P157 Évaluation des pratiques professionnelles du dépistage et de la prise en charge nutritionnelle du patient cancéreux hospitalisé en oncologie

P157 Évaluation des pratiques professionnelles du dépistage et de la prise en charge nutritionnelle du patient cancéreux hospitalisé en oncologie

Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 gique (OR = 1,58 ; p = 0,009). De plu...

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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175

gique (OR = 1,58 ; p = 0,009). De plus, les patients sévèrement dénutris présentaient une durée de séjour à l’hôpital plus élevée (54,3 ± 36,6 j ; p < 0,001) comparé aux 2 autres groupes nutritionnels (dénutrition modérée : 45,2 ± 31,3 j ; pas de dénutrition : 41,5 ± 23,2 j) ainsi qu’un nombre de co-morbidités plus élevé (respectivement 3,1 ± 1,5 ; 2,8 ± 1,3 et 2,4 ± 1,2 j ; p < 0,001), le nombre de décès à l’hôpital étant comparable dans les 3 groupes (~17 %). Conclusion. – En conclusion, l’état nutritionnel des patients hospitalisés depuis au moins 14 j est globalement mauvais et influence défavorablement tant leur durée de séjour que le nombre de co-morbidités survenues. C’est particulièrement patent en traumatologie, en chirurgie digestive, chez les patients insuffisants respiratoires ou présentant des pathologies neurologiques. Ces données plaident encore une fois pour la réalisation d’une évaluation et d’une prise en charge nutritionnelles beaucoup plus précoces par rapport à la pratique clinique courante afin de limiter au maximum les répercussions cliniques négatives engendrées par un mauvais état nutritionnel notamment chez les patients présentant des pathologies pourvoyeuses de dénutrition sévère.

P156 Modalités de l’intervention nutritionnelle chez des patients hospitalisés depuis plus de deux semaines J. F. Munier1,*, F. Piran1, V. Becker1, V. Séry1, A. Pradignac1 1 CLAN, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France Introduction et but de l’étude. – L’état nutritionnel des patients dont le séjour hospitalier se prolonge s’aggrave souvent pendant l’hospitalisation nécessitant de fait d’avoir recours à un soutien nutritionnel. Le but de cette étude a été d’évaluer les modalités de l’intervention nutritionnelle mise en œuvre en fonction de l’état nutritionnel de patients hospitalisés depuis plus de 2 semaines dans un hôpital universitaire. Matériel et méthodes. – L’étude s’est donc focalisée sur les patients adultes hospitalisés entre le 01/01/2011 et le 31/12/12 depuis au moins 14 j. Tous ont bénéficié d’une évaluation de leur état nutritionnel selon les recommandations de l’HAS. L’inventaire des différentes modalités de prise en charge nutritionnelle a été réalisé en distinguant le simple enrichissement des repas, la prescription de compléments nutritionnels oraux (CNO) ou la prescription d’une nutrition artificielle (NA), qu’elle soit entérale (NE) ou parentérale (NP). Sur le plan statistique, le test du χ² a été utilisé pour comparer les distributions des différentes variables qualitatives étudiées. Résultats. – Les résultats concernaient 1 509 patients, d’âge moyen 68,7 ans avec une durée totale du séjour de 46,7 ± 32,1 j. Les patients dénutris étaient particulièrement nombreux dans cette population puisque seuls 117 patients (7,8 %) étaient non dénutris alors que 1 099 (72,8 %) l’étaient modérément et 293 (19,4 %) s’avéraient être sévèrement dénutris. Ces derniers présentaient plus souvent une insuffisance respiratoire ou une pathologie neurologique ou une intervention de chirurgie digestive ou un traumatisme. L’état nutritionnel des patients influait peu sur la mise en œuvre de l’enrichissement des repas ou la prescription de CNO qui se trouvaient être à des niveaux élevés et assez uniformes (respectivement 60 % et 50 %). Ces 2 modalités étaient plus volontiers mises en œuvre chez les patients de traumatologie (respectivement 76,1 et 63,4 % comparé aux autres spécialités (p < 0,05)). Pour la nutrition artificielle, la NP demeurait globalement plus largement utilisée que

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la NE (respectivement 12,0 % et 8,6 % de l’ensemble des patients) quel que soit leur état nutritionnel. La NP était plus particulièrement utilisée en chirurgie digestive (28,1 % vs 7,4 % pour la NE et 10,4 % pour la NP chez les autres patients ; p < 0,001). La NE était plus largement prescrite en neurologie (14,9 %) ou chez les patients insuffisants respiratoires (11,9 %) comparé à l’ensemble des autres patients (7,5 % ; p < 0,01). Enfin, de façon surprenante, 11,1 % des patients non dénutris ont néanmoins bénéficié d’une NA avec là encore une préférence pour la NP (6,0 % vs 5,1 % pour la NE). Conclusion. – En conclusion, comme de précédentes études l’ont déjà signalé, l’évaluation de l’état nutritionnel des patients conditionne souvent moins la nature des modalités de soutien nutritionnel mises en œuvre que les protocoles de soins mis en place dans les services et notamment en chirurgie digestive. Néanmoins, cette étude souligne les effets positifs enregistrés en traumatologie et en pneumologie où de précédentes formations réalisés dans le champ nutritionnel avaient insisté sur les avantages de la voie orale ou entérale par rapport à la voie parentérale.

P157 Évaluation des pratiques professionnelles du dépistage et de la prise en charge nutritionnelle du patient cancéreux hospitalisé en oncologie E. Rouimi1,2,*, M. Paul1, E. Assaf3, B. Berdougo1, A. Astier1, C. Tournigand3, C. Aussel1,2 1PUI, 2UF Nutrition, 3Cancérologie, GH HENRI-MONDOR, Créteil, France Introduction et but de l’étude. – 30 à 50 % des patients cancéreux sont considérés comme dénutris avant le début du traitement. La prise en charge nutritionnelle joue un rôle clé dans toutes les phases du traitement. L’objectif de l’étude est d’améliorer la qualité des pratiques de dépistage et de prise en charge de la dénutrition en oncologie médicale par le biais d’une évaluation des pratiques professionnelles. Matériel et méthodes. – Un audit clinique a été réalisé grâce à un référentiel construit à partir des recommandations professionnelles [1]. Il a porté sur 45 patients hospitalisés en décembre 2012 dans le service d’oncologie médicale. Les données cliniques et biologiques sont recueillies dans les dossiers patients. Nous avons mesuré les écarts entre la pratique et le référentiel. Les mesures correctives ont été définies lors d’une réunion pluridisciplinaire à l’issue de l’audit. Leur efficacité a ensuite été évaluée au bout de 3 mois par des indicateurs de qualité [% de patients ayant un bilan nutritionnel (BN), évaluation de la prise alimentaire (EPA), consultation diététique, mesure du poids tous les 15 jours]. Résultats. – L’âge des patients et la durée moyenne de séjour sont de 69 ans ± 12 et 11 jours ± 12 respectivement. Les motifs d’hospitalisation sont l’administration d’une chimiothérapie (33 %), complications (44 %), soins palliatifs (7 %) ou autres (16 %). Les principaux résultats de l’audit initial sont les suivants : Présence d’un poids noté dans le dossier

87 %

Pesée tous les quinze jours

30 %

Notion de perte de poids

71 %

Bilan biologique (au moins l’albuminémie)

70 %

Présence de l’IMC

84 %

Recueil des ingesta

4%

État nutritionnel du patient notifié dans le dossier

20 %

Pesée dans les 24 h de l’hospitalisation 90 %

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Parmi les patients pour lesquels on dispose de données ; 14 % ont un IMC < 18,5 ou < 21 pour les sujets âgés et 55 % des patients ont une albuminémie < 30 g/l. Sur le critère de l’IMC ou sur celui de l’albuminémie, respectivement 50 % et 68 % des patients bénéficient d’une prise en charge. Conclusion. – Même si l’évaluation nutritionnelle à l’admission en hospitalisation est effectuée dans la majorité des cas, l’évaluation des ingesta et la réévaluation des paramètres nutritionnels restent insuffisantes. Les mesures correctives suivantes ont été mises en place : – Élaboration d’un BN systématique : les résultats figurent sur un compte rendu biologique comportant : EPA (réglettes distribuées et le personnel formé), poids, % de perte de poids, taille, IMC, albuminémie, transthyrétinémie, CRP et Nutritional Risk Index ou Geriatric Nutritional Risk Index. Ce BN doit être fait dans les 24 heures de l’admission. – Information aux personnels soignants sur l’intérêt d’une pesée hebdomadaire, – Demande de consultation diététique pour tous les patients dénutris ou à risque de dénutrition Ce travail a permis de développer une collaboration plus étroite entre les professionnels concernés par la nutrition : médecins, pharmaciens, biologistes et diététiciens. L’évaluation des mesures à 3 mois sera communiquée durant le congrès. Référencesþ: 1. Nutrition Clinique et Métabolisme 2012;26(4):149-164.

P158 Estimer l’importance de la pesée : quelles pratiques ? M.-F. Vaillant1,*, H. Roth1, B. Formaux2, S. Janssen2, V. Guerroumi2, L. Joly1, D. Paillet1, E. Fontaine1 1 CLAN, 2 Équipe Mobile de Pesage, CHU, Grenoble, France Introduction et but de l’étude. – Malgré les sensibilisations et formations régulières au dépistage conduites par les équipes de nutrition auprès des soignants comme des patients, force est de constater que le poids n’est pas un paramètre bien pris en compte. Aussi nous sommes nous demandé quelles étaient les pratiques de dépistage spontanées afin de proposer des pistes d’amélioration. Matériel et méthodes. – Deux populations ont été interrogées : des étudiants masseurs-kinésithérapeutes (MK), population non sensibilisée particulièrement à la dénutrition, et des patients hospitalisés dépistés par l’Équipe Mobile de Pesage. Le recueil des données a été fait par questionnaire, comportant des questions à choix multiples ainsi qu’une question ouverte. Résultats. – Population : Étudiants MK : n = 49, 61% de femmes, âge = 25,5 ± 5,6 ans, répartis en : 4,1 % IMC < 18,5, 77,5 % IMC normal et 18,4 % IMC > 25. Patients hospitalisés : n = 205, 38% de femmes, âge = 67,9 ± 19,7 ans, dont 14 % dénutris sévères (E43), 23,5 % dénutris (E46), 0,5 % obèses avec IMC ≥ 50 (E66,92). Pèse-personne : 61 % des étudiants MK possédaient un pèsepersonne, contre 82 % des patients. Le taux de pèse-personne moins élevé chez les étudiants MK peut s’expliquer par le fait que certains étaient en logement étudiant.

Habitudes de pesées : Fréquence de pesées (%)

jamais

rare, 12 fois/an

tous les 1 à 3 mois

toutes les 1à2 semaines

2 à 7 fois par semaine

non réponse

Étudiants (n = 49)

2

33

41

22

2

0

Tous patients (n = 205)

18

19

21

26

8

8

Patients non dénutris (n = 128)

19

19

17

27

9

9

Patients dénutris (n = 77)

17

17

26

24

8

8

18% des patients déclarent ne jamais se peser contre 2 % seulement des étudiants MK. Ce sont ces patients, et ceux qui se pèsent rarement, à qui il faut donner accès à la pesée, notamment chez leur médecin ou un professionnel de santé. La dénutrition ne semble pas avoir une grande incidence sur l’attention des patients à leur variation de poids. 34 % des dénutris ne se pèsent jamais ou rarement. À la question « Est-ce important pour vous de se peser ? », 47% des dénutris répondent oui (tous patients : 50 %). Les raisons invoquées de pesée sont (par ordre décroissant) : la surveillance de l’évolution du poids (surtout augmentation), le lien avec maladie et traitements, les notions de santé, bien-être et hygiène de vie. Si les étudiants MK évoquent aussi la surveillance de l’évolution du poids, ils apportent en plus de l’attention entre leur type d’alimentation et l’effet sur le poids. Conclusion. – Si la plupart des patients ont la possibilité de se peser, seulement la moitié y accorde de l’importance. La sensibilisation à la surveillance de ce paramètre clinique est d’autant plus importante que les patients peuvent être le moteur de la surveillance, incitant les équipes à les peser. Les étudiants MK ont en effet constaté que le poids était rarement mesuré, ni discuté entre professionnels de santé. Étudiants comme professionnels restent une population à motiver pour un partenariat avec les équipes de nutrition (le poids pouvant être obtenu avec les matériels de rééducation utilisés).

P159 Bilan de 4 années de sensibilisation des soignants à la pesée du patient N. Danel Buhl1,2,*, B. Seignez-Dartois1,2,3, M. Leclercq2, M.-R. Parisis1,3, D. Séguy1,2,3, S. Neuville1,4 1 CLAN, 2 UMSN, 3 UNAD, 4 Pharmacie, CHRU de Lille, Lille, France Introduction et but de l’étude. – Le relevé des IPAQSS instauré depuis 2008 à l’échelle nationale évalue la notification dans les 48 premières heures du séjour à l’hôpital : du poids, de la variation de poids et de l’IMC dans le dossier patient. Afin d’y répondre et sous l’égide du CLAN local, l’Unité Mobile de Soutien Nutritionnel (UMSN) réalise depuis 2009 un contrôle continu prospectif de la pesée effective des patients et depuis 2010 une journée annuelle de sensibilisation des soignants à la pesée, le « Balance Day » (BD). L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact de ces deux actions sur la pesée effective des patients. Matériel et méthodes. – La notification des données anthropométriques dans le dossier de soins de chaque patient pris en charge par l’UMSN a été prospectivement relevée et classée conformément