Diabète – Lille 2010
de la fonction rénale C Briet1, M Saraval2, M Demazeau3, F Deliencourt3, L Hary3, JD Lalau2 1
Inserm U 561, Hopital Saint Vincent de Paul, Paris ; Endocrinologie, Diabète, Maladies Métaboliques, Centre Hospitalier Universitaire d’Amiens, Amiens ; 3 Pharmacologie, Centre Hospitalier Universitaire d’Amiens, Amiens. 2
Introduction : La metformine est éliminée par le rein avec une clairance normalement 4 à 5 fois celle de la créatinine. S’il est recommandé de ne pas utiliser la metformine lorsque la clairance de la créatinine est < à 60 ml/min/1,73 m2, le degré d’insuffisance rénale associée à une accumulation n’est pas connu. Nous avons ainsi étudié la concentration de metformine érythrocytaire (meilleur reflet d’une éventuelle accumulation que celle du plasma) selon la fonction rénale. Patients et Méthodes : Nous avons colligé tous les résultats des dosages de metformine érythrocytaire dans la période de janvier 2008 à octobre 2009, quelqu’en aient été les motifs. La clairance de la créatinine a été estimée à l’aide de la formule simplifiée de MDRD (Modification of the Diet in Renal Disease). Résultats : Clairance Patients (n) Age (ans) Dose de metformine (mg) Metformine érythrocytaire (N 0,5-1,6 mg/l)
0-15
15-30
30-60
60-90
> 90
9
34
102
45
19
60 ± 8
65 ± 8
68 ± 9
65 ± 10
57 ± 11
1 739 ± 822 2 000 ± 716 1 963 ± 871 2 467 ± 870 2 618 ± 730 7,8 ± 7,7
1,5 ± 1,0
1,3 ± 0,70
1,1 ± 0,6
0,6 ± 0,3
Discussion : Chez les 209 patients recensés (131 H/78 F), dont 69,8 % avaient une clairance = 60 ml/min, les concentrations de metformine sont un peu plus élevées pour une clairance entre 15 et 90 comparativement à > 90 mais restent normales et sans différence entre les groupes « 15-30 », « 30-60 », et « 60-90 ») ; elles sont élevées seulement dans le groupe « < 15 », malgré la réduction de la posologie. Conclusion : Avec l’adaptation, modeste, de la dose de metformine opérée pragmatiquement, une augmentation de la concentration de metformine n’est observée que dans l’insuffisance rénale sévère (< 15 ml/min/1,73 m2).
PO36 Les inhibiteurs de mTOR ont-ils un rôle spécifique en thérapie cellulaire du diabète ? MC Vantyghem1, C Vercruysse2, C Bocquet3, C Fermon4, J Salleron5, C Lucas-Croisier6, I Fajardy7, M Labalette8, E Thervet9, J Kerr-Conte10, C Noel11, F Pattou12, Diaménord-G4 1
Endocrinologie, Métabolisme Diabétologie, Inserm U 859, Lille ; Pharmacie, Chru Lille, Lille ; Pharmacie, Hôpital Claude Huriez, Lille ; 4 Endocrinologie- Diabetologie- et Maladies Métaboliques, Hôpital Claude Huriez, Lille ; 5 Département de Statistiques, Université de Lille 2, Lille ; 6 Service d’Endocrinologie – Diabétologie – Nutrition, CHR, Reims ; 7 Service E Biochimie, Centre de Biologie, Lille ; 8 Service d’Immunologie, Centre de Biologie, Lille ; 9 Service de Néphrologie, Hôpital Necker, Paris ; 10 Inserm U 859, Chru, Lille ; 11 Service de Néphrologie, Hôpital Calmette, Lille ; 12 Chirurgie Endocrinienne, Hôpital Claude Huriez, Lille. 2 3
Introduction : La thérapie cellulaire est proposée chez le DT1 instable ou greffé rénal dans le cadre d’essais cliniques. Depuis l’essai princeps d’Edmonton comportant du sirolimus, du tacrolimus et du daclizumab, de nombreux protocoles d’immunosuppression ont été proposés. Le rôle propre des inhibiteurs de mTOR reste discuté. Le but de cette étude est d’évaluer l’effet des concentrations d’immunosuppresseurs sur les résultats de la greffe d’îlots. Patients et Méthodes : 14 patients ont reçu une greffe d’îlots seuls (âge 43 ± 8 ans, poids : 70 ± 9 kg) et 11 une greffe d’îlots 22 ± 9 mois après greffe de rein (âge 45 ± 6 ans, poids 64 ± 8 kg) selon le protocole d’Edmonton. Les concentrations plasmatiques de sirolimus, de tacrolimus, l’HbA1c, la glycémie et le C-peptide, le ß score, et les anticorps anti-GAD, ICA et IA2 ont été mesurés. Résultats : Respectivement 1 et 3 ans après « Ilots seuls », les taux d’insulinoindépendance avec HbA1c < 6,5 % étaient de 71 % et 50 % (n = 14), et après « ïlots-rein » de 54 % (n = 11) et 28 % (n = 7 > 3 ans). Tous malades confondus, il existe une corrélation significative 1) négative entre entre sirolimus et tacrolimus d’une part, HbA1c, glycémie à jeun et post prandiale d’autre part ; 2) positive entre sirolimus et tacrolimus d’une part et C-peptide à jeun, post-prandial et ßscore d’autre part. Il n’y a pas de relation entre sirolimus ou tacrolimus et créatininémie, clearance en MDRD, GAD, ICA, IA2. La relation est à la limite de la signification entre sirolimus et μalbuminurie. Les concentrations de tacrolimus et de sirolimus, varient significativement en fonction du temps mais seules les concentrations de tacrolimus varient en fonction du type de greffe (plus basses ans le groupe îlots seuls). En analyse univariée, l’augmentation des GAD
et des ICA est un facteur pronostique péjoratif, tandis que les concentrations de sirolimus ont un effet pronostique plutôt favorable (p = 0,06), à la différence du tacrolimus, Discussion : Ces constatations sont en accord avec un certain nombre de données obtenues sur des cellules béta en culture ou chez le gros animal montrant un effet insulino-sécréteur et antiapoptotique du sirolimus à dose thérapeutique. Conclusion : Ces résultats arguent en faveur d’un rôle favorable propre du sirolimus sur le pronostic de la greffe d’îlots tandis que la double association n’a pas d’effet nettement délétère sur le plan rénal.
SFD (ALFÉDIAM)
PO35 Concentration de metformine érythrocytaire et altération
POSTERS ORAUX Métabolisme 2 PO37 Rôle des récepteurs μ-opioïdes dans les effets de satiété dépendants de la néoglucogenèse intestinale C Duraffourd, F Deleare, B Brusset, A Duchampt et G Mithieux U855, Inserm U855 ; Université de Lyon, Lyon.
Introduction : L’effet anorexigène des régimes hyperprotéiques serait lié à une libération de glucose dans le sang portal via l’induction de la néoglucogenèse intestinale. Les agonistes μ-opioïdes sont connus pour augmenter la prise alimentaire et les antagonistes pour la diminuer. Nous avons posé la question de leur rôle dans le contrôle de la néoglucogenèse intestinale. Matériels et Méthodes : Des perfusions portales d’agonistes ou antagonistes μopioïdes ont été réalisées chez des rats conscients nourris en régime standard ou hyperprotéique. L’activité enzymatique et l’expression protéique (western blot) des deux enzymes régulatrices de la voie néoglucogénique ont été quantifiées sur des homogénats tissulaires de jéjunum. Les récepteurs μ-opioïdes ont été recherchés par immunohistochimie. La prise alimentaire de souris invalidées pour les récepteurs μ-opioïdes a été étudiée en régime standard et hyperprotéique. Résultats : En régime standard, l’activité de la glucose-6-phosphatase (G6Pase) est augmentée par la naloxone (antagoniste μ-opioïde) : 17,88 ± 0,27 U/g de protéine vs 9,67 ± 0,92 U/g de protéine (témoin salin), (p < 0,05), et diminuée par le DAMGO (agoniste μ-opioïde) : 4,04 ± 1,38 U/g de protéine (P < 0,05). En régime hyperprotéique, l’activité G6Pase est induite (25,39 ± 2,91 U/g de protéine, p < 0,05 vs régime standard) et l’effet activateur de la naloxone n’existe plus (24,86 ± 2,06 U/g de protéine, NS) Par contre, l’inhibition par l’agoniste DAMGO est conservée (13,08 ± 1,36 U/g de protéine, p < 0,05 vs salin). Les western-blots (G6Pase et PEPCK) sont en accord avec ces données. Ces effets sont annulés par dénervation portale (capsaicine). L’étude immunohistochimique révèle la co-localisation de récepteurs μ-opioïdes et de neurofilaments dans la veine porte. Enfin, les souris invalidées pour les récepteurs μ-opioïde sont insensibles à l’effet anorexigène des protéines. Discussion : Les récepteurs μ-opioïdes de la veine porte pourraient réguler la néoglucogenèse intestinale, via un relais central. Conclusion : La néoglucogenèse intestinale pourrait être un relais commun des effecteurs μ-opioïdes (protéines et autres) sur la prise alimentaire.
PO38 Le glucose portal active les systèmes cortico-limbiques et sensoriels F Delaere1, H Akaoka2, A Duchampt1, G Mithieux1 1 2
U855 Inserm-Ucb Lyon1, Université de Lyon, Lyon ; U842 Inserm-Ucb Lyon 1, Université de Lyon, Lyon.
Introduction : Le passage de glucose dans la veine porte déclenche un signal nerveux transmis au cerveau, qui induit l’apparition d’une préférence alimentaire, une augmentation de la satiété et un meilleur contrôle glycémique. Ces derniers effets sont similaires à ceux observés en réponse à un régime hyperprotéique, et opposés à ceux d’un régime riche en lipides et en saccharose (diabétogène). Afin d’identifier les supports centraux de ces effets au-delà de l’hypothalamus étudié auparavant, nous avons mesuré l’activation d’autres zones cérébrales impliquées dans le contrôle du métabolisme et de la prise alimentaire. Matériels et Méthodes : Des rats Sprague-Dawley adultes ont été soumis pendant 3 jours à un régime hyperglucidique classique (témoin), un régime diabétogène, ou un régime hyperprotéique. Un autre groupe d’individus a reçu une perfusion portale de glucose à 25umol/kg/min. Sur les cerveaux prélevés a été réalisée une détection par immunohistochimie de la protéine c-Fos (marqueur d’activation neuronale), et les cellules marquées ont été comptées dans chaque zone. Résultats : Après avoir été relayé dans le noyau parabrachial, le signal issu du glucose portal induit une activation dans l’amygdale (noyau central, +237 % par rapport au témoin), le système de récompense (nucleus accumbens, +80 %) et les cortex sensoriels (notamment piriforme, +108 %, et orbitofrontal, +221 %). Ceci Diabetes Metab 2010, 36, A28-A39
A37