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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33
Résultats du traitement chirurgical des cancers coliques après 75 ans
L Golli (1), M Ksia (1), A Jmaa (1), B Ould Ahmed (1), A Ben Slama (1), S Hmissa (1), R Bel Hadj Hmida (1), K Mrad Dali (1), S Ajmi (1) (1) Sousse, Tunisie.
But : Le but de notre étude était de rapporter les résultats du traitement chirurgical et d’analyser les facteurs influençant la survie des patients âgés suivis pour cancer colique. Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective, colligeant 35 cas de cancers coliques survenant après 75 ans, traités et suivis entre janvier 1995 et décembre 2005. Résultats : Parmi 204 malades présentant un cancer du côlon, 35 patients (17,1 %) étaient âgés de plus de 75 ans. L’âge moyen était de 79 ans. Vingt trois patients (65,7 %) avaient au moins une comorbidité et 3 (8,5 %) patients avaient un syndrome démentiel. Les patients ont été opérés en urgence dans 13 cas (7 urgences vraies, 5 urgences différées) et de façon élective dans 22 cas. Une exérèse à été réalisée chez 32 patients (91,4 %) dont 26 exérèses curatives (74,2 %). Il s’agissait de 19 colectomies droites, 8 colectomies gauches, 3 colectomies transverses et 2 colectomies subtotales. Les stades de la tumeur étaient répartis en 8 (22,8 %) stade II, 21 (60 %) stade III et 3 (8,5 %) stade IV. Les suites opératoires ont été simples dans 70 % des cas. Douze patients ont eu des complications en post opératoire. Les complications médicales ont été des défaillances poly viscérales (n = 2) des complications cardiaques (n = 3) ou respiratoires (n = 2) et un AVC (n = 1) Elles ont été à l’origine de 6 décès. Les complications chirurgicales étaient des fistules anastomotiques (n = 2) péritonites post opératoires (n = 1) et un abcès de paroi (n = 1). Une ré intervention a été nécessaire chez 3 malades Les complications chirurgicales ont été à l’origine de 2 décès. La mortalité opératoire globale était de 22,8 %. La mortalité augmentait en cas d’intervention en urgence (17,1 % vs 5,7 %) de grand âge (14,2 % après 85 ans vs 8,5 % avant). Le séjour en unités de soins intensifs a été souvent nécessaire chez plus d’un malade sur deux (54 %). Aucun malade de notre série n’a bénéficié d’une chimiothérapie adjuvante. Celle-ci a été récusée devant l’âge avancé. La médiane de survie globale était de 8 mois. La survie à 5 ans était de 0 %. En analyse multi variée seul le stade UICC de la tumeur était le facteur de mauvais pronostic (p < 0,05). Conclusion : Les cancers coliques chez les sujets âgés sont volontiers évolués (35,8 %) et souvent compliqués (37,1 %). Les patients âgés de plus de 75 ans restent un groupe à haut risque surtout s’ils sont opérés en urgence. Les suites opératoires étaient simples chez à peu près les deux tiers des patients. Cependant, la survie à 5 ans était nulle alors quelle est de 50 % dans les séries européennes. Le pronostic dépend clairement du stade UICC de la tumeur. L’élargissement des indications de la chimiothérapie adjuvante pour les sujets de plus de 75 ans pourrait probablement améliorer la survie de nos malades.
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Traitement et pronostic des cancers colorectaux révélés par une occlusion ou une péritonite
F Borie (1), C Gras (2), B Trétarre (2) (1) Nîmes ; (2) Montpellier.
Objectif : Evaluer la meilleure prise en charge et le pronostic des cancers colo-rectaux (CCR) compliqués (oclussion, péritonite) (CCR C). Patients et Méthodes : A partir des cas incidents de CCR de l’année 1992 (n = 344) et ceux de l’année 2000 (n = 545) du département de l’Hérault, 41 et 58 CCR étaient respectivement révélés par une forme compliquée (occlusion, ou péritonite). Un recueil exhaustif des données épidémiologiques, clinico-pathologiques et du traitement a permis d’analyser les prises en charge et le pronostic des CCR C des années 1992 et 2000 avant et après la diffusion des recommandations des deux conférences de consensus. Résultats : La répartition des critères clinico-pathologiques était identique entre les deux années. Le taux de mortalité post-opératoire avait diminué de façon non significative (15 % en 1992 et 10 % en 2000) mais restait toujours plus élevé que celui des CCR non compliqués (2 %). La chimiothérapie était plus souvent utilisée en 2000 (34 %) qu’en 1992 (15 %) pour les CCR C (p = 0,03). L’année de prise en charge n’influençait pas le pronostic : 45 % de survie à 5 ans en 1992 et 2000. La forme compliquée était un facteur indépendant de mauvais pronostic quel que soit l’année. L’utilisation de la chimiothérapie était un facteur indépendant de bon pronostic des CCR C (RR = 3, 1,4 - 6,4). Conclusion : Malgré l’absence d’amélioration du pronostic des CCR C, la mortalité post opératoire a baissé et l’utilisation de la chimiothérapie a progressé. Quel que soit le stade tumoral, la chimiothérapie adjuvante des CCR C devrait être un standard thérapeutique.