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Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S52–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 2011(2011) S52–S153
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Département de Santé publique, hôpital Avicenne, Bobigny, France, 3 The George Institute for Global Health, University of Sydney, Sydney, Australie, 4Département de Nutrition, hôpital Ambroise-Paré, université Versailles-Saint-Quentin, Boulogne-Billancourt, France Introduction et but de l’étude. – Les relations entre qualité de l’alimentation et développement de l’obésité sont complexes et leur connaissance reste limitée. L’objectif de cette étude était d’évaluer et comparer la valeur prédictive de six scores mesurant la qualité de l’alimentation sur l’évolution du poids et le risque d’obésité après 13 ans de suivi, chez des adultes âgés de 45 ans et plus. Matériel et Méthodes. – Six scores reflétant l’adéquation à différentes recommandations nutritionnelles (recommandations françaises, américaines, alimentation méditerranéenne : PNNS-GS, DGAI, DQI-I, MDS, rMED et MSDPS) ont été calculés pour 3 151 participants de l’étude SU.VI.MAX. L’association entre ces scores et l’évolution du poids sur 13 ans a été évaluée à l’aide de modèles de régression linéaire multivariée. Le risque d’obésité a été analysé par régression logistique, afin d’obtenir des odds ratios OR et intervalles de confiance à 95 % du risque d’obésité pour l’augmentation d’un écart-type de score. Résultats. – Des valeurs plus élevées de score, i.e. une meilleure adéquation aux recommandations nutritionnelles ou à un régime méditerranéen (sauf le MSDPS), étaient associées avec une moindre prise de poids chez les hommes (toutes les P-value de tendance < 0,05). De plus, chez les hommes les OR (95 %IC) de devenir obèse après 13 ans de suivi associé à l’augmentation d’un écart-type de score étaient compris entre 0,63 (0,51-0,78) pour le DGAI et 0,72 (0,59-0,88) pour le MDS. Ces associations étaient plus faibles ou non statistiquement significatives chez les femmes. Conclusion. – Les six scores de qualité de l’alimentation prédisent le risque d’obésité et de prise de poids globalement de manière comparable. Dans cette population, une adéquation forte à ces scores présente une association protectrice sur la prise de poids et l’obésité, surtout chez les hommes.
P025 Présentation du projet PhenoMeNep : phénotypage des consommations alimentaires par la métabolomique pour l’épidémiologie nutritionnelle Touvier M*1, Pujos-Guillot E2, Giacomoni F2, Martin J-F 2, Fezeu L1, Arnault N1, Lyan B 2, Meklat N 2, Quintana M3, Césaire D 2, Gueho S1, Comte B3, Hercberg S1, Galan P1, Manach C3 1Unité de Recherche en Épidémiologie nutritionnelle, Inserm U557/Inra/Cnam/Paris-13, Bobigny, 2 UMR 1019, Plateforme d’Exploration du Métabolisme, 3UMR 1019, Phénotype métabolique et Nutrition préventive, Inra, Saint-Genès-Champanelle, France Introduction et but de l’étude. – L’épidémiologie nutritionnelle a aujourd’hui besoin de meilleurs outils pour caractériser les consommations alimentaires individuelles et améliorer l’étude des interactions entre génotype, alimentation et métabolisme, et leur mise en relation avec le risque de pathologies chroniques. Les développements récents de la métabolomique ont ouvert de nouvelles perspectives de phénotypage des consommations, par l’analyse des
centaines de métabolites de nutriments et micro-constituants retrouvés dans les fluides biologiques après digestion des aliments (fraction « Food metabolome »). Dans le cadre d’un précédent programme ANR (Agruvasc) l’UNH a obtenu des résultats prometteurs sur la recherche de biomarqueurs de la consommation d’agrumes par une approche métabolomique (« preuve de concept »). Aujourd’hui le manque de méthodes optimisées et d’outils spécifiques constitue un frein important à l’utilisation de cette approche pour la recherche de biomarqueurs de consommation. Un des principaux objectifs du projet PhenoMeNep est de développer des stratégies d’analyse basées sur la spectrométrie de masse haute résolution ainsi que des outils adaptés à l’étude du Food metabolome, en particulier une base de données contenant l’ensemble des métabolites des micro-constituants végétaux. L’objectif est de maximiser la couverture du Food Metabolome, ainsi que de faciliter l’identification des métabolites de micro-constituants végétaux dans les métabolomes. Un autre objectif majeur du projet est de déterminer si l’approche métabolomique peut être utilisée directement dans les cohortes pour identifier de nouveaux biomarqueurs de consommation alimentaire. Matériel et Méthodes. – Une exploration des métabolomes urinaires et plasmatiques de 66 faibles et 144 forts consommateurs de fruits et légumes sélectionnés dans la cohorte SU.VI.MAX2 sur la base des questionnaires alimentaires (enregistrements de 24 h + questionnaire de fréquence) sera réalisée selon les méthodes optimisées dans le projet. Les forts et les faibles consommateurs seront appariés sur le sexe, l’âge, la saison de prélèvement et l’IMC. L’utilisation des méthodes optimisées dans le projet permettront l’acquisition de profils métaboliques plasmatiques et urinaires. Les outils bioinformatiques et la base de données spécifique seront utilisés pour identifier des signaux discriminants et mettre en évidence de nouveaux biomarqueurs potentiels de la consommation de fruits et légumes. Résultats. – Le projet a débuté en janvier 2011. Les résultats seront disponibles courant 2012. Conclusion. – Ce projet devrait constituer une étape importante dans l’évolution de la caractérisation des consommations alimentaires pour l’épidémiologie nutritionnelle. Financement : ANR ALIA 2010-007
P026 Profils de comportement alimentaire des personnes âgées en Aquitaine et au Québec Allès B*1, 2, 3, 4, Samiéri C1, 2, Lorrain S1, 2, Jutand M-A1, 2, Carmichael P-H3, Shatenstein B5, 6, Payette H7, 8, Laurin D3, 4, Barberger-Gateau P1,2 1Équipe épidémiologie de la nutrition et des comportements alimentaire, Inserm U897, 2 Université Bordeaux Ségalen, Bordeaux, France, 3 Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec, 4 Université Laval, Québec, 5 Université de Montréal, 6 Centre de recherche, Institut universitaire de gériatrie de Montréal, Montréal, 7 Centre de recherche sur le vieillissement, de santé et des services sociaux – Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke, 8 Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Canada
Abstracts / Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S51–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 (2011) S52–S153
Introduction et but de l’étude. – Les effets de nutriments isolés dans certaines pathologies chroniques ont été étudiés chez l’humain avec des résultats hétérogènes. Au contraire, des profils de comportements alimentaires, reflétant la complexité de la synergie des aliments, sont des approches prometteuses pour étudier le lien entre maladies chroniques et nutrition. Les méthodes exploratoires permettent de caractériser les comportements alimentaires réels de la population, sans faire référence à des effets a priori protecteurs de certains nutriments. L’objectif était de définir et de caractériser en termes de consommations de nutriments, d’aliments et d’adhésion à des pratiques alimentaires reconnues « saines » des profils alimentaires, dans deux populations de personnes âgées d’au moins 65 ans : française et québécoise. Matériel et Méthodes. – Les données furent recueillies via deux études de cohorte : l’étude des 3-Cités (3C, France) comprenant à l’inclusion 2 104 sujets âgés de 65 ans et plus résidant à domicile (région de Bordeaux) ainsi que l’étude NuAge (Québec), incluant 1 793 sujets âgés entre 68 et 84 ans résidant à domicile (région de Sherbrooke et Montréal). Des analyses en composantes principales (ACP) ont été réalisées selon la même méthode dans les deux populations, à partir des quantités journalières de nutriments consommés obtenues par rappels de 24 heures. Les composantes ou profils ont été décrits en termes de consommations journalières de nutriments et d’aliments et comparés aux comportements alimentaires reconnus sains. Résultats. – Pour l’échantillon 3C, la moyenne d’âge est de 76,5 ans (é-t : 5,1) avec 63 % de femmes. Pour l’échantillon NuAge, la moyenne d’âge est de 74,4 ans (é-t : 4,2) avec 53 % de femmes. Trois composantes exprimant 50 % de la variance dans 3C et 57 % dans NuAge ont été extraites des données de chacune des populations. Dans les deux populations, la première composante (3C : 32 % de la variance, NuAge : 39 %) était caractérisée par des fortes consommations de la plupart des nutriments et semble refléter une bonne variété nutritionnelle. La seconde composante (3C : 10 % de la variance, NuAge : 9 %) reflétait des consommations moindres de nutriments importants tels que les fibres et certains antioxydants. Une comparaison des consommations par composante a été effectuée sur les groupes alimentaires communs aux deux populations. Une opposition semble exister entre les deux premières composantes, particulièrement dans la cohorte NuAge. La première serait typique des comportements alimentaires reconnus comme sains alors que la seconde reflèterait une alimentation plus déséquilibrée. Conclusion. – Cette comparaison France-Québec permet de mettre en avant les similarités et spécificités des profils alimentaires dans deux populations âgées au contexte culturel différent.
P027 Meilleure reproductibilité de l’accéléromètre uniaxial Actigraph par rapport à l’accéléromètre triaxial RT3 dans les conditions habituelles de vie Vanhelst J*1, Baquet G2, Gottrand F3, Béghin L3 1 CIC-9301 – Inserm-CH&U de Lille, CHRU de Lille, Lille, France, 2 EA4408, Faculté des Sciences du Sport, université de Lille-2, Ronchin, France, 3 Inserm U995, IFR114, Faculté de médecine, université Lille-2, France, Lille, France
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Introduction et but de l’étude. – L’accéléromètre uniaxial Actigraph® (Modèle GT1M, Actigraph, Shalimar, USA, CA) et l’acéléromètre triaxial RT3® (Stayhealthy Inc, Monrovia, USA, CA) sont les deux appareils les plus régulièrement utilisés dans le domaine de la recherche nutritionelle et la mesure de l’activité physique. Les études épidémiologique, nécessitent souvent l’utilisation simultanée de plusieurs accéléromètres et la reproductibilité est donc un critère majeur du choix des appareils. À notre connaissance, aucune étude n’a évalué de la reproductibilité inter-instrument des accéléromètres uniaxiaux et triaxiaux dans les conditions habituelles de vie. Le but de notre travail était donc d’évaluer la reproductibilité inter-instrument des deux modèles d’accéléromètres (Actigraph et RT3) à différents niveaux d’activité physique durant les conditions habituelles de vie. Matériel et Méthodes. – Quinze adultes sains, âgés de 22 à 33 ans, ont participé à cette étude. Huit accéléromètres Actigraph et cinq accéléromètres RT3 ont été attachés au niveau du dos et de la hanche droite à l’aide d’une ceinture élastique. Le positionnement des différents appareils a été randomisé. Suite à la pose des accéléromètres, des instructions appropriées sur leurs utilisations ont été données au participant (enlever les appareils pour la nuit, pour les pratiques aquatiques…). Les mêmes accéléromètres ont été utilisés lors de l’étude. Les accéléromètres ont été portés durant une journée complète (24 heures) dans des conditions habituelles de vie. Le niveau d’activité a été classé en sédentaire, léger, modéré et vigoureux selon les seuils préalablement validés pour ces deux acceléromètres. Le coefficient de variation inter-instrument (CV) pour chaque intensité a été évaluée en utilisant la formule suivante : CV = écart type de la mesure × 100/moyenne de la mesure pour chaque intensité. Le test de U de Mann & Whitney a été utilisé pour comparer la différence entre les deux modèles d’accéléromètres. Résultats. – Les participants ont porté en moyenne les accéléromètres 768 ± 164 min. Pour les deux accéléromètres, le coefficient de variation diminue avec l’augmentation de l’intensité de l’activité physique (tableau 1). Les coefficients de variation de l’accéléromètre uniaxial Actigraph étaient inférieurs à ceux de l’accéléromètre triaxial RT3 quelle que soit l’intensité (p < 0,05). Table 1. Coefficient de variation inter-instrument (%) pour chaque intensité Sédentaire
Légère
Modérée
Vigoureuse
Actigraph (n = 8)
10,5 ± 3* [7,1-15,5]
4,2 ± 1* [2,9-6]
3,5 ± 1,9* [1,8-7,9]
3 ± 1,3* [1,2-4,8]
RT3 (n = 5)
35,5 ± 3,1 [31,3-39,8]
27,1 ± 2,5 [23,4-30]
20,1 ± 2,5 [16,7-23,4]
12,6 ± 3,1 [9,8-19,2]
* U-Mann & Whitney Test
Conclusion. – Cette étude montre que l’accéléromètre uniaxial Actigraph® a une meilleure reproductibilité que l’accéléromètre triaxial RT3®. Même si les accéléromètres triaxiaux sont très précis pour évaluer les profils d’activité physique dans les conditions habituelles de vie, l’évaluation des comportements sédentaires peuvent être inexacts en raison de la mauvaise reproductibilité de cet appareil.