Possibilités de diagnostic précoce de démence : Détection des déficits cognitifs et non-cognitifs chez des patients MCI

Possibilités de diagnostic précoce de démence : Détection des déficits cognitifs et non-cognitifs chez des patients MCI

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Communications sur le thème • Communications affichées

2S77

Étude de l'effet du contexte épisodique dans le rappel d'événements autobiographiques dans un cas de démence sémantique

Possibilités de diagnostic précoce de démence : Détection des déficits cognitifs et non-cognitifs chez des patients MCI

Joubert S., Mauries S., Barbeau E., Felician O., Ceccaldi M., Poncet M.

Fischer-Altevogt L. Université de Bielefeld, Allemagne.

Service de Neurologie et Neuropsychologie, CHU Timone Adultes, Marseille et Laboratoire de Neurophysiologie et Neuropsychologie, Inserm Emi U 9926, Faculté de Médecine, Marseille.

Un gradient temporel inverse de celui retrouvé dans la maladie d'Alzheimer dans la capacité à récupérer des épisodes et des connaissances autobiographiques a été rapporté dans des cas de Démence Sémantique (DS). Les souvenirs récents, préservés par rapport aux souvenirs anciens, resteraient accessibles en mémoire épisodique qui est intacte dans les phases initiales de la DS. Notre objectif était d’étudier chez une patiente atteinte de DS, MJ, l'effet du contexte spatio-temporel dans sa capacité à récupérer des informations de nature autobiographique. Des photographies de famille que MJ n'avait pas vues depuis longtemps, représentant des épisodes récents et anciens, vécus par la patiente, et sur lesquelles apparaissaient des personnes familières (membres de la famille, amis, petits enfants, etc.) lui ont été soumises dans une tâche de dénomination et d'identification. Afin de tester l'hypothèse d'une facilitation par le contexte spatio-temporel, deux conditions expérimentales ont été utilisées à deux mois d'intervalle : dans la première, les personnes familières ont été extraites de leur contexte épisodique (lieu et période) et dans la seconde, les photographies contenant les mêmes personnages avec leur contexte épisodique, ont été utilisées. Les résultats montrent que MJ réussissait à identifier parfaitement toutes les personnes familières présentées, dans des situations récentes et anciennes, avec ou sans contexte épisodique. De plus, elle pouvait identifier le contexte spatial et temporel de chaque photographie sans la moindre erreur, alors qu'elle n'avait pas vu certaines de ces photos depuis de nombreuses années. Enfin, l'effet plafond observé chez cette patiente en modalité visuelle contraste avec ses performances obtenues dans un test de mémoire autobiographique verbal (Kopelman Autobiographical Interview), pour lesquelles le gradient temporel inverse précédemment rapporté est retrouvé. Ces résultats suggèrent que, chez cette patiente atteinte de DS, des indices de nature épisodique ne sont pas nécessaires pour récupérer des connaissances autobiographiques. De plus, les différences de performances obtenues entre la modalité visuelle et la modalité verbale pour la capacité à évoquer des informations autobiographiques conduisent à discuter du rôle des stratégies de récupération dans les tests de mémoire autobiographique de nature verbale.

Le diagnostic de démence se base essentiellement sur des déficits cognitifs, en omettant les particularités non-cognitives ou encore comportementales qui inaugurent souvent la maladie et semblent même précéder le déclin cognitif. Même si la contribution des symptômes non-cognitifs à la progression de la maladie semble évidente, la nature des déficits spécifiques dans les stades précoces de la maladie reste toujours peu claire. Par conséquent, un diagnostic précoce fiable de démence devra examiner les aspects tant cognitifs que « non-cognitifs», au sens le plus vaste du terme. L’objectif est d’éclaircir le lien entre le déclin cognitif et certaines « particularités non-cognitives » (ici l'anosognosie et la conscience de soi) dans un groupe de patients MCI. Nous avons examiné un groupe de 20 patients MCI (Mild Cognitive Impairment), diagnostiqués selon les critères de Petersen, avec une batterie de tests neuropsychologiques cognitifs et non-cognitifs. Dans le domaine cognitif, les performances étaient objectivées en comparant deux tests de « screening » global, le MMSE (Mini Mental Status; Folstein et al., 1975) et le DemTect (Calabrese & Kessler, 2000). Les patients MCI montrent à la fois une atteinte cognitive spécifique et des troubles « non-cognitifs », portant à la fois sur la « Conscience de Soi » et sur le jugement de leur propre fonctionnement cognitif (anosognosie). Alors que le DemTect permet d'obtenir, dans un temps de passation très court, un résumé de l'atteinte cognitive spécifique de la démence (comme certaines composantes de la fonction mnésique, la flexibilité mentale, ou encore la fluence verbale), le MMSE ne reflète ces atteintes cognitives discrètes, mais spécifiques, que dans des stades plus avancés de la maladie. Une démence débutante se caractérise à la fois par des atteintes cognitives spécifiques et des troubles « non-cognitifs ». En tenant compte de l'ensemble de ces troubles, les démences pourront être diagnostiquées plus tôt, à condition d'utiliser des outils neuropsychologiques suffisamment sensibles et spécifiques. Une remise en question, tant quant aux outils qui restent utilisés dans la détection précoce de la démence, qu'aux domaines à prendre en considération dans l'établissement d'un diagnostic de démence fiable, est par conséquent nécessaire.

Efficacité des échelles cognitives chez les patients atteints de la Maladie d'Alzheimer et de Troubles Cognitifs Légers. Une étude préliminaire Labos E., Saferstein D., Maurino A., Ruiz C., Trojanovsky S. Facultad de Medicina UBA, Argentine.