Diabète – Genève 2011
P32 L’hypertension artérielle blouse blanche chez le diabétique de type 1 est-elle un marqueur de la neuropathie autonome cardiaque ? H. Mayaudon, D. Delaune, L. Bordier, C. Garcia, O. Dupuy, B. Bauduceau 1
HIA Bégin, Saint-Mandé.
Introduction : Cette étude se propose d’évaluer le lien entre l’HTA blouse blanche et la neuropathie autonome cardiaque (NAC) chez le diabétique de type 1. Matériels et méthodes : Elle repose sur un groupe de 65 diabétiques de type 1 (âge moyen : 35 ± 12 ans, ancienneté du diabète : 11,6 ± 7,7 ans). Ils ne suivent pas de traitement à visée cardiovasculaire et sont séparés en 2 groupes selon qu’ils présentent (groupe 1, N = 10) ou non (groupe 2, N = 55) une HTA blouse blanche. La NAC est évaluée par la variabilité de la fréquence cardiaque (FC) (analyse spectrale du Holter ECG) et par celle de la pression artérielle (MAPA). Résultats : L’âge des patients, l’ancienneté du diabète et leur IMC ne diffèrent pas façon significative entre les 2 groupes. Les patients du groupe 1 présentent une réduction de la variabilité de la FC en haute fréquence (4,66 ± 0,83 vs 5,32 ± 0,88, p < 0,02) et une majoration de la variabilité de la PAS diurne (1,09 ± 0,35 vs 0,75 ± 0,22, p < 0,01). La différence entre la PA clinique et la moyenne des PA diurnes (PA) est corrélée à la variabilité de la PA diurne (r = 0,367, p = 0,005 pour la PAS et r = 0,313, p = 0,02 pour la PAD). La variabilité de la PAS explique 13,5 % de la variance de PAS, celle de la PAD 9,8 % de la variance de PAD. Conclusion : Chez les diabétiques de type 1 présentant une HTA blouse blanche, on note donc une réduction de la variabilité de la FC et une majoration de celle de la PA ce qui témoigne d’une atteinte neurovégétative. Ce fait s’inscrit en faveur du risque délétère de l’HTA blouse blanche sur ce terrain.
P33 Évaluation de la pertinence du dépistage de l’ischémie myocardique silencieuse chez les sujets diabétiques au centre hospitalo-universitaire de Poitiers en 2005, 2008 et 2009 A. Miot, G. Bouche, P. Sosner, V. Migeot, X. Piguel, F. Torremocha, T. Rosenberg, F. Salmon, S Hadjadj, R Maréchaud 1
Centre Hospitalier Universitaire, Poitiers.
Introduction : L’ischémie myocardique silencieuse (IMS) a une prévalence plus élevée et un moins bon pronostic cardiovasculaire chez les sujets diabétiques que dans la population générale. Le dépistage systématique de l’IMS chez les patients diabétiques à haut risque cardiovasculaire est actuellement remis en cause et ses modalités sont discutées par les experts. Le but de notre étude d’évaluation des pratiques professionnelle consistait à déterminer la pertinence des demandes de dépistage de l’IMS chez les sujets diabétiques au CHU de Poitiers dans le cadre des pratiques professionnelles, en référence aux recommandations SFC/ALFEDIAM 2004. Patients et méthodes : Nous avons évalué rétrospectivement la pertinence des examens de dépistage (épreuve d’effort, tomoscintigraphie de perfusion et échographie de stress) de l’IMS au CHU de Poitiers en 2005, 2008 et 2 009. Au total, nous avons analysé les données de 197 sujets diabétiques sans antécédents coronariens ayant bénéficié d’un dépistage de l’IMS en recensant le cumul des critères cliniques et biologiques qui avait justifié la prescription de ce dépistage. Résultats : Nous avons observé une augmentation significative de la pertinence des examens de dépistage de l’IMS entre 2005 (57 %) et 2008 (76 %) (p = 0,048) ; en revanche, il n’y avait pas de différence significative en comparant les données de 2008 et de 2009 (72 %)., ni entre celles de 2005 et de 2009. La prévalence de l’IMS était respectivement de 11 %, 20 % et 11 % en 2005, 2008 et 2 009. Sur les 26 sujets dont le dépistage était positif, seuls deux sujets (7 %) ont eu un geste revascularisation, soit 1 % de l’ensemble de notre population. Conclusion : La pertinence de la prescription du dépistage de l’IMS a été améliorée entre 2005 et 2008. La prévalence de l’IMS était faible et associée à peu d’indications de revascularisation coronarienne. Nos résultats s’inscrivent dans la controverse sur le dépistage systématique de l’IMS chez le patient diabétique asymptomatique.
P34 Neuropathie autonome cardiaque : caractéristiques et facteurs associés dans un groupe de patients diabétiques de type 2 J. L. Nguewa1, E. Sobngwi 1, E. Wawo 2, M. Azabji-Kenfack2, M. Dehayem 1, E. Ngassam1, J.C. Mbanya 1 1
Hopital Central, Yaoundé, Cameroun - 2CHU, Yaoundé, Cameroun.
SFD
recueillis. Dans cette population, le diabète est le seul FDR qui reste associé au risque d’événement CV en analyse multivariée (incluant âge, sexe, HTA, LDL cholestérol, tabac, diabète et CRPus) ; HR 1,61, p = 0,017. En analyse multivariée incluant les FDRCV et les marqueurs vasculaires, seul l’IPS bas reste associé aux évènements CV ; HR 1,83, p = 0,04. Le nombre de territoires artériels atteints est associé au pronostic après SCA : HR pour 3 territoires atteints 3,85, p = 0,001, en comparaison avec l’atteinte d’un territoire. Conclusion : Chez les patients en post-SCA ayant une prise en charge optimisée, l’artériopathie des membres inférieurs et la charge en athérome sont des marqueurs puissants du risque CV. Le diabète reste le seul marqueur indépendant du risque CV parmi les FDR traditionnels.
Introduction : La neuropathie autonome cardiaque (NAC) est associée à un risque de mortalité élevé, cependant les dépistages de la NAC sont rares en afrique. Notre objectif était de déterminer la prévalence de la NAC, ses facteurs associés Matériels et méthodes : 95 patients diabétiques de type 2 camerounais consécutifs suivis à l’Hôpital Central de Yaoundé (57 femmes et 38 hommes). Tous ont eu un examen clinique, HbA1c, profil lipidique, la protéinurie, ECG de repos, les manœuvres de diagnostic de la NAC (la mesure de la variabilite de la fréquence cardiaque sur 10 minutes, l’arythmie sinusale respiratoire ASR, la manœuvre de Valsalva, et l’épreuve d’orthostatisme EO) faits. Résultats : L’âge moyen était de 56 ± 9 ans, et à la découverte du diabète 51 ± 9 ans, l’indice de masse corporel 28,9 ± 6,7 kg/m2, la PAS 138 ± 24mmHg, la PAD 82 ± 12 mmHg, avec 65,3 % d’HTA traités. HbA1c était de 7,9 ± 1,9 % ; 31,6 % avaient une protéinurie. L’ASR était anormal chez 37,8 %, la fréquence cardiaque maximale en inspiration de 77 ± 13btm/min et minimale en expiration 65 ± 13btm/min. Le quotient de Valsalva était de 0,81 ± 0,11 ; anormal chez tous. L’EO était anormale chez 70,5 %, la moyenne des fréquences cardiaques du 30e intervalle RR 81 ± 15btm/min, du 15e intervalle RR 84 ± 15btm/min. Globalement, 16,1 % des patients avaient un test anormal (NAC suspectée), 60,2 % avaient 2 des 3 tests perturbés (NAC confirmée), 23,7 % avaient les 3 épreuves perturbées (NAC sévère). Il n’existait aucune différence significative de pression artérielle, des complications chroniques du diabète en fonction des stades de NAC. Cependant 86 % des sujets ayant un taux de cholestérol LDL > 150 mg avaient une NAC confirmée ou sévère, 13 % une NAC suspectée. Conclusion : En conclusion, tous les patients étudiés étaient au minimum suspects de NAC, suggérant que le diagnostic du diabète est tardif dans notre population, ou que les valeurs seuils utilisées dans le dépistage de la NAC pourraient être différente dans notre population.
P35 La compliance artérielle totale est altérée chez le diabétique de type 2 comparativement à l’obèse non diabétique et au sujet sain et indépendamment associée à la neuropathie et à l’hypertension artérielle M. T. Nguyen, P. Valensi, I. Pham, E. Cosson APHP, Hôpital Jean Verdier, Bondy.
Introduction : La compliance artérielle totale (CAT) est estimée par le rapport volume indexé d’éjection du ventricule gauche (ViEVG : changements de volume du système artériel) pression pulsée (PP, un index de rigidité artérielle). Le but était d’examiner sa valeur et ses déterminants chez des diabétiques de type 2 (DT2). Patients et méthodes : La CAT a été calculée par mesure échocardiographique du ventricule gauche et de la pression artérielle humérale chez 29 volontaires sains (11 femmes, 25 ± 5 ans, IMC 22 ± 2 kg/m2), 31 sujets en surpoids non diabétiques (28 femmes, 39 ± 17 ans, IMC 34 ± 4 kg/m2) et 316 DT2 depuis 13 ± 7 ans. Les diabétiques (132 femmes, IMC 30 ± 5 kg/m2) étaient à risque cardio-vasculaire élevé (hypertension 75 %, dyslipidémie 72 %, tabagisme 22 %, néphropathie 39 %), asymptomatiques, avec une scintigraphie myocardique anormale chez 95 patients (30 %) dont 28 avec sténoses coronaires à la coronarographie. Résultats : La CAT moyenne chez les sujets volontaires, en surpoids et les DT2 étaient 0,85 ± 0,19 ; 0,81 ±0,23 et 0,69 ± 0,25 ml/battement/m2/mmHg respectivement (p < 0,001). Chez les DT2, les terciles décroissants de CAT (>0,75/0,560,75/<0,56) étaient associés à l’âge (58 ± 8/59±8/62±8 ans, p < 0,05), la durée du diabète (12 ± 7/13±7/15±7 ans, p < 0,05), l’HbA1c (8.4 ± 2/8.9±2/9.0±2 %, p < 0,05), les triglycérides (1,6 ± 0,8/1,8±1,0/2,2±1,4 mmol/l, p < 0,001), la présence d’une neuropathie (31/41/53 %, p < 0,01) et d’une hypertension (HTA) (61/80/85 %, p < 0,001). En analyse multivariée, la neuropathie périphérique et l’HTA étaient indépendamment associées à une CAT < 0,56. Les patients avec neuropathie et HTA avaient la TAC la plus faible (p < 0,001) en raison d’une PP plus élevée (p < 0,0001) sans différence significative du ViEVG. Les patients présentant une CAT < 0,56 avaient une paroi postérieure et un septum interventriculaire plus épais (p < 0,01). Conclusion : La CAT est altérée chez les DT2 asymptomatiques à risque élevé. Les altérations les plus profondes sont observées en cas d’hypertension, surtout si associée à une neuropathie périphérique. Celle-ci pourrait favoriser les calcifications de la media et modifier le tonus vasculaire. Diabetes Metab 2011, 37, A36-A108
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