Conclusion Le recours au CAP permet au praticien d’obtenir un avis toxicologique dont il reste totalement maître de la mise en œuvre, s’inscrivant ainsi dans la démarche de pluridisciplinarité préconisée dans les services de santé au travail. Sa collaboration au suivi prospectif des grossesses exposées, seul moyen d’améliorer nos connaissances dans ce domaine, est également nécessaire.
La démarche d’intervention pluridisciplinaire : une réalité R. BERCHICHE1, S. POTIER2, C. MAHAU3, P. ROUSSEL4, J. LEJEUNE5 1. ASTIL 62 2. SISE 3. ESP UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES 4. INSPECTION DU TRAVAIL 5. CRAM.
Objectif Le recueil des plaintes des salariés concernant des TMS nous a amené en toute logique à établir un état des lieux et évaluer l’intérêt d’une démarche pluridisciplinaire pour appréhender les risques pour la santé au travail. Méthode Cette étude a été réalisée dans une entreprise de la grande distribution de boissons employant 93 personnes. Les postes de travail étudiés sont : poste d’employé libre service ; manager et poste de caisse. Pour ce faire tout le monde s’est accordé pour désigner le CHSCT comme groupe de pilotage du projet. L’intervention s’est basée sur la concertation entre les différents acteurs de l’entreprise (employeurs, salariés) et les intervenants dans la gestion de la santé au travail (médecin du travail, contrôleur de sécurité CRAM, inspecteur du travail) avec le concours d’un ergonome. A chaque étape, le CHSCT a fait office de groupe de suivi pour réguler l’avancement du projet d’amélioration des Arch Mal Prof Env 2006
Résultats Trois postes repérés à risque ont été étudiés : les postes de caisse, d’employés libre service et de managers. L’ARACT a validé les études ergonomiques afin de déclencher la demande de Fonds d’aides à l’amélioration des conditions de travail auprès de la Direction départementale du travail. L’entreprise a mis en place la plupart des aménagement préconisés ; il s’agissait de formations des salariés exposés, d’aménagements techniques, de réorganisation du magasin, de modifications des ambiances de bureau (nouvelle climatisation, modification des éclairages), de modifications dans l’organisation du travail. Une évaluation des aménagements est prévue en cours d’année 2006 pour mesurer le bénéfice obtenu en amélioration des conditions de travail. Conclusion La démarche pluridisciplinaire poursuivie s’est avérée exemplaire. Elle a permis des échanges riches entre les acteurs de la prévention et ceux de l’entreprise. Chacun a pu s’impliquer et apporter des éléments dans l’étude comme dans la mise en place des aménagements. On peut dire au terme de cette étude que l’efficacité de cette démarche résulte de la conjugaison des efforts de tous les acteurs et de l’approche globale, dynamique et participative des différentes situations de travail.
Pluridisciplinarité appliquée à l’évaluation du risque chimique I. DUFOURT, A. PETREQUIN, M.J. AORTE, G. AVENIN, C. DEFUDES, A. DENION, R. MASSON, C. RENARD, E. ROBERT, G. SIBOURD IFP.
Objectif Mettre en place, dans une entreprise de recherche en pétrochimie, une évaluation des risques chimiques avec une volonté commune de « travailler ensemble ». Méthode La méthodologie, retenue après revue de la littérature et échanges entre les différents partenaires, nécessite de procéder à un inventaire des produits utilisés par 391
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conditions de travail. La démarche s’est déclinée en 4 étapes allant de la détection et l’évaluation du risque TMS (recueil des plaintes, check-list OSHA, questionnaire TMS) à l’étude ergonomique et l’amélioration de trois situations de travail.
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gique a toujours pu être donné : dans 21 % des cas, l’exposition a été jugée dangereuse pour la grossesse en terme d’augmentation du risque d’avortement et/ou de survenue d’une malformation, imposant une éviction totale. Dans 48,5 % des cas, au contraire, l’exposition professionnelle n’a pas été jugée de nature à modifier le pronostic spontané de la grossesse. Le suivi prospectif de l’issue de ces grossesses, stratifiées par niveau d’exposition, est indispensable pour une exploitation épidémiologique.
JUIN
Le point sur le développement de la pluridisciplinarité
29e Congrès national de médecine et santé au travail
chaque unité de travail, ainsi qu’à la définition de critères d’évaluation en fonction des volumes, concentrations, moyens de confinement, fréquences et durées d’utilisation. Ainsi défini et soutenu par une procédure de mise à jour régulière, cet outil permet de déterminer des priorités d’actions d’amélioration inscrites dans un plan auquel prend part l’ensemble des préventeurs.
Résultats A chaque salarié est attribué une fiche d’évaluation du risque chimique, validée par sa hiérarchie, support de sa fiche d’exposition et, à terme, de son attestation d’exposition. L’implication du service de santé au travail dans cette démarche trouve des prolongements concrets : d’une part, dans la possibilité de définir des stratégies de surveillance médicale en toute connaissance des conditions de travail présentes ou passées ; d’autre part, en enrichissant l’évaluation par son approche de clinicien et de praticien de terrain. La synthèse des données d’évaluation permet l’émergence de priorités traitées dans le cadre des comités de sécurité pilotés par chaque chef de service. Une pluridisciplinarité s’est de fait instaurée autour d’un projet à fort enjeu, à la fois par ses aspects réglementaires et par les attentes exprimées par les salariés. Cette méthode d’évaluation fédère des compétences variées, depuis la conception du poste de travail jusqu’aux mesures correctives pouvant s’avérer nécessaires : prescripteurs techniques, bureau d’études, réalisateurs de travaux, service sécurité, comité d’hygiène – sécurité et des conditions de travail, service de santé au travail. Conclusion La pluridisciplinarité a permis l’appropriation de cette démarche par l’ensemble des acteurs, ainsi valorisés par le cadre méthodologique donné à leur contribution. De plus, le retour très positif exprimé par tous les partenaires sociaux paraît être un gage de pérennité. Au delà, la réussite de ce projet partagé peut être le point de départ d’autres coopérations en santé et sécurité au travail.
Approche pluridisciplinaire en Belgique : l’expérience pratique des services externes pour la prévention et la protection au travail (SEPP) P. BRUWIER
Objectif Développer le fonctionnement pratique des services externes pour la prévention et la protection au travail 392
(SEPP) dans le cadre de la loi du 4 août 1996 et de ses arrétés royaux d’éxécution du 27 mars 1998.
Méthode Depuis la parution de la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l’éxécution de leur travail et ses arrétés d’éxécution du 27 mars 1998, les services médicaux interentreprises ont du se muer en service externe pour la prévention et la protection au travail pour répondre aux exigences légales prescrites par la loi. Un SEPP dispose de deux sections : A) La surveillance médicale. B) La gestion des risques. La surveillance médicale comprend la surveillance classique via les examens médicaux habituels. La section gestion des risques se compose elle, de conseillers en prévention spécialisés dans les 5 disciplines exigées par l’arrété royal, à savoir : 1) la sécurité au travail, 2) la médecine du travail, 3) l’hygiène industrielle, 4) l’ergonomie, 5) les aspects psychosociaux du travail. Les contacts entre les entreprises et la section gestion des risques passe en général par l’intermédiaire du conseiller en prévention-médecin du travail qui remplit donc un rôle clé. Chaque fois qu’il l’estime nécessaire, le conseiller en prévention-médecin du travail fait appel aux disciplines de la gestion des risques de façon à garantir une approche pluridisciplinaure de la problématique du bien-être au travail. Résultats Une approche pratique pluridisciplinaire de la santé et du bien-être au travail au service de tous les salariés et intégrée dans le quotidien de toutes les entreprises fait désormais partie intégrante du paysage industriel belge. Conclusion On ne peut que se réjouir de la mise en place d’un tel système qui est actuellement tout à fait opérationnel malgré, parfois, la constatation de quelques difficultés d’application sur le terrain. Ce système oblige le médecin du travail à descendre de sa tour d’ivoire, exige beaucoup plus sa présence sur le terrain et ne le cantonne plus dans une vision purement médicale.
Un exemple d’action sur les accidents du travail : les « petits déjeuners de la prévention » C. SMALLWOOD, C. CADENAT, J. DAJON, E. LORTHIOIS SIST 66.
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