2,5 % de l’ingéré chez les contrôles à 0,6 ± 0,4 % chez les animaux IPE. Ce niveau tendait à être restauré par le traitement, sans différence entre les deux doses. La perte urinaire d’azote 15N était corrélée à la digestibilité (R = 0,6 ; P = 0,006). De même, l’incorporation de l’azote 15 N dans les protéines plasmatiques étaient corrélée à la digestibilité (R = 0,5, P = 0,004). Conclusion. – La perte de digestibilité due à l’insuffisance pancréatique est restaurée de manière dose dépendante par le traitement enzymatique. Une bonne corrélation est observée entre la digestibilité et le transfert d’azote 15N dans l’urine et les protéines plasmatiques, confirmant nos précédents résultats chez l’Homme. Le repas test à l’azote 15N s’avère un test intéressant. Sa capacité à rendre compte d’une malabsorption protéique modérée doit être confirmée. Références : Airinei G, Gaudichon C, Bos C, Bon C, Kapel N, Bejou B, Raynaud JJ, LuengoþC, Aparicio T, Levy P, Tome D, Benamouzig R : Postprandial protein metabolism but not a fecal test reveals protein malabsorption in patients with pancreatic exocrine insufficiency. Clin Nutr 2011;30:831-837.
O30 Étude prospective de la pose d’un bouton de gastrostomie en un temps par voie endoscopique chez l’enfant A. Jacob1,*, D. Druelle1, A. Robert-Dehault1, S. Coopman1, D. Guimber1, D. Turck1, F. Gottrand1, L. Michaud1 1 Service de gastroentérologie pédiatrique, Hôpital Jeanne de Flandre, CHRU de Lille, Lille, France Introduction et but de l’étude. – La gastrostomie percutanée endoscopique (GPE) est la voie d’abord de référence pour l’alimentation entérale prolongée. La pose d’un bouton de gastrostomie « d’emblée », selon la technique push après réalisation d’une gastropexie par ancrage en T, est peu décrite chez l’enfant. Les objectifs de ce travail étaient d’évaluer l’expérience de cette technique chez l’enfant, de décrire ses complications immédiates et à moyen terme et d’analyser la courbe d’apprentissage des opérateurs sur une durée de 3 ans. Matériel et méthodes. – Il s’agit d’une étude prospective, descriptive et mono centrique. Tous les patients, âgés de 0 à 18 ans,
pour lesquels a été retenue l’indication de la mise en place d’une gastrostomie, entre août 2009 et août 2012 ont été inclus. Les données auxologiques, la maladie sous-jacente et les indications de la gastrostomie ainsi que les différentes étapes techniques de la pose ont été enregistrés. Résultats. – 183 patients ont été inclus, d’âge moyen 4,5 ans (1 mois-17 ans) et de poids moyen 13,6 kg (2,4 kg-57 kg) ; 93 % avaient une gastrostomie pour une indication nutritionnelle, 45 % pour des troubles de déglutition. 53 % avaient une pathologie neurologique sous-jacente. Neuf échecs ont été recensés, 5 étaient dus à une transillumination impossible. Le geste n’a posé aucune difficulté dans 65 % des cas. L’étape de la technique perçue comme la plus difficile était la dilatation de l’orifice de stomie (10 %). Il y avait significativement moins de difficultés chez les patients âgés de moins de1 an (26 % vs 43 %). Les complications, qu’elles soient précoces ou tardives, ont été mineures et majoritairement constituées de la perte accidentelle du bouton (35 %), des infections péristomiales modérées (10 %) et des hétérotopies gastriques (24 %). La durée d’hospitalisation moyenne au décours du geste était de 4,7 jours. La durée du geste, le taux d’échecs et le taux de complications précoces ont diminué de façon significative entre la première et la seconde moitié de l’étude (24 min +/– 24,5 vs 14 min +/– 5,1 p < 0,001 ; 10 % vs 1 %, p = 0,007 ; 52 % vs 24 %, p < 0,001 respectivement). Le délai moyen entre la pose du bouton et son premier changement était de 4,4 mois (7 jours-8 mois). On notait chez 77 % des patients la présence d’au moins 1 ancre métallique de gastropexie toujours présente dans l’estomac au contrôle radiologique du premier changement de bouton. Conclusion. – La mise en place d’un bouton d’emblée par voie endoscopique est une technique fiable, sûre et simple d’apprentissage. Elle nous paraît une bonne alternative à la technique « Pull » et évite une deuxième anesthésie pour la pose d’un bouton.
SESSION PLÉNIÈRE 2 O31 Étude randomisée contrôlée multicentrique d’une nutrition entérale immuno-modulatrice chez le patient de réanimation ventilé J.-C. Preiser1, L. Petit2,*, F. Sztark2, J.-F. Timsit3, J.-L. Vincent1, J.-F. Zazzo4, A. R. van Zanten 5 1 ICU, Erasme University Hospital, Bruxelles, Belgique, 2 Réanimation chirurgicale et traumatologique, CHU Pellegrin, Bordeaux, 3 Hopital Universitaire A Michallon, Grenoble, 4Hôpital Antoine-Béclère, Clamart, France, 5 Gelderse Vallei Hospital, Ede, Pays-bas Introduction et but de l’étude. – L’utilisation de solutions « immunomodulatrices » comportant des pharmaconutriments (glutamine, acides gras omega-3, sélénium et autres anti-oxydants) a été suggérée en vue de réduire l’incidence de complications infectieuses et d’améliorer le prognostic vital chez le malade agressé de réanimation.