Pour favoriser les dépistages du VIH et de l’hépatite C, la loi santé multiplie les dispositifs accessibles

Pour favoriser les dépistages du VIH et de l’hépatite C, la loi santé multiplie les dispositifs accessibles

ISSN : 0992-5945 OptionBio L’actualité du praticien biologiste n° 525 | Mercredi 29 avril 2015 | 11 € à la une Tests de dépistage rapide : tous in...

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ISSN : 0992-5945

OptionBio L’actualité du praticien biologiste

n° 525 | Mercredi 29 avril 2015 | 11 €

à la une

Tests de dépistage rapide : tous interdits hors LBM

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n sérieux revers pour la ministre de la Santé, Marisol Touraine qui, au moment même où l’annulation de l’arrêté tombait, faisait adopter en séance publique par les députés, dans son projet de loi santé, un article 7 destiné à développer une nouvelle offre de dépistage par TROD et autotests dans les cas de maladies transmissibles telles que le virus VIH du sida et l’hépatite C, afin de « renforcer » leur dépistage. Des armes conçues pour, dans le cas du sida, tenter de casser la dynamique persistante de l’épidémie qui frappe près de 8 000 personnes contaminées chaque année. À peine la première lecture à l’Assemblée nationale votée (voir focus), qu’en prévision de leur commercialisation, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié un document sur « les autotests de dépistage de l’infection par le VIH ». Dans son mode d’emploi, la HAS prévient d’emblée que les ADVIH ne remplacent pas les autres modalités de dépistage, mais les complètent. S’ils permettent aux utilisateurs d’obtenir chez eux un résultat

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focus

| Le médecin généraliste Michel Combier (UNOF) et le médecin biologiste Claude Cohen (SNMB) lors du défilé du 15 mars contre la loi santé. Le premier qualifie les tests rapides de gadget, le second les fait annuler en dehors des LBM.

vue par le législateur pour des dispositifs tels que les TROD. En fait, elle s’y était dérobée afin de pouvoir mieux externaliser à sa guise, la réalisation, sous leurs responsabilités, de « tests, recueils et traitement de ... suite page 3

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en moins de 30 minutes, ceux-ci n’ont des chances d’être fiables que si la prise de risque date de plus de 3 mois. En cas de doute, mieux vaut recourir à un test de dépistage classique dans un LBM ou un centre de dépistage anonyme, qui, avec l’ELISA de 4e génération, dépistera une infection récente ainsi qu’éventuellement d’autres sexuellement transmissibles (IST). Mise en garde : ne recourir qu’aux ADHIV conformes à la réglementation établie par le marquage CE et disponibles dans les pharmacies, seules autorisées à les délivrer quand ils seront mis en vente. Pour les officines ? Un marché hors prescription médicale semble s’ouvrir, quand un autre se ferme. Car, dans le cas de l’arrêté attaqué, portant sur d’autres pathologies, la ministre avait commis une irrégularité qui a suffi à l’annuler. Elle avait carrément soustrait aux biologistes médicaux (BM) la garantie d’une procédure d’avis préalable, pré-

© SB.

Gros embarras au ministère de la Santé : huit tests rapides à orientation diagnostique (TROD) retournent, contre toute attente, dans le giron exclusif de la biologie médicale à la faveur de l’annulation rétroactive, décidée le 8 avril par le Conseil d’État, contre l’arrêté du 11 juin 2013 que le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), présidé par le Dr Claude Cohen, avait déféré devant la haute juridiction.

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ngagé au départ sur la base de 57 articles, le projet de loi de « modernisation de notre système de santé » porté à 250 articles, vient d’être adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 14 avril par 311 voix (dont 278 PS, 18 écolo, 12 radicaux) contre 241 (dont 196 UMP, 27 UDI, 11 front de gauche, 7 non-inscrits). Certains articles n’ont guère significativement bougés par rapport à la version initiale. Tel est le cas du plus emblématique et contesté : celui de la généralisation du tiers payant qui, après la manif du 15 mars contre lui (OB N° 522), laisse les médecins plus mobilisés que jamais. Autres marqueurs de gauche confirmés : l’ouverture des salles de shoot, la diffusion des modes de dépistage rapide que sont les TROD et la mise à disposition des autotests. Ces derniers étant « à confirmer par examen de biologie médicale », les deux techniques sont à déployer en direction « des groupes à risques et des populations

les plus éloignées de la prévention et des soins ». Afin de dépister à un stade encore plus précoce « les maladies infectieuses transmissibles », que sont les virus du sida et de l’hépatite C, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a appuyé le dispositif qui doit permettre aux mineurs de bénéficier anonymement des traitements sans que les parents soient nécessairement au courant. « Il ne s’agit pas d’éviter le dialogue intrafamilial, assure la ministre PS, mais de prendre en compte les situations où les mineurs qui ne souhaitent pas parler à leurs parents ont besoin de pouvoir accéder à ces dispositifs de dépistage ». Un recours au « secret absolu » qu’a regretté JeanPierre Door (UMP) parce qu’il l’estime regrettable pour l’enfant qui se prive du soutien familial à un moment clé. Une disposition qui pourrait être revue lors de l’examen du projet au Sénat. | SERGE BENADERETTE

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