Dossier thématique Sociologie de l’alimentation
Obésité, alimentation et image du corps Obesity, diet, and body image
T. de Saint-Pol
Résumé
Département de sciences sociales, École normale supérieure de Cachan, Cachan.
Pour comprendre les pratiques alimentaires et leurs différenciations sociales, il est nécessaire de s’intéresser également aux représentations du corps et aux idéaux qu’en ont les individus. En effet, si l’obésité constitue aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique, la corpulence des individus est un caractère physique très particulier, mêlant étroitement des questions de santé, mais aussi d’apparence, dans lesquelles l’alimentation tient une grande place. Or, la perception que chacun d’entre nous a de sa corpulence varie fortement entre les groupes sociaux et entre hommes et femmes, ce qui a des conséquences directes sur les pratiques, notamment alimentaires, et sur les inégalités sociales.
Mots-clés : Poids – normes – corps – inégalités sociales. Summary To understand food practices and their social differentiation, it is necessary to look also at representations of the body and ideals that have individuals. Indeed, if obesity is now a major public health issue, the corpulence is a very special physical character, mixing closely health and appearance issues, in which food plays an important part. But the perception that each of us has of his size varies greatly between social and gender groups, which has a direct impact on practices, especially food, and social inequalities.
Key-words: Weight – standards – body – social inequalities.
Étudier le rapport au corps pour comprendre l’alimentation
Correspondance Thibaut de Saint-Pol Département de sciences sociales École normale supérieure de Cachan 61, av. du Président-Wilson 94230 Cachan
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• Les différences de pratiques alimentaires entre milieux sociaux se traduisent dans les corps et se donnent à voir quotidiennement dans l’apparence des individus, à la fois marqueur d’appartenance et instrument de distinction. C’est pourquoi une réflexion sur les pratiques alimentaires et leurs différenciations sociales ne peut faire l’économie de la question du corps et de ses représentations. Lorsqu’un inconnu se présente à nous, ses premières apparitions ont toutes chances de nous mettre en mesure de prévoir le groupe social auquel il appartient [1]. On peut, ainsi, lire sur le corps d’un individu son identité
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sociale. L’ensemble de ses caractéristiques, parmi lesquelles on trouve, bien sûr, la corpulence, joue le rôle de marqueurs. Il ne s’agit alors plus seulement du corps dans sa réalité biologique, mais de l’image qu’il renvoie : son apparence. • Notre expérience quotidienne, mais aussi notre rapport aux autres, sont nécessairement médiatisés par notre corps. La manière dont le corps apparaît à soi-même et aux autres est ainsi un véritable enjeu social, dans la mesure où il traduit ce que l’individu est pour la société [2]. Ainsi, depuis le XVIIe siècle, il existe, par exemple en France, une différenciation sociale des silhouettes, d’abord marquée par opposition entre « rectitude » et « relâchement », puis entre maigreur et rondeur, qui trouve son pendant dans les pratiques alimentaires
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Dossier thématique Sociologie de l’alimentation des différents milieux sociaux [3]. Ce qui est jugé désirable varie toutefois fortement en fonction de l’époque, de la culture et des milieux sociaux. Il n’y a pas si longtemps, en France, au XIXe siècle, c’est une corpulence élevée qui était généralement préférée, notamment par opposition à la minceur des plus pauvres qui rencontraient des difficultés pour se nourrir. La situation s’est inversée aujourd’hui, et les classes populaires valorisent plutôt la « force », tandis que les classes plus favorisées valorisent plutôt la « forme » et donc la minceur, opposition que l’on retrouve également, dans une certaine mesure, entre hommes et femmes. De ces valeurs découlent différents usages du corps qui contribuent à le modeler, mais aussi différentes manières de s’alimenter. • L’activité professionnelle, notamment, modèle et transforme le corps. C’est le cas, bien sûr, par sa dimension physique et par le développement musculaire qu’elle peut impliquer, mais aussi, plus généralement, par l’ensemble des conditions de travail (nature des tâches effectuées, posture, accidents, rôle de l’apparence...), ce qui a également des conséquences sur l’alimentation. En effet, non seulement le corps est marqué par le travail, mais le degré d’utilisation professionnelle du corps influence le rapport établi par l’individu à son corps et sa manière de s’alimenter. Ainsi, l’expérience que les classes populaires ont de leur corps tient traditionnellement, en France, à l’expérience que ses membres ont de leur force physique, ce qui les amène à plutôt privilégier des aliments « nourrissants » et « fortifiants » [4]. Dans son étude du « monde privé » des ouvriers, Olivier Schwartz met ainsi en avant le statut « dénarcissisé » du corps qui caractérise, selon lui, les femmes de la population ouvrière en France [5]. Le corps apparaît d’abord comme un instrument de travail et est principalement utilisé comme tel, pour les hommes, mais aussi pour les femmes. Ces dernières se préoccupent moins de le soigner ou de le mettre en valeur comme porteur d’une image ou instrument de séduction que les femmes en haut de la hiérarchie sociale, ce qui participe aux différenciations sociales des pratiques alimentaires et du rapport à la santé, dont témoigne, notamment,
le développement de l’obésité dans ces milieux sociaux moins favorisés.
Le sociologue face à l’obésité • Si l’obésité a des conséquences directes sur la santé, et constitue aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique, la corpulence mêle étroitement des questions d’apparence et de santé dans lesquelles l’alimentation tient une place prépondérante [6, 7]. L’apparence physique, support de la « première impression », s’avère essentielle dans l’ensemble de nos relations avec les autres. C’est vrai dans le monde professionnel, et les obèses y subissent de nombreuses discriminations, mais également dans les autres dimensions de la vie sociale, comme la vie affective. Mais qu’est-ce qu’être trop gros ? Les réponses sont multiples, ambivalentes, selon qu’on prend la réponse d’un médecin ou le jugement porté sur son propre corps, l’avis d’une femme ou d’un homme, celui d’un ouvrier ou d’un cadre. Une vision simpliste de l’obésité, pourtant couramment répandue, en fait un problème univoque dont la source tiendrait à des traits de caractère (« contrôle-toi », « bouge-toi »), alors que l’environnement ou l’histoire de la personne est tout aussi essentiel pour comprendre ce qui est en en jeu. • Une des difficultés, mais qui constitue aussi une richesse de cet objet d’étude, tient précisément au fait que l’obésité est un phénomène complexe, sur lequel aucune discipline ne peut prétendre parler seule. Si nous ne sommes pas égaux biologiquement face à la prise de poids, et s’il est incontestable que certains d’entre nous prennent du poids plus facilement que d’autres, l’augmentation de l’obésité dans le monde ne peut s’expliquer par la seule génétique. De même, si l’environnement social semble essentiel pour comprendre la prise de poids, la sociologie ne peut expliquer, à elle seule, les motivations qui poussent certaines personnes à manger toujours trop. L’obésité requiert la pluridisciplinarité, et tisse des liens étroits entre des disciplines qui n’ont pas toujours l’habitude de dialoguer.
• La corpulence, parce que l’individu en apparaît généralement responsable, joue un rôle particulier dans les interactions et la construction des identités sociales. Mais, la corpulence présente d’autres avantages pour le sociologue, qui en font une porte d’entrée idéale pour mettre en évidence les enjeux que le corps incarne et dissimule. – Tout d’abord, parce qu’il s’agit d’un caractère corporel qui varie au cours de la vie et sur lequel chacun d’entre nous peut agir, au moins dans une certaine mesure, et qui donne lieu à une multitude de comportements différenciés socialement. – Ensuite, contrairement à la plupart des autres caractères corporels, la corpulence peut être approchée au moyen d’un instrument de mesure relativement objectif, l’indice de masse corporelle (IMC), reposant sur le poids et la taille, qui sont des données assez faciles à recueillir pour un grand nombre de personnes. Il est donc possible de l’étudier quantitativement. – Enfin, depuis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié, à la fin des années 1990, l’augmentation de l’obésité de « première épidémie mondiale non contagieuse (non-communicable disease) », la corpulence fait régulièrement la une des journaux, et est l’objet d’une très forte médiatisation entremêlant des aspects médicaux et sociaux, influençant les pratiques alimentaires.
L’obésité, entre apparence et santé • Il est en effet essentiel de ne pas perdre de vue que l’obésité n’est pas qu’un problème médical. Si la corpulence fait, plus que jamais, l’objet d’une attention permanente et de multiples stratégies au niveau individuel, c’est au moins autant pour des questions d’apparence que de santé. La pratique des régimes alimentaires, par exemple, se veut reliée à des raisons de santé, mais l’apparence s’avère, en réalité, généralement la motivation première. L’étude des pratiques et des motivations des régimes alimentaires met ainsi en évidence une concentration de la pression sociale sur certaines catégories de la population : les femmes, les plus jeunes
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Obésité, alimentation et image du corps
et les classes moyennes. Au travers de notre rapport à la corpulence se lisent beaucoup de choses sur notre société. • Le corps et ses formes représentent en effet, depuis longtemps, un enjeu de distinction sociale, dans la mesure où ils donnent à voir aux autres le statut que nous occupons dans la société. De la même manière que la beauté allait de pair avec la pâleur de la peau au Moyen-âge, parce qu’elle signifiait l’oisiveté par opposition, notamment, à la peau des paysans brunie par le soleil, une corpulence élevée signifiait autrefois la richesse, par opposition à la maigreur des pauvres. Aujourd’hui, c’est l’inverse : le bronzage s’oppose à la blancheur de ceux qui n’ont pas des revenus suffisants pour partir en vacances, et les femmes les plus corpulentes signalent ainsi, d’une certaine manière, qu’elles n’ont pas les ressources – ou le savoir-faire – pour être minces.
en France métropolitaine, contre 15 % des hommes [INSEE, enquête Handicap santé 2008] (figure 2). L’écart avec les diplômés du supérieur est de 8 points pour les hommes, mais il est de 13 points pour les femmes, ce qui est considérable. L’augmentation de l’obésité en France, dans les années 1990, s’est traduite par une augmentation des inégalités, qui a plus touchée les femmes. En France, le lien entre obésité et pauvreté vaut ainsi surtout pour les femmes ; on constate que les femmes les moins bien payées, ou vivant dans les milieux les plus défavorisés, sont les plus corpulentes. Alors que pour les hommes, une forte corpulence
peut aussi aller de pair avec un statut social ou un revenu élevé. Deux effets produisent cette situation. – Tout d’abord un effet de causalité : c’est parce qu’elles sont plus pauvres que ces femmes sont les plus corpulentes, notamment par une accessibilité moindre à des produits alimentaires de qualité ou à des activités onéreuses, sportives par exemple. – L’autre effet qui peut être mis en avant est un effet de sélection : c’est parce qu’elles sont plus corpulentes qu’elles sont moins bien payées et, qu’à l’inverse, les femmes les plus minces ont des salaires, en moyenne, plus élevés.
Le poids des inégalités • Ainsi, la corpulence donne à voir des inégalités qui touchent autant la santé que la position sociale. Si la corpulence a fortement augmenté en France depuis les années 1980, avec une accélération depuis les années 1990, cette évolution n’a pas touché également tous les groupes sociaux [8]. Si le nombre de personnes obèses augmente dans toutes les régions en France, l’Est et le Nord restent les zones géographiques où l’obésité est la plus fréquente. L’écart entre les catégories socioprofessionnelles reste élevé, et s’est fortement accru : l’obésité augmente beaucoup plus vite depuis les années 1990 chez les agriculteurs ou les ouvriers que chez les cadres et professions intellectuelles supérieures. Par ailleurs, plus un individu est diplômé, moins il a de risques d’être obèse. En 2008, 17 % des personnes sans diplôme ou ayant au plus un brevet des collèges sont obèses en France, contre seulement 6 % des diplômés du supérieur [INSEE, enquêtes Santé] (figure 1). • Mais ces disparités selon les milieux sociaux se doublent également d’un effet de genre : les inégalités sont plus fortes pour les femmes. Ainsi, 19 % des femmes et sans diplôme ou ayant au plus un brevet, étaient obèses en 2008,
Figure 1. Évolution de la prévalence de l’obésité selon le niveau de diplôme, en France métropolitaine [Source : INSEE, enquêtes Santé]. En 1981, 6,9 % des individus sans diplôme ou ayant au plus un brevet, étaient obèses.
Figure 2. Prévalence de l’obésité selon le sexe et le niveau de diplôme, en France métropolitaine [Source : INSEE, enquête Handicap santé 2008]. En 2008, 18,8 % des femmes et 14,5 % des hommes sans diplôme ou ayant au plus un brevet, étaient obèses.
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Dossier thématique Sociologie de l’alimentation – Aux différences de consommation, s’ajoutent les divergences de représentations et de valorisations du corps qui conduisent, elles aussi, à façonner les corps. • Les ressources économiques et culturelles influencent ainsi les pratiques et les représentations corporelles, les plus pauvres ayant, par exemple, plus de difficultés à accéder à des aliments de bonne qualité nutritionnelle. Mais le corps et son apparence influent également sur la vie des individus, leur carrière professionnelle par exemple. La minceur est, aujourd’hui, pour les femmes une sorte de diplôme supplémentaire que le marché du travail reconnaît financièrement. Ces discriminations jouent dès l’adolescence, et sont ensuite renforcées par le marché du travail. Les jeunes hommes obèses atteignent une situation sociale inférieure à celle des autres hommes et, à l’inverse, les femmes minces bénéficient, en moyenne, de plus de promotions professionnelles au cours de leur carrière. Le temps passé au chômage augmente également avec la corpulence en France, ainsi que la difficulté à retrouver un emploi. Cette stigmatisation est observée dans toutes les dimensions de la vie sociale, certaines populations cumulant ainsi des handicaps liés à leur santé, des handicaps sociaux, sur le marché du travail par exemple, et même des handicaps psychologiques liés à une mésestime de soi, toutes ces dimensions interagissant les unes avec les autres.
Une inégalité entre hommes et femmes • Derrière cette quête du corps désirable se cachent des rapports de force. Les formes du corps et la corpulence sont devenues, aujourd’hui, le vecteur par excellence de cet idéal vers lequel doit tendre un corps pour être désiré ou pouvoir susciter le désir. Ainsi, il n’est pas anodin que la perception de la corpulence varie fortement entre les hommes et les femmes. La corpulence renvoie plutôt à la beauté – et donc à la minceur – chez les femmes ; à l’inverse, pour les hommes, la corpulence est généralement reliée à l’idée de force, pour laquelle un certain surpoids est accepté [9]. Derrière l’obésité, associée à la santé, se trouve
Les points essentiels • La question du corps et de ses représentations est essentielle pour comprendre les pratiques alimentaires et leurs variations sociales. • Le corps qui est jugé désirable est très différent selon l’époque, la culture et le milieu social. • L’augmentation de l’obésité en France, dans les années 1990, s’est traduite par une augmentation des inégalités sociales, qui a touché plus particulièrement les femmes. • La corpulence mêle étroitement des questions de santé et d’apparence, qui jouent sur les pratiques alimentaires.
ainsi, le plus souvent, une question d’apparence, aussi bien dans le regard porté sur autrui que sur soi-même. • Les pratiques alimentaires et physiques entretiennent un lien étroit avec la corpulence et les représentations qui y sont liées. Le genre constitue donc également la dimension clé pour la compréhension de ces pratiques. C’est le cas, en particulier, des régimes alimentaires, qui répondent eux aussi à une préoccupation, surtout esthétique pour les femmes, plutôt médicale pour les hommes. De même, lorsque la pratique d’un sport est associée à une préoccupation de corpulence, les femmes visent surtout à perdre du poids, et donc à être plus minces, tandis que les hommes visent à en gagner, notamment en prenant du muscle, en lien avec la dévalorisation du sous-poids masculin. Les choix alimentaires doivent ainsi aussi se comprendre en rapport avec les normes corporelles dans nos sociétés. En France, chez les cadres, il y a peu de tolérance du surpoids chez l’enfant, alors que chez les familles les plus modestes, les rondeurs enfantines apparaissent plus tolérées [10]. • Le rapport au corps dans nos sociétés contemporaines se fait sous l’égide de la responsabilité : nous apparaissons responsables de notre corps et de notre apparence. Nous partageons l’idée que chacun a le corps qu’il mérite. Les mots prononcés par la famille, les enseignants, les médecins, jouent un grand rôle dans ce phénomène. Si vous êtes trop gros, c’est donc de votre faute. L’obésité est ainsi associée à de nombreux stéréotypes psychologiques, allant de la paresse à la bêtise, ou au laisser-aller. On observe ainsi un glissement de la responsabilité de son corps à la culpabilité. La plupart des personnes obèses se sentent ainsi
coupables de leur corpulence élevée. Elles incorporent, au sens littéral du terme, les normes du corps désirables et les stéréotypes dont elles font l’objet. D’où l’importance d’éclairer les processus de construction des inégalités de corpulence, afin de contribuer à lutter contre ces stéréotypes, dont sont plus particulièrement victimes certaines catégories de la population, et notamment les femmes, et mieux comprendre les pratiques alimentaires, de régime par exemple, qui y sont liées. Déclaration d’intérêt L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêt en lien avec cet article.
Références [1] Goffman E. Stigmates. Les usages sociaux des handicaps. Traduction de Alain Khim. Paris:Éditions de Minuit;1975. [2] Shilling C. The body and social theory, 2nd edition. London:Sage Publication;2003. [3] Vigarello G. Histoire de la beauté. Le corps et l’art d’embellir de la Renaissance à nos jours. Collection Histoire de la France Politique, Paris:Seuil;2004. [4] Boltanski L. Les usages sociaux du corps. Les Annales (Économie Société Histoire) 1971;26:205-33. [5] Schwartz O. Le monde privé des ouvriers. Hommes et femmes du Nord. Paris:Presses Universitaires de France (PUF);1990. [6] Fischler C. L’Homnivore. Paris:Odile Jacob;1990. [7] Poulain JP. Sociologie de l’obésité. Collection Sciences sociales et sociétés, Paris:Presses universitaires de France (PUF);2009. [8] de Saint Pol T. Evolution of obesity by social status in France, 1981–2003. Econ Hum Biol 2009;7:398-404. [9] de Saint Pol T. Le corps désirable. Hommes et femmes face à leur poids. Collection Le Lien social, Paris : Presses universitaires de France (PUF) ; 2010. [10] Régnier F, Masullo A. Obésité, goût et consommation. Intégration des normes d’alimentation et appartenance sociale. Rev Fr Soc 2009;50:747-73.
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