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Dossier thématique
Mise au point
Presse Med. 2006; 35: 1371-6 © 2006. Elsevier Masson SAS Tous droits réservés
Place de la TEP au FDG dans la localisation des cancers de primitif inconnu Jean-Noël Talbot1, Khaldoun Kerrou1, Fabrice Gutman1, Sophie Périé2, Dany Grahek1, Étienne Roulet3, Jean Lacau Saint Guily2, Françoise Montravers1
1. Service de médecine nucléaire, 2. Service de radiothérapie, 3. Service de neurologie, AP-HP Hôpital Tenon, Université Pierre et Marie Curie (Paris 6), Paris (75)
Correspondance :
■ Key points
■ Points essentiels
FDG-PET in localization of cancers of unknown primary origin
La TEP au FDG peut permettre de localiser le cancer primitif lorsqu’une métastase a été découverte sans que la lésion primitive ne soit mise en évidence par la clinique, la biologie (dosage des marqueurs tumoraux, etc.) ou l’imagerie conventionnelle (cancer de primitif inconnu ou CAPI en français et CUP en anglais). Davantage d’expérience a été rassemblée en cas d’adénopathie métastatique cervicale “sans porte d’entrée“ et cette indication a été cotée “usage clinique établi“ lors de la 3e conférence allemande de consensus et “option” dans les SOR (standards, options et recommandations). Le taux de succès correspondant à la découverte du cancer primitif est compris entre 30 et 50 % dans la plupart des études en TEP ; une étude récente en TEP/TDM rapporte une valeur un peu plus forte. Il faut pratiquer la TEP/TDM au FDG assez tôt en cas de syndrome paranéoplasique neurologique car les lésions constituées sont irréversibles. En s’aidant du type d’anticorps décelé et de la TEP pour une aide topographique, on peut réaliser une intervention curative même quand la tumeur primitive n’est pas visible macroscopiquement. Le taux de succès de la TEP au FDG est peut-être un peu plus faible qu’en cas de métastase révélatrice, de l’ordre de 35 %.
FDG-PET can be successful in localizing the primary cancer when a metastasis is discovered but no primary tumor can be identified (cancer of unknown primary, or CUP) by physical examination, laboratory testing (for tumor markers, for example) or conventional imaging. The greatest number of PET studies in CUP concern secondary lesions in cervical lymph nodes, and PET is an established clinical use (highest ranking, 1A) according to the 3rd German Consensus Conference and an “option” in the French Standards, Options, and Recommendations. Success rates range from 30% to 50% in most studies using PET; a higher rate was reported recently with PET/CT. FDG-PET should be performed sufficiently early in cases of neurological paraneoplastic syndrome, because established lesions become irreversible. Identification of the antibody present helps to specify the organ and FDG-PET can then localize the lesion; together these techniques make it possible to perform curative surgery even when the primary tumor is not visible. The success rate is somewhat lower than in cases of metastasis, around 35%.
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Jean-Noël Talbot, Service de médecine nucléaire, Hôpital Tenon, AP-HP, 4 rue de la Chine, 75020 Paris.
[email protected]
Talbot JN, Kerrou K, Gutman F, Périé S, Grahek D, Roulet É, Lacau Saint Guily J et al.
The clinical utility of PET in other paraneoplastic syndromes has not yet been sufficiently studied, but these conditions are rare. It is precisely in cases with a kind of "orphan" indication that FDG PET should be considered, as an effective "problem solver".
Dans les autres syndromes paranéoplasiques, il manque des études pour affirmer l’utilité clinique mais ces affections sont rares et font de chaque patient un cas particulier où il faut savoir penser à la TEP au FDG comme examen “porteur de solution“.
Talbot JN, Kerrou K, Gutman F, Périé S, Grahek D, Lacau Saint Guily J et al. Place de la TEP au FDG dans la localisation des cancers de primitif inconnu. Presse Med. 2006 ; 35: 1371-6 © 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
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clinique, examens de laboratoire, et examens d’imagerie adaptés en fonction de la localisation secondaire connue et de son histologie. Nous avons regroupé dans ce chapitre les cancers métastatiques histologiquement prouvés, répondant donc à cette définition, et les cancers qui se révèlent par un syndrome paranéoplasique, qui posent un problème similaire aux modalités d’imagerie.
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es cancers de primitif inconnu représentent, selon les séries, entre 0,5 % et 9 % des cas de cancer. Le cancer primitif n’est retrouvé que dans environ un quart des cas avant la mort du patient. La définition comporte une localisation métastatique démontrée par biopsie alors que le cancer primitif demeure non identifié après étude des antécédents, examen
Figure 1 Adénopathie cervicale métastatique sans “porte d’entrée“ lors du premier examen
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Découverte d’une adénopathie du groupe IIa droit qui correspond à un carcinome épidermoïde sans primitif retrouvé lors de l’examen. La TEP au FDG montre qu’il existe plusieurs adénopathies droites fixant le FDG et localise la tumeur primitive au niveau de la région épiglottique droite, ce qui est confirmé grâce à une biopsie guidée, le caractère multiple des métastases ganglionnaires étant confirmé lors de l’intervention.
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Place de la TEP au FDG dans la localisation des cancers de primitif inconnu
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Figure 2 Métastase osseuse sans cancer primitif connu On découvre chez ce patient une tuméfaction de la pointe inférieure de l’omoplate droite ; en TDM elle entraîne une lyse de l’omoplate et un aspect suspect à l’IRM ; la cytoponction révèle qu’il s’agit de la métastase d’un adénocarcinome. La TDM sus- et sous-diaphragmatique montre des lésions d’emphysème pulmonaire sans image nodulaire ou micronodulaire. La TEP/TDM au FDG est pratiquée 11 jours plus tard à la recherche du cancer primitif. Elle met en évidence une importante fixation du FDG par la lésion scapulaire droite mais aussi par un petit foyer du lobe inférieur du poumon gauche, correspondant à un petit nodule en TDM de repérage. Quatre jours plus tard, une TDM avec injection de produit de contraste confirme l’existence d’un nodule spiculé à ce niveau. Le patient est pris en charge comme un cancer bronchopulmonaire.
Adénopathie cervicale métastatique de cancer primitif inconnu La région des voies aérodigestives supérieures (VADS) a la plus forte densité de voies lymphatiques de l’organisme et les adénopathies y sont aisément décelées par la palpation. C’est pourquoi la découverte d’une adénopathie métastatique du cou est une éventualité fréquente (figure 1). Dans 1 à 2 % des cas, les examens cliniques, endoscopiques et d’imagerie conventionnels ne parviennent pas à localiser le cancer primitif (carcinoma of unknown primary, “CUP“ des Anglo-Saxons). Nous allons résumer ci-dessous l’apport de la TEP au FDG pour déceler ce cancer primitif inconnu et permettre ainsi un traitement mieux adapté. Il existe une certaine hétérogénéité des résultats publiés, certaines études associant, sans permettre de distinguer les résultats, quelques métastases ganglionnaires situées en dehors de la tête et du cou, et la définition même des CUP pouvant différer selon les équipes: tumeurs primitives non retrouvées par la clinique et la panendoscopie, avec alors des succès possibles en imagerie conventionnelle, ou bien échec complet des examens incluant l’imagerie conventionnelle. tome 35 > n° 9 > septembre 2006 > cahier 2
L’intérêt du FDG dans cette indication a été mentionné en 19961997 [1, 2]; nous avons montré que la détection du cancer primitif était possible grâce à une simple gamma-caméra modifiée dont nous disposions depuis 1997 [3]. Lors de l’analyse réalisée dans le cadre des SOR (standards, options et recommandations) [4] associant les études publiées, avec les réserves mentionnées cidessus, nous avions abouti à une fréquence de détection du cancer primitif grâce au FDG de 39 %. Si l’on se borne aux articles où l’imagerie conventionnelle n’avait pas une sensibilité nulle (du fait de la définition “souple“ du concept de CUP) et permettant une comparaison des performances, la sensibilité du FDG est de 50 %, alors que celle de l’imagerie conventionnelle n’est que de 26 %. Globalement, l’examen au FDG révèle donc la tumeur primitive dans environ 4 cas sur 10, et, dans de nombreux autres cas, met en évidence d’autres sites secondaires qui n’étaient pas connus, par exemple 24 fois sur 44 pour Bohuslavizki et al. [5]. Ces deux types de découverte peuvent amener à modifier l’attitude thérapeutique, en moyenne dans 30 % des cas [5-9]. Lorsque la TEP au FDG est négative elle aussi, le cancer primitif n’est généralement pas retrouvé: si l’on considère les études où le suivi a été poursuivi plusieurs mois, la tumeur primitive est restée indé-
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Révélation par une ou plusieurs métastases
Talbot JN, Kerrou K, Gutman F, Périé S, Grahek D, Roulet É, Lacau Saint Guily J et al.
celable dans 52 % des cas. Il est fréquent, alors même que les adénopathies révélatrices sont cervicales, que la tumeur primitive localisée grâce au FDG soit de localisation thoracique, pulmonaire voire œsophagienne: 47 % dans la série de Bohuslavizki et al. [5] et 30 % dans celle de Johansen et al. [9].
Révélation par une ou plusieurs métastases d’autres localisations L’intérêt de la TEP au FDG a également été documenté en cas de métastase sans primitif connu située en dehors de la tête et du cou: métastases ganglionnaires extracervicales, métastases hépatiques, cérébrales ou osseuses (figure 2). Sur les 24 patients de Lonneux et Reffad [10], 3 seulement avaient une métastase ganglionnaire cervicale, alors que la localisation secondaire était cérébrale dans 8 cas, hépatique dans 3, osseuse dans 2, etc. La TEP au FDG a identifié la tumeur primitive, un cancer du poumon dans la moitié des cas, chez 54 % des patients. Parmi les 42 patients de Rades et al. [11] dont 13 avaient des métastases ganglionnaires extra-cérébrales, 4 des métastases osseuses et 2 des métastases hépatiques, la TEP au FDG a suggéré un cancer primitif 25 fois, qui a été confirmé dans 18 cas dont 11 hors VADS, et a eu un impact sur la prise en charge de 29 patients (69 %). Dans l’étude d’Alberini et al. [12], où l’on n’avait pas encore effectué tous les examens conventionnels d’imagerie quand on réalisait la TEP, les métastases touchaient le plus souvent le squelette (14 cas sur 41), le cerveau (9 cas) et le foie (6 cas); la TEP au FDG a décelé plus souvent que l’imagerie conventionnelle le cancer primitif du poumon (16 fois contre 12 en TDM), du sein (3 fois contre 1 en mammographie) ou abdominal (6 fois contre 4 en TDM et 2 en échographie). Des études similaires aussi récentes donnent des résultats comparables (au moins qualitativement) : 32 % de détection en TEP au FDG contre 24 % pour l’imagerie conventionnelle selon Regelink et al. [13] voire 73 contre 27 % selon Mantaka et al. [14]. Seuls Greven et al. ont considéré en 1999 cette indication du FDG comme décevante (sur 13 patients seulement): le taux de détection en TEP n’a été que de 8 % contre 46 % de faux positifs, quant à la TDM et l’IRM, elles n’ont décelé aucune tumeur primitive [15]. Même si la TEP a un taux de détection intrinsèque supérieur à celui de la TDM avec produit de contraste, l’identification anatomique de la structure suspectée de correspondre à la tumeur primitive en fusion TEP/TDM a une nette valeur ajoutée, comme le rapportent Nanni et al. [16] avec un taux de détection de 57 % (10 fois sur 12 en dehors de la tête et du cou) alors que l’imagerie conventionnelle avait échoué.
Conclusion
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C’est dans la détection du cancer primitif en cas d’adénopathie métastatique cervicale que les études ont tout d’abord été menées ; c’est donc cette indication qui avait été considérée “d’usage clinique établi” par la 3e conférence de consensus allemande [17] et comme une “option” dans le SOR [4]. Nous venons de résumer des études plus récentes incluant des localisations
secondaires ganglionnaires, viscérales ou osseuses, hors de la tête ou du cou et il apparaît que la TEP permet de localiser le cancer primitif avec un impact élevé quand toutes les modalités conventionnelles d’imagerie ont échoué. Lorsque les critères d’inclusion permettent la comparaison d’imagerie, la TEP au FDG fait mieux que l’imagerie conventionnelle dans toutes les études. De plus, quand la TEP au FDG n’est pas capable de localiser le cancer primitif, celui-ci n’est pratiquement jamais retrouvé par la suite, comme dans les 34 cas non élucidés par la TEP sur les 50 de Regelink et al. [13]. On peut donc recommander la TEP/TDM au FDG dès qu’une métastase est décelée dont le cancer primitif ne peut être retrouvé grâce à la clinique, afin d’éviter de multiplier les examens moins performants qui risquent de retarder la mise en œuvre d’un traitement ciblé. Dans ce contexte, on peut espérer une détection du cancer primitif dans au moins 1 cas sur 2 et une modification de prise en charge qui peut aussi être induite dans d’autres cas en montrant une diffusion plus large que ce qui était connu. C’est ce dont a pris acte l’EMEA en étendant l’indication de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) à n’importe quelle localisation métastatique révélatrice sans cancer primitif décelé, ce qui est considéré comme une “indication à confirmer“ dans les SOR de 2003. Cependant des résultats faux positifs sont possibles et il faut obtenir une confirmation (histologique si possible) avant d’entreprendre une thérapeutique.
Révélation par un syndrome paranéoplasique Syndrome neurologique paranéoplasique Les syndromes neurologiques paranéoplasiques (SNPN) se définissent par l’association d’une atteinte neurologique et d’un cancer, en l’absence de complications métastatiques, infectieuses ou métaboliques. Ils diffèrent des syndromes paranéoplasiques non neurologiques par l’absence de régression après exérèse de la tumeur car ils sont la conséquence d’une destruction neuronale irréversible. Ils sont souvent de diagnostic difficile du fait de leur rareté et de l’absence de néoplasie décelable par les examens conventionnels. L’encéphalite limbique est le SNPN le plus fréquent, en relation avec la production d’anticorps antineuronaux destructeurs induits par la présence d’une tumeur maligne, fréquemment un cancer du poumon à petites cellules, en particulier dans le cadre du syndrome anti-Hu [18, 19]; elle se caractérise par une encéphalite temporale: troubles de la mémoire récente, anomalies du comportement, anxiodépression, convulsions, hallucinations, avec parfois association grave à l’atteinte diffuse de l’encéphale, aboutissant à la démence ou à l’atteinte du tronc cérébral rapidement létale. De façon analogue, une dégénérescence cérébelleuse avec anticorps anti-Yo oriente vers un cancer du sein ou gynécologique (figure 3) [20]. La découverte et la résection du tissu néoplasique permettent une stabilisation des signes neurologiques, probablement en faisant disparaître la source antigénique, la récupération étant impossible lorsque des lésions irréversibles sont constituées.
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Figure 3 Syndrome cérébelleux paranéoplasique Recherche de néoplasie primitive dans un contexte de syndrome cérébelleux paranéoplasique; les anticorps anti-neuronaux Yo sont positifs. Découverte d’un foyer fixant le FDG dans le sein gauche correspondant à une tumeur sur la TDM : il s’agissait d’un adénocarcinome.
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En 2001, Crotty et Patz [23] ont publié une série de 5 cas où la TEP suggérait un site de biopsie approprié dans tous les cas, a modifié le stade clinique dans 2 cas et a été la seule modalité à indiquer la biopsie dans 1 cas. La même année, Rees et al. [24] ont étudié rétrospectivement 43 patients chez qui était suspecté un SNPN et une tumeur primitive demeurée occulte après imagerie conventionnelle. Le taux de détection du cancer primitif grâce à la TEP au FDG était de 37 % mais la série était hétérogène, avec des critères cliniques d’inclusion et de définition de SNPN variables et la recherche d’anticorps antineuronaux était négative chez de nombreux patients. Berner et al. ont réalisé une étude similaire sur 30 patients avec un taux de succès de 23 % (7 patients dont un cas de tumeur bénigne); lorsque la TEP était négative, la néoplasie primitive n’a jamais été trouvée par d’autres modalités de façon concomitante à la TEP ou durant le suivi [25]. Une équipe de Lyon a effectué une TEP au FDG chez 20 patients atteints de SNPN avec anticorps bien caractérisés; la preuve histologique du succès de la TEP a été obtenue dans 14 cas [26], 2 examens positifs n’ont pas été vérifiés et 2 n’ont pas été confirmés, les 2 derniers cas correspondaient à des examens TEP négatifs : une carcinose péritonéale et un cancer jamais identifié.
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La TEP au FDG peut avoir un rôle crucial lorsque le cancer reste occulte après les examens d’imagerie conventionnels: l’objectif est de dépister le cancer à un stade où l’affection neurologique n’est pas trop invalidante, correspondant à peu de destructions neuronales irréversibles. Dans ces affections rares, son intérêt n’a pu être illustré que dans des études de cas ou de petites séries. Nous avons rapporté le cas d’un patient atteint d’encéphalite limbique évolutive dont le cancer était occulte [21]. La TEP au FDG a permis de localiser le tissu néoplasique à petites cellules du poumon. Celui-ci n’était même pas détectable lors de l’intervention chirurgicale et c’est l’histologie postopératoire qui a confirmé sa présence là où la TEP l’avait décelé. Après intervention, le syndrome neurologique a été stabilisé. Parmi d’autres cas cliniques récents, citons la localisation d’une métastase ganglionnaire d’un cancer du poumon à petites cellules dans un cas d’occlusion intestinale progressive par infiltration lymphocytaire des plexus mésentériques sans autre anomalie nerveuse [22] et de métastases ganglionnaires dans 2 cas de dégénérescence cérébelleuse, permettant de préciser la localisation probable du cancer, ovaire et sein respectivement, qui n’était pas visible macroscopiquement lors de l’intervention [20], tout comme dans notre observation.
Talbot JN, Kerrou K, Gutman F, Périé S, Grahek D, Roulet É, Lacau Saint Guily J et al.
Autres syndromes paranéoplasiques
Conclusion
L’intérêt de la TEP au FDG pour déceler la tumeur primitive dans des syndromes paranéoplasiques non neurologiques n’a été rapporté pour l’instant que pour des cas isolés. Markou et al. ont rapporté un cas de syndrome de Cushing récidivant dû à la production de corticotrophine et de corticolibérine par une tumeur carcinoïde thymique décelée grâce à la TEP au FDG, avec une récidive après thymectomie due à une hyperactivité surrénalienne décelée elle aussi grâce à la TEP, la surrénalectomie bilatérale ayant permis la guérison [27]. Dans un cas d’ostéomalacie paranéoplasique, la tumeur de la mandibule gauche n’a été décelée que par la TEP/TDM au FDG, après échec de la TDM, l’IRM, et la scintigraphie au pentétréotide-(111In) [28]. Le succès de la TEP au FDG a aussi été rapporté dans un cas de syndrome de Trousseau avec thrombophlébite migrante [29] et un cas de syndrome de Sweet avec arthropathies migrantes [30].
Cette indication est relativement récente et numériquement “orpheline“, ce qui explique pourquoi elle n’est pas prise en compte explicitement dans l’AMM ou dans les SOR, même si l’on peut considérer qu’elle correspond au libellé “identification du site primitif en l’absence d’adénopathie cervicale“ qui est classé “indication à confirmer“. Notre expérience sur quelques cas (non publiés) montre que la TEP au FDG est capable, chez ces patients particulièrement ciblés, de déceler des tumeurs actives (dont certaines bénignes) dont l’ablation permet la stabilisation des troubles en cas de syndrome neurologique ou leur disparition en cas de syndrome paranéoplasique endocrinien. Une estimation, basée sur 2 séries, du taux de succès est de 30% environ, alors même que les modalités conventionnelles d’imagerie ont échoué. Ce taux de succès du même ordre de grandeur concourt lui aussi à justifier l’assimilation des 2 circonstances cliniques: métastase ou syndrome paranéoplasique d’un cancer primitif inconnu. Conflits d’intérêt : aucun
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