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Nutrition clinique et métabolisme 28 (2011) S67–S240
L’apport calorique moyen était de 3641,58 ± 865 Kcal/j. L’alimentation était hypercalorique dans 95,4 % des cas. 57,4 % des adolescents obèses avaient une alimentation hyperglucidique et 40,7 % avaient une alimentation hyperlipidique. L’apport moyen en acides gras saturés était excessif dans 76,9 % des cas aux dépens des AG mono et polyinsaturés dont le déficit d’apport a été noté respectivement dans 64,8 % et 35,2 % des cas. l’excés d’apport alimentaire en cholestérol est retrouvé chez 33,3 % des adolescents. L’apport moyen en saccharose dépasse les apports nutritionnels conseillés dans 19,4 % des cas. Les carences d’apport en micronutriments et vitamines concernent essentiellement le calcium (93,5 %), la vitamine B1 (93,5 %), la vitamine C (76,6 %), le magnésium (33,3 %), le zinc (25 %), le fer (73,1 %), la vitamine B9 (85,2 %). La carence en fibres alimentaires était notée dans 33,3 % des cas. Conclusion. – la prévention de l’obésité chez l’adolescent doit être axée sur l’éducation nutritionnelle en encourageant l’adoption d’une alimentation saine, équilibrée et diversifiée associée à une activité physique régulière.
P168 Les sécrétions adipocytaires induisent-elles une diminution de l’efficacité des traitements d’hormonothérapie en situation d’obésité ? L. Bougaret1,*, E. Goiffon1, L. Delort1, H. Billard1, E. Metral2, C. LeHuédé2, A. Mojallal3, O. Damour2, M. P. Vasson14, F. CaldefieChézet1 1Equipe ECREIN, UMR1019, INRA-UdA, Clermont-Ferrand, 2 Banque de tissus et de cellules, 3Service de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, Hôpital Edouard-Herriot, Lyon, 4CLCC Jean Perrin, Clermont-Ferrand, France Introduction et but de l’étude. – L’obésité, facteur de risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées, est associée à un pronostic défavorable avec survenue de récidives. Au cours de la chimiothérapie, les femmes obèses ou ayant une prise de poids >5% présentent une moindre réponse thérapeutique associée à un risque accru de rechutes et de mortalité. Ceci pourrait impliquer une interaction entre sécrétions adipocytaires et thérapie. Dans cette étude, l’objectif est de caractériser, in vitro, i/ l’impact d’une sécrétion adipocytaire spécifique, la leptine (LEP), sur l’efficacité de l’hormonothérapie : deux anti-œstrogènes (Tamoxifène (Tx) et Fulvestrant (Fv)) et un anti-aromatase (Létrozole (Lz)) ; ii/ l’influence du secrétât adipocytaire global de la femme mince et obèse sur la réponse au Tx. Matériel et méthodes. – Pour cela, i/ la prolifération des cellules mammaires néoplasiques (MCF-7) ou issues de dystrophie fibrokystique (MCF10a) en présence de Tx, Fv ou Lz et de LEP (10-1001000ng/mL) a été évaluée (fluorescence, rezasurine). ii/ Un modèle original (1) de culture tridimensionnelle entre « MCF-7-fibroblastes-adipocytes matures issus de la différenciation de cellules souches adipocytaires de femmes minces (AM20) ou obèses (AM30) » a été utilisé en présence ou non de Tx. Des marquages immunohistologiques (marqueur de prolifération, Ki67), un suivi de variations d’expressions géniques et une analyse en composante principale (ACP) ont été réalisés dans ce modèle 3D. Résultats et Analyse statistique. – L’inhibition de prolifération des MCF-7 induite par le Tx et le Lz (-15 %, -12 % respectivement,
p < 0,05, Tx ou Lz vs Contrôle (C)) n’est plus retrouvée en présence de LEP. À l’inverse, l’effet antiprolifératif du Fv (-20 %, p < 0,001, Fv vs C) n’est pas modifié par la LEP. La prolifération des MCF-10a n’est pas modifiée par le Tx alors que le Fv et le Lz la diminuent (8 %, p < 0,05 et -16 %, p < 0,001 respectivement, Fv ou Lz vs C). En culture 3D, le marquage Ki67 montre que l’effet antiprolifératif du Tx est amoindri en présence d’AM30. L’ACP, réalisée à partir d’un panel de 42 gènes (angiogenèse, cytokines/hormones, réponse aux traitements, prolifération cellulaire, stress oxydant) permet notamment de distinguer deux profils d’expression des MCF7 en fonction de leur exposition au Tx et/ou aux AM30. Ainsi, des gènes impliqués dans la réponse immune et dans la signalisation hormonale, tels que le TNFα, voient leur expression modifiée (TNFα : R =2,71, MCF-7/AM30 vs MCF-7/AM20, p < 0,01). Conclusion. – Ces résultats montrent que la LEP amoindrit l’efficacité de l’hormonothérapie (Tx et Lz), et dans une moindre proportion, celle du Fv. Le modèle 3D met en évidence que les sécrétions adipocytaires, notamment celles des AM30, contrecarrent l’effet du Tx. Cette étude permet de suggérer des liens étroits entre sécrétions adipocytaires et résistance à l’hormonothérapie chez les femmes en surpoids. Références: 1. Delort et al., PLoS One, 2013 Jun 4 ;8(6):e66284.
P169 La Procalcitonine, témoin de l’accumulation de tissu adipeux au niveau abdominal G. Boursier1 2, A. Avignon2 3, N. Kuster1 2, C. Boegner3, E. Leprieur3, M. Picandet3, A.-S. Bargnoux1 2, S. Badiou1 2, A.-M. Dupuy1 2, J.-P. Cristol12, A. Sultan2 3,* 1 Biochimie-Hormonologie, CHRU Montpellier – Hôpital Lapeyronie, 2 U1046, INSERM-UM1, 3 Nutrition et Diabète, CHRU Montpellier – Hôpital Lapeyronie, Montpellier, France Introduction et but de l’étude. – Dans le contexte actuel d’épidémie de l’obésité (1), il est essentiel de définir des marqueurs associés à ses complications métaboliques et cardio-vasculaires. L’existence d’une inflammation de bas grade est établie chez les patients obèses mais les données concernant la procalcitonine (PCT), un marqueur habituel de l’inflammation et du sepsis, ont été peu explorées chez les patients obèses. Pourtant, la PCT peut être sécrétée par le tissu adipeux inflammatoire (2). Récemment, il a été montré qu’elle était associée aux paramètres cliniques, anthropométriques et biologiques d’obésité, du syndrome métabolique et de l’insulinorésistance dans la population générale et dans une cohorte de femmes aux ovaires polykystiques (3, 4). L’objectif de cette étude était donc d’évaluer la relation entre les concentrations de PCT et les paramètres métaboliques en condition d’obésité. Matériel et méthodes. – Tous les patients obèses non diabétiques admis dans le département de Nutrition et Diabète entre janvier 2010 et décembre 2013 ont bénéficié d’une évaluation clinique et métabolique de leur obésité, d’une étude de leur composition corporelle par absorptiométrie biphotonique (DEXA) ainsi qu’un dosage des marqueurs de l’inflammation incluant la PCT.